Mason avait quitté son bureau sans un mot. Manquement professionnel. Mise à pied. Il risquait gros à tout plaquer ainsi pour retrouver un amant boudeur. Mais il y avait une urgence dans son cœur, celle de croire que Nova le quitterait si ce soir il ne répondait pas à ses appels. Ceux du cœur, ces SOS invisibles. Ceux qui vous déchirent le cœur et vous noircie l’âme. Il conduit, comme le fou d’amour qu’il était. Avise son téléphone pour suivre son GPS. Nova, dans toute sa splendeur, n’avait rien dit, ne lui envoyant qu’un simple message contenant sa localisation. Rien, pas un mot de plus. Mais Nova savait, savait comment attirer Mason à lui. Des jours qu’ils ne s’étaient pas parlé. Des jours à s’ignorer. Des jours à se manquer. Des jours à se détruire. Leur relation était devenue aussi intense que douloureuse. Le genre de relation toxique qui nous fait du mal car on ne peut accepter certaine vérité. Comment pourrait-il accepter l’idée qu’il puisse l’aimer et détruire sa famille ? Mason le savait, au fond de lui, qu’il l’aimait à en crever ce gosse, mais l’idée de perdre ses enfants le tuait plus encore. Nova avait débarqué dans sa vie et avait tout ravagé sur son passage. Pourtant il ne regrettait rien, il ne faisait que redouter son avenir. Il ne lui semblait n’avoir que deux choix qui s’offrirait alors à lui. Accepter Nova dans sa vie et faire de la sienne un enfer, ou le perdre et sombrer en enfer auprès de ses enfants. Dans tous les cas il serait perdant, pourtant ses pneus qui crissèrent devant ce club, lui firent rapidement comprendre qu’il ne comptait pas pour autant abandonner maintenant. Il prit de longues minutes avant de sortir de la voiture pour reprendre ses esprits. Il fallait qu’il calme sa fureur car Nova savait pertinemment que Mason détestait quand il trainait dans les clubs. Des verres de trop, de la drogue et voilà que son amant pouvait se retrouver à embrasser le premier venu et pire encore … Mason était d’une jalousie possessive quand il s’agissait de Nova et quand bien même il a toujours été un homme remplie de valeurs et qui accordait sa liberté à chacun : Nova était sien. Et l’idée même qu’il puisse être touché par d’autre le rendait fou. Il était impensable pour lui de laisser à son amant une telle liberté. Ils n’étaient peut-être pas en couple, mais ils étaient bien plus que de simple amants. Nova n’avait plus aucune liberté concernant des amants potentiels mais il ne cessait de rappeler à Mason qu’il était libre, lui. Mason fulminait déjà d’imager Nova aux bras d’un autre, car il craignait que son amant n’utilise cette technique pour le faire venir à lui plus rapidement … il avait raison. Mason fini par fouler l’asphalte en soufflant son haleine chaude qui se transformèrent en gouttelette d’eau dès qu’elles franchirent sa bouche. Un nuage de respiration s’évanouit dans la nuit alors qu’il traversa la route pour entrer dans ce club. Il utilisa sa plaque pour ne pas perdre de temps et regarda rapidement autour de lui. Allait commencer un jeu de chat et souris qu’il détestait déjà. Il mit de longues minutes pour se frayer un chemin dans la foule, mais il agit avec méthode et retrouva son amant plutôt facilement. Il monta les escaliers et se posta à quelques pas de lui, le fixant froidement. Il était là. Qu’espérait-il maintenant ? Mason avait fait sa part.

L’alcool est amer. L’air est acre. Il s’était essayé à un cocktail sucré, un pina colada, dans l’espoir d’oublier ce maudit gout qu’il avait dans la gorge, mais ça ne l’aide en rien. Il déteste ça, trop doux et sucré pour son palais habitué aux saveurs corsées. A l’image de cette existence qu’il mène, maudite et sèche. Il soupire et abandonne sur le côté de la table le cocktail encore à moitié plein, les doigts arachnéens penchant cette fois-ci vers la bouteille de black label, une bouteille entre parmi d’autres. Il avait pris la table la plus chère, une place vip de choix et le garçon se retrouve roi du monde à l’étage supérieur, ses yeux cueillant avec envie quelques visages appétissants. Pourtant, il sait qu’il n’y trouvera pas de réel plaisir. Les années d’addictions ont naturellement, progressivement et lentement, annihilé ses pulsions. Elles ressurgissaient de temps à autres, semblaient même devenir insatiable dès que Mason était dans la même pièce et – penser à l’homme le fait mordre violemment sa lippe, avant qu’un autre shot d’alcool ne glisse en rivière de feu le long de son gosier.  Il se sent pris au piège.

Il n’est pas amoureux ; pas encore, little fool, qu’il entend lentement soupirer à l’intérieur.

Nova refusait d’être aussi stupide, il ne tombera pas dans ce piège calculé. Seulement, l’évidence était là. Mason lui manque péniblement, c’est une douleur qui dépasse tout ce qu’il avait connu jusque-là. Le cœur est serré et ses doigts tremblent autant du mal qui l’habite que de l’envie de tapoter son nom sur son téléphone et le contacter. Et  il y cède de soir, heureux, néanmoins, de cette victoire personnelle parce que Mason l’a appelé en premier. Lui n’avait daigné lui répondre que par sa localisation, conscient de la colère de l’homme en voyant qu’il était dans un club. Mason devrait s’y habituer, il avait toujours été ainsi, il n’avait jamais feint être un saint. Ses triomphes n’en étaient que plus grands. Il était un vice, il n’avait rien d’un bon garçon et pourtant Mason accourait vers lui, et il espère le voir affolé d’amour quand leurs yeux se rencontreront.

Et leurs yeux se rencontrent. Les siens sont voilés par l’alcool et un rail de coke, son nez le gratte toujours et quelques poussières blanches y subsistent. Il a le sourire grand quand il accueille Mason. L’homme est si beau, majestueux et immaculé dans ces lieux qui sont loin de convenir à sa stature.

Il est là pour toi, il s’abaisse à ton niveau ; la voix lui répète encore, pleine de fierté.

Nova s’allume une cigarette avec nonchalance, il ne le quitte pas des yeux.  A ses côtés, une belle inconnue s’était assise depuis plusieurs minutes déjà, la main perdue sur son genou et les lèvres vermeilles au creux de son cou, à le dévorer. Il sourit doucement en fixant le fantôme de ses pensées et un « Babe ! » quitte malicieusement ses lèvres félines. A son égard uniquement. Il ne cesse de le scruter, si beau qu’il s’en damnerait.

Dieu de marbre dans ces lieux de luxures. Mason dénote. Mason attire les regards. La débauche il la connait, ne la côtoie jamais, sauf dans le cadre de son travail. Pourtant depuis qu’il connait Nova, ce monde se fait plus familier. Il n’est guère comme son amant mais ne juge en rien ses pratiques. Mason devine que derrière cet attrait Nova se détruit par tristesse. Il pensait naïvement que sa relation avec lui allait l’aider à se sortir de ces travers mais jamais aucun de deux n’avait abordés le sujet. Jamais Mason n’avait mentionné les dérives de son amant, et Nova n’avait jamais ralenti sur sa prise de drogue. Mason ne lui en avait jamais tenu rigueur et Nova n’avait jamais insisté pour qu’il en prenne. Un compromis tacite entre les deux qui faisait que leur équilibre restait pérenne. Il s’avança lentement vers son amant, observant cette femme dévorer son cou comme s’il lui appartenait. Déjà Mason se voyait l’attraper par les cheveux et la repousser loin de cet homme qui était sien, mais Mason est un homme galant. Un homme de retenu. Un homme qui ne poserait jamais la main sur une femme bien que celle-ci soit en train de toucher son amant. Peut-être que si cela avait été un homme il aurait montré moins de clémence. Une jalousie sourde lui retournait le ventre pourtant il n’affichait qu’un visage froid et une expression fermée. Il ne devrait même pas rentrer dans le jeu stupide de son amant et dans cette perversion qu’il lui imposait par pur folie. Que voulait-il ? Le voir jaloux, l’attiré à lui pour le mettre face à ce qu’ils sont ? Mason détestait cette façon qu’il avait de le provoquer, de le sortir de cette zone de protection. Attrapant le bras de la jeune femme il la soulève sans mal et lui demande de partir, ignorant ses cris. Il attrape Nova par le menton et le force à relever le visage vers lui. « Je n’aime pas ton jeu. » mais ça Nova le savait déjà et ce sourire insolent sur les lèvres qu’il possède rend fou Mason. Il voudrait l’embrasser et le gifler à la fois. Un mélange de fureur et d’un sentiment encore inconnu. Un sentiment qu’ils refusent d’admettre. Il serre les dents et le relâche avec dédain se redressant de sa hauteur. C’était Nova qui était assis cette fois laissant au plus vieux l’occasion d’asseoir sa domination. Son regard sombre s’ancra à celui flou du plus jeune. Un amant défoncé. Mason secoua la tête. Il n’avait pas envie de jouer. Il savait pertinemment qu’il avait fait ses preuves auprès de son amant. Il était venu, s’était abaissé à accourir pour le plaisir malsain de Nova. Mais Mason n’était pas un homme qui jouait. Pas ainsi. Puis il existait ce fameux adage suit moi je te fuis, fuis-moi je te suis … Mason se pencha juste assez pour souffler à l’oreille de son amant « Tu vaux mieux que ça. » avec suffisance et arrogance. Jaloux Mason montrait le plus mauvais de lui. Se détournant il fendit la foule en deux refusant de se retourner. Il sorti de ce club avec l’envie furieuse d’y retourner pour le chercher, mais Mason devait rester maitre de ses émotions. S’il craquait ainsi c’est qu’il s’avouait vaincu. Pourtant il n’arrivait pas à s’éloigner et ne cessait de se répéter sors sors sors sors sors de ce putain de club Nova …

il était là, l’homme si grand et si fier, sur sa haute tour d’ivoire. mason se pensait-il encore en droit de le scruter en haut alors qu’il se retrouvait dans ces lieux pour lui, uniquement pour lui. il doute que l’homme ait le moindre goût pour ce genre d’endroits sordides où les souvenirs s’effacent dès que le premier verre d’alcool est assimilé, les oreilles bourdonnantes sous les assauts de la musique. mason était plus fait pour les luxueux bars des hôtels cinq étoiles, ce n’était pas son monde, pourtant il s’y avançait, pour lui seul. il a le sourire conquérant sur les lèvres, nova, les yeux auréolés éternellement de bleu témoignant le manque de sommeil dont il est victime depuis plusieurs années déjà, les iris injectées de sang. son nez le gratte, des relents de poudre blanche inconfortables mais il n’en fait rien, continuant de s’abandonner aux lèvres tentatrices alors que ses yeux chocolat suivent chaque mouvement de mason. mais rien ne dure, pas quand l’ainé se rapproche, sa silhouette plus intimidante quand il n’est plus qu’à quelques pas d’eux et son cerveau shooté marche au ralenti, il tarde à sentir la présence féminine s’éloigner de lui, il ne prend légèrement conscience qu’à l’instant où les doigts rugueux s’encastre dans sa mâchoire et hissent son visage au ciel.

son sourire est lointain sur ses lèvres, presque déconnecté de la réalité, malgré l’insolence qui en résonne. « je joue pas, je suis comme ça. » on pouvait le scruter sous tous les angles, il n’avait pas une once de bonté ou de qualité chez lui, il est damné, condamné ; le corps chancelant et l’esprit vacillant, il était un cas perdu et l’une des pires vermines foulant cette terre, et pourtant, mason ne cessait d’accoure vers lui. l’homme à l’apparence si lisse. mason pourrait avoir le monde et pourtant c’était lui qu’il commençait à désirer.

il aimait ce sentiment de grandeur, confesser le contraire serait un mensonge.
la pression se relâche et son corps tombe mollement contre la banquette, la force manquante. il contemple la sourde colère dans les yeux de mason. une colère presque avortée, que pouvait-il lui faire après tout ? et sa voix force un tremblement tout au long de son échine, le cœur se resserre dans cage osseuse, il valait mieux que ça, combien de fois se l’était-il répété silencieusement ? combien de fois avait-il rêvé que quelqu’un le lui assure, l’en rassure ? plus qu’il ne saurait compter. des mots qu’il aurait voulu voir se déverser des lèvres de son paternel ou sa sœur, au lieu du mépris. mais il ne les avait jamais mérités.

alors non, il ne valait pas mieux que ça.  sa place était dans ce monde immonde dans lequel il s’était enfoncé, et ses lèvres s’entrechoquent dans un rire, avant que la silhouette s’évapore entre les corps dansants. ses doigts entourent difficilement un verre de whisky qu’il boit d’une traite avant que sa tête ne s’affaisse contre le dossier de la banquette, plus lourde encore qu’avant l’arrivée de mason. un soupire lui échappe, un second encore, avant qu’il ne passe une main dans ses cheveux avant de quitter l’étage supérieur du club et descendre avec difficulté les escaliers, il compte les pas de peur de s’affaler et s’arrête à mi-chemin, cherchant maladroitement son téléphone de la poche sa veste en cuir. « viens me chercher…s’il te plait… » murmure-t-il à l’autre bout du fil, la voix aussi capricieuse qu’implorante, avant même que mason ne prononce le moindre mot. le provoquer et l’énerver, avant de rechercher ses faveurs, c’est ce qu’il faisait à chaque fois.

Cet amant qui finira par le détruire. Mason crispait ses doigts sur son téléphone en retenant un sifflement. Il voulait jurer, furieux, contre lui, contre lui-même surtout. Nova savait pertinemment ce qu’il faisait … Mason devenait fou. Fou de cette façon qu’avait le plus jeune de le contrôler, de jouer avec ses nerfs, de jouer avec son cœur. Mason n’était plus certain de savoir comment tenir la danse. Il y avait quelques choses de différents chez son amant ce soir, comme s’il voulait se prouver quelque chose. A qui ? A lui-même ou à Mason ? Pourquoi tant de jeu ? Pourquoi leur intimité était faite de sexe et de douceur. Pourquoi, lorsqu’ils étaient seuls au monde, plus rien ne comptait de plus qu’eux et quand soudainement Mason se montre moins présent Nova déraille. Voulait-il lui faire comprendre qu’il était libre de lui ? Ou bien lui faisait-il payer ? Nova l’aimait-il plus qu’il n’aimait le crier ? L’amant se détachait du plus vieux et pourtant l’appelait. Il n’hésitait pas à le tromper, mais s’assurait que Mason le voit. Une rage que le plus vieux n’était pas certains de savoir contenir. Ses sentiments pour le plus jeune sont de plus en plus intense et Mason se perd entre la raison et le cœur. Il sait qu’il devrait prendre ses distances car il est en train de perdre le peu de sanité qui lui restait … Mais imaginer une vie sans Nova le mettait à genou. Une pointe dans la poitrine il n’était pas certain de savoir si c’était de l’angoisse à l’idée de ne plus le revoir, ou s’il sentait son cœur se briser. Vivre sans nova … ? retourner à sa vie d’avant … ? Voilà une idée folle qu’il refusait d’envisager … Mason fixait son téléphone, il avait raccroché, refusant de céder aux suppliques de son amant. Pourtant, ses jambes, à l’écoute de son cœur, font déjà demi-tour et le voilà qui remonte la ruelle pour aller le chercher. Qu’il le détestait, qu’il le détestait de tant l’aimer. Il retourne dans la fournaise du lieu et se met à sa recherche. Il n’avait pas besoin d’aller trop loin, car à mi-chemin il aperçut sa silhouette vacillante. Il serra les dents, se convainc pour ne pas se noyer dans son égo, que Nova a fait un pas vers lui aussi … qu’ils l’ont fait ensemble. Soupirant en arrivant à la hauteur de son amant il l’attrape par le cou et l’attire à lui. C’était plus facile d’être dominant à cet instant que d’être l’amant amoureux qui se perdait dans ses suppliques. Il déglutit et vint coller son front au sien en resserrant ses doigts plus encore autour de son cou. Il grogna tout bas mais après avoir senti son souffle contre le sien frissonna et se détacha doucement. « Sortons d’ici. » car il voulait l’éloigner des tentations, de ces drogues qu’il ingurgitait, de ces mains trop baladeuses à son goût. Avait-il embrassé d’autres personnes ce soir ? Mason tourna son visage vers Nova pour lorgner sur cette bouche qu’il avait pourtant proclamer sienne. Il le tira dehors sans trop de ménagement. Le tenant par la main, ne veillant pas à ce qu’il ne cogne personne. Ce n’est qu’une fois dans la ruelle et éloignée du reste des gens qu’il le lâcha enfin. Il laissa échapper un nouveau soupire de frustrations en se tournant vers Nova. « T’as foutu quoi ce soir ?! » était-ce ça les nuits qu’il passait quand Mason bossait ? Allaient-ils plongés dans un versant de jalousie et de non confiance. Putain le vois-tu pas que tu m’appartiens ?! Rien ne te donne le droit d’aller voir ailleurs comme tu le fais !

il l’attend, figé dans ses escaliers, incapable de continuer de descendre ni même de remonter à présent que la drogue siège dans son esprit et que l’alcool coule à pleine allure dans ses veines. le monde commence doucement à tourner et perdre de ses couleurs, un haut-le-cœur le prend et il sait qu’il ne doit plus bouger au risque de s’écraser le crâne contre la dernière marche. tout ce qu’un élan de lucidité lui crie est cet appel à l’aide qu’il dirige vers mason, pour le voir revenir vers lui et lui faire quitter les lieux.
c’est stupide.

l’homme avait déjà fait un pas vers pourtant il l’avait presque chassé, et maintenant, nova se sentait presque capable de supplier sa présence à ses côtés en cet instant, rien ne semblait plus détenir plus de valeurs qu’avoir enfin ses yeux dans les siens. il ne reçoit pas de réponse ou peut-être avait-il raccroché avant de donner à l’homme une chance de lui en faire part, ses pensées sont disparates et les pulsations de son cœur lui font frôler l’agonie tant ils sont rapides et présents.
et nova jurerait avoir attendu des heures avant qu’enfin la silhouette imposante du plus âgée ne croise de nouveau son regard ; apparition divine dans une marre de péchés.
enfin.

il sent l’esquisse venir surélever les commissures de ses lèvres tremblantes sans qu’il ne le réalise et un long frisson s’écoule le long de son échine quand les doigts calleux de mason s’aventurent contre son cou. nova n’oppose pas de résistance et le laisse exercer cette dominance si elle lui permettait de mieux accepter qu’il était de nouveau revenu courir jusqu’à lui. « tout ce que tu veux. » souffle chaud et alcoolisé qui s’éparpille contre le faciès de l’homme, front contre front, il veut être le plus loin de la musique assourdissante. mason l’entraine vers l’extérieur, sans tendresse ou délicatesse, plusieurs fois il manque de trébucher mais son dos suffit à prévenir chaque incident jusqu’à ce qu’enfin l’air frais ne viennent chatouiller ses mèches et se retrouve face à mason. il écoute les accusations sous la question faussement innocente et n’y répond que par un sourire hagard, une part de lui encore déconnectée de la réalité. « j’ai froid. » il préfère se plaindre, la voix basse et capricieuse alors qu’il rompt la distance entre lui et son amant. son front se pose doucement contre son torse, là où il peut presque entre les battements d’un cœur aussi troublé que le sien. ses doigts remontent contre sa veste et s’y agrippent autant que ses faibles forces ne le lui permettent. « j’ai froid et toi t’es tout chaud. » ses lèvres expulsent un rire gamin et stupide, son corps se collage davantage au sien et il s’intoxique de son parfum familier. il lui avait manqué, et il ne savait comment se l’avouer. il lève les yeux vers lui et contemple les traits de mason, les iris brillantes d’une dévotion silencieuse que toute son ivresse ne saurait jamais faire disparaitre. « j’avais juste besoin de changer d’air. » ce n’était rien qu’une dérive de plus.

Il avait envie de le repousser. Tout du moins d’avoir la force de le faire. Mais dans le fond, Mason savait qu’il crèverait s’il retirait le gosse de son étreinte. De quoi avaient-ils l’air ? Des deux amants pathétiques qu’ils étaient, ou de deux hommes beaucoup trop amoureux pour comprendre les choses ? Il ferma les poings pour s’empêcher de le serrer contre lui. Il regardait obstinément au-dessus de la tête de Nova pour garder un tant soit peu le contrôle.  La rue était agitée, la foule lointaine, les voitures leur parvenaient en un son qu’on distinguait à peine. Tout portait à croire qu’ils étaient seuls dans leur bulle, comme toujours. La mâchoire crispée à s’en creuser les joues, Mason guettait le moindre geste de son amant. Ce front qui se colle contre son torse, ses mains qui remontent le long de sa veste en cuir pour s’y accrocher difficilement et ce rire … Ce rire de gosse perdu. Mason grimace, sent son cœur se serrer douloureusement. Pourquoi lutte-t-il contre lui ? Il n’avait envie que de lui, que de l’avoir contre lui, alors pourquoi faire semblant ? Pourquoi continuer de croire qu’il avait encore assez de courage pour lui tourner le dos un jour ? Il n’était plus capable de contrôler quoique ce soit Mason et sa seule façon de lui prouver c’était pas la violence. La jalousie. La peur. De le voir ailleurs, dans ces bras d’inconnus. Il détestait ça Mason, savoir que Nova pouvait le tromper … lui était marié il était bien ridicule de dire quoique ce soit … mais nova savait … il savait que ce n’était pas que ça … que ce n’était qu’un mariage remplie d’habitude et qu’il y avait deux enfants à protéger … Mason n’aimait pas sa femme, pas comme il pouvait aimer Nova. Foutue couardise. Foutue lâcheté. Mason n’était qu’un sombre idiot qui finirait par tout perdre. Famille. Amant. Amour … Les mots de Nova lui firent mal. Dans le fond il comprenait, qu’avait-il à offrir à son amant si ce n’était des instants volés ? Certes ils duraient de plus en plus longtemps et se présentaient de plus en plus souvent mais … Il n’y avait pas de maisons pour eux, il n’y avait pas de foyer. Ils n’étaient que des amants … et quand bien même Nova était l’amour de sa vie, jamais Mason ne lui avait formulé ainsi. Sa première réaction avait été de vouloir lui attraper le menton pour lui relever brusquement le visage : est-ce de mon air dont tu as besoin de changer ?! Avait-il envie de souffler avec colère. Mais il ne pouvait …. Ne pouvait le brusquer plus encore. Lentement ses mains se relevèrent pour attraper les hanches de Nova. Un geste délicat mais remplie de sentiments, de non-dits. Il le pressa davantage contre lui et fini par enrouler ses bras dans le creux de ses reins … Il se forçait à ne pas penser à ces hommes … ces femmes … il préférait ne pas savoir, mais tout était toujours trop pire … trop déchirant … dans son imagination. « Pourquoi tu fais ça … ? » répète-t-il avec plus de douceur cette fois. Il avait besoin de savoir, de comprendre … il avait besoin de comprendre. « Je ne te suffit plus ? » tenter de croire qu’un jour Mason lui ait suffit. L’homme ne sait plus. Le gosse avait-il fini de jouer avec lui ? « Tu t’es lassé de moi ? » et sa question claque dans l’air de sa voix dure, celle qu’il avait quand il perdait le contrôle et ses bras se crispent sur son amant comme pour l’empêcher de fuir avant de réaliser sa poigne et de se détacher pour reculer d’un pas. Il devenait fou … oscillant entre la colère, l’amour et le folie … qu’est-ce qu’il faisait …