mes yeux noirs balayent du regard mon calendrier accroché au-dessus de mon bureau. je me tourne et retourne sur mon fauteuil, mon casque sur les oreilles, mon micro branché mais personne de l’autre côté. aujourd’hui, 6 février 2021, jour de mon examen de contrôle pour ma civ. mon doigt glisse lentement sur la date concernée, fixant le chiffre 6. je pousse un soupir et regarde autour de moi. mes colocs de chambre chez les colibris sont tous partis à leurs affaires respectives. c’est d’habitude beaucoup plus bruyant par ici, surtout à cause de min jae et moi-même. je lâche un léger rire avant de partir fouiller dans mon armoire, histoire de trouver quelque chose de cool à porter et plutôt facile à enlever. partir faire ma visite de contrôle ne m’arrange pas, bien au contraire. parfois j’aimerais être normal, j’aimerais ne pas avoir cette malformation qui me bouffe de l’intérieur. elle m’a gâché la vie, et je suis certain que si j’avais pu être en meilleure santé, j’aurais réalisé mon rêve de devenir idole. rapidement, j’enlève mon casque et mon micro et les dépose sur mon bureau. en entendant mon cœur battre dans ma poitrine un peu plus rapidement, je me suis résigné. « allons-y. » je n’ai pas trop le choix, effectivement.

me voilà devant le grand bâtiment hospitalier de la digital city. je l’analyse de manière rapide, concise et intelligente. ecouteurs dans les oreilles, je murmure en japonais en m’avançant calmement vers l’entrée. je m’approche de l’accueil et me présente. oh, vous êtes le patient qui vient habituellement pour votre civ ? je vous ai reconnu. je ne sais pas si c’est une bonne nouvelle que l’on me reconnaisse. je soupire mais affiche un léger sourire. « c’est ça. est-ce que vous savez si je dois me rendre au service cardiologie comme d’habitude ? » elle confirme ma demande en hochant la tête et appelle le médecin qui lui indique que je peux venir. il y aura un peu d’attente, je suis désolée, nous sommes débordés aujourd’hui, il y a eu beaucoup d’accidents. pourquoi aujourd’hui plus qu’un autre ? je n’en ai aucune idée mais j’acquiesce avant de m’avancer vers le service. j’y rentre et m’assois sur une chaise dans le couloir. j’ai l’habitude d’attendre alors c’est pas quelques minutes d’attente ou même heures qui vont me faire peur. je suis juste inquiet de trop ressasser ma relation avec lucah pendant ce temps-là. mais ma solitude fut de courte durée puisqu’une soudaine présence se fit à mes côtés sur la chaise voisine. bien content de pouvoir bavarder un peu malgré mon amour pour la solitude, je lève le regard vers elle/il, un grand sourire aux lèvres. « il y aura sûrement un peu d’attente, donc ça fait plaisir de ne pas être seul à broyer du noir. »

Alana savait que son état risquait d’empirer au fil des ans et maintenant qu’elle était installée dans une relation sérieuse avec Declan, elle sentait le temps défiler comme de fines entaille sur sa santé. Une douleur placebo comme aimait le dire son médecin, mais une peur panique qu’elle étouffait à coup de grands sourires. Elle détestait ces rendez-vous médicaux, l’odeur de l’hôpital et cette même rengaine qu’ils ne cesserait de lui répéter. Elle ne guérirait jamais de sa maladie et devrait fuir le soleil jusqu’au dernier instant de sa vie. Elle s’était accoutumée à son mode de vie, avant de réaliser qu’elle le détestait tant il lui rappelait sa condition. Declan faisait toujours les comme il fallait pour l’aider. Restaurant sa maison pour que chaque fenêtre soit adaptée à la condition de sa petite amie. Changeant ses horaires de travail, prétextant des clients à l’ouest, pour la croiser plus souvent la nuit. Elle avait conscience de ses efforts et la seule chose qui lui restait à faire était de rester en vie, rester en bonne santé et faire ce qu’il fallait pour que sa condition se dégrade le moins possible. N’était-ce pas là la plus belle preuve d’amour ? Soufflant une fois à l’intérieure de l’hôpital, elle retira ses gants mais garda son masque. Quelle femme fantasque. Elle arborait un chapeau noir à bord très large, excentrique femme qui contrastait avec les couloirs blancs de l’hôpital. Ce n’était pas par coquetterie qu’elle s’amusait ainsi mais par nécessité. Elle avait entrepris de rejoindre son médecin en passant par les souterrains. Mais il n’en restait pas moins dangereux pour elle de sortir dehors à une telle heure. Les vitre de sa voiture, adaptée à sa condition, lui avait permis de rejoindre l’intérieur du bâtiment sans encombre. Mais Alana restait précautionneuse. Elle se laissa tomber sur une chaise, ce n’était pas son service habituel, et au vu de l’argent qu’elle déboursait pour s’assurer un suivi correct, elle dénotait assise dans ce couloir. Mais peu importe, elle n’était qu’une femme qui devrait utiliser les mêmes machines que les autres. Aujourd’hui elle avait opté pour un check up complet, car elle se sentait épuisée récemment et son cardiologue préférait s’assurer que tout allait bien. Laissant reposer ses gants de soi sur ses genoux elle retira enfin son chapeau non sans surprise en entendant le garçon assis à ses côtés lui adresser la parole. Alana était une femme très belle, qui paraissait le plus souvent froide et distante. Elle n’avait pour habitude de se lier aux autres. Le plus souvent désobligeante, elle ne cherchait pas à être méchante, mais n’avait pas pour habitude de discuter aussi facile. Elle prit le temps de retirer son masque lentement avant de tourner son visage vers le garçon. Quel âge avait-il ? Il lui paraissait jeune. Passant une main dans ses cheveux pour se recoiffer, elle finit par acquiescer. Le silence devenant troublant. « Merci, pour l’information. » se contenta-t-elle de souffler avant de porter son attention de l’autre côté du couloir. L’agitation ambiante de l’hôpital leur parvenait en bruit de conversations étouffés, les isolants plus encore dans leur coin. Elle pinça ses lèvres doucement et fini par se tourner vers lui à nouveau. En temps normale elle lui aurait sûrement dit qu’elle n’était pas pour l’écouter s’épancher sur ses états-d ’âme, mais quelques choses la poussa à se montrer plus douce qu’à l’accoutumée. Tendant sa main avec un sourire pour qu’il s’en saisisse et la serre, elle lui souffle « Enchantée, je m’appelle Alana, et toi ? » Elle se pencha vers lui pour que cela lui soit plus facile, son parfum entêtant les enveloppa rapidement et le rouge de ses lèvres s’étira davantage. Alana qui faisait preuve de civisme, voilà un jour important à noter.

tranquillement assis sur ma chaise, je commence à réfléchir à l’histoire de ma vie, et surtout à mes histoires récentes. il s’est passé tellement de choses que ça me donnerait presque un soudain mal de crâne. je ne sais pas sur quel sujet je dois m’attarder le plus.. l’absence de firefly ou les retrouvailles houleuses avec lucah. aucune idée. au fond de moi, je ne préfère pas approfondir le sujet. je pense qu’il est plus sain pour mon fort intérieur de limite penser à quel type d’examen de santé je vais avoir le droit aujourd’hui plutôt qu’à tout ça. parce que ça va pas avec mon ex, et je n’ai personne pour en parler comme firefly n’est plus là. je me sens effroyablement seul, seul dans ma bulle comme j’aime l’être certes, mais parfois, c’est trop. comme actuellement. si d’habitude j’accueille la solitude avec un grand sourire, je n’ai tout à coup aucune envie d’être livré à moi-même. et comme si quelqu’un au ciel m’avait entendu, une présence sur ma gauche se fit sentir. j’ai levé le visage vers une silhouette féminine, un sourire illuminant mes lèvres. honnête, sincère, je lui explique qu’il y aura sûrement un peu d’attente, et que par conséquent, ça faisait du bien d’avoir de la compagnie. je plisse mes yeux, n’ayant pas pris le temps d’analyser la personne avec laquelle je venais d’engager la conversation. elle venait de déposer un énorme chapeau digne d’un mannequin tout droit sorti d’un magazine. je suis resté surpris lorsqu’elle a enlevé son masque, dévoilant des traits de visage fins, élégants. ce n’est pas tous les jours que l’on rencontre une personne aussi belle. mon cerveau subit un léger bug lorsqu’elle me répond en acquiesçant et en se passant une main dans sa longue chevelure. sa voix parvint à mes oreilles dans un souffle, presque un murmure ce qui attise un peu plus ma curiosité. sur le coup, je ne sais pas quoi dire d’autre pour engager la conversation, j’ai l’impression que l’on vient de me jeter un sort pour me geler sur place. l’agitation hospitalière autour de nous était sourde mais bien présente et pourtant, je n’arrivais pas à me focaliser sur autre chose. cette nouvelle rencontre était quelque peu intéressante et avait l’entièreté de mon attention. alana. j’ai presque sursauté en l’entendant se présenter tellement je ne m’y attendais pas. je l’ai regardé se pencher un peu plus vers moi, son parfum flottant autour de nous qui enveloppait mes narines. quelle femme tout de même. je pose doucement ma main dans la sienne, la serrant avec délicatesse. « enchanté alana. c’est un beau prénom. je m’appelle lowen. » et comme je suis plutôt bavard dans mon genre, voilà que je continue, les yeux pétillants. « d’habitude il n’y a pas autant de monde. ils disent qu’il y a eu plus d’accidents aujourd’hui que les autres jours. » je jette un coup d’œil à l’extérieur puis reporte mon attention sur alana. « j’espère que tu n’as rien de grave. c’est jamais drôle de venir ici. surtout quand on commence à te connaître. être récurrent, ça signifie bien quelque chose, au fond. » j’affiche une grimace et hausse les épaules devant ma propre remarque. je repose mon regard lumineux sur la jeune femme si bien habillée et si belle. « tu avais rendez-vous à quelle heure ? »

Alana nota l’arrêt du garçon en l’apercevant. Avec tout l’humilité qu’elle ne possédait pas, Alana savait qu’elle était belle et que les hommes la regardaient le plus souvent. Il faut dire qu’elle avait cette aura troublante. C’était une femme de caractère et l’on pouvait le deviner d’un simple regard. Elle affichait un visage froid et malgré ses efforts elle restait une femme distante. Il faut dire qu’elle se protégeait des autres et ne se liait que rarement d’amitié avec les gens. Pourtant il était facile pour elle de voir que le garçon assis à ses côtés n’était fait que de douceur. Il était bien différent des requins qu’elle avait l’habitude de côtoyer. Elle acquiesça au compliment en mordillant sa lèvre et tenta d’esquisser un sourire en coin. « Merci … » sa tête dodelina un instant avant d’ajouter « Enchanté aussi Lowen. » c’était un prénom à l’image du sien, peu commun. « De quelle origine est ton prénom ? » se risque-t-elle. C’était bien rare les fois où Alana se mettait à faire la conversation, pourtant, aussi étonnant que cela puisse être, elle était vraiment intriguée par le garçon. Comme si cette information qui n’avait pourtant aucun intérêt pour elle, était pourtant intéressante. Elle avisa le couloir et regarda là où l’agitation était concentrée. Elle aurait peut-être dû décaler son rendez-vous. Les infirmières passaient en courant. Les médecins ne leur prêtaient que peu d’attention. Il était certains qu’ils allaient devoir attendre un long moment ici, pouvait-elle jouer la carte de la membre VIP pour avoir son rendez-vous en temps et en heure ? Etrangement même si cette idée était plaisante, elle n’avait pas envie de quitter son siège et manquer la conversation qu’elle allait avoir avec Lowen. Elle regarda son téléphone pour lui répondre et souffla « Je suis censée avoir rendez-vous dans 10 minutes … mais au vu de l’agitation, je pense que je vais devoir te tenir compagnie encore un moment. » était-ce de l’humour ? Et là, un sourire sur ses lèvres ? Elle paraissait bien plus douce alors qu’elle affichait un sourire amusé. La tension s’envolait de son visage pour laisser place à une certaine douceur. Pouvait-on dire qu’elle était une habituée ? Oui, de toute évidence, mais de celle qui se veut toujours discrète. Une infirmière s’arrêta devant elle surprise et s’inclina « Oh Madame Seo ! » avant de repartir. Cela répondait sûrement à la question du garçon. Etaient-ils entre habitués ? Il fallait croire que oui. Quant était-il de lui ? C’était surtout son instinct qui lui dictait que le garçon devait arpenter les murs de cet hôpital souvent … « Et toi ? Tu as rendez-vous à quelle heure ? » elle peinait à relancer la conversation comme s’il était évident qu’elle n’était pas familière de cet exercice. Elle avait presque l’impression de n’être capable que de se battre avec les requins ou de flirter avec son petit ami. Les codes des conversations les plus banales lui échappaient. Elle se jurait qu’au prochain passage d’un médecin elle demanderait quand est-ce qu’ils pourront accéder à leur consultation. Désireuse de pouvoir aider le garçon sans savoir pourquoi.

ne pas rester seul dans ce couloir m’aide beaucoup pour ne pas ressasser mes pensées sombres. dire que je préfère passer mon examen plutôt que de réfléchir à mes soucis.. ça démontre bien l’état dans lequel je suis en ce moment. alors avoir une jolie jeune femme qui me tient compagnie ne me déplaît pas, au contraire, et elle attise ma curiosité, moi qui suis déjà bien bavard, je ne m’arrête pas. elle a une certaine aura que je n’ai encore jamais vu chez quelqu’un auparavant et peut-être que sa manière de s’habiller y est pour quelque chose. son énorme chapeau a l’air d’être tout droit sorti d’un grand défilé de mode italien ou bien d’un de ces personnages féminins de mmorpg auxquels je joue sur mon temps libre. j’esquisse un léger sourire à cette pensée alors qu’elle me remercie, ajoutant qu’elle était aussi enchantée de me rencontrer. l’origine de mon prénom reste un peu étrange. lorsqu’alana me pose cette fameuse question, je ne sais trop quoi lui répondre en premier lieu. je n’ai jamais connu l’amour de mes parents, alors je n’ai pas trop d’explications à mon prénom si peu commun. « j’avais déjà effectué quelques recherches et de ce que j’ai pu lire, je crois que c’est irlandais. celte ou quelque chose comme ça. » j’hausse les épaules à nouveau et lâche un léger rire. « si ça se trouve je suis né en europe, ce serait une nouvelle découverte. » comme si j’en avais pas assez connu ces derniers temps. mon regard se pose à nouveau sur ma nouvelle rencontre. « alana aussi, c’est peu commun. toi aussi, tu es irlandaise ? » dis-je en riant légèrement, ne sachant pas forcément que peut-être ma question allait lui être étrangement familière. personne ne s’arrêtait devant nous. ils étaient tous bien occupés. alana me répondit qu’elle devait avoir rendez-vous dans dix minutes, à peu près comme moi. j’hoche la tête. le personnel soignant n’arrêtaient toujours pas leur course devant nous et passaient rapidement, se croisaient et se recroisaient avec précipitation. une infirmière se stoppa devant alana et ma tête se pencha légèrement sur le côté quand je la vis la reconnaître. « oh ? on dirait bien que je ne suis pas le seul à être abonné. » je la regarde avec un air compatissant. « j’ai aussi rendez-vous dans dix minutes normalement.. je crois qu’on peut attendre un peu.. » je grimace en tournant ma tête sur le côté. si une infirmière avait reconnu alana quelques secondes auparavant, ce fut un médecin à son tour qui passa devant nous et me fit un signe de la main. « monsieur min, nous avons du retard, excusez-nous. » ah ça, je ne l’avais pas remarqué. un fin sourire se dessine sur mes lèvres alors qu’il s’éloigne déjà en courant. « tu viens depuis longtemps ici ? »

Alana fixait le garçon avec un petit sourire discret sur les lèvres. Il semblait soulagé d’avoir trouvé quelqu’un avec qui attendre. Etait-il stressé de son rendez-vous ? Lui qui, pourtant, semblait être un habitué des lieux. Arrivait le moment où arpenter les couloirs de cet hôpital nous laissait insensible, une habitude comme une autre sans se dire que nos vies en dépendaient. Il y avait quelque chose d’à la fois doux et innocent chez ce garçon, pourtant du peu qu’il évoqua de sa vie, il semblait porter de lourd bagage. Ne connaissait-il pas son lieu de naissance ? Comment pouvait-on ne pas connaitre ce genre de choses. Peut-être qu’Alana ne faisait des idées, mais tout chez ce garçon paraissait être … abimé. Pourtant son sourire restait doux, captivant. La façon qu’il avait de rire de ces détails était une façade qu’Alana semblait reconnaitre. Encore une fois, peut-être se trompait-elle mais ce garçon paraissait avoir parcourus plus de chemins que son âge le laissait entendre. Passant une main sur sa jupe pour la lisser comme une habitude, elle esquissa un sourire plus sincère à sa question. N’était-ce là qu’un trait d’humour pourtant très justement apporté. « Ma mère était originaire du Laos » souffle-t-elle « Mon prénom vient de là. Alana : présent. » c’était bien la première fois qu’elle mentionnait les origines de sa mère, qu’elle mentionnait sa mère tout court. Surtout à un inconnu. La seule personne avec qui elle avait pu confier quelques souvenirs était Declan, son petit ami. Lui-même métisse irlandais. « Mais je sais que mon prénom peut signifier Belle et calme. » et elle aimait par-dessus tout la façon dont avec Declan de le prononcer avec l’accent irlandais. C’était quelque chose qui lui réchauffait le cœur et le bas ventre, avouons-le. Alana ne se savait pas aussi bavarde. Qu’avait ce garçon de plus que les autres pour délier sa langue ainsi. Les soignants passent et repassent ne leur laissant que le loisir d’observer leur danse pressée. « Souvent ? » répète-t-elle. « Cela dépends de ce que tu entends par souvent. » sourit-elle en coin, mais de toute évidence, oui, elle venait souvent. Elle acquiesce alors sans ajouter de précisions, car malgré tout Alana restait pudique sa la raison de sa présence ici. Se levant doucement, elle pose son regard sur le garçon avant de souffler « Un instant je te prie. » puis s’éloigne au bout du couloir pour aller leur prendre de quoi boire. Buvait-il du café ? du thé ? un chocolat ? A l’abris du bâtiment les rayons du soleil ne pouvaient l’atteindre, mais ce carré de lumière au sol était une prison invisible aux yeux des autres. Ne pouvant atteindre la machine elle mordille sa lèvre et son garde du corps, présent depuis le début mais discret comme à son habitude se charge de faire tomber les bouteilles d’eau du distributeur. D’ordinaire il ouvrait un parapluie au-dessus de sa tête, qu’importe qu’ils puissent se trouver dans un bâtiment, tout rayon touchant sa peau pouvait la tuer. Alors cette image lui avait valu une réputation fantasque de diva qu’Alana ignorait avec mépris. Bien qu’insupportable cette façon qu’avait les autres de juger, elle ne pouvait pas leur en tenir rigueur. Les gens sont idiots. De ce constat, elle n’avait fait que poursuivre son chemin. L’homme disparu aussi rapidement qu’il était arrivé et restait en retrait, à une distance suffisante pour pouvoir la voir sans pour autant envahir son espace. C’était la seule condition qu’avait imposé Alana pour accepter la présence de cet homme. Revenant alors vers Lowen elle lui tendit une bouteille avant de se rassoir. « J’ai supposé que tu avais soif. » elle buvait même son eau avec grâce. Alana agissait avec un naturel déconcertant. D’où venait-elle ? posant ses yeux félins et en amande sur le jeune garçon elle finit par lui demander « Que fais-tu dans la vie, Lowen ? » quelle douceur dans la façon qu’elle avait de prononcer son prénom, finalement elle portait bien son prénom Irlandais.