Avec sa grimace, elle me faisait surtout plus rire qu’autre chose. Mais je lui avais lâché « C’est convainquant. » en réalité je ne pensais pas vraiment. On passait un bon moment tous les deux. A croire que finalement c’était facile de tout oublier. De cette façon en tout cas. Je n’avais pas l’impression de jouer à un jeu. Je ne me forçais pas non plus finalement. C’était naturel. Pourtant cette journée aurait dut me déprimer. Savoir que Yohan et Srey seraient à l’hôpital ensembles… et ce bébé qui arrivait. Et je n’avais plus ma petite amie… alors oui en réalité j’aurais dû me morfondre. Mais Rin savait m’occuper l’esprit. Installé à côté d’elle, je n’avais pas résisté à l’envie de mordre dans cette pâtisserie. Ok le sucre c’est mauvais mais franchement… j’en fichais pas mal. C’était un vrai délice et quand je goutais à la sienne. C’était encore mieux ! Tout était délicieux, délicat même. C’était fin en bouche. « Oui j’adore ! » répondais-je enthousiaste. Puis en me penchant vers la verte j’hésitais. Alors je croquais un morceau avant de tenter de découvrir. « Hum citron ! » c’était même assez acide en fait. Puis il restait la dernière que je n’avais pas goûtée. Et après l’avoir testé… « Celle-là c’est vanille. » je parlais la bouche pleine. Mais je n’avais pas de manière avec elle. « Hum, je préfère citron. Et toi ? » On était capable de ça aussi. Parler d’un rien comme si on était des gens normaux sans problème. Et tandis qu’on discutait, une jeune fille s’était approchée à nous pour venir nous tendre un prospectus. « On organise un petit concours là-bas pour les couples sur notre stand. Si vous répondez à trois bonnes questions, vous gagnez un cadeau. » Elle nous avait souri et avait laissé le papier entre mes doigts. Restant quelques secondes silencieuses, je lisais la feuille. « C’est un stand de bougie. Tu veux y aller ? » d’accord on n’était pas un couple. « Ça peut être drôle. » Mais s’ils me demandaient quelle était sa couleur préférée j’étais sûr de pouvoir y répondre… Quoique ? « Je préfère le orange, mon plat préféré c’est le Tteokbokki, j’adore les films du Seigneur des Anneaux, je porte toujours ces trois anneaux à mes doigts, j’ai pas de livre préféré ! » je disais tout ça rapidement, en me levant et amusé. Je pensais que c’était facile de me connaitre. « Et toi ? » c’était surement un peu bête, mais on avait peut-être une chance de gagner. « Tu connais déjà tout pour la musique. » Fourrant une autre part de gâteau dans ma bouche. Je pensais que ça serait des questions un peu bateau. Elle savait déjà pas mal de choses sur moi. « J’ai confiance en nous. On va réussir. » disais-je déjà en attrapant nos affaires.

Ce moment est agréable, encore une fois sa compagnie te fait du bien. Tu ne penses pas à tes études, au prochain concours que tu dois préparer, aux peins de cœur que tu as dans ta fraternité, ni à tes amis ou ta famille que tu vois moins à cause de l'amour. Non aujourd'hui alors que c'est un jour placer sous le signe de l'amour tu te sens bien. Tu n'es pas seule, Il Kyang n'est pas ton petit ami mais c'est ton ami et cela suffit à tes yeux pour passer un bon moment. Tu t'étonnes des gouts de pâtisseries, tu grimaces un peu au citron mais tu décides de prendre une petite bouchée de vanille et de citron et tu acquisses.

Hum c'est mieux comme ça, attend, passion et fraise aussi ça doit être bon.

Tu fais la même chose et tu lèves un pouce avec des yeux clairement conquis, signe que tu as trouvé ceux que tu préfères. Encore une fois ce n'est rien de normal mais cela te fait rire, une main devant la bouche par politesse.

Ce mélange est terrible, faut que tu goutes

Tu lui présentes d'ailleurs les deux gâteaux pour qu'il puisse mordre dans l'un et l'autre. C'est alors que vous vous faite aborder pour un jeu. Tu es surprises et en même temps pas tant que ça, c'est vrai qu'a partager comme ça votre gouter, vous devez avoir l'air d'un couple. Cela ne te dérange pas, même si ce n'est pas vrai. Au fond tu t'en moques de ce que pense les autres, du moment que tu es bien ou est le mal. Quand Il Kyang te demande si tu veux, tu hausses les épaules, par contre l'idée mais tu ne connais pas tous ses gouts. C'est évident que sur le domaine musicale tu n'aurais pas de souci mais pour le reste….Néanmoins tu acceptes

Ça marche, comme je rigole si on gagne

Tu te lèves donc, prenant les planches pour qu'il puisse prendre le reste. En chemin lorsqu'il te déballe tout ce qu'il aime, tu l'écoutes attentivement en riant. Tu acquisses à chaque réponse, retenant qu'il aime presque les même choses que toi.

Ok alors j'adore le vert, mon péché mignon c'est le chips au formage et les bonbons. J'adore tous les Disneys, surtout la princesse et la grenouille. Je lis que des webtoons, mon préféré c'est qu'est ce qui cloche avec la secretaire kim et je me sépare jamais de mon skateboard mais ça tu le savais.

Tu acquisses vivement de la tête, convaincu que avez vos chances. Une fois les affaires en main, vous vous dirigez là bas. Devant le stand il y a déjà d'autres couples, on vous place mais avant d'être séparé, tu lui glisses à l'oreille

Oh et ma date de naissance c'est le 7 mai 1999 et toi ?

Heureusement que vous avez échangé cette informations parce que c'est la première qui tombe.

J’avais eut envie de gouter et c’était plutôt bon. Non en fait c’était vraiment trop bon ! Elle avait eut une bonne idée de mélanger les deux saveurs. Et j’étais content de sa trouvaille. On avait l’air de deux gamins peut-être qui partageait un moment simple. Mais en voyant arriver cette fille, je me disais que finalement on avait surtout l’air… d’amoureux. Bon soit ! l’idée m’aurait déplut si j’étais borné et un connard sans nom. Mais je préférais ne pas m’attarder sur les détails. On s’en fichait un peu non ? Ce qui comptait c’est qu’on puisse partager un bon moment. Et gagner peut-être ! Ricanant de notre plan, j’écoutais avec attention ses réponses. Espérant pouvoir tout retenir. Ça faisait beaucoup d’infos, mais j’étais persuadé que ça serait facile. Arrivé au stand, je lui murmurais « Le 13 octobre 1994. » et je me remettais bien droit avant de voir le papier sous les yeux. Amusés, je lui lançais un regard complice avant de marquer ce qu’elle venait de me dire. Sur le questionnaire il fallait marquer sa propre réponse et celle qui la concernait elle. La première était donc facile. Puis sur la seconde « Quel est sa couleur préférée ? » trop facile, j’étais sûr de moi en train de sourire au coin. J’inscrivais la réponse puis sur la troisième… « Son parfum de fruit préféré ? » merde… je n’avais pas pensé à ça. Hésitant un instant, j’avais finis par marquer fraise. Je ne jugeais que parce-que on venait de manger des choses à la fraise. Mais si ça se trouve elle préférait autre chose ? Grimaçant, je n’étais pas sûr de mon coup. Le marchand attrapait nos feuilles. Se mettant à sourire alors que je lançais à Rin « T’as mis quoi pour le dernier ? » mais je n’avais pas le temps de finir ma phrase qu’il lançait « Vous êtes en parfaite harmonie ! Vous gagnez une bougie de votre choix ! » J’étais étonné. Est-ce que ces gâteaux étaient un signe ? « T’as mis citron pour moi ? » demandais-je. Mais c’était évident du coup… « Je crois qu’on a mangé ces gâteaux pour en arriver là. » disais-je amusé. A croire que c’était le destin qui nous avait mis ces pâtisseries dans les mains. Approchant du stand, j’observais les différents parfums « Tu veux prendre quoi ? Si tu veux… on pourra la mettre dans le studio. » Qu’on puisse en profiter tous les deux. Il y avait de tout. Des fruits, des fleurs, mêmes des gâteaux… « Oh senteur cookie ? » j’étais intrigué, ça sentait super bon. « Hum, j’aime bien. Et ça fait voir. »

Devant ta feuille tu pouffes de rire en notant les réponses, premières sont faciles et même celle sur son fruit préféré. Il ne te l'a pas dit mais tu as d'instinct mis citron, bien que tu ne sais pas sûr. C'est vrai que c'est un fruit mais il ne se mange pas tout seul, quoi que, peut-être qu'Il Kyang aime. Tu ne sais pas s'il va trouver le tien, quoi que vous venez de manger une pâtisserie à ce gout-là. Une fois le teste fait, tu reviens vers lui et tu n'as pas le temps de répondre que vous êtes annoncé gagnant. Tu es heureux et tu sautes de joie lui attrapant les mains. Nul doute que vous avez l'air d'un couple et ce n'est pas ta faute si tu es aussi expressive avec lui. Quoi qu'en réalité tu es toujours comme ça, c'est nature chez toi d'être proche et tactile, même avec les garçons. C'est surement ce qui t'attire les foudres des filles alors qu'en réalité tu n'as aucune arrière-pensée.

Oui j'ai mis citron mais j'étais pas sûr, toi t'as mis fraise ? T'as raison c'était le destin

Tu affiches un sourire ravie. Au fond ce n'est pas grand-chose mais c'est toujours agréable de gagner. Du coup tu observes toutes les bougies, en sentant quelqu'une. Tu aimes les parfums vanilles, fraises mais aussi les choses plus exotique ou gourmande. Quand il t'annonce que vous pouvez mettre la bougie au studio, tu esquisses un sourire amusé.

Oh ouiiii !

Tu as l'air d'une gamin à qui on fait un énorme cadeau et au fond c'est vrai. Tu seras heureuse de voir cette bougie en travaillant là-bas, cela te rappellera ce moment, meilleure Saint Valentin de toute ta vie. Il n'est pas ton Valentin et tu n'es pas la sienne mais c'est un après-midi agréable, un comme tu n'as pas vécu depuis longtemps, simple, rempli de rire et de complicité. Lorsqu'il te présente une bougie senteur cookie, tu approches ton nez et acquiesce.

J'aime bien, ça nous donnera faim.

Vous prenez alors celle-ci et vous repartez un peu plus chargé. Heureusement entre temps vous avez fini vos boissons et les pâtisseries. Malgré tout tu mets la bougie par dans ton sac et tu lui proposes de repartir en skateboard. Le tour des stands et plutôt vite fait aussi tu aimerais l'amener au skatepark à côté.

Viens j'ai un truc à te montrer dans le coin !

Tu affiches un sourire malicieux avant de sauter sur ta planche. Tu le distances un peu pour ne pas lui laisser le choix avant de l'attendre un peu. Tu refuses de lui dire ou tu l'amènes et tu t'exclames tadam en arrivant devant le skatepark. Tu ne comptes pas lui apprendre de figures ou quoique ce soit vu qu'il n'a aucune protection. Toi-même tu vas faire des choses simples et que tu maitrises pour éviter de te faire mal. D'ailleurs tu te lances dans le bol en riant avant de revenir vers lui.

C'est mon endroit préféré ici ! Je viens souvent me poser pour écouter de la musique. D'ailleurs tu veux écouter le dernier morceau que j'ai fait ? T'es sur des compots en ce moment toi ?

On avait finalement choisit rapidement, repartant avec notre bougie avec nous. Je trouvais ça amusant qu’on ait gagné malgré tout. Comme quoi ce jeu était un peu stupide. Même des amis pouvaient tout savoir de l’autre. Enfin, on avait fini nos pâtisseries et nos boissons. Je me sentais déjà bien plus à l’aise sans tout ça. Le reste des stands étaient sympas mais il n’y avait pas grand-chose. Pas de quoi tenir toute une après-midi en tout cas. Rin sembla du même avis et me proposa de bouger. Acceptant, je la suivais jusqu’à l’endroit qu’elle voulait me montrer. Le skatepark ! Un sourire sur les lèvres, j’étais presque soulagé qu’on soit ici. Il y avait moins de monde, c’était plus tranquille. Et je pensais que ça nous correspondait davantage. Déposant ma guitare dans un coin je l’observais déjà s’élancer. Elle était tellement à l’aise sur sa planche. « Je comprends pourquoi. » lançais-je. Parce-que c’était agréable et surtout parce qu’elle devait se sentir libre sur ce skate. Comme si tout était plus facile. M’appuyant sur l’une des rambardes « Je préfère être ici. » lui confiais-je en espérant qu’elle ne le prendrait pas mal. Il y avait trop d’euphorie là-bas, trop de… d’amour partout. Ce soir peut-être que ça serait pire. Plus romantique que jamais… mais qui ne tente rien n’a rien. J’y allais surtout pour les feux d’artifices. Parce-que j’adorais ça. Comme le gosse que j’étais encore. « Fais-moi écouter. » lui demandais-je curieux. L’observant je répondais « En réalité on avait commencé un projet avec une fille… de ma frat. Mais… j’ai un peu lâché l’affaire. Du coup c’est Kitae qui s’en charge. En attendant… les trucs officiels. » Je l’avais abandonné avec la pauvre Mok. Je m’en voulais. L’idée de ce projet c’était la mienne, mais au final tout m’était tombé dessus. Je les avais laissé tombé… pour me consacrer à rien. A part des mots tristes, des compos qui ne ressemblaient à rien. Je n’avais pas grand-chose de concret à lui faire écouter. Je passais surement trop de temps à griffonner des paroles trop tristes. A l’agence on n’avait encore rien non plus. Mais c’était ma faute surement. Parce-que je ralentissais tout le monde. Avec mes humeurs, mes problèmes… compréhensifs ils m’avaient dit me laisser un peu de temps pour gérer la situation avec mon frère. Je trouvais ça bien de leur part… mais j’avais conscience d’être un poids pour Kitae. En attendant on avait juste nos cours stupides sur la communication, l’image et ces conneries. « Je fais rien de bon en ce moment. Il me manque… le truc… c’est chiant d’écrire des chansons tristes non ? » Je riais un peu plus. Convaincu que je devais passer à autre chose sans en avoir la force. Je le pensais seulement quand Rin était là... mais quand elle partait… j’étais juste un mec paumé qui ne savait pas ce qu’il voulait. « Tu me donnes envie d’essayer des sons différents. Des trucs plus électro peut-être. » Je faisais la moue, sans être certain de ce que je disais.

Tu es ravi de l'entendre dire qu'il préfère cet endroit. En effet le tour des stands c'était bien mais au fond tu ne te sens pas légitime d'être là-bas avec lui. Ce jeu de couple t'a fait rire mais au fond ça te rappeler que t'es une fille qui se balade avec un mec qui n'est pas le sien. D'un coup Il Kyang est passé d'ami à petit ami potentiel et ça t'a dérangé parce que tu ne l'as jamais vu comme ça et tu ne veux surtout pas y penser. Oui tu es bien en sa compagnie mais c'est tout. Tu refuses que ton cœur d'artichaut s'imagine des choses. Tu m'amuses un peu en riant sous son regard. Il n'y a pas d'équivoque c'est sur ta planche que tu es le plus à l'aise. Déjà d'habitude tu n'as pas froid aux yeux mais c'est sur quatre roues que tu es la plus casse-cou. C'est peut-être pour ça que ton frère refuse que tu passes ton permis, ni que tu conduises un scooter. Enfin après t'être légèrement défoulé sur ta planche, tu reviens vers Il Kyang, relançant la conversation sur votre passion commun la musique. Tu es triste de savoir qu'ils sont un peu en pause. Tu as compris qu'il avait pas mal de galère dans sa vie et tu espérais qu'il avait au moins la musique pour extérioriser tout ça. Tu lui passes un écouteur tout en continuant de discuter.

Non, je suis pas d'accord, tu sais on dit souvent que la vie c'est comme un piano, il y a les touches blanches et noires mais il faut les deux pour faire une belle mélodie.

Tu esquisses un sourire, espérant alléger sn sourire qui te parait plus ironique, comme souvent au fond. Tu lui lances un regard ravi lorsqu'il avoue que tu lui donnes envies d'essayer d'autres choses. Assise à côté de lui, tu le pousses avec ton épaule en pouffant de rire.

Faut qu'on se prévoit ça alors, on peut prendre rendez vous ?!

Tu ne réalises pas le sous-entendu de tes paroles, car pour toi il n'y en a pas. Tu es réellement enthousiaste à l'idée de travailler avec lui. Vous l'avez déjà fait d'ailleurs et tu es avide de recommencer.

Elle avait ces jolies phrases, ces mots qui me touchaient. Comme si elle savait les manier pour adoucir mon cœur. Un sourire étirait mes lèvres, sincère cette fois alors que je baissais les yeux. Bercé par cette musique qu’elle me faisait écouter. C’est dans ces moments là que j’étais… serein. Juste quelques instants volés qui ne ressemblaient à rien. En réalité, j’étais parfois perdu. Jamais je ne me posais la question de savoir ce qu’on faisait tous les deux. Nous étions amis oui… mais je savais que j’avais trop besoin d’elle… une part de moi s’était accroché à elle. A ce qu’elle m’offrait et j’en avais conscience… mais j’avais parfois peur de me servir de ça. Etais-je aussi égoïste ? Au point de la réclamer par simple besoin d’aller mieux ? Je m’en serais voulu, mais quand j’étais avec elle… je pensais différemment. Il y avait ces sourires, ces paroles qu’on s’échangeait. Ces instants où on pouvait parler pendant des heures simplement d’une petite chose… ce n’était pas qu’une amitié par intérêt… je l’appréciais réellement… riant à sa façon de demander. « Oui on peut. » disais-je naturellement. Et je me rendais compte que Rin était surement la seule à qui j’accordais mon temps. En dehors de… Srey évidement. Mais j’étais bien trop demandeur de ces… moments. Au final, c’était facile entre nous. On avait qu’à être là, se poser et attendre que le temps passe. Jamais trop lentement, ni trop vite. J’étais… bien. Serein. Je n’aurais pas pensé qu’aujourd’hui je me sentirais aussi apaisé. Et je ne le devais qu’à Rin et ses discussions dont je ne me lassais pas. Elle parlait et je l’écoutais… on riait même. Sans voir les heures. On avait même roulé ensembles, juste pour s’amuser, juste pour continuer cette journée… et quand le soir arrivait. Je n’avais pas besoin de douter. En réalité, j’avais appréhendé cette nuit. Voir tous ces couples… s’aimer. Au final ça ne me faisait pas peur ce soir. Arrivé sur les lieux du feu de campement, j’étais même enthousiaste. C’était beau, chaleureux… je n’étais pas en manque d’affection. Malgré que tous ces gens se faisaient des étreintes… « On se trouve une place ? » lui demandais-je avant qu’on ne se faufile à travers la foule. Il y avait du monde, bien plus que cet après-midi. Mais l’ambiance était agréable. « Ça me rappelle mes nuits à la belle étoile. » lui disais-je en souriant. Parfois parce qu’on n’avait pas le choix avec Kitae ou simplement parce-que on aimait ça. Trouvant une place plus loin, je m’asseyais à ses côtés, observant déjà le feu qui brûlait. Sortant ma guitare, je riais doucement « Je te fais le coup du musicien ? » c’était le meilleur plan drague. Toutes les filles aimaient qu’on leur chante une chanson près d’un feu non ? Mais entre nous c’était plutôt amusant… « Tu te souviens des accords que je t’ai appris ? » je me demandais si elle avait pu pratiquer un peu la musique qu’on jouait ensembles. Elle m’avait demandé de lui apprendre, alors je tentais de le faire. Même si je n’étais pas un bon prof je pensais. Rapidement, je jouais la mélodie que je lui enseignais.

Tu es heureuse de l'entendre accepter. En même temps tu n'en doutais pas. Non pas que tu penses être importante pour lui, simplement qu'il y a cette alchimie chaque fois que vous êtes ensemble. Tu es certaine qu'il le remarque aussi. Et puis tu n'es pas du genre à accepter un refus, c'est pour ça qu'il est là aujourd'hui. Sans parler des clés de son studio que tu as. Même s'il l'avait dit non, tu aurais surement débarquer chez lui pour l'attendre et composer avec lui, comme vous faite souvent en réalité. Cependant cette fois ci tu veux travailler sur un morceau à vous et pas à toi ou à lui.

Vendu, je passerais ce week end !

Tu lui tends la main pour sceller cette pseudo promesse avant que la conversation continue. Après avoir parlé musique, tu lui as proposé de se dégourdir les jambes. Il t'a surpris en skate, tellement que tu l'as mis au défi de faire quelques figures simples. L'après-midi a continué bercé par vos rires et vos chamailleries comme si vous n'avez aucun souci, comme si tout allait bien. Pour une fois ça te fait du bien et tu profites au maximum, sans te soucier de ce que tout cela signifie. Non, tu ne veux pas voir que tu commences à t'accrocher. Tu refuses d'admettre que tu te sens terriblement bien à côté de lui et pas uniquement parce que vous avez des passions communes. Tu n'écoutes pas ton cœur qui bat lorsqu'il pose un regard plus appuyé sur toi, parce que tu mets ça sur le compte de votre complicité et votre intimité suite à cette soirée d'aveux que vous avez partagé. Oui, c'est ça, il connait ta partie obscur et c'est rassurant. Tu peux être toi, tu sais que si cela ne va pas il ne te jugera pas. Au fond c'est agréable d'être aux côtés de quelqu'un qui connait, cela permet de briller encore plus, au moins c'est l'impression que tu as lorsque tu es avec lui. Vous êtes comme étoile déchu qui brillent de mille feux.

Le moment tente attendu arrive enfin et tu es excitée comme une puce. Ton skate à la main, tu acquisses, l'entrainement près du feu pour vous trouver une place sur un rondin. L'ambiance est agréable, chaleureuse, presque enivrante. A sa réplique, tu lèves un regard vers le ciel assombri avec une pointe de nostalgie.

Moi aussi…j'aime ça

Tu esquisses un sourire à tes parents qui doivent t'observer de la haut. Tu reportes ton attention pour lui prendre le bras et vous installer. Lorsqu'il mentionne le coup du musicien tu ris. Tu comprends le sous-entendu et il ne te dérange pas. Tu ne penses pas qu'il est réellement sérieux, d'ailleurs lorsqu'il te questionne sur ce dont tu te souviens, tu lui empruntes la guitare avec un sourire.

C'est moi qui vais te faire le cours du musicien !

Tu positionnes tes doigts avec attention avant de débuter les enchainements qu'il t'a appris. Tu n'as pas eu de guitare entre les mains depuis cette fois-là mais tu as regardé plein de vidéos aussi, tu es un peu plus à l'aise, même si tu ne grattes pas encore bien les cordes et que tes doigts ne sont pas encore assez fort pour bien pincer. Cependant tu y mets tout ton cœur avant d'arrêter avec un sourire fier.

Alors ça t'embouche un coin hein ?!

Tu lui rends l'instrument, signe que c'est quand même mieux quand c'est lui qui en joue.

Elle avait saisi la guitare, son sourire toujours sur les lèvres. Je la laissais faire, presque impatient de l’écouter. En réalité, j’aimais me dire qu’elle apprenait quelque chose avec moi. Qu’elle se laissait porter… c’était étrange et à la fois si facile pourtant. Je dirais même que c’était naturel, comme si ma place ce soir était auprès d’elle. Pauvre gamin rêveur que je faisais. Mais j’avais besoin de ça pour tenir debout. Me dire que Rin était là pour quelque chose… comme un ange venu du ciel pour me réconforter. Si elle savait… ces idées folles qui gagnaient mon esprit. Elle me prendrait pour un idiot, alors je préférais garder pour moi ces remarques. Trop poétique et surement saugrenue. Amusé par son attitude, je fixais ses doigts. Souriant en entendant les accords parfois un peu maladroits. Mais elle y mettait du sien. Et j’appréciais qu’elle soit ainsi. Toujours déterminée… parfois j’avais eu l’envie d’attraper son doigt pour mieux le placer. Mais j’avais préféré la laisser faire toute seule. Relevant un regard complice vers elle « Tu m’as charmé… » Disais-je avant de rire et récupérer l’instrument. Ce n’était qu’un jeu après tout. Me rapprochant d’elle, je plaçais ma guitare, avant de jouer quelques notes dans le vide. J’étais bien ce soir… et je ne savais pas si Rin ressentait la même chose. Ce sentiment d’être plein. Juste pour quelques minutes… j’avais le cœur apaisé, l’esprit vidé de toute négativité. Je ne pensais à rien. Qu’à ce moment et cette soirée. « Merci. » avais-je finir par lui dire. Tournant mon visage vers elle, je lui souriais. Même si j’avais l’habitude de trop lui dire. De trop la remercier à chaque fois. Mais elle savait… ce qui me fallait. « Tu as bien fait d’insister. » pour ce soir. Pour cette journée… et même pour notre amitié. Sans son entêtement, je serais surement resté seul ce soir-là. Sans elle… « Je ne sais pas où je serais ce soir… » Lui avouais-je sans être triste. Parce-que je l’étais trop souvent. Mais là j’étais juste en pleine conscience de moi. Et ça me faisait du bien de déplacer ces barrières. De pouvoir me laisser aller sans réfléchir. L’atmosphère se prêtait à ces confessions. Ce feu qui crépitait, cette musique… nous. Tout était parfait en réalité. M’arrêtant de jouer, je venais attraper sa main, dans un geste que je trouvais rassurant. Je ne remarquais pas notre proximité, le fait que je m’étais encore rapproché d’elle. Je trouvais ça normal… tout comme le fait de la regarder. Etais-je trop insistant ? Je n’en savais rien. Tout ce que je voyais c’est qu’elle était là… pour moi. Et ça me réconfortait… au point que j’aimais sentir la chaleur de sa paume contre la mienne. Sa peau était douce et ses yeux brillants à la lueur du feu. Tout sonnait comme une mélodie… et le quart d’un instant mon regard s’égarait sur ses lèvres. Tout proche d’elle… je n’avais pas remarqué ce que je m’apprêtais à faire…

Tu n'as pas pu t'entrainer sur une vraie guitare, mais tu as beaucoup miné les accords qu'il t'a appris. Forcement ce n'est pas parfait, mais tu y mets tout ton cœur. Bon tu es obligé de regarder tes doigts, puis les cordes puis tes doigts, alors forcément ton numéro de charme est assez pathétique, c'est pourquoi tu pouffes réellement de rire à sa remarque.

Arrête de te moquer ! Tu verras la différence quand je m'y mettrais vraiment.

Pas à le charmer mais à jouer de la guitare. Oui il n'y a aucun sous-entendu dans ta phrase et d'ailleurs tu n'as pas pris la sienne comme à double sens. Ton rire se transforme en sourire lorsqu'il se met à jouer. Contrairement à toi, il n'a pas besoin de vérifier ou se posent ses doigts et dès qu'il gratte les cordes ton coeur s'emballe. Est-ce que c'est à cause de la mélodie ou plutôt de ses yeux qu'ils plongent dans les tiens. Tu n'en sais rien, mais cela te fait du bien, tu te sens envahit par une vague de chaleur et tu ne luttes pas. Un tendre sourire vient s'installer sur ton visage alors qu'il te remercie. Tu clignes des yeux, comme si ce geste remplace ta réponse : de rien. Par ce que oui tu t'en es un peu voulu d'avoir insisté mais c'est tout toi. Aussi tu es soulagé de savoir qu'il est content, d'autant plus en voyant cette lueur illuminée son regard, une lueur que tu ne connaissais pas. Aussi lorsqu'il reprend, avouant que son programme aurait pu être différent, tu es venu déposer un doigt sur ses lèvres pour le faire taire. Tu n'as pas envie que des pensées parasites vous viennent. Tu es trop bien à cet instant. Tu n'as pas envie de parler, pas envie de bouger, juste rester là, plongé dans l'océane de son regard, si proche de lui que tu peux sentir son souffle. Tu as chaud et ce n'est pas parce que vous êtes près du feu. Non tu te sens enveloppé dans une douce chaleur émanant de lui et de cette proximité salvatrice.

Lorsqu'il te prend la main, tes doigts s'emmêlent instinctivement entre les siens alors que tu fermes les yeux avec un soupire d'aise. Cet instant est hors du temps et tu te laisses emporter par le flot de sérénité que tu ressens. Tu es bien sans raison apparente, comme si tes soucis étaient lointains, tes douleurs envolées, il ne reste que lui, toi et ce sentiment de bien-être. En réouvrant les yeux, il est encore plus proche, assez pour t'embrasser, mais cela ne te gêne pas. Tu te perds dans son regard, affichant un sourire tendre. Tu ne sais pas combien de secondes ou minutes se sont écoulées. Tu as perdu la notion du temps, envouté par sa présence. Tu te sens attiré comme un aimant vers lui et tu te laisses porter. Ton cœur bat un rythme complètement nouveau et ton corps frissonne d'une chaleur jusque-là inconnue. Si tu étais lucide tu saurais mettre un mot sur ce sentiment : l'amour. Cependant l'amour rend aveugle et tu es enivrée, tant et si bien que tu sursautes en endentant le premier feu d'artifice. Votre bulle a éclaté et tu es tellement surprise que tu es venu te blottir dans ses bras avant de réaliser que ce n'est que le clou du spectacle qui commence. Tu pouffes de rire en tournant la tête vers le ciel

Ça m'a fait peur !

Le feu d'artifice a beau avoir interrompu ce moment précieux, tu ne réalises pas encore ce que ce rapprochement a fait naitre en toi. Pour l'heure, tu te cales contre lui, sans aucune gêne, le regard tourné vers le ciel et pour une fois ce n'est pas pour regarder les étoiles.