Write me like one of your french girls + Huang Liwei
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Write me like one of your french girls + Huang Liwei | Dim 21 Fév - 7:34 Citer EditerSupprimer
Ji Hoon était debout, dans un coin sombre de l’amphithéâtre et il regardait un autre que lui profiter des feux des projecteurs. C’est ce matin qu’il avait appris la venue de l’auteur Huang Liwei à Yonsei. Il se doutait que ça devait être prévu depuis un petit moment, mais en ses trois mois d’enseignement, Ji Hoon ne s’était pas intégré à l’Université comme certains l’auraient voulu. On n’en était pas encore aux tentatives d’amadouement par les autres enseignants ou par les administrateurs. Mais il était évident qu’on aurait aimé qu’il s’affiche un peu plus. C’était pourtant la dernière chose qu’il voulait. Il laisserait Huang Liwei le fait pour lui mille fois plutôt que de retourner sur une scène…
Il devait toutefois admettre que même si ses pensées lui avaient parfois échappées, Huang avait une personnalité qui incitait à l’écouter. Ce qu’il disait était aussi intéressant, même s’il y avait une très grande retenue dans ce qui leur était raconté. Dès que ça semblait être personnel, même de façon superficielle, l’homme utilisait son talent d’écrivain et sans qu’ils ne s’en aperçoivent, les étudiants qui étaient venu l’écouter suivaient avidement une série de phrases de remplissages qui, au final, ne leur apprendrait rien du tout sur l’auteur. Ça, c’était un talent en soi et ça amusait énormément un Ji Hoon qui en était conscient parce qu’il avait connu des hommes comme ça toute sa vie. La différence, c’est qu’ils utilisaient ce don pour faire du tort tandis que Huang l’utilisait pour se protéger.
Finalement, des mains se fracassent les unes contre les autres et les étudiants se lèvent. Rapidement, une longue file se fait sur le côté de la scène. Des livres aux mains, les fidèles veulent leur autographe de routine. Ji Hoon lève les yeux au ciel, puis les pose sur sa montre. Il resterait encore un petit moment pour voir s’il pouvait attraper Huang seul. Mais pas une heure non plus. Heureusement, l’écrivain semble capable d’expédier ça rapidement… et alors que la dernière tête souriante passe près de lui, Ji Hoon quitte finalement son nid d’obscurité pour se glisser sous les projecteurs et même jusque sur cette damnée scène dont il ne voulait pas. Mais ce n’était pas pareil. Il n’y avait plus personne pour les voir et les lumières avaient presque toutes été éteintes, créant une atmosphère intime qui n’existait pas vraiment sur scène.
« Quel talent… », taquine Ji Hoon, son regard posé sur la grande silhouette puissante. Huang était une force de la nature et on le remarquait encore plus de proche. Mais ça, il le savait déjà… « Parler autant pour ne rien dire sans que personne ne s’en rende compte dès que les questions deviennent trop personnelles… J’aurais dû t’engager comme prof à une époque. »
Par exemple celle pendant laquelle ils s’étaient rencontrés. Le Chinois se retourne vers lui et un petit sourire amusé étire les lèvres de l’ex-chanteur.
« Ça fait longtemps, Huang Liwei. », commente-t-il simplement. « Tu te souviens de moi, j’espère. Mon orgueil ne survivra pas autrement. »
Un voyage qu’il faisait sans son groupe. Ils s’étaient tombés dessus quelques fois. Une fois dans l’avion après une erreur de sièges. Ils avaient discuté une partie du vol. Puis à l’hôtel… où ils étaient restés coincé dans un ascenseur. Ça avait fait un tollé alors que de son côté, Ji Hoon regrettait juste que cette mésaventure ne se soit pas soldée par un événement digne d’une mauvaise fanfic qu’il aurait néanmoins beaucoup apprécié, pour sa part. Ah… il était plus sulfureux à l’époque que maintenant, même s’il n’était toujours pas entièrement sage.
« C’était intéressant. », assure-t-il plus sérieusement, parce qu’il n’était pas ici pour insulter l’auteur, non plus. « Je n’ai même pas encore pu lire ton dernier livre. Tu aurais dû en amener quelques copies pour vendre aux retardataires. »
Avec une jolie signature qui les aurait fait grimper en valeur, histoire de dire que ça valait un minimum quelque chose de le faire…!
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Re: Write me like one of your french girls + Huang Liwei | Dim 21 Fév - 12:20 Citer EditerSupprimer
Sur la fin, Liwei était en mode automatique. C’était le jeu que de faire ce genre de conférence, surtout lorsqu’il sortait, comme là, un livre dans la foulée… Et puis il y avait ce scénario qu’il venait de boucler pour la seconde adaptation de l’un de ses romans. Disons que cette dernière année avait été très riche, que Liwei n’avait pas chômé… Et qu’il avait hâte que le promotionnel se mette un peu sur « off » histoire qu’il puisse profiter de Séoul dans ce que la ville avait de parfait pour lui : un lieu de repos. Ce ne voulait pas dire qu’il n’écrirait pas… Mais il ne le ferait que s’il en avait envie, si l’inspiration saisissait son bras et ses doigts… Bref.
La conférence s’était bien passé. Le chinois était devenu un expert dans l’art de répondre à côté sans en avoir l’air. C’est qu’il avait bien compris, à force, qu’il était inutile de simplement dire qu’on ne voulait pas aborder un sujet. Ca attirait encore plus la curiosité des gens même… ! Alors il faisait mine de répondre, mais glissait toujours sur la vérité. Peut-être que ce détachement entre sa vie active et sa vie personnelle avait pu lui causer du tord des deux côtés de la barrière parfois… Mais Liwei s’y cramponnait encore… Parce que c’était important pour lui. Il ne désespérait pas à l’idée qu’un jour il trouverait quelqu’un avec qui il partagerait un peu ce bout de vision…
Quoi qu’il en soit, la conférence s’était terminée sur son lot de signatures. Il s’y prêtait. C’était flatteur en réalité et même s’il trouvait ça usant en vraie séance de dédicace parce qu’il en attrapait des crampes dans les doigts et dans le cerveau à trop vouloir chercher un petit mot pour chacun… cette fois ça n’avait rien à voir. Ces jeunes adultes prometteurs n’étaient pas si nombreux à avoir pensé à ramener un ouvrage. La plupart avaient apporté avec eux le tout dernier d’ailleurs et Liwei espérait que ça puisse présager du succès de l’ouvrage !
Le dernier bouquin autographié il commence à rassembler les quelques rares affaires qu’il avait amené avec lui lorsqu’on s’approche encore. Un retardataire ? Il lui suffit de lever la tête pour voir que non hein !
« Nam Ji Hoon. »
Ils s’étaient rencontrés il y avait plusieurs années. L’homme était alors un chanteur très populaire. Même lui qui en était un consommateur plus qu’occasionnel en avait entendu parler. Essentiellement lors de voyages en Corée mais pas que. A l’époque, ils s’étaient croisés par hasard plusieurs fois. Dans l’avion, à l’hôtel… Et puis l’homme était passé dans une séance de dédicace pour lui présenter un de ces livres à signer, plaisantant sur le fait que oui : il lui arrivait de lire ! D’ailleurs, gentiment moqueur, Liwei demande :
« Pas de livre à signer ? Tu n’en as pas lu d’autre depuis la dernière fois, finalement ? »
Mais bon, c’était donnant-donnant parce que Ji Hoon avait lui même taquiner sur le vide des paroles qu’il avait parfois pu avoir durant la conférence.
« Tous les fans sont intrusifs, même si tous aujourd’hui n’étaient probablement pas des fans. »
Certains venaient pour profiter de son expérience, d’autres seulement poussés par la curiosité ou le froid qu’il faisait dehors.
« Mais je crois qu’en Corée, et nous le savons tous les deux, ils sont plus exigeant que dans bien des destinations. »
Sous couvert d’un respect qu’on n’avait nulle part ailleurs ils étaient pourtant tout prêt à dépouiller l’objet de leurs attentions de toute vie intime et personnelle pour les remplir à la place de leurs fantasmes en tout genre. C’était déstabilisant au début… Et puis on s’y faisait. Ou pas. En tout cas Ji Hoon pouvait donc constater qu’il se souvenait de lui, oui.
« Alors tu es professeur, à présent. »
Il lui semblait bien avoir lu quelque chose à ce sujet maintenant qu’il y pensait, sur internet. Mais il n’avait vu que le gros titre, sans avoir le temps de lire attentivement l’article en lui-même.
« C’est vrai que tu as l’air différent. »
C’était peut-être sa façon d’éviter la lumière, comme par peur d’y brûler vif. Ho, Liwei avait un peu suivit, de loin, cette affaire qui avait défrayé la chronique. Il avait éprouvé un malaise évident devant tout ce qu’on en avait dit… Mais il ne se permettrait pas d’en tirer des conclusions quant à la véracité ou l’inexactitude. Il savait ce que ça pouvait avoir de délicat.
L’homme finit par se fendre d’un petit compliment à propos de la conférence et Liwei le remercie d’un mouvement de la tête, quittant la scène pour venir s’installer dans un fauteuil de l’amphi. Il avait quelques minutes pour bavarder et Ji Hoon semblait avoir attendu pour ça, non ?
« Tu aurais voulu que j’en amène combien ? 10 ? 20 ? 50 ? »
Et de plaisanter de manière modeste :
« J’aurais touché des royalties sur toutes les copies vendu de ce roman et le malheur, c’est que c’est moi qui les aurait toutes achetés ! »
Mais beau joueur :
« Si tu me donnes une adresse ou le faire livrer, je dois pouvoir t’en faire parvenir un volume. »
Puis finalement, parce qu’il n’était pas question de laisser simplement parler les médias à ce sujet :
« Alors ? Comment on passe de la scène au bureau de professeur ? »
Il sort son paquet de cigarettes de sa poche, se renseignant :
« On peut fumer ici ? »
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Re: Write me like one of your french girls + Huang Liwei | Lun 22 Fév - 1:01 Citer EditerSupprimer
Son prénom franchit le seuil des lèvres de l’autre homme, avec juste assez de cette dose d’accent chinois agréable à l’oreille pour lui arracher un petit sourire en coin. Il plonge ses mains dans ses poches, rassuré de ne pas avoir à défendre son orgueil endommagé. Ji Hoon a néanmoins un bref rire canin, teinté d’une très légère couche d’amertume, alors que l’homme prétend de ses habitudes de lecture. C’est sûr qu’en le voyant, on ne le croyait pas capable de se plonger dans un livre. Et il ne le faisait pas autant que les grands mordus de littérature ou ceux qui campaient à la bibliothèque, c’est vrai. Mais depuis sa retraite du monde de l’idoling, il avait quand même pas mal de temps sur les bras !
« Au contraire. Mais j’ai dû rater le mémo. Un étudiant m’a informé de ta présence ici alors que je passais devant l’amphithéâtre. », explique Ji Hoon. Toujours aussi décontracté et, surtout, toujours à la dernière minute. Il aurait pu rater cette visite de peu et ça lui aurait fait drôle de réaliser un mois plus tard que l’écrivain était ici en même temps que lui sans qu’il le sache. « C’est le dernier que j’ai pas encore lu. Mais il me fait envie. Je vais sûrement le ramasser à la bibliothèque le temps de me décider d’aller l’acheter. »
Il ne dit rien à propos des fans coréens qui étaient… très exigeant. C’était le bon mot, en effet. Son regard doit d’ailleurs répondre pour lui, de toute façon. Il s’assombrit un instant. Il le détourne. L’arrête sur quelques papiers qui traînaient encore sur une petite table. Les notes de Liwei. Il les prend, observant l’écriture régulière et gracieuse, mais masculine. Du chinois.
« Tu parles le mandarin ou le cantonais ? », demande soudainement Ji Hoon, son regard en revenant à Liwei. Comme souvent, il pensait à mille trucs en même temps et passait trop facilement du coq à l’âne. Surtout quand il cherchait frénétiquement une façon de ne pas aborder un sujet. Il répond par un signe de tête positif à la question qui suit. « Oui. De chant. Surprenant, je sais. Enfin… J’aurais sûrement pu leur apprendre à composer ou à écrire. Mais je n’avais pas envie de me lancer là-dedans. C’est trop personnel. Et je ne sais même pas comment je m’y prends moi-même, parfois. »
Il lance les petits cartons sur la table, poussant un long soupir.
« Tu saurais apprendre à des jeunes à écrire, toi ? », demande-t-il soudainement, faisant quelques pas sur la scène, observant l’endroit. C’était étrange de se retrouver ici. Il réalisait que c’était la première fois en plus de trois ans qu’il montait sur une scène, aussi modeste soit-elle comparé à ce dont il avait l’habitude. Liwei commente à nouveau à son sujet… puis va s’installer plus bas. Pendant un instant, Ji Hoon reste là, comme s’il comptait se donner en spectacle sous les yeux attentifs du Chinois. « Oui. Je suppose qu’on peut dire ça. On ne s’est pas vu depuis que j’ai pris ma retraite, hein ? Beaucoup de choses ont changé. »
Il n’en dit pas plus, sachant que Liwei comprendrait. D’ailleurs, il saute en bas de la scène. C’était terminé l’époque où il se donnait en spectacle. Il vient plutôt s’écraser dans le siège à côté de celui occupé par l’écrivain, ne se formalisant pas de l’espace personnel pour sa part.
« Tu as raison. C’est le genre de truc que font les petits écrivains qui ne vendent pas beaucoup. Toi, tu es le Stephen King de cette génération. », taquine le Coréen tout en faisant un petit clin d’œil à l’autre homme. « C’est sympa. Mais j’irai le chercher moi-même. Ça nous donnera une raison de nous voir avant que tu repartes. »
Pour la Chine… non ? Ji Hoon est encore en train de réfléchir à la question qui lui avait été posée à propos de sa transition de carrière lorsque Liwei se questionne sur la cigarette. Ça le fait rire, railleur peut-être.
« Non, interdit. Mais qui va le dire aux profs, hein ? », ironise-t-il tout en donnant un petit coup d’épaule au blond Chinois. D’ailleurs, il tend une main, demande muette pour avoir lui aussi droit à un petit bâton de nicotines ! « J’ai toujours trouvé du charme aux fumeurs. »
Tout aussi toxique puisse être ce passe-temps.
« Je suis toujours compositeur et lyriciste. », commence-t-il finalement à propos de son métier et du changement à 360 degrés qu’il avait fait. Puis, alors qu’il continue, sa voix est comme un fil sans fin. Douce, masculine, rauque et rythmée en souvenir du bon vieux temps. Des habitudes qui ne partent pas. Son instrument de toujours le restait malgré l’abandon du métier. « Mais je m’ennuyais un peu. Ça ne me force pas à sortir de chez moi. D’après un copain, il fallait que je sorte de chez moi… Je suppose que je ne peux jamais faire des choix logiques. Aller enregistrer quelques morceaux, être le mentor d’un jeune artiste qui m’a tapé dans l’œil, voire même reprendre le chant. Il fallait que je devienne enseignant. Moi. Quelle idée… Mais ça marche bien pour le moment. Ça fait trois mois. Quand je suis en classe… j’ai pas le temps de me tourmenter. »
Il baisse les yeux, faisant mine de jouer d’une main avec un fil qui dépassait de son jeans craqué. Il en avait peut-être trop dit. Liwei avait cette présence puissante et rassurante qui lui déliait toujours un peu la langue.
« Toi ? À quoi est-ce que ta vie a ressemblé ces trois ou quatre dernières années ? Le film… J’ai vu. Tu gères ça comment ? »
Qu’il ne parle pas juste de lui, pour se sentir encore plus mal…!
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Re: Write me like one of your french girls + Huang Liwei | Lun 22 Fév - 14:10 Citer EditerSupprimer
Liwei n’était peut-être pas l’homme avec le plus de sociabilité. Mais il n’était pas non plus un homme avec énormément de relation en dehors du professionnel. Il aurait eu tort de se priver d’un moment de bavardage, qu’il en ait envie ou pas, par simple… Habitude ? Et puis il n’avait pas besoin de trop forcer le trait : Ji Hoon était d’une compagnie agréable. L’homme n’avait pas dû se dire la même chose de lui à leur première rencontre, dans l’avion. Liwei était de ces personnes difficiles à aborder ou dont l’attention était généralement focalisée sur une seule chose à la fois… Ces choses étant rarement des personnes.
« Alors c’est encore un peu le destin qui a fait se croiser nos chemins. »
Quand même. Avec un monde aussi vaste que le leur, ça faisait beaucoup de coïncidence. Il fallait coûte que coûte ne pas croire au destin pour n’y voir que ce que c’était : des coïncidences…
« J’admet que ce serait cocasse que je sois invité et que la bibliothèque ne puisse pas fournir au moins un exemplaire aux curieux qui sortiraient d’ici. »
Cocasse. Pourtant il n’avait pas l’air de vraiment en rire. Plutôt de trouver ça stupide. Et ça l’était, non ?
Quant aux fanbase coréennes, même s’il ne fallait pas mettre tout le monde dans le même panier évidemment, ils semblaient d’accord sur ce qu’il fallait en penser. Bien sûr Ji Hoon n’avait rien dit mais il était, dans ses traits et même dans tout son être, beaucoup plus expressif. Bon, peut être qu’un regard simple sur l’homme ne permettait pas de mettre à nue toutes ses pensées. Mais comme déjà dit, Liwei était un homme d’une attention focalisée sur une chose à la fois. Présentement, l’objet de son attention restait Ji Hoon, il percevait bien ce genre de réaction donc.
Une question lui est posée, comme un cheveu sur la soupe comme on dit. Liwei, peu habitué à des échanges aussi amicaux, surtout en pleine période de promotion, où on le bombardait de questions auxquelles il n’avait pas envie de répondre, s’entend demander :
« Pourquoi ? Tu parles l’un ou l’autre peut-être ? »
Il réalise ce que son ton avait pu avoir de brusque… Et après un instant d’hésitation, s’excusant d’un léger signe de la main, il renseigne finalement :
« Mandarin. »
Par contre à propos de la matière enseignée :
« Pourquoi est-ce que je serais surpris ? Tu es chanteur. »
Peut-être qu’un autre aurait dit « était ». Peut-être que Ji Hoon lui-même avait tendance à le dire. Mais même s’il ne faisait plus son métier, Ji Hoon restait chanteur… Il ne s’était pas soudainement mis à chanter faux le jour où son groupe avait explosé et où il s’était isolé et replié sur lui-même, à en croire la presse…
Il acquiesce ensuite à propos de ce que Ji Hoon aurait pu apporter à ces jeunes en termes de composition et d’écriture… Mais qu’il n’avait pas voulu transmettre, par pudeur. Ou pas pu. Et là, on était sur un terrain que Liwei ne pouvait que comprendre, cultivant lui-même parfaitement le secret.
« Ecrire c’est déjà beaucoup donner. On peut sûrement en garder pour nous. »
A son avis, Ji Hoon n’avait pas à se justifier de vouloir enseigner à ces jeunes. Et simplement dans le domaine du chant il devait être plus que compétent à en croire la popularité qui avait été la sienne. Lui n’aurait pas su juger. Ho il avait surfé rapidement sur youtube suite à leur rencontre. Il connaissait l’artiste de nom à l’époque et non pour son œuvre. Il lui reconnaissait une belle voix mais cette dernière l’était déjà rien qu’en parlait. Une voix grave, mesurée, plus calme que ne semblait l’être l’homme qui la possédait. Quant à « apprendre à écrire » à ces mêmes jeunes :
« Ils savent déjà écrire. »
Il s’amuse un peu du fait de jouer sur les mots, c’est sûr. D’ailleurs un sourire perce enfin brièvement sur ses lèvres avant de s’évanouir à nouveau.
« Moi je crois que tout le monde n’est pas fait pour le système éducatif tel qu’il existe. »
Liwei balaie l’air d’une main, comme si ça n’avait pas d’importance.
« Moi je triche. Je n’écris pas pour créer des histoires ou pour distraire les gens. J’écris pour que mes idées me laissent tranquilles. »
Il est question de « retraite ». C’est un mot toujours un peu étrange dans la bouche de quelqu’un d’aussi jeune encore.
« Peut-être que tu auras l’occasion de remonter sur scène un jour, mais d’une toute autre manière. »
Mais pour palier à la réponse négative à laquelle il s’attendait déjà, Liwei ajoute :
« Ou peut-être pas. »
Quoi qu’il en soit, le mieux serait que ça vienne de Ji Hoon lui-même et pas de pressions extérieures. En tout cas au moment de lui faire un compliment, Ji Hoon n’y va pas avec le dos de la cuillère ! Tenir une comparaison avec Stephen King ce n’était pas exactement comme se retrouver en compétition avec le trou du cul de la ville quoi.
« Tout ça. J'adore "Marche ou crève". Il me bouleverse à chaque fois. Je te remercie de le penser. »
Parce qu’il semblait sincère. Il acquiesce sans se faire prier pour ce qui est du bouquin. Et chose qu’il faisait peu souvent : il donne son adresse.
« Je suis au Sheraton. Je donnerais ton nom à la réception. »
Ils lui donneront le numéro de la suite et de l’étage pour le laisser monter.
« Inutile de te dire que c’est une information rigoureusement personnelle j’imagine. »
Après les scandales et les indiscrétions, Ji Hoon devait être plus conscient que jamais de la notion de vie privée et de ce qu’une échappée de ce genre pouvait représenter.
Liwei esquisse un nouveau bref sourire alors que Ji Hoon prouve qu’il était un prof « d’un autre genre ». Il sort donc une cigarette du paquet, abandonnant ce dernier entre les mains du musicien, débusquant un briquet dans une poche et un cendrier de poche qu’il pose un peu en équilibre sur un accoudoir entre eux. Liwei se laisse un peu glisser dans le siège pas si confortable et souffle la fumer dans un long soupire, la tête renversée sur le dossier. Il a même un léger rire à propos du charme que possédaient les fumeurs.
« Tu es encore sensible au côté « vilain garçon », Ji Hoon ? »
Liwei se fend d’un bref clin d’œil dans sa direction avant de revenir observer le plafond, entre deux bouffées de cigarette. Il écoute Ji Hoon lui raconter un peu son chemin pour en arriver là où il en était. Dans le fond, c’était un peu le concept « action-réaction » suite à ses démons sortis du placard et Liwei ne pouvait pas juger ça : il vivait aux prises avec les mêmes. Enfin… Pas vraiment. Si on regardait dans sa vie, on ne devait pas trouver des monstres comme dans la vie de Ji Hoon… Mais ça ne voulait pas dire pour lui que sa propre souffrance avait moins d’importance. Elles étaient juste… Incomparables.
« Tant que tu n’es pas deux fois plus tourmenté lorsque tu n’y es pas. »
Il n’avait pas demandé sous forme de question. C’était uniquement parce qu’il ne se permettait pas de mettre les deux pieds dans sa vie là où il permettait rarement -jamais- qu’on en fasse de même avec lui.
« Ça va je gère. Je voyage beaucoup. Les Etats-Unis… La Chine… l’Europe… »
Il soupire encore au travers d’une fumée grisâtre.
« La Corée c’est pour le repos même si la promotion du livre me donne quelques obligations. »
Il aurait pu parler de sa vie avec un trop jeune homme pour lui, trop sensible. De leur séparation qui trouvait son exutoire dans une relation-rupture que son héros vivait au travers de tout le reste… De cette année passée dans le blues et la morosité. De son quotidien chaque jour semblable. Doré mais pas exceptionnel en soit.
« Tu continues de voyager ? Enfin… »
Maintenant il avait un emploi du temps de prof, ça ne devait pas être tout à fait pareil forcément…
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Re: Write me like one of your french girls + Huang Liwei | Mar 23 Fév - 4:48 Citer EditerSupprimer
« Le destin ? », répète Ji Hoon, l’air gouailleur sur son visage promettant une taquinerie qui ne tarde guère à venir. « Quel concept romantique entre les lèvres d’un homme aussi stoïque. »
Il taquinait, certes, mais sans manquer de respect. Il n’y avait rien de mal au romantisme. Rien de mal à être stoïque non plus. Les deux pouvaient avoir leur charme, surtout quand beaucoup du second rejoignait un peu du premier. La bibliothèque, quant à elle, n’intéresse guère Ji Hoon présentement, c’est vrai. En fait, il allait probablement oublier d’y aller… Mais Liwei avait raison. Ce serait idiot qu’ils n’aient pas son dernier livre. Des enseignants avaient sûrement fait une demande d’achat. Si Ji Hoon ne se perd pas dans ses pensées à ce point, lui qui avait parfois du mal à se concentrer sur une seule chose à la fois, le Chinois trouve néanmoins une façon de le ramener à lui rapidement.
Le Coréen relève la tête vers l’autre homme, surpris alors qu’il semble sur la défensive. Pourtant, la question était innocente. Même pas si personnelle que ça. Mais lorsque la surprise est passée, un petit sourire en coin étire les lèvres de Ji Hoon, bien qu’il ait rapidement la réponse à sa question.
« Tu oublies que je suis juste une idole stupide et vide. », raille le chanteur. « Tu as une jolie écriture. Ça m’a fait m’interroger sur les sinogrammes. Mes pensées se perdent constamment. J’ai du mal à rester en place physiquement, mais mentalement aussi. Je ne suis pas ta plus grande groupie. Respire. »
Plongeant à nouveau ses mains dans ses poches, Ji Hoon hausse les épaules. Il se calle dans son fauteuil inconfortable. La cheville de sa jambe droite trouve une place au-dessus de son genou gauche. Son regard chercher le plafond, qu’il distingue très mal maintenant que les lumières sont presque toutes éteintes.
« Je faisais de l’ironie. Sur le coup, ça m’a paru idiot de spécifier. Ce n’est pas moi qui vais enseigner les mathématiques ou la biologie. »
À moins de vouloir avoir une génération d’idiots sur les bras ! Enfin… il avait été un bon élève dans son temps, aussi étonnant ça puisse sembler. Mais rien qui ne puisse justifier qu’il donne ce type de cours maintenant. Surtout qu’il n’avait jamais passé un seul jour à l’Université avant d’y enseigner. Ça aussi, c’était ironique en quelques sortes. Mais encore une fois, Liwei le ramène à lui. Ji Hoon tourne la tête vers le bel homme, l’observant sans rien dire et pourtant, encore une fois, son regard devait être éloquent. Il aimait ce qu’il venait d’entendre sur l’écriture, si généreuse qu’ils méritaient encore de garder certaines choses pour eux.
« C’est toujours plaisant de parler avec toi, Liwei. », convient finalement Ji Hoon, avec sa franchise naturelle habituelle. « On devrait garder contact plutôt que d’attendre que le destin s’en mêle. »
L’écrivain fait preuve d’humour par la suite. Humour auquel Ji Hoon ne peut se retenir de répondre avec bonne humeur.
« Tu pourrais être surpris…! »
Il a un bref éclat de rire. Certains étudiants avaient vraiment appris à écrire les yeux fermés, des bouchons dans les oreilles ! À se demander comment ils s’étaient rendus jusqu’ici. Ils étaient d’accord toutefois : le système d’éducation n’était pas fait pour tout le monde, même si on aimait prétendre que ceux qui ne s’y collaient pas facilement étaient des idiots. C’était trop facile, accuser les gens qui apprenaient différemment. M’enfin… Il avait beaucoup de liberté en tant que professeur de chant. Il était chanceux. Pendant un instant, Ji Hoon ferme les yeux, se laissant peut-être bercer par la voix grave de son interlocuteur. Il aimait ces gens avec lesquels il pouvait se sentir pleinement lui-même, mais aussi calme…
« Ça ne semble jamais durer bien longtemps. », fait remarquer le chanteur, son regard en amande trouvant à nouveau celui de son vis-à-vis. « Elles sont remplacées par d’autres idées rapidement. Tu essaies de les fuir, parfois ? Ou tu as appris à ne plus le faire ? »
Parce que c’était inutile ? Parfois, fuir demandait plus d’énergie que de trouver une solution au problème. Par contre, voilà qu’on parle justement de quelque chose que Ji Hoon fuyait ardemment. Il se crispe alors que Liwei lui parle de remonter sur scène. Apparemment, l’homme comprend très vite ce qu’il en est. C’était apaisant de savoir qu’il n’avait pas besoin de se trouver d’excuses : le Chinois n’insisterait pas. Ce dernier semble soudainement flatté par la comparaison qui était venue naturellement à un Ji Hoon qui se contente d’un clin d’œil pour lui répondre. Il le pensait vraiment. Il n’était peut-être pas bien placé pour critiquer la littérature… mais il avait ses goûts de consommateur.
Par contre, l’invitation qu’il n’espérait pas arrive. Plaisant. Il acquiesce brièvement. Il irait faire un tour ces prochains jours, juste pour s’occuper un peu en bonne compagnie. Quant à l’information « hautement personnelle », il arque un sourcil. Non, en effet. Inutile de le préciser !
« Il n’y a probablement personne d’autre au monde à qui tu peux faire plus confiance que moi à ce sujet… parce que je ne veux pas non plus qu’on fouille à nouveau dans ma vie… Alors forcément, je fais attention à celle des gens autour de moi. »
En tout cas, Liwei semble tout sauf inquiet à l’idée de fumer ici et ça fait ricaner un peu Ji Hoon, qui ouvre néanmoins le paquet de cigarettes pour en tirer un fin bâton de nicotine qu’il glisse rapidement entre ses lèvres. Il redonne son paquet à Liwei, puis se penche vers l’homme, demande muette d’allumer la clope. Lorsque c’est fait, il tire dessus, inspire, puis souffle la fumée… et ponctue la phrase de l’écrivain d’un rire amusé.
« Les vilains garçons et les vilaines filles. Il n’y a qu’eux pour me tenir enchaîné comme il le faut sans se péter le cœur. »
Il laisse couler à propos de sa tourmente. Par contre, sa surprise se fait sûrement sentir à ce qui lui est dit ensuite…
« Tu habites en Corée du Sud ? À Séoul ? », demande Ji Hoon, pas certain d’avoir bien compris. « Dans un hôtel ? »
Ça le fait rire. Amusant !
« Alors tu es un vilain garçon excentrique. », blague l’homme, sachant que ce n’était pas tout à fait ça. Mais l’image l’amusait, là. Quant à lui, il hausse les épaules. « Non. En même temps, j’ai fait presque un an de désintox… puis 21 mois de service militaire. C’est sans parler de la quinzaine passée à voyager pour le boulot. J’en ai un peu marre. J’aimerais… je sais pas… Essayer de construire quelque chose. Mais j’ai souvent l’impression que c’est à la fois trop tôt et trop tard pour ça. »
Trop tôt après sa désintox. Trop tard dans sa vie, parce qu’il vieillissait bien.
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Re: Write me like one of your french girls + Huang Liwei | Jeu 25 Fév - 12:05 Citer EditerSupprimer
Liwei fait mine d’y réfléchir quelques secondes… Et puis finalement il laisse tomber le sujet. C’est sûr que dit comme ça… Il n’avait pas l’air d’être le candidat idéal pour plaider la cause du destin. Quant à son stoïcisme, ça semblait plutôt entrer dans la gamme de ses qualités dans la bouche de Ji Hoon. Inutile donc de se poser des questions inutiles sur le sens positif ou bien pas de sa remarque.
Quant à la suite… Liwei laisse encore passer un silence, surtout pour laisser à Ji Hoon le temps de terminer ce qu’il avait à dire. Alors seulement il souligne :
« En réalité on devrait cesser ces blagues à propos des pseudo-clichés sur les idoles qu’il faudrait te coller comme une étiquette. »
C’était inutile et très loin de la vérité. Au fond, même si la plaisanterie pouvait être parfois amusante, elle ne devait plus vraiment l’être depuis le temps, si ? Et pour ce qui était de son comportement :
« C’est une habitude, parfois bonne, parfois mauvaise. »
Et il concédait volontiers qu’elle avait peut-être bien été pas mal exagérée là pour le coup…
« Désolé. »
Quelqu’un de non attentif aurait peut-être pensé que ses excuses étaient creuses mais il n’en était rien. Liwei n’avait pas pour habitude de parler pour ne rien dire ou de parler « juste pour parler ». Il pensait ce qu’il disait sauf cadre sociale où l’hypocrisie valait mieux que la vérité. Aujourd’hui ceux qui prônait cette réalité considéraient assez peu le mal que la vérité pouvait faire… Là où un peu d’hypocrisie savamment dosée pouvait au mieux faire du bien, au pire ne rien faire du tout.
« C’est vrai que les coréens perdent peu à peu l’usage des hanja. »
Le chinois était extrêmement riche de ces sinogrammes si pénibles à l’apprentissage. Dans son pays, on pouvait passer toute sa vie à les apprendre et à les décortiquer sans jamais avoir atteint le bout du vocabulaire disponible. C’était à vous en donner le tournis et à une époque il avait lui-même essayé d’en emmagasiner le plus possible, par soif de les réutiliser.
« J’en ai étudié beaucoup. »
Si jamais, l’occasion viendrait peut-être pour eux d’avoir une conversation plus approfondie sur le sujet. Quant à l’ironie dont Ji Hoon avait fait preuve :
« Je sais. Mais tu as toi-même pointé du doigt le fait que tu aurais pu leur apprendre la composition ou l’écriture. »
Mais lui avait spontanément songé au chant, voilà tout.
« Ça ne m’a pas semblé idiot de spécifier. Surtout que tu viens d’une industrie où l’on recherche certes des chanteurs mais pas que. »
Parfois le talent de certaines idoles tenait dans ce qu’ils savaient être jolis et/ou mignon. Les « visuels ». Encore que Ji Hoon fût entré dans cette case en plus de chant non ? Ça lui paraissait sensé comme idée. Peut-être pas dans la catégorie « mignon » parce que son charme tenait à plus viril que ça. Il était grand -mais pas plus que lui- et pas maigrichon. Son corps était adéquatement sculpté, ses bras bien modelés, ses cuisses fermes, ses hanches pas trop étroites… Bref... Il était bien fait de sa personne oui. Liwei avait encore des yeux pour le remarquer.
Il acquiesce au sujet de la prise de contact qui ne devrait pas être laissée aux mains seules du destin, justement. Mais devant la réponse de son compagnon suite à son trait d’humour qui n’en était pas complètement un, il se contente d’un bref sourire en acquiesçant.
« Je peux imaginer. Un peu. »
Mais à un moment ça devenait forcément handicapant. On pouvait tricher un moment et puis ensuite…
Il est question de ses idées noires ensuite. Un sujet qu’ils partageaient, non ? Mais Ji Hoon semblait encore être dans une phase où il préférait les taire ou les noyer, n’est-ce pas ?
« Si je les ai fuis un jour, je ne m’en souviens pas. »
C’était honnête, même si ça pouvait sembler prétentieux.
« Je m’en suis frustré parfois, au plus fort de mes angoisses. Mais j’ai transformé ça à mon avantage. Ça à fait ma richesse. »
Ses costumes trois pièces, ses vêtements même « tranquilles » de qualité, sa luxueuse chambre d’hôtel… Bien des choses en témoignaient.
« Disons que je me porte bien. Et toi ? »
Est-ce que Ji Hoon se « portait bien » ?
Liwei acquiesce à nouveau rapidement lorsque Ji Hoon, lui assure en plus de mots que lui, qu’il peut lui faire confiance. C’était le cas, sans quoi il ne lui aurait pas donné l’information aussi facilement et rapidement. Et sans quoi il l’aurait mis en garde AVANT de la lui donner !
« Ça va, je te fais confiance. Mais tu sais ce qu’on dit… Il ne faut pas laisser la place à l’ambiguïté. »
Et à propos des amours dissolus de Ji Hoon :
« Qui se « pète le cœur ». Toi ? Ou eux ? »
Peut-être bien les deux, non ? Ça devait être difficile, pour le commun des mortels, de suivre le rythme d’une vie comme celle de Ji Hoon. Il était un être un peu à part du fait de la célébrité qui l’avait éclairé plein phare et de l’obscurité dans laquelle il préférait vouloir se terrer aujourd’hui.
Liwei vient écraser son mégot dans le petit cendrier portatif, jetant un rapide coup d’œil amusé à Ji Hoon alors que ce dernier voit sa façon de vivre dans une chambre d’hôtel comme une excentricité. Le pire c’est qu’il avait sûrement raison ! Liwei comptait rester des semaines, peut-être même deux ou trois mois… Et c’était pareil chaque fois qu’il venait ici. Ça aurait été plus simple peut-être, et sûrement moins coûteux sur le long terme, de s’acheter un pied à terre. Mais le confort d’un hôtel… Il ne savait pas. Ça l’inspirait peut-être aussi, allez savoir.
« C’est comme ça que je suis heureux. »
Alors il se payait ce luxe !
Ji Hoon revient en quelques mots sur son existence… Il la résumait d’une manière un peu fataliste alors il n’a pas besoin de lui donner sa conclusion pour que Liwei la voit venir.
« Je crois que tu as tort. »
Et même plus que ça :
« Je crois que ta vie commence maintenant. Entre 30 et 50, c’est le meilleur moment. Celui de la totale indépendance. Les gens ne te jugent plus comme un « petit jeune » ou comme un « vieux con ». »
C’était la période un peu bénie quoi. Et Ji Hoon était en plein dedans.
« Moi non plus je n’ai rien construit je suppose. »
Une carrière… Mais ça ne réchauffait pas vraiment l’hiver. Parce que Ji Hoon voulait une stabilité dans son environnement immédiat non ?
« Mais je ne me sens pas encore rattrapé par le temps. Tu as vécu à 1000 à l’heure… Puis tu as freiné d’un seul coup au lieu de ralentir. Tu es troublé… Laisse toi le temps de retrouver un rythme de croisière. »
Et histoire de dédramatiser :
« Je devrais écrire pour les biscuits de la chance des restaurants chinois, qu’est-ce que tu en penses ? »
Avec un rare sourire complice !
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Re: Write me like one of your french girls + Huang Liwei | Ven 26 Fév - 14:56 Citer EditerSupprimer
Liwei avait probablement raison. Ji Hoon se dépréciait, prenant de court ceux qui voudraient le faire. Ça faisait moins mal quand ça venait de lui. Ou était-ce vraiment le cas ? Il détestait l’image d’idole idiote qui lui était collée, mais il n’avait pas fait grand-chose pour s’en départir non plus, vu les scandales dans lesquels il avait été impliqué et le tournant sombre que sa vie avait prise.
« Peut-être que je le mérite. », fait remarquer Ji Hoon, détournant le regard dans un mouvement irréfléchi qui prouvait seulement qu’il ne pouvait soutenir celui de l’autre homme en disant ça. « Juste un peu. »
Juste un peu, c’était déjà trop. Il a un simple signe de la tête pour Liwei quant aux réactions excessives qu’il pouvait avoir. C’était pour se protéger. Ayant été dans cette situation à une échelle… astronomique, il pouvait comprendre. Ça avait effectivement du bon et parfois, il balançait largement le négatif. Quant aux hanja, ça l’amuse.
« C’est vrai. Ça doit paraître absurde pour un Chinois. Mais en vrai, je n’y étais déjà pas attaché et ça a un côté pratique immanquable. Ne serait-ce que pour ceux qui ont des troubles d’apprentissage. », assure-t-il simplement, sans juger pour autant les pays qui tenaient à leur écriture complexe. Disons qu’il y avait des points positifs sur lesquels on ne pouvait fermer les yeux. « Mais il y a beaucoup de beauté dans l’écriture en sinogrammes. »
Ji Hoon a un rire bref alors que l’écrivain lui confit en avoir appris énormément à une époque. Tiens donc.
« Ça ne m’étonne pas. », taquine le chanteur. « Tu as une jolie écriture. Tu as déjà fait de la calligraphie ? »
S’il ne répond pas quant à l’écriture qu’il aurait pu apprendre à d’autres, Ji Hoon s’attarde néanmoins sans rien dire sur Liwei alors que le grave regard du Chinois se pose sur lui. Lui imaginait-il un air songeur ou était-ce effectivement le cas ?
« Je rêve ou tu me détailles du regard, là ? », taquine le blondinet, un sourire amusé peint sur ses lèvres rebondies. « On peut le faire de concert. Il y a de pires façons de perdre son temps que de t’observer, clairement. »
Le tout avec un petit clin d’œil entre taquinerie et charme qui ponctue sa phrase. Il n’avait pas honte de ses préférences. S’il avait appris depuis le temps à ne pas débarquer avec ses grosses bottes et à éviter la vulgarité, il n’avait néanmoins pas honte à dire à un homme qu’il le trouvait séduisant. Ce que Liwei était définitivement, mais il devait déjà en avoir conscience. Ça paraissait à la façon dont il se tenait et à la coquetterie de son look.
Il acquiesce doucement ensuite. Les angoisses... Liwei lui semblait être torturé, mais d’une façon très poétique. C’était intrigant, attirant même. Peut-être que c’était encore une fois le côté pas assez sage qui reprenait le dessus sur Ji Hoon, mais il aimait ça exposé comme ça.
« Tu fais bien ça. Tu as transformé ces angoisses en carrière lucrative et en art très réussi. Ce n’est pas donné à tout le monde. »
Puis, une question lui est renvoyée. Se portait-il bien ? Ji Hoon observe un moment Liwei avant de simplement hausser les épaules. Allez savoir. Lui-même n’en était pas toujours sûr. Ni sûr de ne pas aller bien, ceci étant dit…
« Je suppose que je suis doué pour me briser le cœur en même temps que je brise celui des autres. », soupire Ji Hoon tout en se repositionnant un peu dans son siège pour être plus confortable. Il était avachi, mais ça lui ressemblait bien. « Tu es en couple, le romantique stoïque torturé ? Ça me semble être une combinaison gagnante chez ces demoiselles et pas qu’elles. Ça te colle une image de beau mystérieux à la peau. »
Il taquinait, mais qu’à demi parce que Liwei lui donnait vraiment cette impression ! Soufflant sa dernière bouffée de cigarette, il profite du cendrier portatif que l’homme sort pour venir écraser lui aussi. Il ne lui restait de toute façon qu’un mégot. Il écoute avec un plaisir non feint ce que lui déballe ensuite Liwei de sa jolie voix grave et un peu rythmée lui aussi. Il tourne la tête, un sourire étirant ses lèvres. De l’amusement, un peu de tendresse peut-être parce qu’il y a des choses qui font toujours plaisir à entendre…
« Oui. Un biscuit de la chance très agréable à écouter, définitivement. Tu devrais te recycler. », blague Ji Hoon tout en se relevant. Il glisse ses mains dans ses poches, soupirant brièvement. « Écoute… j’ai un cours qui commence. Des débutants en plus donc ne pas t’inviter à y assister est clairement un cadeau. Mais je vais passer te voir très bientôt. Et je peux te raccompagner à la porte, je suis pas encore pressé. De toute façon, c’est très fashion d’être en retard dans le milieu. »
De la célébrité… pas de l’enseignement !
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Re: Write me like one of your french girls + Huang Liwei | Lun 1 Mar - 9:41 Citer EditerSupprimer
Liwei ne dit rien un instant alors que Ji Hoon se fait un peu plus profond vis-à-vis de ces blagues qui n’en étaient plus tellement. Et puis finalement il déclare sobrement :
« Ou disons que tu le crois. »
Mais à un moment il fallait arrêter de se punir pour des choses qui parfois n’étaient pas vraiment à nous reprocher. On était souvent cruel envers soi-même. Liwei avait cessé de faire ça très tôt. C’était peut-être pour ça qu’on le trouvait parfois trop froid et qu’on prenait son attitude pour de l’arrogance. En vérité, l’écrivain avait simplement décidé de ne pas se juger trop sévèrement et les blagues, de son côté, sur lui-même, n’étaient réellement que des plaisanteries.
Quant aux hanja, Liwei ne peut qu’acquiescer. Il comprenait la difficulté et sans doute qu’il y avait de toute façon beaucoup trop d’illettrés en Chine par rapport à la Corée du Sud pour qu’il puisse se permettre de défendre son pays. La Chine avait de nombreux défauts… Mais il l’aimait tendrement au-delà tous ses défauts, comme un homme aime sa terre, voilà tout.
« Je ne fais pas de calligraphie en elle-même. Mais je mets beaucoup d’application aux courriers que je rédige encore à la main et toutes mes notes en rapport avec mes ouvrages sont soignées pour que je sache bien les relire. »
Tout comme son pays, Liwei avait de nombreux défauts ! Mais pas celui-là d’avoir une écriture dite « de médecin ». Il avait une belle écriture régulière, bien lisible. Bref. Il se fait un peu prendre la main dans le sac à propos du détail dont Ji Hoon fait l’objet mais ça ne le perturbe pas tellement. Il se mérite de se faire rendre la pareille mais ce n’était pas un problème pour lui. Il avait toujours été plutôt très clair dans ses observations comme dans ses désirs. Le secret d’une vie avec un peu moins de regrets d’après lui.
« Je n’ai pas perdu le miens non plus. »
Mais il ne commente pas davantage. Ce n’était pas le lieu. Pas le moment. Et Liwei pouvait être assez « vieux-jeu » paradoxalement à la facilité qu’il avait d’exprimer ses envies, celles concernant les beaux hommes et les belles femmes notamment.
Ji Hoon semblait être un bourreau des cœurs qui ne savait pas comment épargner le sien. Peut-être qu’inconsciemment, tout comme avec les blagues, il éprouvait le besoin de se punir en choisissant mal ses relations. Allez savoir. Quant à sa « combinaison gagnante » personnelle :
« Ma dernière relation sérieuse remonte à un an maintenant. »
Il n’en rajoute pas. C’était déjà le genre de confidence que peu pouvaient se vanter d’avoir entendu. Peut-être que dans d’autres circonstances il en dirait plus… Il se découvrait même « l’envie » de verbaliser un peu à ce sujet finalement avec Ji Hoon. Mais là encore : pas ici. Et pas maintenant.
Liwei se relève à son tour, retournant chercher ses affaires pour finir de les ranger. Ça lui prend moins de trois minutes et il prend le chemin de la sortie avec Ji Hoon. Il avait récupéré ses airs gouailleurs, sa tronche de lutin facétieux. Ça lui allait bien, ça lui faisait toute une personnalité et ça lui donnait énormément d’attitude !
« Bonne journée, Ji Hoon. A bientôt dans ce cas. »
Et il avait un peu pitié de ses élèves ! Quoi qu’ils devaient sûrement le trouver « super cool » ! Lui n’était pas certain de pouvoir endurer un Ji Hoon sortit de sa boîte pendant 1, 2 ou plus encore d’heure de cours se suivant !
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