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étoiles vagabondes (seoseo ♡)

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étoiles vagabondes (seoseo ♡) | Mer 24 Fév - 20:26
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étoiles vagabondes
la porte d’entrée claque dans un grand vacarme. je traverse rapidement le hall d’entrée immense du manoir nam, mains dans les poches, mâchant un chewing-gum de manière nonchalante. un des majordomes de la famille passe à ce moment-là pour rejoindre les cuisines et se courbe à plus de 90° en me voyant faire irruption dans la riche demeure. je lève ma main pour lui faire signe et esquisse un petit sourire gêné. « bonjour monsieur, j’espère que vous avez passé une bonne journée au lycée. » je ne m’y habituerai sûrement jamais. je ne suis pas fait pour cette vie là, du haut de mes dix-sept ans, je commence à m’en rendre compte. « salut. pas besoin d’être aussi formel avec moi, tu sais bien. » il balbutie quelque chose d’inaudible et je finis par hausser les épaules à sa réaction. je le laisse planté dans le hall et monte avec hâte l’énorme escalier en marbre. j’ai pas forcément envie de passer au crible de ma mère, elle est tellement collée à mes basques que j’ai l’impression de ne pas respirer parfois. en plus, je sais très bien ce qu’il se trame ce soir. je franchis la porte de ma chambre, croisant le regard froid de kousuke, mon grand-frère, qui sortait de la douche, ses cheveux coiffés parfaitement au millimètre près. je vois qu’il se retient de me lancer une remarque bien placée, alors je me dépêche de refermer la porte après moi. génial, cette soirée s’annonce incroyable.

« dis à nol de descendre, kousuke chéri. » j’ai très bien entendu. « il a intérêt d’être prêt et beau comme toi, je refuse qu’il se montre devant la famille ryeo sans un minimum de présentation. » quelle originalité. c’est toujours la même chose, et j’ai même l’impression que d’années en années, c’est de pire en pire. ça n’évolue pas dans le bon sens dans cette famille. « et dis-lui que s’il s’emporte comme l’année dernière, son père ne le défendra plus et c’est moi-même qui m’occuperait de son cas, n’est-ce pas mon amour ? » à vomir. ne voulant pas entendre la réponse de mon paternel, je grimace et attrape mon casque pour l’enfiler sur mes oreilles. quelques secondes plus tard, kousuke ouvrit la porte de ma chambre comme si c’était la sienne. en voyant tout mon univers rock lui sauter aux yeux, il déglutit et resserra son noeud papillon, droit comme un piquet. je le vis ouvrir ses lèvres. ma musique est tellement forte que je ne l’entends pas. il fronce les sourcils, s’en rendant compte soudainement. il se passe la main sur le visage. j’enlève mon casque avec une déception non cachée. « quoi ? » j’entendis enfin le son de sa voix glaciale comme le groenland. « mère m’a dit que tu devais descendre. j’imagine que tu fais semblant comme d’habitude et que tu as entendu la suite. » je détourne le regard et ne répond rien. « je n’ai pas envie de gaspiller ma salive trop longtemps. donc dépêches-toi nol. » nol. ce surnom me fit tiquer immédiatement. qu’est-ce que je déteste quand on m’appelle comme ça. ça ne veut rien dire et c’est justement là tout le principe. je les hais. je lance mon casque sur mon lit et pars me changer avec des affaires que j’avais déjà préparé en amont. ça ne me prit que quelques minutes pour enfiler mon costume et j’omis volontairement de mettre un noeud pap que j'ai remplacé par une cravate. kousuke leva les yeux au ciel à l’entrée de ma chambre. « tu crois pas que t’as oublié quelque chose ? » je passe à côté de lui et il sort en même temps que moi dans le grand couloir de la demeure. « ‘fait exprès, je veux pas qu’on croit que j’ai un balai dans le cul, comme toi. ah, et je m’appelle seojun, au cas où. » je le vis soupirer et faire exprès de passer devant moi en descendant les marches pour arriver au rez-de-chaussée. évidemment, comme attendu, matenue, ainsi que mes boucles d'oreilles et mes cheveux un peu en bataille, ne firent pas des ravages auprès de notre mère.

« et si nous passions à table ? suivez-nous. » assis à la grande table, j’observe les couverts dorés à la lumière. ils ont du être essuyé au moins dix mille fois par les majordomes. surtout si la maîtresse de maison est passée par-là. je lève le regard, mais n’ose pas encore trop regarder les invités qui viennent d’arriver il y a quelques minutes. j’ai bientôt la majorité, mais ne pas me sentir à ma place, ici avec cette famille qui fait semblant, ça me fait me sentir beaucoup plus enfant que je ne le suis en réalité. et, comme si cela ne suffisait pas, ma petite-amie continue de m’envoyer des sms.

faut que je te voies.
ta mère a toujours ses contacts pour mon stage non ?
seojun ? pourquoi tu réponds pas ?

je suis sur le point de rompre. je sais que ma mère ne veut pas, parce que c’est une fille de bonne famille, mais je m’en carre totalement. je pensais qu’elle m’aimait mais j’ai compris qu’elle aimait surtout mon nom de famille. alors mon portable continue de vibrer, mais je ne réponds pas. kousuke me lance des regards noirs auxquels je ne réponds pas non plus. il finit par me donner un coup de coude et je tourne mon visage en fronçant les sourcils. « lâches-moi. » « fais taire ton téléphone si tu ne veux pas recevoir les foudres de mère. » « je sais. c’est alyssa. » ai-je murmuré en retour à ses chuchotements. il leva son regard au plafond pour toute réponse et se reconcentra sur la conversion avec les invités. « évidemment, kousuke va bientôt intégrer la société. en toute logique, il devrait suivre le chemin de son père. » je suis resté silencieux et j’ai détourné le regard en face de moi. puis, j’ai réalisé. je n’avais toujours pas prêté attention aux invités, la famille ryeo, des amis de mère. c’est rare que je fasse trop attention à tout ce qui la concerne. mais cette fois-ci, quelque chose semble différent. mon regard un peu perdu croise celui d’une aura similaire, son homologue. elle est assise en face de moi, sa sœur assise en face de kousuke. inconsciemment, c’était comme si les places avaient déjà été déterminé d’avance. quand je la remarque enfin, j’ai le sentiment de devoir dire quelque chose. après tout, je suis resté silencieux depuis quelques minutes. j’imagine que c’est loin d’être poli. je n’ai pas l’habitude de me faire des amis au lycée même si je le voudrais bien, donc j’imagine que ça ne va pas changer ce soir non plus. « hm, jolies boucles d’oreilles. » le roi des approches. j’esquisse un sourire rempli d’espoir, espoir que peut-être au moins une fois dans ma vie, on me comprendrait.
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Re: étoiles vagabondes (seoseo ♡) | Dim 14 Mar - 10:20
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Le temps passe, les jours défilent et finissent tous par presque se ressembler, et pourtant, elle n’arrive toujours pas à s’y habituer. C’est à peine si à chaque réveil, elle se surprend encore à devoir se pincer pour réaliser que ce quotidien qu’elle vit depuis un an est le sien. Si l’émerveillement persiste au quotidien, sa joie n’est désormais plus la même que celle des premiers jours, elle s’est légèrement teintée d’amertume car elle n’imaginait sa vie ainsi faite. Ses amis d’Incheon, l’orphelina ne quitte pas ses pensées, et depuis quelque temps, un sentiment étrange l’enserre la poitrine et crée un décalage, un malaise entre ce qui devrait être le bonheur d’avoir retrouvé une famille qui l’a toujours attendu et le gouffre des quatorze années perdues. Et ça, elle le réalise quand elle perd patience avec le double discours de sa sœur qui ne cesse de la repousser malgré ses efforts pour se rapprocher d’elle et la rassurer. Ou alors, quand elle se frustre à réaliser pour la énième fois son incapacité à suivre les conversations échangées lors des repas aussi bien lorsqu’ils parlent « d’amis de la famille », que de « politique, économie, bourse ». Un peu comme présentement, à cette soirée dont le thème semble être placé sous l’auspice l’extravagance et de l’abondance. Seola comprend mieux la mine soudainement crispée de sa mère au moment où elle descendait les escaliers, si le temps ne leur avait pas manqué et que le chauffeur n’attendait pas déjà depuis un moment devant le portillon, elle ne lui aurait pas simplement pas demandé d’échanger sa paire de converse pour des talons aiguilles, mais également cette robe noire qu’elle portait. La simplicité qu’elle abordait jurait avec le reste, mais au fond, cela ne la dérangeait pas tant que ça.

Au milieu de cette opulence, elle fait paradoxalement le vœu du silence : si elle sourit (en se demandant si le lendemain elle serait encore capable de le faire), rit (de manière si fausse qu’elle se surprend la première d’être capable de tels sons), et rougit (pour feindre la timidité et éviter de finir embarrassée par ses propres propos), ses prises de paroles sont purement formelles. Son esprit quant à lui vagabonde entre les murs, se perd dans la contemplation les lustres, et s’interroge pour tromper l’ennui, notamment en se questionnant sur le choix des couverts, à savoir si l’or sert à remplir aussi bien l’estomac que les yeux, ou à rehausser la saveur des plats. Plus le temps passe et moins elle arrive à contenir son envie de quitter la table. Si elle tente malgré tout de faire bonne figure, en feignant de manger alors qu’elle est rassasiée, la façon dont elle balance ses pieds sous la table trahit son impatience, sa lassitude. Sa sœur a beau la pincer, une fois, deux fois, trois fois pour la rappeler à l’ordre, rien n’y fait, elle continue.

Si la conversation des grands se fait lointaine jusqu’à devenir qu’un simple bruit de fond, celle échangée entre les deux frères attire son attention (plus que les petits pois refusant de se faire transpercer par les dents de sa fourchette). Elle est incapable de dire si c’est sa propre relation avec sa sœur qui influence son jugement, mais Seola ne peut s’empêcher de constater que l’harmonie qui règne entre les deux lui est particulièrement familière. La seule différence, c’était qu’elle n’osait pas répondre de la même façon que le plus jeune, car elle espérait encore pouvoir se réconcilier avec sa sœur, la froisser pour de bon était la dernière chose qu’elle voulait. Elle se tirerait une balle dans le pied si elle le faisait. S’impatientant d’entendre la suite de cet échange qu’elle trouvait trop court à son goût, elle lève les yeux – si se retient de tressaillir quand son regard croise celui qui le faisait face, en revanche, sa chaussure lui échappe. Nul besoin pour elle de jeter un regard furtif sous la table pour deviner la trajectoire de son bien perdu, elle était à ses pieds.

Esquissant tant bien que mal un sourire tout en soutenant son regard, la demoiselle vit intérieurement une crise. Les questions se succèdent dans son esprit, elle ignore si elle doit plaider coupable d’avoir surpris le court échange qu’il a eu avec son frère, ou si elle doit s’excuser d’avoir manqué de tenu en lui balançant sa chaussure, ou bien si elle doit et avouer son crime de curiosité, et s’excuser pour la tentative de crime – car pour tout le reste, elle est certaine d’avoir simplement juste pensée fort, mais de l’avoir juste pensé. Mais les mots qu’il aligne la prend à nouveau au dépourvu, et elle ne réussit pas à contenir sa surprise. Si elle pointe son index vers elle, incertaine d’être la destinataire de ce compliment, puis en direction de sa sœur avant de répéter le mouvement vers elle.

Quand elle réalise que c’est bien à elle qu’il s’adressait, instinctivement, sa main se pose sur lesdites boucles d’oreilles, comme pour confirmer leur existence, car c’est sa mère qui les lui a mises tantôt dans la voiture (pour le peu de kilomètre à parcourir) accompagnée d’un « ma chérie, la prochaine fois, n’hésite pas à demander à ta sœur de l’aide pour choisir tes tenues ». Elle ne sait pas vraiment à quoi elles ressemblent, mais elle voulait bien croire que les mots prononcés étaient sincèrement. « Merci beaucoup » murmure-t-elle désintéressée en réalité par le compliment, plutôt préoccupée à comment récupérer sa chaussure avant qu’une idée lui traverse l’esprit. Bonne ou mauvaise, elle voulait tenter le coup. Elle se penche alors légèrement vers lui et lui intime d’en faire de même d’un petit signe de l’index, « je t’en donne une si tu veux, mais en échange…. Tu peux donner un petit coup de pied à ma chaussure qui est à tes pieds ? ».

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Re: étoiles vagabondes (seoseo ♡) | Sam 3 Avr - 0:42
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cette soirée m’ennuie un maximum. la table si longue qu’on se demande où en est la fin, les couverts en or si brillants qu’on s’y verrait en double, la conversation remplie de réussite et d’hypocrisie, la musique classique en arrière-fond… tout ce que je ne porte pas dans mon cœur, finalement. j’ai l’impression de me sentir à part, pas du tout à la place où je devrais être. je suis là, assis sur ma chaise, à feindre de savoir me tenir droit jusqu’aux bouts des ongles, mais en fait, j’ai carrément plus envie de poser mon visage contre mes bras et de pioncer un peu. ouais, faire un petit somme, là maintenant, tout de suite, et ne plus entendre leurs discours qui n’en finissent plus et qui me donnent la nausée. c’est en détournant mon regard, en voulant fuir une nouvelle fois cette réalité que je détestais que j’ai croisé ses beaux yeux qui s’étaient déjà posés sur moi avant même que je ne m’en rende compte. lorsque nous nous sommes fixés, les yeux dans les yeux, j’ai cligné des paupières rapidement, mettant de bonnes secondes avant de comprendre que je ne m’étais même pas présenté à mes voisines de table. je l’observe tranquillement me sourire d’un air un peu particulier, comme si elle était gênée par quelque chose. j’ai tellement entendu que je gênais les autres en n’entrant pas dans les codes que je me dis qu’elle doit sûrement me trouver décalé. si sa sœur ne m’accorde pas un regard, ma voisine d’en face n’a peut-être pas le choix. mais comme nos regards se sont déjà croisés, je me sens aussi légitime de dire quelque chose. et comme je suis très doué en approche, me voilà à engager la conversation sur ses boucles d’oreilles… seojun.. tu ne pouvais pas trouver autre chose de plus original toi qui l’es d’habitude tant ? je me maudis intérieurement mais garde un visage souriant pendant qu’elle paraît surprise de mes mots. je savais que c’était une mauvaise idée de débuter une conversation sur un compliment… on s’ennuie dans cette soirée, alors j’ai espéré quelque chose qui peut-être n’était vrai que dans mes rêves. je la suis du regard avec curiosité pendant qu’elle pointe tout d’abord son index vers elle. oui, c’est de toi que je parle. elle pointe ensuite son doigt en direction de sa sœur. non, tu t’égares. je fronce les sourcils et secoue la tête en faisant une toute petite grimace. lorsque son index revint sur elle, j’hoche la tête vivement d’un faux air sérieux, pas mal amusé par la situation. finalement, je ne sais pas si la soirée est si ennuyante que ça. elle n’a encore rien dit, mais simplement avec ses agissements, elle réussit à me faire oublier l’espace de quelques secondes l’ennui total que je ressentais depuis le début de la soirée.

mon vis-à-vis finit par se toucher les boucles d’oreilles et ce simple geste me fait frissonner. je me perds alors dans ma contemplation masculine, réalisant enfin que la jeune fille en face de moi vient de me faire ressentir un sentiment étrange que je n’avais jamais connu auparavant. je la regarde plus intensément sans trop m’en rendre compte lorsque ses lèvres bougent pour me donner une réponse délicate, presque soufflée dans un murmure. un nouveau frisson me parcourt, inexpliqué. et comme si ça ne suffisait, je prends une expression d’étonnement quand je la vois se pencher légèrement vers moi en m’intimant de faire la même chose. je cligne des paupières encore d’un air béat avant de regarder vers la gauche pour voir que la discussion entre les adultes n’avait pas cessé. je me mords la lèvre inférieure avant de m’exécuter, rapprochant mon visage du sien au-dessus de la table qui paraissait nous séparer d’au moins 10 kilomètres tellement elle était immense. en entendant ses mots, je la regarde toujours surpris et me recule, la contemplant un instant. il suffit juste qu’elle agisse ou bien qu’elle me réponde pour que je me sente plus à l’aise dans cette pièce qu’à l’accoutumée. je n’en reviens pas. j’ai l’impression que mon cerveau ne répond plus. j’ai beau essayé de le faire fonctionner, je sens que quelque chose m’a frappé de plein fouet. mais je ne comprends pas plus ce qu’il se passe alors je décide de me battre pour me réveiller. « ah, euh.. » je penche ma tête sur le côté, mes boucles d’oreilles en forme de croix bougent au rythme des mouvements de ma tête. je me recule et jette un coup d’œil en-dessous la table. mon regard noir tomba sur la paire à talon aiguille proche de ma chaussure de costume. j’hausse un sourcil, ne m’attendant pas à cette situation décalée avant de pouffer de rire. est-ce que finalement j’aurais eu raison de garder espoir ? « si je m’attendais à cette réponse.. » ai-je murmuré à mon tour avec un petit sourire malicieux. j’ai jeté un nouveau regard vers sa chaussure avant de lui faire signe de se rapprocher à nouveau. « j’ai déjà pas mal de boucles d’oreilles donc je vais devoir décliner cet échange. par contre, si tu me donnes ton prénom, je peux peut-être faire quelque chose pour toi. » ai-je soufflé dans son oreille. je me suis reculé pour ne pas attirer trop les regards sur nos petites cachoteries avant de montrer le dessous de la table avec un regard entendu. « nol chéri, qu’en penses-tu ? » je sursaute soudainement en entendant ce surnom ignoble que je ne supporte pas. ce n’est pas comme ça que je m’appelle, combien de fois faudra-t-il que je le dise ? tous les regards de la table étaient tournés vers moi. mince. j’ai loupé la conversation. en même temps, elle était si ennuyante et si focalisée sur kousuke que.. comment dire.. j’en avais rien à faire ? pour le coup, je n’ai pas fait semblant. je sens déjà les éclairs que me lancent mon père à l’autre bout de la table après avoir vu à quel point je n’ai pas écouté. je gratte mes cheveux bruns déjà bien en bataille, feignant de réfléchir pleinement à la situation mais c’était déjà grillé d’avance. « pardon ? » j’affiche un petit sourire désolé et un rire gêné. je ne peux jamais faire semblant. yui leva la voix pendant que mon père regrette intérieurement qu’il ne soit pas possible de m’envoyer des couteaux. « nous étions en train de vanter les mérites de mme kim qui a réussit à canaliser ton énergie trop.. disons.. débordante ? » ma psychologue qui m’a initié à la boxe. « ah oui, elle est très bien, oui. » je ne peux rien dire de plus, j’essaie de me tenir le plus correctement devant les invités mais si nous n’étions qu’entre nous, ça ferait longtemps que je serais reparti dans ma chambre. toutes les occasions sont toujours bonnes pour dire à quel point seojun est le plus mauvais de ses fils et de quelle manière elle arrive à en faire ce qu’elle veut. ça, c’est ce qu’elle croit. mon portable continue de vibrer dans ma poche mais je ne le regarde pas. rompre avec alyssa sera la première étape de ma future liberté. je reporte mon attention sur la jeune fille à la robe noire, si naturelle et resplendissante que j’ai cru ressentir un troisième frisson en me reconcentrant sur elle. la discussion des adultes reprit entre eux, non sans un énième regard noir de la part de kousuke. je fais mine de ne rien avoir remarqué et continue d’indiquer le dessous de la table. alors, ta réponse ? formulais-je silencieusement avec mes lèvres.  
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Re: étoiles vagabondes (seoseo ♡) | Dim 2 Mai - 11:04
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Lors de cette soirée, elle s’était faite toute pâle, toute muette, toute petite pour qu’on l’oublie parce qu’elle ne voulait pas attirer l’attention vers elle, parce qu’elle ne se sentait pas à la hauteur des attentes qu’on pourrait lui porter. Ses prises de parole sont rares car elle est surtout « sauvée » par sa sœur jumelle qui a le talent de ramener vers elle tous les regards. Du moins tous sauf un, celui de son vis-à-vis et encore, il a fallu qu’il confirme d’un hochement de tête que c’était bien à elle qu’il s’était adressé. Pourquoi elle et pas sa sœur ? La question taraudait dans son esprit mais elle ne pouvait se permettre de la poser. Elle ne pouvait que supposer la raison de ce soudain compliment de sa part, cette tentative de nouer une discussion. Si c’était parce qu’il avait remarqué l’attention qu’elle avait porté à son échange avec son frère, elle pouvait prétendre n’avoir rien entendu. Si c’était parce que leurs regards se sont simplement croisés, il n’avait pas besoin de se forcer. Mais dans tous les cas, son comportement lui confirmait qu’il ne semblait pas avoir remarqué sa bêtise et elle, parce qu’elle ne pouvait pas quitter la table avec une chaussure manquante, profitait de l’occasion pour lui proposer un échange en bonne et due forme.

Si l’expression qu’elle affichait semblait être impassible, le rouge empourprait non pas ses joues mais ses oreilles à commencer, et davantage quand il se pencha pour localiser son bien perdu. Malgré l’assurance affichée, si elle pouvait disparaître elle le ferait, et cette envie n’en fut qu’accentuée quand elle l’entendit rire. Plus gênée qu’honteuse, elle regretta de penser qu’il pourrait l’aider. Le rouge lui monta cette fois aux joues, si bien que pour tenter de dissimuler sa gêne, elle attrapa le verre d’eau face à elle pour le boire. Malheureusement, la fraicheur de l’eau lui paraissait tiède et ne suffisait à éteindre son agitation. Plutôt que de détourner le regard, elle fronce les sourcils. Elle était sérieuse dans sa demande et le fait qu’elle ne puisse entendre ce qu’il murmurait tous bas la frustrait tant elle supposait qu’il devait certainement se moquer d’elle. Quand il lui fait signe à son tour de se rapprocher, elle l’imite en prenant soin de tourner le dos à sa sœur pour qu’elle entende le moins possible leur échange, mais par prudence elle s’arma d’une fourchette pour faire mine de prendre un des œufs posés face à l’adolescent - même si d’une main, elle ramène derrière son oreille ses cheveux pour mieux entendre ce qu’il pouvait avoir à lui dire.

Son souffle lui arrache un frisson qu’elle réprime, et une fois le dernier mot prononcé, elle se fige et braque à nouveau ses yeux dans les siens – l’incompréhension se lisant parfaitement. Retournant à sa place lentement, elle murmure un petit « Quoi ? » accompagné d’un petit rire nerveux tant elle ne s’attendait pas à une telle réponse.  Même si elle voulait poursuivre ce semblant de discussion, la mère de ce dernier l’interpella et la fit sursauter en même temps. Etait-ce une façon pour elle de lui rappeler indirectement son manque de tenue à table ? L’hypothèse fut vite effacée tant elle ne lui accorda aucune attention. En revanche, le petit coup de coude de sa sœur qui avait dû remarquer son « agitation », la poussa à se parer de sa défense, elle lui montra l’œuf subtilisé qu’elle goba, ignorant ses soupirs.

Seola ignore qui est cette Madame Kim, mais elle était d’accord que son fils avait beaucoup trop d’énergie, à tel point qu’il en devenait également étrange. Si elle lui donnait un bon point pour son physique, en revanche pour sa personnalité… Elle ne savait pas quoi en penser. Pourquoi lui demander soudainement son prénom ? La jeune fille était certaine de s’être présentée au moment où elle avait franchi le seuil de cette immense villa. Même s’il n’avait pas fait attention, ce qu’elle pouvait comprendre, elle n’arrivait pas à comprendre quel était rapport avec le fait qu’elle ne souhaitait que récupérer son bien égaré à ses pieds – et puis, elle n’avait plus envie de le lui donner, pas tant qu’elle se savait pas à quel genre d’hurluberlu elle confiait ainsi son prénom. Observant son attitude, ce petit rire qu’il eut sans en être réellement un, la brièveté de sa réponse, cette attitude de fuir l’attention qu’on pouvait lui porter, son malaise… tout ça lui semblait familier. Oh, toi aussi pensa-t-elle en écartant définitivement l’idée qu’il pouvait chercher à l’intimider par simple ennui, ou qu’il prétextait lui parler pour atteindre sa sœur indirectement. Ce petit pincement qu’elle eut s’oublia aussitôt qu’elle croisa à nouveau son regard. Si elle pensait naïvement qu’il l’allait ignorer, elle se trompait sur son compte car il semblait avoir retrouvé ses esprits et n’avait pas perdu le nord.

Elle soupire, cette fois amusé et un sourire taquin s’étire sur ses lèvres en même temps qu’elle réfléchit à la réponse à lui donner. « J’ignorais que tu avais ce genre de préférence… si tu veux garder ma chaussure, je te la donne... Nol. » murmure-t-elle en accompagnant ses mots de geste de la main en sa direction, mimant le don, la génorisité soudaine de sa part - bien qu'elle ne faisait en réalité que  guetter sa réaction, tout en réprimant son envie de rire.

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Re: étoiles vagabondes (seoseo ♡) | Jeu 23 Sep - 15:57
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je ne me sens pas à ma place depuis le début, et tous les jours, c’est une folle répétition de ce magnifique vinyle qui raconte ma vie. j’aimerais simplement m’enfuir un matin ou bien un soir, et que l’on ne me retrouve plus. plus je les regarde et plus je me sens incroyablement seul. seul jusqu’à ce que je croise son regard. c’est l’impression qu’elle me donne depuis que nos pupilles respectives se sont rencontrées. je ne sais d’où ça vient, mais je ressens quelque chose qui m’attire vers elle. la table est grande, cette invitée me semble si loin alors qu’elle est pourtant juste en face de moi. si loin et pourtant si proche, à cause de ce frisson qui me prend à chaque fois que je tourne mes yeux sur elle. je ne remarque pas sa sœur, enfin, elle ne brille pas autant. le compliment des boucles d’oreilles n’était pas dirigé vers sa voisine de table. il était pour elle, celle dont je ne connais pas encore le nom. alors oui, je me sentais seul, jusqu’à ce qu’un rire s’échappe de mes lèvres. pourquoi me demandait-elle de l’aider à récupérer sa chaussure ? était-ce si difficile de passer sa tête en-dessous cette nappe en soie ? était-ce son bien le plus précieux ? était-il trop éloigné pour que ses doigts délicats arrivent à l’atteindre ? un nouveau sourire accompagne mes mots chuchotés au creux de son oreille. un moment, qui ne semble n’appartenir qu’à nous deux. un instant, qui nous fait croire que nous sommes seuls autour de cette table. c’est la première fois que je m’amuse autant, à un dîner. en conséquence, j’aimerais connaître son prénom. au fond, j’ai peur de lui paraître étrange, parce que c’est ce que j’entends toujours à mon égard, et c’est ce pourquoi on me met souvent à l’écart. peut-être que les autres ne prennent pas le temps de me connaître ou bien peut-être que je suis vraiment bizarre. pourtant, encore une fois, je me retrouve bouleversé par un simple geste de sa main pour ramener ses cheveux derrière son oreille. élégant. un charme qui opère magnifiquement bien sur ma petite tête d’adolescent en pleine recherche de qui il est vraiment. c’est à ce moment que yui lève la voix, nous faisant sursauter tout deux, comme réveillés de notre songe secret, mystérieux. mon vis-à-vis m’intrigue, je veux en savoir plus, mais mon vœu ne peut pas s’exaucer si la personne que je déteste le plus dans ce monde continue de nous interrompre. surtout pour me descendre en public. sûrement une de ses meilleures compétences, cela dit. la conversation est centrée sur mon énergie débordante, et sur les mérites de ma psy. je sais que je ne peux rien dire de plus qu’un simple ah oui, elle est très bien, oui. avec les invités présents, si je ne me tiens pas bien un minimum… une pression nouvelle sur les épaules, qui me force à me tenir encore plus droit qu’à l’accoutumée. je ressens le regard meurtrier de mon père, celui qui devrait me soutenir et qui finalement, ne fait pas mieux qu’elle. le regard fuyant, un faux petit rire, une réponse courte, c’était tout ce que je souhaitais leur donner. mon malaise, je le garderais pour moi… enfin, j’avais comme la vague impression que je n’avais pas réussi à trop le cacher, surtout quand je sentais le beau regard de ma voisine d’en face. une fois ma fête finie, je lui redonne mon attention, bien décidé à avoir la réponse que j’attendais. certes, je connaissais son nom de famille. ryeo. parce que je sais qu’ils sont de grands amis de la famille mais j’avoue qu’au moment des présentations tout à l’heure, j’étais plus occupé à divaguer dans mes pensées les plus rêveuses plutôt que d’être attentif à la situation. mes pupilles descendent jusqu’à son sourire taquin. puis, ignorant ma véritable identité, elle prononce celle qui est tabou pour moi. c’est bref, court, concis, rapide mais je ne l’aime pas. nol. je me renfonce sur ma chaise décorée de feuilles dorées, ouvrant grand les yeux de surprise. je me montre du doigt d’un air interloqué et murmure un simple, « ce genre de préfé- » je papillonne des paupières d’incompréhension, réfléchis à toute allure et mes lèvres s’entrouvent enfin, heureuses d’avoir trouvé la réponse à l’énigme. « je ne suis pas- » ai-je commencé la voix un peu trop haute en volume sonore avant de m’arrêter avec un bon coup de coude de la part de kousuke. « aïe ! » mes boucles d’oreilles tintent entre elles lorsque ma tête se tourne vers mon grand-frère. tu parles trop fort, nol. je lui lance un regard noir et, lâche un soupir avant d’indiquer le dessous de la table à la jeune fille, prenant soin de baisser le volume de ma voix. c’est sûrement mon énergie débordante qui fait des siennes, encore une fois. « je n’aime pas m’habiller de manière… féminine. et puis, de toute façon, je ne pourrais pas marcher avec cette torture ambulante. » je grimace en m’imaginant en talons aiguilles. j’esquisse un petit geste de la main comme pour dire non jamais de la vie avant de jeter un autre coup d’œil à nos familles qui discutaient toujours de manière passionnée. je me permets alors d’observer sous la table. si je bouge légèrement mon pied emmitouflé dans son soulier noir bien ciré, je peux la ramener jusqu’à elle. tout de même, ce truc pointu est incroyablement haut. « je me demande comment tu fais. tu n’as pas mal ? » lui ai-je demandé d’un ton bas et inquiet. mon choix de ne pas avoir porté la cravate ce soir veut aussi tout dire. je sais que ma mère me le fera regretter plus tard, mais j’avais été plus fort qu’elle et ça m’avait fait du bien. est-ce que ma douce inconnue serait possiblement dans la même situation que moi ? j’imagine que pour les femmes, malheureusement, la situation est moins aisée. la pression est toute autre, mais elle est aussi forte que la nôtre. « et… » j’hésite un instant, jetant de brefs regards vers yui. « je ne m’appelle pas nol. c’est un surnom qu’elle adore me donner. appelles-moi seojun, uniquement si tu me donnes aussi le tien. » avant d’enchaîner rapidement, en bredouillant, « désolé je euh, je dois t’avouer que lors des présentations tout à l’heure, j’étais dans mes pensées et je n’ai pas… enfin.. » je détourne le regard, un peu gêné de ma sincérité honteuse. je pousse délicatement sa chaussure avec mon soulier jusqu’à son petit pied à l’air libre. j’affiche un petit sourire satisfait et lui indique le dessous de la table. « mademoiselle, il me semble que vous avez reçu un colis, je me trompe ? »



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Re: étoiles vagabondes (seoseo ♡) | Dim 14 Nov - 22:16
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À chacun des préférences, la règle est connue de tous (ou presque), et pas un seul instant elle ne se serait permise de le juger pour un tel fétichisme même si c’était embêtant qu’elle en devienne malencontreusement la victime – mais pour le coup, ce n’était tout simplement pas le cas. Sa réaction ne manque pas de la faire rire, rire qu’elle étouffe en pinçant de toutes ses forces ses lèvres et pour être sûr qu’aucun son ne puisse la trahir, elle sent le besoin de plaquer contre sa bouche index et majeur. Si l’amusement donne à ses yeux une forme de demi-lune, c’est le geste du grand-frère, Kousuke, qui la brusque et l’absence de bienveillance dans les mots qu’il prononce qui arrête son hilarité silencieuse. Le coup est discret, les mots ne sont que murmurés, mais cela suffit à attiser sa méfiance, à susciter un léger sentiment de gêne. Sentiment qu’elle ne saurait expliquer tant il ne fait écho à aucune expérience identique, mais cette agression silencieuse lui ait, d’une certaine façon, familière. Inconsciemment, son regard glisse sur le côté, en direction de sa sœur et c’est presque avec soulagement qu’elle constate que cette dernière l’ignore, elle lui fait même dos, son buste est entièrement tourné vers les parents, concentrée à flatter, à se montrer intéressée. C’est le soupir de son voisin de table qui reconcentre sur son attention sur lui et aussitôt, elle retrouve son petit sourire amusé. Si son regard suit le signe qu’il lui indique, en dessous de la table, son sourire s’étire davantage à sa déclaration. « Et moi donc ! », elle ne pouvait qu’acquiescer vivement de la tête, à défaut de pouvoir abattre ses poings sur la table – mouvement qu’elle stoppa au dernier moment en se rappelant la remarque du voisin de son voisin. « Comment je fais ? Et bien j’étais sur le point de te proposer de garder ma chaussure, de prendre l’autre et de me les échanger contre les tiennes » rétorqua-t-elle en baissant la voix au possible pour ne pas s’attirer les foudres de sa propre voisine si jamais ses idées ne lui convenaient pas. « Finalement, je ne peux pas compter sur toi » déplora-t-elle en haussant tragiquement les épaules avec une petite moue bien que les lueurs rieuses de son regard n’avaient cesser de danser depuis le début de leur conversation. Il fallait bien qu’elle l’admette, s’il n’avait pas été là, le repas, la soirée se seraient annoncés aussi morose qu’elle ne se l’était imaginée. Et même en franchissant le seuil de la porte tantôt, elle se demandait pour la énième fois comment elle allait pouvoir survivre jusqu’au départ sans s’en décrocher la mâchoire à force de bâillement. La surprise était agréable, le repas de plus en plus savoureux.

Elle prend une petite bouchée de la salade, profitant de cet instant pour assimiler les informations qui lui arrivaient. Seojun, et non Nol, Seojun et non ce surnom que cette belle-mère adore employer. Surnom qu’il ne semble pas apprécier, belle-mère qu’il ne semble pas porter très près de son cœur. Elle suppose, soulève des hypothèses sans réellement trop s’avancer – elle n’est pas certaine de le revoir, même si l’entente entre les deux familles laisse envisager le contraire. Elle penche la tête pour apercevoir le colis, un demi-sourire étire ses lippes. Si elle insère son pied dans cet escarpin de verre, elle pousse un soupir dramatique « moi qui pensait m’en être débarrassé… » souffla-t-elle en s’assurerant discrètement qu’aucune feuille de salade ne soit coincée entre ses dents, avant d’incliner la tête de l’autre côté, « merci bien, quel gentleman ». Si elle lui offre un sourire des plus commercial, exagéré pour exprimer sa fausse joie, elle ne le laisse pas prendre la parole tout de suite, pour anticiper le fils de ses pensées, « je n’ai jamais promis quoique ce soit, du coup je dois t’appeler… », elle ne laisse pas le suspens durer longtemps car il est facile pour le jeune homme de lire sur ses lèvres, le prénom qu’il ne souhaite pas entendre. Plus il a envie de connaître son prénom, et moins elle a envie de le lui donner – et cette fois-ci, pas pour les mêmes raisons que la première fois. Elle s’amuse à ses dépens, la soirée s’annonçant plutôt longue, ne se résumant pas à simplement partager une table, elle avait du temps devant elle avant de le lui donner – ou se faire prendre en traître. « Un peu d’eau ? », elle attrape la petite carafe d’eau et attend sa réponse, toujours le sourire aux lèvres.

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Re: étoiles vagabondes (seoseo ♡) | Sam 18 Déc - 13:52
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chacun ses goûts, c’est ce que tout le monde dit. peut-être que le dicton s’applique moins dans ma famille pour certaines raisons obscures, mais c’est loin d’être mon cas. j’espère que dans le futur, je me souviendrais de mes pensées du moment. j’aimerais ne pas suivre le chemin et les goûts qu’on me pré-choisit en avance, j’aimerais être libre d’agir et de réfléchir comme je le sens. je ne suis encore qu’un lycéen, mais au fond de moi, j’ai la forte sensation que c’est le bon moment pour montrer que je ne suis définitivement pas décidé à suivre les nam. est-ce ce qu’on appelle la rébellion de la crise d’adolescence ? pour moi c’est un peu abstrait, puisque ça a plus ou moins toujours fait partie de mon être. contrairement à ce fétichisme que ma belle voisine d’en face insinue. ma voix dénie, répond par la négative avec un ton trop fort, oubliant naïvement que j’étais enfermé dans une bulle de silence et de bienséance. kousuke est le roi pour me le rappeler exactement 368 fois dans une journée, et une fois encore, il n’échappa pas à la règle. un coup de coude de sa part, un regard noir de la mienne. je ne l’aime pas. je le déteste encore plus quand il s’amuse à m’appeler avec ce surnom abject, tout en sachant très bien que je ne suis pas à l’aise avec. une haine m’envahit tout entier, et si je le pouvais, je prendrais mon sac et partirais loin d’ici. loin de ce manoir ennuyant, de ce frère qui n’en est pas un, de yui et de l’autre qui vit dans son ombre. la richesse ne m’apporte rien. je ne suis pas heureux. avant de trop me plonger dans mes pensées noires, je lève le regard vers celle qui rend ma soirée moins somnolente qu’elle n’aurait pu l’être. elle est belle, lumineuse, éblouissante d’une lumière différente de toutes celles que les nam m’ont déjà présenté. plus radieuse que celle qui partage ma vie actuellement. je la vois sourire d’un air amusé. quelque chose qui m’est inconnu force toujours mon regard à revenir sur elle. ses yeux brillants de malice, elle me répond. elle hausse les épaules, continuant d’insinuer qu’elle me passerait ses chaussures et que je lui donnerais les miennes. la situation lui plaît, je ne suis pas idiot et je le vois dans son regard malgré qu’elle feint la déception de mes agissements. elle est curieuse. elle est différente. nol, tu es différent de ton frère. pourquoi ne peux-tu pas être comme les autres ? immédiatement la voix de yui me vient en tête, dans mes souvenirs les plus enfouis, et je m’en veux. mais peut-être que la différence n’est pas supposée être toujours négative, non ? si tous les deux, on dénote autant que ça dans cette soirée, c’est sûrement que notre réelle place est ailleurs. finalement, je ne peux pas compter sur toi. j’hausse un sourcil avant d’esquisser un petit sourire silencieux, l’observant prendre une ridicule bouchée de sa salade. si j’avais su que le repas allait être si intéressant.. j’aurais peut-être moins rechigné à la tâche.

des explications me brûlent les lèvres et décident de se frayer un chemin en-dehors. qu’elle peut m’appeler seojun, et que je n’apprécie pas particulièrement nol. j’en profite pour lui rendre son dû avec un petit air satisfait. elle souffle, et mes yeux ne la quitte pas une seule seconde. je suis comme hypnotisé par son mouvement de tête léger, celui qu’elle fait avant de me remercier. ses cheveux glissent lentement sur le côté, suivant l’inclinaison de son visage. je ravale ma salive discrètement et détourne le regard vers ma propre salade que je n’avais pas touché depuis. sa joie semble l’avoir quitté lorsqu’elle s’est rendue qu’elle allait devoir remettre ses instruments de torture. est-ce qu’elle aussi, serait à la recherche de sa liberté ? je n’ai pas le temps d’ajouter autre chose qu’elle enchaîne déjà. mon cerveau envoie d’énormes signaux à mon corps, mais mes yeux noirs cherchent la suite et fin de sa phrase sur ses lèvres que je n’osais trop regarder depuis le début du repas. je peux y lire le surnom que je ne veux pas entendre et lâche expressivement une grimace non cachée. elle joue, elle s’amuse à nouveau. ma moue ne dure pas longtemps, parce qu’elle fait tout pour intriguer tout ce que je suis. elle me propose délicatement de l’eau, demande à laquelle j’hoche la tête, accompagné d’un petit sourire faisant écho au sien. « merci. » dis-je poliment, une de mes mains venant recoiffer une mèche de mes cheveux qui retombait devant mes yeux. elle est malicieuse. elle m’intéresse, plus que ce qu’il devrait en être. mais ce petit jeu m’amuse moi aussi, je m’y retrouve. enfin une situation qui ne m’embarrasse pas, quelqu’un avec qui les choses sortent de l’ordinaire. si elle ne souhaite pas me dévoiler son identité… « dois-je t’appeler cendrillon dans ce cas ? » dis-je d’un ton taquin, amusé de la tournure des événements. mon doigt indique pour la énième fois le dessous de la table. ces escarpins sont décidément bien utiles pour le fil de la conversation. « n’oublies pas ta pantoufle de verre en partant d’ici tout à l’heure. » ma fourchette vient se planter pour la première fois dans la salade qui, si elle avait été chaude, aurait été bien gelée à l’heure actuelle. plus je la regarde, plus elle me fait penser à une princesse oui, mais pas cendrillon. j’ai bien compris qu’elle ne collait pas aux standards de la noblesse, tout comme moi je n’y colle pas non plus. qui est-elle réellement ? mon regard dévie sur mon portable, rangé dans ma poche, qui vibre encore. kousuke me lance un regard en coin mais pour une fois, yui me sauva d’une gênance incroyable. elle invita tout le monde à se lever pour rejoindre le buffet préparé au fond de la salle. mon regard croise celui de cendrillon des temps modernes lorsque je me lève. je n’ajoute rien et fourre mes mains dans les poches de mon costume. mes yeux balayent la salle où déjà, la silhouette droite et froide de kousuke suivait celle de la famille ryeo et de la famille nam. je me retrouve bien vite aux côtés de celle qui a tout mon intérêt, mes doigts cherchant à interrompre le vibreur constant de mon téléphone. deux secondes plus tard, il était sur silencieux. mon attention se reporte sur ses pieds. « on va rester debout un moment. je pense que tu serais mieux pieds nus. » c’était plus une vérité qu’autre chose. mais on était pas à la plage. « la soirée est.. différente. je pensais m’ennuyer mais.. » c’est loin d’être le cas. je laisse le silence finir ma phrase pendant que j’attrape un des petits fours pour le lui tendre de manière serviable.



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Re: étoiles vagabondes (seoseo ♡) | Dim 3 Avr - 13:21
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Cendrillon. Le prénom lui arrache une grimace, puis un rire silencieux tant ce n’est pas la première fois qu’elle l’entend. Cela résume assez bien ces retrouvailles presque dramatiques avec sa famille, encore fallait-il retravailler l’histoire : une orpheline sans attache qui par miracle retrouve sa famille, son monde bascule du tout au tout ; mais dans cet univers d’ors et de paillettes, elle demeure la petite souillonne qu’on pousse un peu du tableau, le temps de la rendre présentable, le temps de retirer toutes ses cendres. Cette nuit était spéciale pour les Ryeo, ils présentaient leur fille chérie – mais au final, plus la soirée avançait et plus la demoiselle réalisait que ce n’était qu’un prétexte pour un dîner. Elle était présentable mais totalement prête. Ses parents étaient plus préoccupés à connaître les dernières rumeurs, tendances, qui courraient, qu’à s’inquiéter si elle passait une bonne soirée. S’ils semblaient avoir tacitement donné le relai à sa sœur, cette dernière était plus concentrée à faire bonne figure que lui prêter la moindre attention. Alors à la question de Seojun, elle se contente d’hausser les épaules avec nonchalance car elle soupçonne que son frère, un brin sévère, ne lui assène pas un nouveau coup de coude s’il le surprend à l’appeler ainsi. « Comme tu préfères, Seojun » murmure-t-elle, profitant de ce semblant de supériorité qu’elle pouvait jouir à connaître son prénom. Toutefois, son expression perd en éclat quand il lui rappelle de ne pas perdre à nouveau sa chaussure et davantage, quand Madame Nam les invite à se lever pour profiter du buffet. C’est précisément à cet instant que Seola se jure de ne plus jamais porter d’escarpin pour ce genre d’invitation. Elle qui pensait que ce n’était qu’une formalité le temps de franchir le seuil de la porte, elle avait bien été déçue.

Si elle tente de sauver les apparences en se dirigeant, avec un semblant de grâce vers le fameux buffet, elle sent ses jambes tremblées. Chaque pas s’accompagne de petites prières rapides : faites que je ne tombe pas s’il vous plaît. Maintenant que la tension était retombée, qu’elle avait compris que plutôt être la raison de ce dîner elle n’en était que le prétexte, elle avait beaucoup trop faim pour simplement ignorer les petits mets servis. Elle a à peine le temps d’attraper une assiette qu’il se faufile à ses côtés comme par magie. S’était-elle trouver une nouvelle ombre ? La question flottait dans sa tête en même temps qu’elle l’observait, fronçant légèrement les sourcils, préparant sa petite vanne. Elle n’a pas le temps de lui partager sa réflexion que le son d’un téléphone en mode vibreur se fait entendre. Toutefois, elle n’a pas besoin de frôler son sac de sa main pour s’assurer que ce n’est pas le sien, car depuis le début de la soirée, c’était toujours le même qui sonne. « Hm, ce serait malvenu de ma part de me déchausser quand les hôtes eux-mêmes ne le font pas... », et pourtant elle mourrait d’envie de le faire tant ses orteils, ses chevilles, son dos lui faisaient atrocement mal. Elle accepte sans rechigner le petit four avec un demi-sourire ; demi-sourire car si elle lui était reconnaissante de lui avoir fait économiser un pas, cela n’empêchait pas le fait qu’il ne lui proposait pas de solution à son dilemme. Déclic. Le petit regard noir qu’elle a s'illumine en même temps qu’une idée lui traverse l’esprit. Un sourire malicieux étire alors ses lèvres, et sans demander son autorisation, elle se permet de lui partager sans retenue son idée. « J’y pense mais si tu le faisais... ça serait une bonne excuse pour que je le fasse également. Qu’est-ce que tu en penses ? ». Elle était prête à faire papillonner ses cils si cela pouvait faire craquer le jeune homme, mais elle n’était pas sûre que cela fonctionne tout comme elle gardait un brin de fierté dans son malheur. Par ailleurs, elle n’était pas suffisamment désespérée pour le faire (pour l’instant) et surtout, elle savait ce qu’elle pouvait lui promettre en échange : lui donner son prénom. Ce n’était en réalité qu’une question de temps qu’il l’apprenne, il suffisait que sa famille l’appelle, ou que lui-même interroge un membre de sa famille pour que le semblant de suspens se dissipe. Alors autant le vendre quand il avait encore une valeur, quand elle pouvait encore en tirer profit et recevoir, une véritable salvation. Mais au fond, Seola sait que sa proposition est stupide, au vu de l’ambiance qui règne dans sa famille, même s’il l’aidait, il allait s’attirer ses embrouilles par la suite. « Je plaisante... Par contre si tu peux m’indiquer un coin où m’éclipser tranquillement, histoire d’échapper à l’attention des grands, je suis preneuse ».

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