Hi, room service + Huang Liwei
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Hi, room service + Huang Liwei | Lun 8 Mar - 5:14 Citer EditerSupprimer
Se pointer au Sheraton n’avait pas été bien compliqué. N’importe qui traînant dans le coin savait où se situait le luxueux hôtel. Y entrer n’avait pas été pire… et de toute évidence, Liwei n’avait pas menti : son nom avait été donné à la réception. Après un bref regard à son massif registre, la petite réceptionniste à l’air trop pincé pour ses jeunes années lui avait indiqué la direction à prendre, ainsi que le numéro de chambre. Oui, Mr. Huang était chez lui. Non, elle n’avait pas reçu d’indications comme quoi il ne fallait pas le déranger. Très bien, alors. Ji Hoon prend donc la direction de l’ascenseur. Quand il y entre, un bref coup d’œil au miroir lui permet de caller un peu mieux sa casquette sur son front et de replacer son masque noir. Il n’y avait pas mieux que ce combo pour être incognito. Les gens ne font même pas attention à lui alors qu’il est rejoint dans l’ascenseur.
C’est assez haut qu’il quitte, pour sa part. Liwei ne se refusait rien quand venait le temps de parler chambre d’hôtel ! Il va jusqu’à la porte au bon numéro… et hésite bêtement. Est-ce qu’il avait été invité par politesse ? Non. Liwei était le genre d’homme à être sincère. Mais ils se connaissaient peu. Il aurait pu se tromper. Finalement, s’énervant lui-même un peu trop là, Ji Hoon frappe. Quand il entend des pas à la porte, il retire ses lunettes fumées et fait un clin d’œil gouailleur en direction du judas.
« C’est le service d’étage, m’sieur. Vous avez commandé une idole à rabais ? », taquine Ji Hoon alors que la porte s’ouvre sur la longue silhouette masculine de Liwei. Il a un sourire sincère pour l’homme, puis entre lorsqu’il y est invité. « Faut avouer que t’as pas à te soucier du ménage, hein. Note que moi non plus… mais ma femme de ménage est un peu fouineuse. »
Le ménage, ce n’était vraiment pas son trip, disons ! Il tend à Liwei une bouteille. Un bon vin qu’il avait pris de son sellier avant de venir ici. Il avait au moins la décence de ne pas se présenter les mains vides, hein !
« Je te dérange ? », demande Ji Hoon avant d’ajouter à la blague : « Vu l’épaisseur de la fumée, je t’imagine bien devant ton logiciel de traitement de texte, à fumer clope par-dessus clope, cherchant le bon mot. »
Ça avait un petit quelque chose de sympa comme image, en vrai ! Le Chinois nourrissait un peu le mythe de l’écrivain torturé. Peut-être même sans le savoir.
« À moins que tu ais été en galante compagnie. Si c’est le cas, je me sens moins mal de t’avoir interrompu. »
Encore une blague ! Quoique…? Ji Hoon retire ses Dr. Martens noires et un peu élimées, puis retire casquette et masque noir. Les deux items finissent sur une petite table d’appoint à l’entrée, histoire qu’il ne les oublie pas en repartant. Il retire sa veste aussi, histoire de se mettre un peu confortable quand même.
« Merci de m’avoir invité. J’avais justement besoin de me changer les idées. »
Pas parce qu’il déprimait à mort ou quoi. Mais il tournait un peu en rond, ces derniers temps.
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Re: Hi, room service + Huang Liwei | Mar 9 Mar - 8:29 Citer EditerSupprimer
Liwei, à cet instant précis, juste avant qu’on ne frappe à sa porte, était assit par terre dans la partie salon de la suite qu’il louait à prix d’or au Sheraton. Il payait clairement sa tranquillité et le fait de n’avoir rien à gérer à part lui-même en gros… Et puis l’hôtel, c’était un peu comme être toujours sur le départ potentiel d’une destination inconnue si le cœur lui en disait… L’image avait de quoi le séduire.
Il était au sol donc, en chaussette, pantalon en tweed et col roulé en alpaga. En mode confo quoi. En face de lui il y avait la table basse et sur celle-ci son ordinateur. Petites lunettes rondes sur le nez, Liwei finissait de répondre à quelques mails importants avant d’ouvrir son traitement de texte pour y poursuivre une prise de note sur ses dernières idées. Ça faisait déjà presque deux heures qu’il répondait à ces fameux mails importants et dans le cendrier posé tout proche les mégots s’entassaient déjà. La femme de ménage avait déposé dans ledit cendrier un petit sable parfumé à l’odeur que Liwei saisissait mal. Il s’en fichait et cette femme avait du mérite… ! Parce que cette chambre devenait vite un fumoir lorsqu’il y restait enfermé et pourtant, après le passage de la femme de ménage, la fumée avait disparu, la nicotine semblait n’avoir eu aucune emprunte collante sur le mobilier ou les tissus et l’odeur de tabac avait cédé la place à celui du vaporisateur de bon goût dont elle utilisait sûrement des doses massives ici. Liwei n’était pas avar : il lui glissait souvent un billet dans la main lorsqu’il la croisait : elle faisait de l’excellent travail.
Mais pour aujourd’hui, comme il ne comptait pas sortir, le petit « ne pas dérangé » qui se balançait à sa poignée avait dû la dissuader d’entrer. Elle ne passerait que demain. Qui donc, alors, venait de frapper à sa porte ? Liwei vient écraser un énième mégot dans le cendrier avant de déplier sa longue silhouette pour venir se poser à la porte, jetant un œil par le judas. Au début il ne perçoit pas grand-chose de la personne qui venait de frapper et il ne compte pas ouvrir. Peut-être même se fendrait-il d’un appel agacé à la réception pour demander pourquoi on laissait monter des inconnus à sa chambre, sans lui passer un appel qui plus est !
Mais l’inconnu, tandis qu’il retire son masque, n’en est plus vraiment un et Liwei cède une brève seconde à la surprise avant de se reprendre, venant ouvrir la porte de sa chambre d’hôtel à Ji Hoon…
« Bonjour Ji Hoon. »
Et parce qu’il allait se montrer chiant avec ça :
« On peut laisser tomber les blagues blessantes tu sais. »
Ils en referaient quand Ji Hoon ne le ferait plus exprès pour se punir de quelque chose qu’il n’avait pas fait. Liwei se pousse en tout cas pour laisser Ji Hoon entrer, refermant derrière lui en le laissant retirer une partie de son attirail, à commencer par ses épais godillots !
« La femme de ménage qui s’occupe en général de ma chambre est une vraie fée. »
Elle apparaissait même, depuis 2 de ses romans, de manière fugitive. Elle s’était reconnue, elle avait été flattée. Et il l’avait été aussi qu’elle le soit. Liwei lui en avait même dédicacé un personnellement : le dernier.
Liwei récupère le vin pour en observer l’étiquette. Il était un très petit consommateur d’alcool mais il appréciait un verre d’un bon vin de temps en temps.
« On va peut-être attendre une heure ou deux pour l’ouvrir ? »
Il était encore un peu tôt.
« Merci, tu n’étais pas obligé. »
Et à propos de la cigarette, même si Ji Hoon était fumeur, Liwei s’enquiert :
« La fumée te dérange ? J’avoue que je n’aère pas beaucoup mais dehors les températures sont très fraîches. »
Il va déposer la bouteille de vent dans le coin bar du petit salon avant d’encourager Ji Hoon d’une main à s’assoir, allant ensuite entrebâiller un peu une fenêtre pour dissiper un peu tout ça.
« Je n’étais pas en train d’écrire. Pas encore. Il y a eu des ajustements à faire sur le scénario du prochain film qui est en tournage… ça m’a pris du temps de tout gérer ce matin. »
Et avoir un brin de complicité :
« Je ne spoilerais rien, inutile de demander. »
Ji Hoon, s’il lisait ses livres, devait déjà connaître l’histoire mais bon, un scénario n’était jamais l’exacte copie d’un roman !
« Je préférerais faire un scénario original, la prochaine fois. Je trouve la dimension que le cinéma peut offrir à une histoire très puissante. »
Mais de convenir :
« Pour faire tout ce que je veux sans qu’on modifie mes envies ou mes idées, il faut d’abord que je prenne du poids dans le milieu. »
Liwei n’avait pas relevé à propos de la bonne compagnie au départ mais grognant un peu (tout un langage parfois chez lui) il assure :
« Si tu savais ce qui m’est arrivé au début de la semaine… »
Il ne dit rien non plus pour l’invitation. Elle avait été sincère et Ji Hoon était de bonne compagnie. Il aurait ensuite pu s’assoir dans un fauteuil, à l’autre bout de ce canapé dans lequel Ji Hoon venait de s’installer mais Liwei vient plutôt se poser dans le canapé lui aussi, tourné vers Ji Hoon. Et croyez-le : malgré ses airs réservés et calmes… Et malgré les airs beaucoup plus extravertis et envahissant de Ji Hoon, du regard qu’ils se portaient, c’était le sien le plus prédateur des deux…
« Tu veux en parler ? »
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Re: Hi, room service + Huang Liwei | Lun 15 Mar - 2:13 Citer EditerSupprimer
Apparemment, le grand Chinois n’était pas du genre à lâcher le morceau quand il l’avait attrapé. Dire qu’on disait que c’était lui, le chien de garde ! Liwei aurait pu lui en montrer, vu la ferveur avec laquelle il continuait de défendre inlassablement son point de vue quant aux blagues dépréciatives. Mais en vrai, même s’il n’était pas rendu à l’admettre, ça plaisait à un Ji Hoon qui n’en faisait clairement pas pour l’humour, mais surtout pour se dédouaner, pour baisser les attentes à son encontre. Ça témoignait plutôt de son état psychologique… et Liwei semblait l’avoir compris alors que la plupart des gens qu’il fréquentait se contentaient d’en rire de bon cœur, n’ayant pas réalisé ce qui se passait vraiment. Alors si Ji Hoon ne dit rien, il entre néanmoins dans la chambre d’hôtel avec un peu de baume au cœur.
Son regard traîne peut-être un peu du côté du vin, empli d’un certain regret. Ses vieux démons reprenaient souvent le dessus, surtout quand il avait prévu autrement que ce qu’on lui proposait concernant son petit verre d’alcool obligé par jour. Enfin. Un de ses petits verres d’alcool obligés par jour…
« Ouais, pas de problème. C’était pour pas venir les mains vides. », feint l’ex idole, haussant les épaules comme pour en rajouter à son air déjà décontracté. Il lève une main ensuite à propos de la fumée. Ce genre d’atmosphère n’avait jamais été un problème pour lui. D’ailleurs… « Tu m’en files une ? »
Il se laisse tomber dans le canapé confortable, son regard traînant encore un instant sur la chambre d’hôtel. Il en avait connu plein des comme ça. Mais c’était évident que celle-là était logée par le même homme depuis un bon moment. Le parfum de Liwei flottait dans l’air. Le même qu’il avait remarqué lorsqu’ils s’étaient vus à l’université. Masculin. Sensuel, sûrement à cause de la touche de musc qu’on ne pouvait manquer, sans qu’elle soit entêtante. Le genre de parfum que ses amantes devaient encore sentir parfois des années après leur aventure, soudainement, sans vraiment savoir d’où ça venait. Il y pensait alors que l’écrivain lui parle de sa journée. Bien remplie, apparemment.
« Hm… c’est vrai que ça doit être du boulot, quand on y pense. Les formats sont hyper différents. », fait remarquer Ji Hoon, même si c’était évident qu’il n’apprenait rien à Liwei là-dessus. Il a un rire bref, son regard en revenant au Chinois alors que ce dernier taquine sur de potentiels spoilers. « Je n’en veux pas. Je vais réussir à me dégoter une invitation pour la première. Je l’ai lu, ce livre-là et j’ai hâte de voir ce que ça donne au cinéma. »
Il est un peu songeur ensuite. Il n’aurait pas cru que ce serait aussi difficile d’adapter un texte déjà existant au grand écran… Mais du coup, le projet l’emballait plutôt, lui.
« Ce serait cool. Depuis trop longtemps, les films au cinéma viennent tous de livres ou de comics. Ça ferait différent. », assure le Coréen. « Le dernier dans le lequel j’ai joué était comme ça. Il a vraiment eu du succès… Les gens en ont assez de juste revoir ce qu’ils ont déjà lu. »
Parce que oui, il avait eu une petite carrière d’acteur aussi, comme la plupart des idoles en Corée du Sud.
« J’en doute pas que tu te feras un nom avec ce film. J’ai hâte de voir jusqu’où tu vas aller. »
Il tourne la tête vers Liwei alors que ce dernier s’approche en se plaignant de sa semaine. Ça arrache un sourire à Ji Hoon, qui se sentait détendu… jusqu’à ce que la grande silhouette prenne place elle aussi… dans le canapé. Et si ça n’avait été que ça, il aurait peut-être taclé. Mais c’est ce regard perçant qui l’empêche de dire quoi que ce soit à ce sujet. Cette fois, le parfum de l’autre homme l’enveloppe. Il se tait, un peu saisit sans vraiment comprendre pourquoi. Oui… pourquoi, hein ?
« Rien d’important… Ta semaine, toi ? »
Juste le temps qu’il se remette un peu de cette vague d’attitude qui était venue d’un coup dans sa direction. Lui qui croyait que le Chinois ne pouvait lui faire concurrence à ce sujet…!
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Re: Hi, room service + Huang Liwei | Jeu 18 Mar - 10:10 Citer EditerSupprimer
Liwei semble percevoir, sans en être complètement certain non plus, une forme de déception à propos du vin chez Ji Hoon. Mais lorsqu’il regarde à nouveau le chanteur, ce dernier a une attitude désinvolte qui ne lui permet pas d’affirmer avec conviction qu’il avait bien perçu cette déception. Il laisse donc couler pour le moment et pour ce qui est des cigarettes, il attrape entre ses longs doigts le paquet qui dormait encore sur la table basse et en sort une pour lui avait de tendre le paquer à l’autre homme. Il allume sa cigarette puis tend le briquet cette fois à Ji Hoon en acquiesçant simplement pour le format très différent entre les romans et les scénarios. Et pour parler de manière sincère :
« La première fois, j’ai eu le syndrome de la page blanche pendant au moins une semaine. »
Pourtant il était inutile de dire qu’il connaissait bien l’histoire hein ! Mais il fallait inventer des dialogues qui n’existaient pas, en supprimer d’autres… Faire en sorte que l’ambiance de ses romans soient comprises et retranscrites non seulement dans les images bien sûr… Mais un peu aussi de la psychologie des personnages, emmenée par les dialogues et les quelques lignes d’action qu’il pouvait leur donner entre chaque.
« C’était quel film ? »
Celui dans lequel Ji Hoon avait joué. Il ne lui semblait pas l’avoir vu mais la télé proposait la location de beaucoup de films ! Il allait se taper le luxe de louer celui de Ji Hoon pour se le regarder. Il ne doutait pas que se serait plaisant.
« Je veux trouver un réalisateur de confiance aussi avant de me lancer. »
Et non pas quelqu’un qui ferait un film horrible avec un scénario en béton, sans fausse modestie.
« Bref… Ce n’est pas pour tout de suite de toute façon. »
Pas avant plusieurs années et quelques autres romans sûrement.
« Et puis même si je n’ai pas encore commencé le prochain ouvrage, j’ai mis beaucoup d’idées en marchent. J’ai le thème, je pense. Je vais plutôt me concentrer là-dessus. »
Une fois dans le canapé il lit un léger malaise chez Ji Hoon mais rien qui soit pour le convaincre de reculer ou s’excuser. C’était un réflexe un peu animal devant une situation qui sortait de l’ordinaire. Liwei ne bouge donc pas, continuant de tirer lentement des bouffées de sa cigarette au bout rougeoyant, les yeux posés sur Ji Hoon comme s’il avait pu lire dans sa tête rien qu’à voir ses pensées s’entrechoquer. Ho il savait parfaitement mettre mal à l’aise. Là il cherchait davantage à « gêner » un peu Ji Hoon, comme à lui rappeler qu’il pouvait avoir une timidité insoupçonnée, en de très rares occasions !
En tout cas Ji Hoon ne veut pas parler de ses soucis… Pas encore en tout cas, et Liwei raconte, pour sa part :
« L’autre jour je revenais du tabac, il pleuvait des trombes d’eau… Et il y a ce gamin qui a voulu traverser sans regarder… »
Il vient se pencher légèrement sur la table, s’étirant un peu pour attraper le cendrier et le déposer entre eux, sur le canapé, y faisant tomber quelques cendres.
« Un chinois. C’était quoi les probabilités, hein ? »
Pas grandes en tout cas !
« Je voulais passer mon chemin mais il s’est mis à pleurer en restant là, par terre, sous la pluie. »
Liwei lève les yeux au ciel, comme encore excédé ! C’était sa pudeur à lui qui jouait, d’admettre qu’il avait été ce gamin sûrement au-delà de ce que la plupart des gens auraient fait.
« Il était sans papiers je crois. Je ne le saurais peut-être jamais. Il m’a fait pitié je suppose. Je lui ai payé deux nuits d’hôtel. »
Et en grognant, il admet :
« Il a cru que je voulais du sexe et il s’est un peu jeté sur moi… »
C’était encore plus fou une fois raconté finalement, non ?
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Re: Hi, room service + Huang Liwei | Mer 31 Mar - 1:14 Citer EditerSupprimer
Il était toujours particulier d’imaginer quelqu’un de la trempe de Huang Liwei être face au syndrome de la page blanche. Ou face à quelque handicap temporaire que ce soit dans le métier de choix de la personne. Il savait. Lui-même avait parfois fait face à ça. Leur écriture était très différente, mais ils n’en étaient pas moins près d’une certaine façon… Alors c’était intéressant d’échanger un peu à ce sujet. Il n’aurait jamais cru que l’écriture d’un film et d’un livre soit si différente et pourtant, quand il s’y arrêtait un peu, ça tombait sous le sens. Il remercie d’un signe bref de la tête pour la cigarette. En mordille un peu le filtre, pensivement.
« On dit toujours qu’une image vaut mille mots. Mais parfois, une phrase ne pourra jamais être retranscrite en une image, c’est vrai. », songe-t-il, ses pensées allant jusqu’à quelques explications poétiques trouvées çà et là dans les romans de Liwei. Tout en prenant le briquet, histoire d’allumer sa propre cigarette, Ji Hoon répond à propos de son propre film : « See You Next Wednesday. Un thriller psychologique. Pas mauvais du tout. Du succès. J’ai eu peur qu’on me colle un truc romantique à souhait alors j’étais plutôt heureux. »
Il hausse les épaules. C’était chose du passé maintenant. Il acquiesce lentement à la suite, avant de néanmoins assurer :
« J’ai encore le numéro de ce réalisateur. Regarde quelques-uns de ses films et si tu aimes, je pourrai toujours te le filer. »
Le réalisateur ne lui en voudrait pas si c’était à Huang Liwei qu’il filait son numéro, sûrement. Quant au prochain roman, automatiquement le regard de Ji Hoon va jusqu’à l’ordinateur portable, songeur et curieux, mais pas au point de poser des questions ou de laisser balader ses yeux où il ne fallait pas. Il secoue sa cigarette au-dessus du cendrier sur la table basse devant lui, puis en revient à Liwei tout en tirant une autre bouffée du tube de nicotine.
« L’histoire vient au fur et à mesure ou quand tu commences enfin, tu as une bonne idée du début, de la fin et de ce qu’il y a au milieu ? », questionne Ji Hoon. Ça lui permet aussi de se concentrer à demi sur autre chose que l’homme si près de lui. Et qui semblait totalement assumer cette proximité, d’ailleurs. Ji Hoon n’était pas bête. Il reconnaissait des airs calculateurs quand il en voyait. Le cendrier atterri sur le canapé et Ji Hoon en profite pour s’enfoncer un peu mieux dans son siège, confortable et pourtant, inconfortable tout à la fois ! La faute de ce regard perçant. « Un gamin ? »
Comme s’il venait de rebrancher sur l’instant présent. L’ex chanteur se repasse la bande sonore dans la tête. Ah oui. C’est ça, un gamin qui traversait sans regarder, sous la pluie. Ça lui arrache un petit sourire quand même.
« Ces gosses… Vraiment pas prudents. Parfois, je vois mes élèves aller et bordel… On était comme ça à leur âge ? », demande-t-il. Il avait la tête de celui qui savait que la bonne réponse était positive et pourtant, il répond lui-même : « Naaah…! »
Ça le fait rire. Mais il redevient sérieux alors que Liwei continue avec son histoire. Il s’amuse alors que l’homme lève les yeux au ciel en racontant que le petit s’est mis à pleurer.
« Ah, tu fais genre, mais sous ces airs de glace, il y a un cœur qui bat et qui a craqué pour le gosse. », taquine Ji Hoon. Par contre quand Liwei ponctue sa phrase par une notion qui ne lui était même pas passé par la tête, il grimace… et du coup sa boutade semblait assez déplacée ! « Je voulais pas dire dans ce sens-là… Seigneur. Des fois on peut se demander ce que les gosses ont pu vivre pour avoir ce genre de truc en tête… »
Il savait quoi. Ji Hoon glisse une main dans ses mèches peroxydées.
« Dis-moi que tu l’as repoussé. »
Ce n’était même plus une question à ce stade. Surtout que vu comment Liwei en parlait, il n’était peut-être même pas majeur… Il avait envie de continuer à avoir une bonne estime du Chinois !
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Re: Hi, room service + Huang Liwei | Mar 6 Avr - 12:30 Citer EditerSupprimer
« L’inverse est parfois vrai aussi. »
D’ailleurs, c’était le propre de l’art, sûrement. Pas qu’il y soit très réceptif mais plongeant son regard perçant dans celui de Ji Hoon comme s’il avait pu lire tous ses secrets dans ses iris sombres, il constate :
« Ce qu’on voit dans un regard. Une émotion subtile à la manière qu’ont les petites ridules de se plisser aux coins des yeux, sur le front… La moue que font les lèvres. Reproduire avec exactitude est presque impossible. Quelques mots, tout un paragraphe… Et des milliers d’interprétations personnelles. »
Il détache finalement le regard de celui de l’autre homme pour venir observer brièvement la cigarette entre ses doigts, presque entièrement consumée à présent. Il devrait tirer de moins grandes bouffées. Il avait l’impression de passer pour un nerveux à les consumer si vite… Ce qui n’était pourtant pas vraiment le cas. Ni nerveux ni mou. Plutôt en contrôle et de songer au contrôle, alors qu’il sent un léger flottement se créer du côté de Ji Hoon, ça le fait sourire l’espace d’une seconde.
« Dans un genre qui me plaît alors. Je me souviendrais du titre. »
Et il s’arrangerait pour le regarder. Liwei n’était pas un grand adepte des séries ou des films mais il prenait parfois plaisir à en regarder. Et puis les succès télévisuels ou cinématographiques lui permettaient de tester la température du public et de ce qu’il aimait même si en réalité ça n’avait jamais beaucoup pris le pas sur ce qu’il avait envie d’écrire. Liwei acquiesce pour le réalisateur, répondant néanmoins sobrement pour le moment, précisant qu’il le ferait si nécessaire.
« Ça dépend. »
Pour répondre à propos de sa méthode pour écrire ça.
« Parfois j’ai des scènes que je veux juste mettre quelque part absolument. Et je brode le reste autour. C’est le plus compliqué mais c’est la méthode que je préfère. »
Elle était très inspirante même si parfois très bloquante aussi.
« D’autres fois je commence sans trop savoir où je vais… Puis ça prend une direction et au besoin je reviens en arrière pour faire des modifications. »
Et finalement :
« Et plus rarement, j’ai une idée générale globale. Ce sont les romans les plus faciles à écrire mais pas forcément les meilleurs. Une histoire sur laquelle je n’ai pas eu à me creuser la tête est une histoire sur laquelle un certain nombre de personnes regretteront de ne pas avoir à le faire non plus. »
Ce qui ne voulait pas dire qu’il n’écrivait jamais comme ça, au contraire. Il aimait toucher à chacune de ces méthodes mais cette dernière était la moins utilisée dans son cas.
« Et toi alors ? Pour écrire une chanson, on s’y prend comment ? Tu en écris toujours ? »
Puis l’histoire de sa rencontre avec YiHao… Et au début Ji Hoon reste le type gouailleur, gentiment moqueur, tout ça. Il y va de sa petite question rhétorique et si Liwei ne répond pas, il esquisse néanmoins un sourire lorsque le coréen le fait, venant écraser le mégot de sa cigarette consumée pour de bon à présent. Par contre il se méprend un peu ensuite. Ou c’est juste que Liwei tique à cette façon de dire qu’il avait « craqué » pour le gamin. Vu la suite de l’histoire, ça prêtait à une confusion qu’il préférait qu’on ne fasse pas…
D’ailleurs, Ji Hoon lui-même semblait avoir très vite regretté sa façon de le dire. Quant au passif de ce genre de gamin et de YiHao en particulier :
« Je n’en sais rien. Mais il n’avait aucune indépendance, même pas intellectuelle. »
Il trouvait ça déjà assez triste et affligeant d’être prisonnier de corps… Mais l’être également d’esprit, il voyait ça comme la fin de tout. C’était pas comme un oisillon qui aurait les ailes « simplement » brisées… C’était comme un oisillon qui avait perdu l’instinct de voler…
Puis une question. Ou une affirmation. Liwei n’est pas sûr de savoir s’il s’agit de l’un ou de l’autre et à bien y regarder, il n’est pas sûr que Ji Hoon le sache lui-même. Ho il savait pourquoi ça avait touché une corde sensible et laquelle… Qui dans ce pays (et dans pas mal d’autres !) pouvait encore ignorer le scandale qui avait éclaboussé Iridium et pas que lui… ?
Liwei approche une longue main du visage de Ji Hoon, saisit son menton entre son pouce et son index, d’un doigté ferme pour ramener son visage bien à lui, attendant qu’il ait à nouveau accroché son regard pour lui répondre :
« Evidemment. »
Il n’allait pas se justifier. Il n’éprouvait pas le besoin de devoir expliquer pourquoi il avait repoussé cet adolescent tellement il lui semblait que de toute façon ça coulait de source. Mais pour dédramatiser un peu, il convient :
« Et puis sans âme et sans force, où est le plaisir ? »
Sur ce petit ton presque énigmatique, prédateur… Comme s’il mettait un peu au défi même si ce n’était pas tout à fait ça non plus. Liwei ne relâche pas tout de suite le joli minois de Ji Hoon, forçant un peu pour qu’il se rapproche de lui, sans que lui-même se penche de ne serait-ce qu’un millimètre, royal. Et une fois Ji Hoon tout proche, il ordonne sur un petit timbre suave :
« Sois mignon… »
Avant de le relâcher pour de bon, posant sa main contre son torse bien fait pour le repousser et le renvoyer à sa place. Il adorait jouer un peu les marionnettistes, sans abuser de la personne en face non plus mais Ji Hoon était clairement le genre d’homme qui avait les moyens de l’envoyer mourir.
« Tu as prévu quelque chose pour le déjeuner ? »
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Re: Hi, room service + Huang Liwei | Sam 10 Avr - 7:59 Citer EditerSupprimer
Oui. L’inverse était vrai et c’est de là que partait l’expression dont Jihoon parlait. Peut-être que quelque chose s’était perdu entre deux cultures, le temps d’un échange de deux ou trois phrases. On reprochait davantage aux mots de ne pas traduire adéquatement une image que le contraire et c’est ce qu’il avait voulu souligner. Que parfois, on le leur reprochait trop alors qu’ils pouvaient aussi contenir leur part de vérité indescriptible autrement. Alors il se contente de hausser les épaules. Le sujet n’avait plus la même saveur. Il y en aurait d’autres. D’autres sujets. D’autres saveurs. Même si l’idée qu’on se faisait de Liwei au premier coup d’œil était celle d’un homme sans couleurs, il réalisait bien que c’était faussé par ses airs distants, un peu froids même. Il était plus chaud qu’on l’eût cru… mais pas pour les yeux de tous. C’était encore mieux. C’était cultiver peut-être sans même le vouloir un mystère dont les hommes comme Jihoon ne sauraient jamais se parer.
Des yeux noirs, Jihoon passe aux lèvres qui avaient attiré son attention en souriant à un trait d’humour que Liwei seul connaissait et ne semblait pas décidé à lui transmettre. Il y avait l’air d’y avoir constamment plein de trucs qui se bousculaient dans cette tête. Mais Liwei n’en perdait apparemment pas le contrôle. C’était peut-être le propre des écrivains. N’avait-il pas dit un jour quelque chose à ce sujet ? Qu’il écrivait pour garder ses idées bien rangées. Pour qu’elles ne le harcèlent pas ? Ou… pour qu’elles le quittent… Il ne savait plus exactement. Ça remontait à loin, dans l’avion.
« Tu me diras ce que tu en penses, alors… »
Il avait presque répondu pour la convenance plus qu’autre chose. Liwei était maintenant le meneur de ce petit cirque qui se jouait entre eux et ça l’étonnait assez pour qu’il perde contenance. Pas complètement. Son regard était toujours fauve et son attitude était toujours ouvertement décontractée, presque comme s’il avait assez d’assurance pour se foutre du reste du monde. Jihoon savait quelle image il renvoyait. Mais, il savait aussi que Liwei avait vu autre chose au travers de toutes les couches habilement placées de ce costume de scène qu’il avait l’habitude de porter au travail comme à la ville… Et c’est ça qui l’interloquait le plus, sûrement. Voilà que c’était lui qui n’arrivait plus à se concentrer sur autre chose que son monologue intérieur, au risque de rater une ou deux paroles scandées sur ce faux rythme cultivé par la nationalité de celui qui parlait.
« Et si la dernière façon est celle que tu aimes le moins, laquelle aimes-tu le plus ? », demande Jihoon, parvenant à retrouver la faculté de réfléchir en même temps que les informations importantes arrivaient à lui. Un pur miracle. Il hausse les épaules. Son regard en revient au regard sombre. Il allait finir par avoir l’air vraiment bizarre s’il fixait les lèvres de Liwei de cette façon encore longtemps. Fixer les lèvres de quelqu’un avait quelque chose d’étrangement sexuel… « Oui. Je gagne le plus gros de ma vie comme ça, placements mis à part. J’écris des chansons pour d’autres. »
Quant à la façon dont on les écrivait…
« Enfin… tout le monde n’écrit pas de la même façon. C’est bien. La diversité. Sauf quand ça fait cinquante fois qu’un groupe chante à propos de son amour disparu… », raille-t-il sans même y avoir son petit rictus narquois habituel, cette fois. « Moi… Je plonge au creux de moi, je sors mes tripes et je les étends sur le papier. C’est tout. »
Comme si c’était simple alors que non. Enfin. Si. Ça se faisait tout seul. Mais il sacrifiait un peu de lui-même à chaque fois. Après l’écriture d’une chanson, il se sentait néanmoins mieux. Une thérapie plus qu’un travail, finalement. Quant au gosse qui semblait se vendre pour vivre, Jihoon en aurait presque la tête qui tournait un instant. Il a un petit soupir, fermant les yeux.
« J’haïs les types qui font que ces gamins peuvent gagner leur vie de cette façon-là. Putain… qu’est-ce qui tourne pas rond dans la tête de ces cinquantenaires bourrés de fric ? », crache-t-il avant de finalement rouvrir les yeux. Et comme pour alléger l’atmosphère, il demande : « Pas même intellectuelle ? C’est une façon chic de dire qu’il est con comme un balai ? »
Le tout avec un petit sourire plein de cette malice qu’il savait si bien avoir ! Mais elle meurt dans l’œuf, cette quasi rébellion gouailleuse. Parce que voilà que de longs doigts à la fois gracieux et masculins viennent saisir son menton comme s’il était de ceux qu’on charme de cette façon. Il l’était. Mais comment diable Liwei aurait-il pu savoir ça ? Personne ne le devinait jamais devant sa tronche de bulldog renfrogné… Il retient son souffle. Se laisse diriger, se demandant si Liwei était capable d’aller jusqu’au bout ou s’il était seulement un grand parleur. Il y en avait plein des comme ça, aussi. Il les connaissait moins, lui… mais il en avait déjà rencontré un ou deux. Mais quand il se fait repousser pour de bon, à la seconde où il croit que ça y est, qu’ils vont passer à l’étape suivante, Jihoon comprend que Liwei n’est pas un grand parleur. Il sait au contraire exactement ce qu’il fait, le bougre…
Le Coréen grogne. Se relève même.
« Avec force ou mignon ? Branche-toi… »
Il fait une petite grimace renfrognée en direction du Chinois. C’était plus pour reprendre contenance qu’autre chose ! Il se sentait encore un peu tout chose, là…
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Re: Hi, room service + Huang Liwei | Mer 14 Avr - 13:39 Citer EditerSupprimer
Liwei avait acquiescer à propos du film. Il ferait un retour oui. Surtout qu’il comptait davantage le voir pour la présence du chanteur parmi son casting qu’autre chose donc garder pour lui ce qu’il en avait pensé aurait été dommage. Enfin… En espérant qu’il aime le film ! Mais il n’y avait pas de raison. Ce n’est pas parce qu’il aimait la lecture qu’il ne savait pas apprécier un film. Ni parce qu’il faisait des scénarios qu’il passait son temps à se montrer critique envers ceux des autres comme s’il avait été un fin connaisseur… Déjà parce qu’il n’avait réellement que deux scénarios à son actif dont un seul présenté au public… Mais aussi parce qu’il était bien meilleur public qu’on ne le soupçonnait peut-être dans le fond… Et que lui-même ne l’admettrait sûrement.
Vient une question et Liwei taquine sur ce petit air mi-théâtral mi-maître en son château :
« Tu as l’air distrait. »
Et de fait, il répète ce qu’il venait de dire un peu plus tôt :
« La première. »
Une information sans doute assez précieuse lui parvient ensuite à propos de l’activité parallèle de Ji Hoon. En plus du professorat quoi. Liwei se taperait sûrement le luxe à un moment ou à un autre d’aller taper son nom sur google pour voir un peu les paroles des dites chansons. Ou les écouter. Voir les deux.
« Tu composes aussi ou tu fais seulement la partie vocale ? »
En tout cas c’était vendeur pour le chinois cette façon d’insister sur les textes et la profondeur qu’il possédait parce qu’il allait les chercher loin. Il n’y avait pas plus profond que l’âme humaine à son avis.
« C’est thérapeutique. »
Il savait de quoi il parlait. Lui aussi faisait un peu comme Ji Hoon. C’était moins poétique sans doute, plus long à parcourir évidemment… Mais au final il disait lui aussi tout ce qu’il avait au creux du ventre de cette manière.
La colère remplace cette semi-introspection chez le coréen et Liwei ne répond pas. De toute façon la question était clairement rhétorique. Elle demandait si peu de réponse de son côté certainement que Liwei se retient de commenter sur le cliché du client type pour ce genre de « prestation », puisqu’il se refusait à utiliser le mot « service ». En discuté n’aurait pas servi à grand-chose et Liwei avait déjà commencé à détourner Ji Hoon de ce sujet qui fâchait tellement, pour des raisons personnelles évidentes. Ils auraient le temps d’en parler le jour où Ji Hoon aurait envie de le faire, consciemment ou pas. Liwei était parfois plus attentif à ce genre de chose qu’on ne le supposait.
« Non, je ne pense pas qu’il soit idiot. Mais ça lui demande des efforts substantiels pour prendre une décision par lui-même. Ne serait-ce que ce qu’il veut manger. »
C’était une forme de grande pauvreté pour lui. Et il ne le disait pas au sens péjoratif du terme comme il aurait insulté quelqu’un. Ce n’était pas tant un défaut qu’un handicap, même si la limite entre les deux pouvaient sembler inexistante pour qui ne jouait pas autant sur les mots que lui.
Ji Hoon, quoi qu’il en soit, se fait réceptif. On aurait dit un de ces serpents captivé par une flûte qu’il n’entendait même pas mais dont il suivait les ondoiements réguliers. Peut-être que Liwei se repaissait trop généreusement de ça. Et qu’il le fait encore plus lorsque battant de ses longs cils, Ji Hoon se réveil un peu de sa semi-torpeur, se relève, grogne… L’animal en cage, indompté et pourtant capable de tellement de docilité. C’était ce qu’il préférait chez les hommes alors qu’il le cherchait si peu chez les femmes. Pas parce qu’il les en pensait incapable ou parce qu’il les voyait simplement comme le sexe faible… Mais parce que ses goûts persos faisaient qu’il ne cherchait pas les mêmes qualités chez l’un que chez l’autre.
« Tu crois que les deux sont incompatibles ? »
Il se relève à son tour, reprenant le cendrier pour le reposer sur la table basse.
« Tu n’as pas répondu à ma question. »
Et avant que Ji Hoon ne lui réponde avec toute sa belle insolence, Liwei se permet « d’ordonner », sans brutalité mais avec fermeté :
« Répond. »
Il y a sûrement un peu de surprise de la part de Ji Hoon Et Liwei revient à sa hauteur, son regard planté dans celui automnal du chanteur alors qu’il penche légèrement la tête sur le côté, l’observant sans ciller.
« Je me demande ce qui l’emporte le plus, en ce moment, dans ta tête. »
Il sort à nouveau son paquet de cigarette pour en poser une sur le bout de ses lèvres, allant jusqu’au comptoir qui les séparait du coin cuisine dont il n’avait pas tellement l’utilité histoire de ramasser un briquet.
« Est-ce que tu dois te rebeller devant mon attitude ou t’y soumettre ? »
Liwei allume le petit tube de nicotine avant de reposer le briquet, tournant la tête vers Ji Hoon pour lui suggérer d’abord sa porte d’entrée.
« Si jamais tu as envie de te rebeller. »
Puis de sa main qui tient sa cigarette, une autre porte, menant à sa chambre.
« Si tu as envie de céder. »
Il a un sourire amusé en prenant la bouteille d’alcool pour aller la mettre au frais.
« On dirait que c’est toi qui vas devoir te brancher. »
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Re: Hi, room service + Huang Liwei | Dim 25 Avr - 4:01 Citer EditerSupprimer
Distrait… On se demandait bien pourquoi, hein. Ji Hoon a un petit soupir, mais aussi un sourire un brin canaille pour le Chinois. Il préfère néanmoins ne pas s’épancher pour le moment. Soudainement, il avait conscience avoir sous-estimé le très calme et très posé Huang Liwei toutes ces années. Cet homme savait très exactement l’image qu’il renvoyait aux autres et ce qu’il pouvait en attendre, pas vrai ? Ça plaisait à un Ji Hoon qui n’avait pas toujours l’énergie de tout faire, même si c’était ce qu’on attendait généralement de lui, qu’importe le type de relation en train de se tisser. C’était néanmoins plus simple de parler de la musique, aussi ne se défend-t-il pas lorsque Liwei pose des questions en ce sens.
« Les deux. Et j’enregistre mes propres démos. », explique-t-il. Dans le fond, il faisait tout. Mais c’était déjà ce qu’il faisait à l’époque d’Iridium. Enfin, si ce n’est… « Je les vends tel quel, avec une close qui empêche toute modification qui n’ait pas été faite par moi. J’ai la latitude de protéger mes œuvres maintenant, alors je le fais. »
Quand il était dans Iridium, il faisait un truc, puis ils étaient cinq ou six à lui passer dessus pour la remodeler et lui retirer toute son âme. Il attendait des artistes à qui il confiait ses chansons un peu plus de respect que ça, maintenant.
« Je suppose que tu es un peu en train de vivre ce que j’ai vécu à l’époque d’Iridium avec mon écriture, mais avec ton scénario ? »
Faire des parallèles lui permettait au moins de mieux comprendre un milieu qu’il connaissait très peu, voire pas du tout. Puis, Ji Hoon acquiesce. Thérapeutique. C’était le bon mot. Mais on n’en attendait pas moins d’un écrivain ! Il ne répond pas à propos du gamin. Il voyait un peu le genre. Facile de se faire manger la laine sur le dos quand on avait ce type de caractère. Mais le sujet l’avait un peu rendu grognon et il soupçonnait Liwei de l’avoir compris. De toute façon, le voilà à captiver son attention d’une façon que seuls quelques privilégiés pouvaient faire. Disons que… ce n’était pas donné à tout le monde de poser une question, d’exiger une réponse, puis de l’ordonner. Le tout de façon calme, posée et même douce. Ji Hoon est saisit. Mais plus comme une biche dans les phares d’une voiture. La surprise initiale était passée. Il ne savait juste pas sur quel pied danser !
« Peut-être pas. », répond-t-il donc. C’était le plus précis qu’il puisse donner. Il ne savait pas. Il ne s’était jamais vraiment posé la question. Peut-être était-il ce genre d’homme : de ceux qui voulaient être mignons et forts tout à la fois. Mais il y avait peu de place pour ça dans cette société. Ji Hoon fait quelques pas dans la pièce, nerveux. Une nervosité qui faisait du bien à évacuer, néanmoins. Son regard suit la main aux longs doigts fins qui tenaient la cigarette se consumant lentement. La porte. « Et si j’ai un peu envie de me rebeller et très envie de céder, tu en penserais quoi ? »
Les mots lui avaient échappé sans qu’il n’y pense à outrance alors qu’habituellement, il était plutôt précautionneux avec ce genre de relations. Il remarque à peine la bouteille d’alcool qu’on retire de son champ de vision. Miracle. Finalement, ses dernières récriminations meurent. Il était de ces hommes qui savaient ce qu’ils voulaient dans la vie. D’une façon différente de Liwei, de toute évidence.
« Si ça m’empêche pas de revenir ici ou de nous revoir… », commence-t-il néanmoins. Il connaissait trop bien ces hommes qui couchaient une fois puis ne revenaient plus jamais. Plusieurs femmes étaient comme ça aussi, on préférait juste l’ignorer ! Ce n’était pas à proprement parler mal. C’était juste qu’il cherchait peut-être autre chose à ce stade de sa vie. Alors ceci mis à part… il s’était branché. Il a un pas en direction de Liwei. Puis voit bien dans ce beau regard sombre que ce n’était pas une option. Effectivement. La sortie ou la porte de la chambre, hein… Ça arrache un rire bref à Ji Hoon.
« Tu rigoles pas trop, toi. », taquine-t-il avant de néanmoins tourner les talons… en direction de la chambre à coucher. Il en profite pour faire passer son t-shirt par-dessus sa tête, le jetant sur un fauteuil au pied du lit. Il observe un moment l’endroit. Une légère chair de poule avait pris naissance sur son épiderme à nu. Il faisait plus frais ici que dans le reste de la suite, raison pour laquelle la porte était fermée avant qu’il ne la pousse, sûrement. Il entend les pas de Liwei. Puis la porte se refermer. Il se retourne, s’approchant de l’homme, n’hésitant pas cette fois à venir cueillir un baiser empressé sur ses lèvres. C’était bon. « Je pense que j’attendais ça depuis notre rencontre. T’as une manière à toi de t’imposer aux autres. »
Pas désagréable. Comme cette chair de poule qui naissait le long de sa colonne vertébrale et qui, cette fois, n’avait rien à voir avec la température ambiante.
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Re: Hi, room service + Huang Liwei | Mar 4 Mai - 9:02 Citer EditerSupprimer
C’est vrai que l’industrie Sud-Coréenne (et pas qu’elle, mais là était le sujet et la Corée du Sud était très forte à ce petit jeu en particulier) ne permettait pas aux artistes de réellement se protéger eux et leurs propriétés intellectuelles. Ji Hoon pouvait parfois sembler déconnecter du sens des réalités de certaines choses mais à bien des égares il savait aussi avoir beaucoup de lucidité sur d’autres terrains. En fait, ces airs gouailleurs et chafouins n’étaient sans doute que partiellement réels, le reste étant une sorte de poudre aux yeux qu’il lançait pour détourner un peu l’attention.
Quant à faire un parallèle entre ce qui était arrivé à Ji Hoon et ce que lui arrivait maintenant, Liwei hoche lentement la tête. Négativement.
« Non, pas vraiment. »
Il pourrait sûrement développer… Mais pour le moment il ne le fait pas. L’occasion se représenterait sûrement d’elle-même. Si un accord n’était pas trouvé entre le producteur, le réalisateur et lui, tout changement était caduc. Liwei avait une grande liberté de décision et ça diminuait d’autant celle des autres hommes/femmes de décision sur ce projet. Liwei mesurait sa chance : tous les auteurs n’avaient pas droit à tant d’égare et c’était encore plus vrai lorsqu’on était si « jeune » dans le métier de scénariste.
La suite… Appartenait clairement à une toute autre histoire. La réponse de Ji Hoon sur la combinaison entre la force et la « mignonnerie » était une sorte de victoire en soit. Parce que Ji Hoon ne « savait pas » et que ce n’était pas désagréable pour l’orgueil de Liwei d’être « celui qui sait » là. Qu’importe ensuite que la réponse puisse être une question d’opinion personnelle.
« Te rebeller ? »
Liwei a un petit sourire presque tendre tout en même temps qu’il semble dire « pauvre petit cœur qui dit des bêtises ».
« Tu crois que te rebeller, c’est quitter cette suite et refuser tes désires ? »
Il a un petit mouvement nonchalant pour dire que ça n’incitait pas forcément à une réponse. Que Ji Hoon y réfléchisse, simplement.
« Si tu t’en vas, je serais déçu mais je m’en remettrais. Je retournerais écrire. »
Alors que bon…
« Et toi ? Tu te seras frustré et puni tout seul, à en croire ta « grande envie d’y céder ». Quand on se rebelle, on doit y gagner quelque chose… La liberté, le pouvoir, l’indépendance ou qu’importe ce qui nous motive dans la vie. Sinon à quoi ça sert de se rebeller ? »
Voilà ce qu’il en pensait. Il en était à un stade de sa réflexion ou si Ji Hoon partait après avoir fait un aveu de vouloir rester, c’était juste une forme de punition. Et il aurait trouvé ça dommage. Quant à lui-même, c’est sûr qu’il aurait espéré un autre dénouement. Mais lorsqu’il suggérait des choses aussi cash que celles qu’il avait suggéré à Ji Hoon, il s’attendait forcément à ce que parfois ça n’aille pas dans son sens. Après, dans le cas présent il avait pris assez peu de risques à son avis.
« Ceci étant dit, je vais t’éclairer sur une chose… »
Et de fait, tout en indiquant vaguement la porte d’entrée de la suite :
« Le choix que je t’offre ce n’est pas parce que je me fiche du fait que tu restes ou pas. Mais parce que je t’offre le choix. »
C’était déjà quelque chose d’important en général… Mais pour quelqu’un comme Ji Hoon qui, il commençait à bien le percevoir, se flagellait pour des histoires sordides contre lesquelles il ne pouvait pourtant rien, ce « choix » dans un tel moment d’intimité, l’était encore plus.
« Et même si tu franchis l’autre porte, ça ne verrouillera pas celle-là. »
Ji Hoon aimait se voir un méchant de l’histoire. Liwei trouvait plutôt qu’il avait tout de la victime. Peut-être qu’on ne lui avait rien fait (il supposait que non sans en avoir la certitude) mais il avait été contraint, à sa façon.
Le chanteur s’approche, comme s’il avait voulu faire des étincelles pour allumer le feu mais le regard de Liwei était éloquent : il avait dit de choisir une porte et d’y aller ! Un sourire bref et subtil apparaît néanmoins sur ses lèvres à la plaisanterie de Ji Hoon qui tourne finalement les talons pour sa chambre, dans laquelle il le suit. Le regard de l’écrivain est posé sur le dos nu qui se dévoile à lui. Sur les omoplates qui roulaient agréablement sous la peau légèrement cuivrée… La ligne de la colonne vertébrale qui se creusait naturellement au niveau des reins, sans trop. Les hanches droites, masculines…
Liwei referme la porte d’une main, sans vraiment lâcher le coréen du regard qui fait volte-face pour venir chercher sa récompense d’avoir choisi « la bonne porte » pour peu que se soit réellement la bonne. Ceci dit, même si Liwei avait « cassé » quelques-unes de ses relations à être simplement lui-même, il n’était pas un destructeur et il n’avait jamais cherché à blesser intentionnellement avec son côté sans doute trop pragmatique pour un auteur…
Il répond au baiser, en prend rapidement l’ascendant sans même le demander… Parce qu’il était bon de laisser le choix et des perspectives de fuite à certains niveaux mais que dans d’autres, il était aussi bon de n’en offrir aucun ! Ses mains rejoignent les hanches solides, la pulpe de ses doigts découvre l’épiderme chaud, disparait sous quelques millimètres de la bordure du pantalon, remonte sur les deltoïdes pour en apprécier la musculature fine mais présente…
« Shhht… Tais-toi. A moins que ce ne soit pour supplier. »
Liwei était un homme de peu de mots, paradoxalement… Et de vraiment pas bavard dans l’intimité si ce n’était de quelques directives ! Ils auraient tout le temps de bavarder plus tard, une fois repus… Mais Liwei était parfois capable de prendre d’infini longueur dans sa découverte du corps de l’autre, nuit après nuit… Ji Hoon allait devoir se faire une raison… !
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