Est-ce que ça saoule parfois d’être le petit frère d’une célébrité ? Peut-être. Pas toujours. C’est-à-dire qu’on ne le reconnait pas dans les rues, lui. Alors quand il n’est pas avec son frère ou quand on ne lui agite pas ses prouesses dans le visage, il a tendance à oublier. Mais c’est cette pression de devoir toujours faire quelque chose de grandiose pour ne pas décevoir… La barre a été mise tellement haute, que c’est impossible de la surpasser. Et en même temps, celui qui a mis la barre si haute, c’est lui… À coup d’admiration qui n’existe que dans sa tête pour un grand frère qui a toujours su, sans le chercher, avoir une place très spéciale dans le cœur du petit ! Quitte à imiter… C’était déjà le cas quand il était gosse. Avec quatorze bonnes années de différence, ils n’ont jamais eu ce lien spécial qui uni deux frères du quasi même âge qui peuvent crapahuter ensemble. Ça ne veut pas dire qu’ils n’en ont pas un spécial, par contre ! Juste à leur façon bien à eux.

Il est né de parents qui n’attendaient plus d’enfant, mais qui se sont quand même bien occupé de la désagréable surprise qu’il avait peut-être été à l’époque. Ils ne lui diront jamais de cette façon, mais Jialin a quand même des doutes sur la joie qu’ils auraient ressentis à son arrivée sur terre, disons ! Ils étaient presque libérés de leurs chaînes et voilà qu’ils devaient recommencer pour un autre dix-huit ans ! Pas très riches, ça leur faisait aussi plus de bouches à nourrir, plus de fringues à acheter et les études…! Son père est déjà assez vieux quand il naît. D’ailleurs, il est à présent plus très loin de la retraite et en même temps, il pourrait bien travailler jusqu’à sa mort dans son petit guichet, amoureux du travail bien fait et ne tirant de la fierté que là. Mais de tout ça, Jialin ne devient réellement conscient qu’à l’adolescence. Parce que ses parents sont fiers, justement et qu’ils n’accepteront certainement pas d’élever leurs enfants dans la misère et la pauvreté. Ils font appel à des trésors d’inventivité pour ce faire et ça fonctionne.

Si Jialin est un enfant un peu paresseux à l’école, quand il réalise tout ça, il commence à se donner à fond. Et sa paresse devient un peu moins flagrante. S’il s’était ennuyé jusque-là, c’est qu’il réussissait bien ses cours sans même se forcer. Adolescent, il commence des cours un peu plus complexes et peut surtout en suivre qui sont davantage de son niveau, le soir. Il prend tout. Pourquoi pas ? Ça lui permet de s’ouvrir des portes à l’université… mais il ne sait pas quoi faire et il traîne un peu pour l’admission. Son père le dispute un peu fortement, lui dit que tant qu’à ne pas savoir quoi faire, qu’il aille en business parce que ce n’est jamais perdu et c’est comme ça que, n’ayant pas envie de soulever la colère de son père davantage, Jialin s’inscrit en business en Chine. Pas ce qu’il voulait. Pas ce que son père voulait non plus… et à nouveau, Jialin s’ennuie et fait preuve d’une paresse intellectuelle qui ne lui va décidément pas bien.

C’est le basketball qui lui permet de garder la tête hors de l’eau. Ça et les quelques visites de son frère. Parfois, Liwei l’invite même à aller le rejoindre en Corée du Sud et c’est toujours une bouffée d’air frais ! C’est d’ailleurs ce qui motivera finalement son départ de la Chine pour la Corée du Sud. Il ne veut plus être un boulet pour ses parents, ne veut pas continuer en business alors qu’il s’y ennuie et veut enfin prendre de vraies décisions… pas les décisions par défaut parce qu’il a trop repoussé jusqu’à ne plus avoir le temps d’y réfléchir ! Alors il se trouve un boulot. Dans un club d’host, sans en parler à sa famille parce qu’il sait que ça va faire scandale. Il y est depuis un mois. Ça paie bien, même s’il commet encore des erreurs de gamin trop emporté et inexpérimenté. Parfois, ça lui fout un peu les boules. C’est que certains clients s’en permettent pas mal… mais il sent de plus en plus le mécontentement de son frère et a l’impression que les cieux vont s’écarter pour laisser tomber la foudre divine bientôt !

Là, il est en train de tatillonner pour rejoindre le club de basketball. Y en a-t-il seulement un ? De toute façon, si vous cherchez Jialin, il traîne peut-être aussi dans une ruelle pas très fréquentable histoire de voir si ici aussi il y a des groupes qui jouent au streetbasket…! Et la chimie ? Il vient juste de commencer, mais il en mange littéralement !! Ça, c’était le bon choix.