Je soufflais doucement, lui jetant un regard attendri. Il était beau… plus que moi je pensais et son visage si apaisé. Les gens auraient pu croire que j’étais fou, à l’imaginer heureux là où il était. Mais j’étais persuadé qu’il savait ce qui arrivait. J’avais insisté pour être là, pour l’aider à l’habiller comme j’aurais pu le faire s’il était encore… avec nous. Réajustant son costume, je le trouvais tellement à la hauteur de l’évènement. L’infirmière me regardait, bienveillante en imaginant surement la douleur que je ressentais. « Tu es parfait. » lui glissais-je à l’oreille. Tellement… « Srey ne s’en remettra pas. » plaisantais-je comme si il m’entendait. Alors que je me redressais, je tirais sur mes manches. Nerveux à l’idée d’assister à ce mariage. J’avais tellement espérer que ça arrive… mais rien n’était comme dans mes rêves. Il ne s’était pas réveillé, ni à l’annonce de son enfant, ni à celui de son mariage. J’étais triste évidement, mais je me refusais à le montrer. Pas aujourd’hui avais-je pensé. Pour Srey, j’avais envie d’être heureux. « C’est le plus beau jour de ta vie frérot et tu te fais désirer. » je blaguais encore pour passer ma peine avant de le laisser pour les soins qui lui manquait. A l’extérieur de la chambre, je tournais en rond. Attendant que Srey arrive. Je ne savais pas comment je l’imaginais. Aussi belle qu’une femme détruite surement. Un sourire triste au coin des lèvres, mais une allure à couper le souffle… et quand enfin je l’apercevais, je sentais mon cœur se serrer. Oui, elle était belle, malgré la peine qui anéantissait ses espoirs d’avenir. M’approchant d’elle, je la trouvais radieuse malgré tout. Yohan aurait été si heureux de la voir. J’avais en tête son visage ébloui… ses yeux pleins de malices et d’assurance. Cette femme allait être sienne… pour l’éternité. « Tu es magnifique. » lui disais-je avant de la prendre dans mes bras. Et comme à mon habitude, j’aimais poser une main sur son ventre qui s’arrondissait. « Comment il va ? » demandais-je. Bien qu’elle me donnait des nouvelles, il y avait parfois de la pudeur entre nous. Peut-être parce-que je ne m’autorisais pas tout avec elle. Je pensais toujours à Yohan, à ce qu’il penserait, dirait. Ou bien à elle aussi… à la souffrance de le voir à travers moi.

La jeune femme était nerveuse. Elle aurait voulu que les choses soient différentes, mais … c’était déjà plus qu’elle n’avait pu espérer. Elle était redevable à Il Kyang pour ce qu’il ferait pour eux aujourd’hui. Elle avait choisi une robe simple mais belle, qui mettait ses formes en valeur. Elle aurait tant aimé que son fiancé la voit ainsi … elle savait qu’il se serait jeté sur sa bouche pour un baiser passionné. A cette pensée, elle toucha ses lèvres le cœur triste. Sa bouche lui manquait, ses baisers et ses rires qu’il étouffait contre ses lèvres aussi. Elle resta une seconde les yeux fermés à se souvenir de cette sensation. Elle qui ne pouvait qu’embrasser le coin de ses lèvres gêné par ce tube. tu serais fière de moi mon amour. La robe si moulante laissait apparaître un petit ventre rebondis. leur enfant serait là lui aussi. fier d’être présent pour le mariage de ses parents. Elle caressa son ventre un instant avant de se tourner, prête et de rejoindre Il Kyang. Elle sortit enfin de la chambre et sa réaction la fit rougir. Elle se laissa aller dans ses bras un instant, toujours de cette faible sensation de culpabilité de croire qu’il s’agissait de Yo Han. Elle apprécie de sentir sa paume chaude sur son ventre, c’était comme réaliser qu’ils n’étaient pas tout seuls. Elle souffla un peu nerveusement en murmurant “Il va bien ... “ assure-t-elle avec un sourire doux. Son regard était quelque peu triste mais Srey s’était promis d’être joyeuse aujourd’hui. elle allait épouser l’amour de sa vie … “Je me sens nerveuse” admet-elle avec un petit rire, et bêtement parce qu’elle avait besoin de l’entendre dire elle ajouta “ Tu crois qu’il m’aurait trouvé belle ….?” demande-t-elle d’une voix cassée en relevant son visage vers lui. Elle restait troublée un instant en caressant la joue d’Il Kyang. Il comprenait, comme toujours, qu’elle s’accordait une seconde de nuance avant de reprendre contenance. Elle frissonna doucement et mordilla sa lèvre. Il aurait été fou d’elle, c’était certain.