tenue + une soirée comme une autre. je déambule avec grâce et une légère prétention au sein du hall de l’hôtel. en me voyant, le personnel s’incline sans faire dans la demi-mesure tandis que je suis loin de faire de même, préférant les regarder sans aucune réelle expression. je ne suis pas du genre à montrer une politesse à toute épreuve et si certains ne le savaient pas, maintenant, ils sont tous au courant. je continue mon avancée vers le grand escalier en marbre. je suis ma manager, restant silencieuse, montant marche après marche pour enfin rejoindre la grande salle de réception. pour l’occasion, tout a été joliment préparé. je fronce les sourcils en croisant le regard de certaines personnes que j’avais déjà vu dans le passé et qui ne me reviennent pas. « mais ils ont invité des personnes de goûts, dites-moi. » ai-je murmuré d’un air dédaigneux, portant déjà ma coupe de champagne jusqu’à mes lèvres. je détourne le regard et le laisse se perdre dans le vide un moment. les rencontres vont et s’en vont. on me complimente, sur mes escarpins vernis, sur ma robe dos nu dorée, sur ma coiffure à l’air naturelle, sur mon maquillage ou mon sac à main.. des paroles banales, en soit. rien qui ne m’intéresse grandement. a part flatter mon égo, je ne vois pas vraiment ce que cela m’apporte. ma manager m’emmène voir des directeurs artistiques, des idoles connues ou moins connues et j’en ressens déjà un ennui incroyable. « mademoiselle meng ? vous allez bien ? » je mets quelques longues secondes à daigner répondre. « tout va bien, à part ce ramassis de gros lourds. » je siffle, replaçant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. je la vois se tendre. elle sait que si je n’apprécie pas un minimum la soirée, elle aura carla meng sur le dos. et tout le monde sait que c’est loin d’être un cadeau. « vous souhaitez aller voir l’agence c&- » « tout sauf cette agence s’il te plaît. » je sais que jung seok y est. je ne pense pas qu’il soit utile de rajouter de l’huile sur le feu lorsqu’il est bien entamé. « je vais reprendre un verre. » sans attendre son approbation dont je n’ai aucunement besoin, me voilà déjà repartie d’une démarche élancée vers le serveur qui se déplaçait avec son plateau parmi les invités. si ma styliste ne m’avait pas assuré que je serais absolument sublime dans cette robe, j’aurais demandé une autre. c’est tout juste si elle n’est pas trop longue pour moi, qui suis plutôt grande pour une coréenne. je n’ai pas envie de me retrouver dans une situation inconfortable en marchant sur mes pans. j’arrive devant le serveur et j’allais prendre la dernière coupe de champagne sur le plateau lorsqu’une main me devança, posant ses doigts sur le verre que je convoitais. j’hausse les sourcils et croise immédiatement les bras contre ma poitrine, ne tournant même pas le regard vers l’inconnu. « je pensais que c’était honneur aux dames ? je l’avais vu la première. » nous n’allons tout de même pas nous battre pour une coupe cependant, je déteste que l’on me passe devant. en tous point.

tenue + qui osait même me devancer ? les bras immédiatement croisés contre ma poitrine, je ne daigne pas pour autant lui jeter une quelconque attention. j’entends simplement une voix masculine, très masculine, qui m’aurait fait presque frissonner si je n’avais pas été d’une humeur exécrable. du coin de l’œil, je le vois. l’air bel homme mais semble appartenir à un autre monde que celui-ci. étonnant. il s’excuse d’une politesse qui lui a manqué lorsqu’il a décidé de tendre sa main devant la mienne sur ce plateau. quel individu étrange. la curiosité l’emporte sur ma fierté froide, mon visage se tourne vers mon interlocuteur, qui venait tout juste de finir le contenu ravi. je relève le menton, tentant de garder ma carapace de femme hautaine mais plus je le détaille, plus je suis obligée de me rendre compte que la tâche va être plus compliquée que je ne l’espérais. silencieuse, je l’observe afficher un sourire puis, se présenter. mon air dédaigneux est toujours présent, mes doigts parfaitement manucurés épousent toujours le buste de ma robe pailletée. très bel homme, et son sourire paraît être son atout physique le plus ravageur même s'il n'a rien à envier aux autres dans son entièreté. je fais mine de ne pas du tout être ébranlée et garde le menton levé à 4 mètres au-dessus du sol. kim jeha. il ne me dit rien et je ne l’ai jamais vu dans ce type de soirée. ça me confirme sûrement qu’il n’est pas un habitué de tout ces gens. peut-être va-t-il s’avérer plus intéressant que tout ces imbéciles, les poches remplies de billets. il m’observe à son tour mais perchée sur mes escarpins, je ne me sens pas le moins du monde intimidée. je laisse un silence planer pendant quelques secondes. ai-je véritablement envie de continuer cette discussion ? un rapide balayage ennuyeux de la salle appuie ma décision. les bras toujours croisés, je plante mes yeux dans les siens, méfiance est mère de sûreté. « don juan aurait mieux fait de ne pas prendre de congés. » ai-je lâché de manière franche, presque sarcastique. la rose est piquante. « pourquoi devrais-je décliner mon identité à un voleur ? aussi soigné puisse-t-il l’être. » les sourcils remontés, j’attrape finalement une autre coupe, celle-ci ne m’échappe pas, au moins. mes ongles glissent doucement sur la coupe, sans aucun bruit négligent qui pourrait faire grincer des dents. fort heureusement. « enfin, la politesse voudrait que je fasse de même. alors je dirais que rose est mon prénom, et qu’il suffira amplement pour ce soir. » je reste distante, professionnelle, l’air froide, fière et inaccessible. mais il semble être le seul à qui je daigne vouloir accorder un intérêt dans cette grande salle. et puis, à venir pour faire de la figuration, autant que je ne la fasse pas toute seule.

tenue + cet homme venant de me substituer mon bien se nommait jeha. un bel homme, il va s’en dire, je ne pouvais le nier. mais si le reste n’était pas aussi beau, à quoi bon continuer cette conversation ? je n’en avais aucune preuve pour le moment. alors, délicatement mais avec méfiance, je me contentais de répondre à ses remarques et interrogations. mon intérêt ne pouvait être sur personne d’autre dans cette salle, étant donné le gratin ennuyeux tout autour de nous. lui, semblait différent. le simple fait qu’il ne vienne pas de ce monde le rendait déjà moins pouilleux que les autres. son ricanement me fit grimacer légèrement. il s’amuse de la situation. ou bien d’autre chose que je ne saurais déterminer. mon regard se plisse sur lui, détaillant chaque centimètre de sa peau à l’air parfaite. en déclinant mon prénom, je m’avance et fais un pas vers lui, à ma manière. continuant cependant à lui montrer que je n’étais pas facile, je reste dans la distance la plus impeccable. le voilà qui jouait sur mes propos énoncés, semblant une nouvelle fois amusé par le chemin que prenait notre discussion. étonnamment, ce joueur de mots m’arrache mon premier sourire de la soirée. je baisse les yeux vers ma coupe de champagne finement tenue entre mes doigts longs et fins. « j’apprécie le fait que vous soigniez l’art des mots. enfin quelqu’un vers qui l’intelligence n’a pas refermé sa porte. » et c’était un constat bien triste au regard de tout ceux présents ici ce soir. j’hausse un sourcil à sa remarque mais je ne peux m’empêcher de répondre. « qui vous dit que j’appartiens à un monde différent du vôtre ? » évidemment, à en juger par ma robe dernier cri et mes escarpins venant d’une grande marque de luxe, il est certain que je ne suis pas n’importe qui. mais il porte lui aussi des vêtements soignés. on en viendrait à se demander où se situe cette fameuse limite. cependant, je n’ai jamais oublié d’où je venais. la boutique de fleurs de mon père en pleine campagne reste mon adn. sa voix résonne entre nos verres brillants de leurs dorures. mascarade, se trouvait être le bon mot pour décrire ce dans quoi nous nous trouvions actuellement. « cet endroit et toutes les personnes qui s’y trouvent sont absolument abjects. » une pause paraissant interminable. « exceptés vous et moi, il semblerait. néanmoins, vous me devez toujours un verre. » c’est sûrement pour ça que la rose daigne continuer la conversation. pour avoir son dû et rien d’autre. « les grands du divertissement ont choisi cet hôtel luxueux pour qu’un nombre considérable d’employés du milieu se rencontrent. personnellement, faire la plante n’est aucunement mon péché mignon. »