▲ Slowly, let me down. (premier chapitre)

Jeune femme née dans une famille riche à souhait. Lorsqu’elle demandait à ses parents pourquoi elle était née à Tongyeong et non à Séoul, où le siège social de l’entreprise familial se trouvait, on l’ignorait. Peut-être ne le saurait-elle jamais, peut-être un jour un de ses deux parents lui accorderait quelques secondes pour lui dire que la raison était toute simple. Qu’il s’agissait de la ville natale de sa mère, celle qui l’avait amenée dans un monde vide. Que cette mère passait ses derniers jours de grossesse avec ses parents et avait donc accouché là-bas. Pourtant, aussitôt Bokhee fut-elle expulsée dans ce monde gris, que la mère était déjà repartie auprès du père. C’était ses grand-parents qui l’avaient prise quelques jours, puis une gouvernante. Étrangement, la jeune femme avait passé son enfance dans cette même ville et, étrangement le fait qu’elle vivait seule avec une gouvernante ne semblait déranger personne. Cette vieille dame s’occupait d’elle comme si elle s’occupait de sa propre fille et veillait à ce qu’elle grandisse dans le modèle donné par ses parents. Tous les mois, elle rendait un compte rendu à son père sur son avancement scolaire, les bonnes manières qu’elle apprenait et les hobbies forcés. Il lui arrivait parfois d’oublier d’ajouter certains détails, comme lorsque Bokhee se battait où qu’elle avait fait une bêtise.

Ce n’était pas une enfance heureuse, ni triste. Bokhee avait grandi sans ses deux parents et ce n’était qu’à l’âge de six ans qu’elle comprit que ce n’était pas une chose normale. Lorsqu’elle voyait les autres enfants courir dans les bras de leurs parents, un grand sourire sur leur visage, elle se disait toujours : et moi alors ? Non, cette solitude qui la hantait n’était pas une chose normale. Néanmoins, dès le jour où Bokhee avait compris ce léger problème, ce fut un virement brusque dans sa vie. Elle continuait son éducation donnée par la gouvernante qui n’était en rien fautive, mais dans son dos commençait à changer. Comme le cliché de l’enfant délaissée, elle continuait les bêtises jusqu’à toujours mettre la barre à un niveau au-dessus. Elle cherchait de l’attention, que la gouvernante dise enfin à ses parents comment elle se comportait réellement afin qu’ils daignent lui accorder au moins un regard.

▲ What can I say I'm stepping out of line. (second chapitre)

Une délinquante, c’était ce que ses professeurs utilisaient comme mot, très souvent, pour la décrire. Cependant, elle était aussi très talentueuse et se positionnait toujours dans le top des classements de résultats d’examen. Il y avait donc toujours ce détail qui faisait que les professeurs la laissait faire, en plus du chéquier de ses parents derrière qui, en une signature réglait beaucoup de problèmes. Alors, Bokhee en profitait. Elle en voulait toujours, cherchait toujours à attirer l’attention de ceux qui l’avaient mise au monde pour l’abandonner. Elle devenait d’abord violente dans ses mots, dans la façon dont elle répondait à ses professeurs, pour ensuite s’acharner sur des élèves qui n’avaient rien demandé. Elle cherchait les problèmes, les créait et harcelait les plus faibles. Elle était connue pour être la terreur, celle qui s’entourait de faux amis, peu fréquentables. Celle qui s’en prenait aux plus faibles simplement car elle s’ennuyait. Celle qui, en réalité, ne demandait qu’une petite minute du temps de ses parents et était prête à tout pour y parvenir.

Plusieurs fois, elle se faisait menacer d’être virée du collège, puis du lycée mais plusieurs fois, la signature de ses parents la protégeait. C’était injuste, mais Bokhee disait que la vie était ainsi. La notoriété et l’argent étaient toujours les plus forts au final. En attendant, elle restait toujours seule, avec sa gouvernante. Elle continuait ses bêtises, toujours plus. Même en dehors de l’école, où elle fréquentait des lieux peu conseillés, des milieux douteux, en se croyant intimidante elle-même. Elle commit ses premiers délits, connut ses premières arrestations au poste. C’était toujours le même scénario, avec l’assistant de ses parents qui passait derrière pour que le casier judiciaire de la demoiselle reste vierge. Pour que rien ne passe à travers les filets et puisse entacher la réputation de l’entreprise de ses parents. Mais toujours aucun signe de ces derniers. Seulement un appel, lorsque la jeune fille avait atteint la majorité. Un simple appel pour lui souhaiter son anniversaire et lui dire qu’elle n’avait plus besoin de gouvernante et qu’elle pouvait venir à Séoul pour continuer ses études. Cette séparation fut un nouveau coup dur pour Bokhee qui était attachée à cette gouvernante. La seule personne qui lui avait accordé un peu d’attention pendant son enfance. Il lui restait l’espoir de voir ses parents lorsqu’elle arriverait à Séoul. Ce seul petit espoir qui lui donna envie de bouger sur la capitale pour entamer ses études supérieures à Yonsei. Cependant, lorsqu’elle croisa enfin ses parents, elle ne fut plus sûre que ce soit une bonne idée alors qu’ils lui avaient à peine adressé la parole. C’était beaucoup de promesses pour pas grand chose alors elle continua sur sa lancée, toujours en allant plus loin dans cette recherche d’attention.