(liwei) in this raining town
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(liwei) in this raining town | Jeu 13 Mai - 11:16 Citer EditerSupprimer
in this raining town
Quand il n’a pas le nez relevé vers les étoiles, quand il n’a pas le cœur au bord des lèvres de se dire qu’il n’a pas le courage de proposer à cet homme de passer du temps avec lui en-dehors de leurs soirées si chaleureuses, Reo s’aventure dans les rues de la ville pour se permettre de souffler un peu. D’imaginer que, peut-être, la vie qui fourmille tout autour de lui est moins fatiguant que la sienne. Parce que l’anniversaire de sa sœur – et du sien – a beau être passé depuis des semaines, il n’arrive pas à stopper ses pensées d’y revenir. Inlassablement, comme une mauvaise histoire. Mais cela n’a pas été leur naissance le plus douloureux.
Esquissant une légère grimace en fixant son reflet au travers d’une vitrine d’une boutique, le jeune homme glisse une main dans sa chevelure brune qu’il met ainsi un peu en bataille sur le sommet de son crâne. Ses lippes de la couleur des cerises abandonnent un soupir tandis qu’il reprend sa route. Après avoir installé toutes ses affaires dans le nouveau dortoir de la fraternité dont il fait partie, Reo a choisi d’emprunter les rues de Séoul pour s’y perdre. Il apprécie être seul au milieu de la foule, songeant à différentes histoires selon les personnes qu’il croise. Et lui, de quelles aventures l’affuble-t-on ?
Rehaussant son sac sur l’épaule, il se plaît à entrer dans quelques magasins sans forcément acheter quoi que ce soit. Il regarde, il touche les différentes étoffes ou objets qui l’intrigue, puis il ressort et recommence dans la boutique suivante. Les cours ont tout juste repris depuis quelques jours à la suite des vacances scolaires et contrairement à ce qu’il aurait pensé, il n’a pas encore trop de devoirs sur lesquels se pencher. Entré en quatrième année d’astrophysique, il possède désormais de bonnes bases mais il ne doit malgré pas se relâcher pour la dernière ligne droite avant l’obtention de son bachelor. A l’évidence, il n’en est qu’à la moitié de ses études, mais bon.
Tout à coup, c’est la pluie qui le surprend et Reo se précipite dans un café pour ne pas se faire tremper. Visiblement, il n’est pas le seul à avoir eu cette idée en apercevant d’autres personnes se précipiter à sa suite. Il se dirige aussitôt vers la caisse pour commander une boisson chaude et une pâtisserie avant de se hisser sur un tabouret près du comptoir. L’odeur enivrante des différents arômes de l’endroit mêlée à la fraîcheur apportée par les clients qui entrent et sortent de l’établissement lui offre une nouvelle nostalgie. Son sac déposé à ses pieds, il entoure son gobelet chaud de ses deux mains en laissant un soupir de bien-être s’échapper, songeant un instant que cela serait probablement encore meilleur s’il était installé dans son lit. Monsieur marmotte est de retour.
Près d’une heure s’écoule avant que Reo ne se relève pour aller ramener son plateau sale, jeter ses déchets et quitter l’endroit. Néanmoins, ne prenant pas garde à regarder devant lui, le visage tourné vers l’extérieur où la pluie semble s’être tarie, il percute de plein fouet une autre personne. Dans sa maladresse, son propre plateau résonne contre le sol, mais heureusement tout y était déjà vide. « Je… Je suis désolé ! » Il se courbe aussitôt devant l’homme qu’il a bousculé avant de se hâter de ramasser ses affaires, sentant tous les regards des autres clients tournés dans leur direction. Gêné, Reo ne relève qu’une seconde plus tard le visage. « Est-ce que tout va bien ? » Espérant n’avoir rien renversé ou écrasé par inadvertance.
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Re: (liwei) in this raining town | Mer 19 Mai - 12:57 Citer EditerSupprimer
Ce n’était pas la pluie qui avait conduit Liwei dans ce café. Plutôt l’envie de consommer quelque chose avant de rentrer chez lui histoire de prendre le temps de réfléchir aux nouveautés qui composaient sa vie en ce moment. Ji Hoon en tête de liste certainement… Mais pas que. L’avancée du script pour le film, l’agencement de son roman en préparation et les nouveaux chemins qu’il empruntait dernièrement et qui le forçait à recommencer des chapitres entiers. Le B-A-BA de l’écrivain sans doute.
La pluie s’en était mêlé près de vingt minutes plus tard… Et comme rien ne l’attendait, comme son emploi du temps était plutôt perméable à ce genre d’impondérable, le chinois n’avait pas bougé de la table à laquelle il s’était posé. Il pouvait bien attendre, silencieux et la tête ailleurs, que l’averse ne cesse. Ho il avait un parapluie : il sortait rarement sans ces derniers jours du fait d’une météo capricieuse, mais l’envie de voir le vent lui chasser la pluie dessus n’y était pas spécialement, disons… !
Pourtant c’est vrai qu’il compte sortir une minute. Mais juste sous la devanture. Elle ne laissait pas beaucoup d’espace mais Liwei n’était pas gros à proprement parler hein… Il pouvait se tenir dans ce petit espace exigu le temps d’une cigarette. C’est probablement ce qui le tuerait un jour vu la consommation excessive qu’il en avait… !
Liwei se lève donc, sort de sa poche son paquet et se dirige tranquillement vers la sortie. Sauf qu’un jeune homme tête en l’air et le nez ailleurs vient lui rentrer dedans, à croire qu’il n’était pas assez grand pour être visible ! Liwei tente bien un pas sur le côté mais c’est trop tard ! Il y a un juron douloureux qui franchit ses lèvres au départ. Parce que se prendre quelqu’un de plein fouet c’est déjà une expérience en soit mais quand ce quelqu’un tient un plateau qui vous bute dans les hanches, c’est autre chose !
L’écrivain vient masser un peu ladite hanche. Rien de grave bien sûr. Dans quelques minutes il n’y paraîtrait plus et tout au plus hériterait-il d’un bleu qui colorerait sa peau quelques jours avant qu’il n’y paraisse déjà plus rien.
Taille moyenne, cheveux et yeux corbeau, joli garçon. Dans la moyenne des coréens de cet âge qu’il avait l’habitude de rencontrer, en sommes.
Dans un premier temps, au lieu de répondre à la question du jeune homme, à savoir si tout allait bien, Liwei pointe son index en direction de son paquet de cigarette, échoué près du jeune homme en train de ramasser.
« Mon paquet, s’il te plaît. »
Il aurait certainement pu se pencher pour le ramasser… Ou les bienpensants auraient pu s’imaginer qu’il se serait accroupit pour l’aider à ramasser… Mais la situation faisait quand même qu’il estimait n’avoir pas tellement à le faire ! Oui oui… Il savait… Il n’était pas quelqu’un de pratique ou d’ultra avenant. Liwei avait une personnalité assez distante et sombre… Mais il n’était pas « méchant » à proprement parler. D’ailleurs, même s’il grogne un peu :
« Ce n’est pas grave. »
Mais de constater, fidèle à lui-même :
« Mieux vaut regarder où tu vas. Ou t’arrêter si tu es distrait, surtout dans un petit café public. »
Et plus encore lorsque ce dernier se remplissait de monde venu se protéger de la pluie ! Et puis finalement, après cette petite morale à deux balles, Liwei s’intéresse aussi :
« Rien de cassé ? »
Ha oui... Il se permettait de tutoyer parce qu'à ce stade il était clairement l'aîné des deux lui semblait-il ! Ou alors c'était les airs de souris se faufilant entre quelques gros chats du jeune homme qui lui donnait cette impression, allez savoir.
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Re: (liwei) in this raining town | Ven 21 Mai - 22:24 Citer EditerSupprimer
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Quand le jeune homme n’a pas la tête dans la lune, il l’a dans les étoiles. Emporté dans son petit monde, Reo n’a pas fait attention en apportant son plateau. Manifestement, il a foncé dans quelqu’un et la totalité de ses affaires se sont renversées au sol. Gêné par l’attention porté sur lui, sur cette scène qu’il a engendrée malgré lui, l’étudiant a toujours le dos courbé pour ramasser le tout quand son interlocuteur le surprend en lui demandant son paquet. « Vôtre… paquet ? » Reo redresse la tête, l’air probablement béat inscrit sur son visage. « Oh ! » Et ça finit par se connecter dans son esprit. Le paquet de cigarettes, à l’évidence, car il n’y a rien d’autre. Reo se hâte de tout remettre sur son plateau et saisit le paquet pour le tendre à l’homme en face de lui. « Tenez, je crois qu’elles y sont toutes. » Pour éviter de refaire une bêtise supplémentaire, il se permet de jeter les déchets avant de reprendre la parole. « Je vais bien, merci de vous en soucier. A vrai dire, je regardais à l’extérieur. J’aime beaucoup les changements de temps comme aujourd’hui. » Il lui sourit doucement en reportant encore une fois ses pupilles vers l’extérieur.
Oui, pour Reo, c’est quelque chose de fascinant. Etudiant en astrophysique, souhaitant se spécialiser dans la recherche de constellations et de nouvelles étoiles, il n’est néanmoins pas dispensé de certains cours de météorologie. Les temps, les températures, les saisons ; tout cela est indispensable pour comprendre avec plus de facilité le positionnement des étoiles, leur apparition, et tout un tas d’autres choses passionnantes pour quelqu’un comme le brun. Peut-être est-ce que cela est différent pour l’inconnu qu’il a percuté ? Quoiqu’il en soit, Reo enfonce les mains dans les poches de son pantalon, pour plus de sûreté, rehaussant son sac sur son épaule d’un bref mouvement. Notant que l’homme l’a tutoyé, lui ne se permettra pas de le faire. Il est certainement moins âgé que lui. « Excusez-moi, mais je vous ai déjà vu quelque part, non ? » Même s’il n’est pas du genre à fixer avec intensité les regards des inconnus, celui de son interlocuteur lui dit vaguement quelque chose sans pour autant qu’il puisse le remettre vraiment.
« Je m’apprêtais à sortir, est-ce que vous partiez aussi ? » D’un naturel sociable, Reo a la parole facile, curieux d’en apprendre de chacun de ses interlocuteurs. Bien sûr, l’homme est tout à fait libre de s’en aller pour retourner vaquer à ses occupations. Le plus jeune ne le contraint absolument à rien. « Vous saviez qu’il est vrai que par temps humide les douleurs se réveillent ? La météo a de l’incidence sur plus de chose qu’on ne le pense. » Il rit légèrement, à titre informatif. « N’hésitez pas à me dire si je vous ennuie avec cette passion pour la pluie et le beau temps. » Ce ne serait pas la première fois et, dans le fond, il ne se vexe pas pour si peu, Reo. Heureusement, d’ailleurs.
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Re: (liwei) in this raining town | Mar 25 Mai - 10:56 Citer EditerSupprimer
C’est ça. Son paquet de clopes. Ça semble prendre quelques instants pour monter au cerveau du jeune homme mais ça atteint finalement sa cible, amen. Oui ok : Liwei était un peu méchant. Mais c’était le plateau pris dans les côtes qui parlait là ! Liwei récupère ledit paquet en tous les cas, l’ouvrant brièvement pour vérifier qu’il n’y avait pas de disparue même si en vrai, s’il y en avait eu pour tomber en dehors du paquet, elles auraient terminé à la poubelle ! Pas question de glisser entre ses lèvres un tube de nicotine qui aurait traîné sur le dallage d’un café public disons.
Le romancier a un vague signe de la tête à propos de ce que le jeune homme avait regardé pour être si distrait. Il ne savait pas bien ce qui pouvait exister de passionnant à regarder par la fenêtre mais, d’un autre côté, il aimait lui-même rester longuement, presque paresseusement, regarder la pluie tomber… Alors il ne pouvait pas vraiment juger même si :
« La prochaine fois, contemple-ça depuis ta chaise, se sera moins risqué. »
Bon, à cause de son timbre naturel, ça paraissait peut-être un peu plus intimidant que Liwei ne l’aurait réellement voulu… Ceci étant dit le contenu du plateau est bientôt jeté et le plateau en sécurité. Pourtant la conversation suit son cours. Ça ne le prend pas spécialement à rebrousse-poil parce qu’il pouvait rester des jours sans parler à un autre être humain parfois et comme tout à chacun, Liwei avait besoin de s’exprimer avec ses semblables, de temps en temps ! Mais à la question il s’amuse, demandant gentiment, quoi qu’un peu narquois :
« Je suis sensé mieux le savoir que toi ? »
Bon, en l’occurrence, il pouvait présumer du fait que le jeune homme l’avait peut-être vu dans un article de presse, dans une interview télévisée ou sur la quatrième de couverture d’un bouquin… Mais en général on retenait moins la tête des écrivains que celles des acteurs, des chanteurs… Alors il ne se risquerait pas à passer pour un gros vantard, même si typiquement Liwei était le genre de personne qui n’hésitait pas beaucoup à admettre ses propres qualités. A ce petit jeu-là on n’était jamais aussi bien servi que par soi-même.
Liwei acquiesce pour la sortie, même s’il précise :
« Sur le bord, pour fumer. »
En montrant à nouveau le paquet qui rejoint sa poche après qu’il ait pris un bâton de tabac pour le coincer entre ses lèvres, le temps qu’ils ne sortent et qu’il ne remette la main sur son briquet.
L’autre fait la conversation et Liwei doit bien lui rendre ça. Il n’aurait pas su l’entamer, ou pas très habilement. Encore qu’il lui semble que le jeune homme non plus ne soit pas doué dans cet exercice. Mais il était rafraîchissant dans son choix d’anecdote : personne n’aurait jamais pensé à lui dire ce genre de trucs !
« Je sais que c’est ce qu’on dit, en tout cas. »
Mais il n’avait pas de douleur physique chronique pour en témoigner via sa propre expérience pour être honnête ! Ceci étant dit, pour le côté plus positif de la météo, il ajoute :
« Et le soleil une influence positive sur le moral et la dépression. »
Ça il était obligé de le croire sur parole des scientifiques du milieu médical parce que lui était d’une morosité absolument chronique, beau temps ou mauvais temps !
Bref, tout ça pour dire que sous ses airs un peu revêche, Liwei ne détestait pas la conversation non. Elle ne l’indisposait pas du tout. Ils sont dehors à présent, il pleut toujours, il fait frais… Mais au moins le vent ne chasse pas de leur côté. Pas encore en tout cas. Il vient allumer sa cigarette, remarquant :
« Tu en voulais une ? »
Il avait tendance à être une vraie cheminée mais il n’était pas rat au point de garder toutes ses clopes pour lui-même en toute occasion hein !
« Alors ? Qu’est-ce qui te plaît dans les changements de météo ? Une condition climatique préférée peut-être ? »
Liwei a un petit sourire très bref mais amusé. Et il ajoute dans la foulée, histoire de :
« Tu peux m’appeler Liwei. »
Une invitation muette à ce que le jeune homme lui donne son prénom au moins, lui aussi !
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Re: (liwei) in this raining town | Sam 29 Mai - 22:16 Citer EditerSupprimer
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Contempler cela depuis sa chaise, certes… Mais n’en gâchera-t-elle pas le plaisir ? Se tenir debout au centre de la foule à s’interroger sur sa place parmi celle-ci plutôt que d’être assis en retrait, n’est-ce pas tout le plaisir que peut procurer une telle activité ? Mais Reo se contente de débarrasser son plateau, n’ayant pas particulièrement envie de partir dans des débats inutiles. Il remarque bien l’air qu’affiche son interlocuteur, observant attentivement que chaque cigarette est toujours à sa place dans son paquet, bien rangées les unes contre les autres. Ne pas sortir du rang ; et pourquoi pas ? « Je n’en sais rien. Peut-être que vous auriez pu m’avouer être l’une de ces supercélébrités à la mode en ce moment ? Je ne suis pas toujours très à jour de ce qui se passe en-dehors des étoiles. » Il lui sourit doucement, contrastant avec le ton employé de l’homme plus âgé. Reo n’a rien à cacher après tout.
Alors que le plus jeune l’interroge sur le fait qu’il allait sortir, ils finissent par se retrouver sous la tonnelle du café. Les mains enfoncées dans les poches de son pantalon, Reo observe les gouttes de pluie qui continuent de s’échouer sur l’asphalte en béton. Les nuages semblent bien moins noirs qu’un instant auparavant et il ne peut se contenir de ramener sa science. « Souvent, les douleurs chroniques reviennent dans ces temps-ci. Beaucoup de personnes n’y croient pas, pourtant c’est vérifié. L’humidité est souvent en cause, car elle ramollit les muscles. C’est plus complexe que ça en a l’air. » Il soupire doucement. Coincée dans sa chaussure, sa cheville cassée ne manque jamais de lui rappeler que la souffrance est plus vive par temps de pluie. L’une des séquelles qu’il subira sans doute pour le reste de sa vie. Comme pour ne jamais oublier ce moment où tout a volé en éclats.
Un bref vent de nostalgie souffle sur Reo quand son interlocuteur lui propose une cigarette et finit par se présenter. « Non merci, je ne fume pas. » Il a déjà essayé, une ou deux fois, dans des soirées. Pour faire comme les copains et se sentir cool. Mais la fumée le fait tousser et lui brûle la trachée. Hors de question de recommencer. D’autant plus qu’il faisait du sport avec de grandes ambitions auparavant. « Je m’appelle Reo. » Identité dévoilée à son tour avant qu’il ne reprenne la parole. « J’aime que la météo soit imprévisible. Je trouve cela fascinant qu’un temps ensoleillé peut tout à coup se transformer en un temps maussade, un peu à l’image des sentiments humains. Mais je suis quand même plus intéressé par les étoiles et les constellations. » A l’évidence. « Et vous, quel est votre métier ? Ou une passion un peu particulière, peut-être ? » Parce que l’astrophysique n’est pas une science qui passionne les gens avec autant d’intérêt. Reo le comprend et n’est pas du genre à imposer son savoir.
« Oh ! Mais je sais où je vous ai vu. » Exclamation soudaine qui interrompt tout le reste. Ses prunelles se sont écarquillées en grand alors qu’il pivote sur ses talons vers Liwei. « Je vous ai vu sur cette affiche l’autre jour… Vous êtes écrivain, n’est-ce pas ? » Le voilà donc bien en train de discuter avec une ‘supercélébrité’ dans laquelle il a foncé par mégarde.
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Re: (liwei) in this raining town | Mar 1 Juin - 13:33 Citer EditerSupprimer
Il y avait quand même plus d’une faille dans ce raisonnement mais Liwei n’allait pas commencer à argumenter sur le fait qu’être une « super célébrité » ne voulait pas forcément dire qu’on avait envie d’avoir l’air ultra vantard. Ou simplement l’envie d’être reconnu quand on pouvait garder un peu d’anonymat pour soi. Il existait des fans très bien… Mais il y avait aussi les anti-fans que Liwei n’avait pas spécialement envie de devoir gérer et puis bien sûr les curieux, fans ou pas, qui devenaient intrusifs, posaient des questions trop personnelles ou essayaient d’avoir un scoop sur le prochain roman, le film qui se tournait… Bref, bien des raisons pour que Liwei ne se jette pas sur la première perche tendue histoire de dire qui il était à quelqu’un qui ne le connaissait pas.
Une fois dehors et avec un peu de nicotine dans le sang, Liwei laisse volontiers la parole à son compagnon du moment qui commence à lui détailler un peu plus les raisons de cet adage qui disait que l’humidité réveillait les vieilles douleurs.
« Je te crois. »
De toute façon, grosso modo ça faisait du sens même si la logique fondamentale ne lui sautait pas nécessaire aux yeux. Là, il avait davantage mal dans ses côtes que pour une vieille contusion en tout cas, même si bien sûr on parlait présentement d’un tout autre genre de blessure, quelque chose qui laissait davantage de séquelles.
« Et je suppose qu’il y a une part de psychologie. »
L’un n’allait pas forcément sans l’autre mais Liwei fait remarquer :
« Si tu pars du principe qu’une douleur va forcément se raviver parce que le temps est humide, les chances pour que ça arrive effectivement augmentent. »
Attention de ne pas croire qu’il prétendait que ce genre de douleurs chroniques n’étaient que dans la tête… Mais le fait d’y penser, ça jouait forcément à son avis. C’était d’ailleurs quelque chose d’assez passionnant à imaginer… Ce traître qui pouvait se cacher dans notre cerveau…
Les cigarettes et leur paquet retrouvent leur place dans le fond de sa poche lorsque le jeune homme décline toutefois. Liwei a un bref mouvement de la tête lorsqu’un prénom lui est donné puis un second à propos de la météo, concédant :
« J’aime la pluie. »
C’était sûrement un peu cliché. Ou bien était-ce plutôt d’aimer le beau-temps qui l’était… ? Quoi qu’il en soit c’est la seconde fois que Reo fait allusion aux étoiles… Alors forcément :
« On dirait que l’astronomie ou toutes ces choses ont ta préférence. »
Quant à lui il cherche une façon de dire les choses sans avoir l’air de mentir. Parce qu’être écrivain de nos jours ça payait difficilement les factures lorsqu’on n’avait pas la chance de sortir du lot. Et c’était souvent presque plus une question de mode que de talent, il ne le nierait pas, même si une bonne plume aidait forcément quoi. Tout ça pour dire qu’il était trop bien habillé pour être un gratte-papier, sans doute.
Mais Reo semble finalement le remettre et Liwei vient tirer un peu plus fort sur sa cigarette.
« Gardons cette conversation pour nous. »
Pour le moment ils étaient seuls dehors et l’exclamation de Reo avait été brève… Mais il préférait prévenir que guérir comme on dit. Néanmoins Liwei finit par confirmer :
« C’est ça, je suis écrivain. Et scénariste. »
Le second étant plus récent que le premier mais c’était davantage pour ça que la plupart des gens le connaissaient. Mais de fait :
« Et toi ? »
Visiblement il n’avait aucune activité qui nécessitait sa présence à cette heure en tout cas. Il était jeune… Peut-être un étudiant ou un idéaliste. Pourquoi pas les deux ?
Il y a un petit bruit à proximité… Si bas que Liwei manque de le rater. Il est curieux néanmoins et fait quelques pas de côté.
« Une minute, je reviens. »
Ses pas l’emmènent à contourner une table ou deux, détrempée de pluie… Pour tomber sur un spectacle assez surprenant en soi… Il tourne la tête vers Reo, l’invitant à s’approcher, désignant la boîte en carton qui se gondolait de partout à force de prendre la pluie. Il y avait trois chatons à l’intérieur, probablement à peine sevrés.
« On dirait qu’il y en a qui passent une plus mauvaise journée que nous. »
Pour être honnête, il était surtout venu voir parce qu’il avait cru entendre pleurer un bébé. Encore qu’à peu de chose près, c’était effectivement ce qu’il avait entendu, même si l’espèce venait de changer…
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