Ce n’était pas la première fois que la jeune femme traînait sur le campus de l’université. Et sûrement pas la dernière. Par le plus grand des hasards, ou simplement parce qu’elle avait posé la question, Liên avait eut l’information que la jeune femme qu’elle convoitait était encore étudiante alors il n’était pas rare de la voir se pavaner en ces lieux dans le but de la croiser par hasard. Elle l’obsédait, c’était inévitable et la vietnamienne était grandement dérangée par ça. Jamais, elle n’avait été du genre à être aussi accrochée à une seule femme et s’en était perturbant. Surtout qu’elle ne pouvait la brusquer comme elle en avait l’habitude et ça la dérangeait beaucoup trop. Elle attendait de pouvoir la mettre au lit pour passer à autre chose. Il n’y avait pas d’autres explications possibles. Sûrement après une bonne nuit de plaisirs, elle pourrait se dire libre de cette nouvelle obsession. Sirotant son café glacé pour se rafraîchir des températures montantes de la capitale, la jeune femme était tranquillement assise sur un des nombreux bancs de pierre qui longeait l’allée de l’entrée principale du campus. Elle observait les étudiants défiler sous ses yeux, amusée et repensant par la même occasion à ses années en tant qu’étudiante. Ça avait été des années qu’elle avait grandement appréciées. Elle était nourrie et logée par cette femme plus âgée qui l’avait prise sous son aile par affection. Elle lui offrait ce qu’elle voulait en échange d’une relation toute particulière à laquelle Liên avait adhéré. Les jambes croisées, la jeune femme posa son gobelet en plastique sur la pierre. Ses lunettes de soleil reposaient sur son nez, la protégeant des rayons néfastes du soleil, alors que le reste de sa tenue criait le bon goût pour la mode mais surtout la richesse. C’était avec ce genre de vêtements qu’elle se pavanait d’ordinaire dans les rues de Gangnam, parmi la haute société. Liên était une habituée du mondain, qui l’amusait. Découvrir les visages hideux des gens qui se prenaient pour des puissants simplement car ils avaient l’argent. Elle n’était pas de ce monde mais s’y prêtait bien. Tout le contraire de ses habitudes une fois qu’elle était à l’abri des regards, dans son appartement. Tout à coup, les courbes d’une femme attira l’attention de la vietnamienne. Elle était belle, très belle et ça suffit à Liên pour la faire se lever, non sans oublier son café. Elle marcha rapidement pour rattraper la belle inconnue jusqu’à arriver à sa hauteur. « Bonjour. » Une voix douce, un peu aguicheuse mais encore dans les limites du raisonnable. « Vous êtes professeure ici ? »

L'université. C'était presque exaltant de boire un thé ou un café en regardant toutes ces têtes travaillées d'arrache pied. Malheureusement tu ne pouvais voir aucun détail de leur visage énervé ou blasé. Quel dommage.
En tout cas tu prenais toujours grand plaisir à reprendre ceux qui osaient parler dans ton cours. Etais tu une blague pour eux ? Semblais tu dédiée à cet établissement ? N'avais tu rien d'autre à faire ? Pourquoi faire professeure dans ces murs ? Une question qu'on te posait souvent lorsqu'on apprenait que tu avais monté ta propre boîte, ton label. La réponse était simple. Car ces cours même , ces murs même t'avaient permis de totalement d'émanciper de tes parents. L'éducation, c'était ce que tu avais eu besoin pour monter tout ce que tu avais aujourd'hui. Le soutien de tes quelques amis important mais ne t'offrant aucune offre que tu avais aujourd'hui tu ne pouvais oublier ce que travail et acharnement voulait dire.Tu t'amusais donc de voir ces jeunes travailler tout en soupirant. Les meilleurs allaient loin dans la vie, les autres restaient à rire en faisant un dessin sur leur cahier. Peut être de futur dessinateur. Tu n'arrivais de toute façon pas à voir le contour du gribouillis.
La dernière gorgée de ton thé avalée tu finissais alors ton cours par la même occasion , parfaitement dans les temps ton réveil sonnant. Le boucan du départ était alors de mise tandis que tu reprenais tes affaires dans le plus grand des calmes. La journée était finie ici, du moins pour toi, et tu allais repartir rapidement dans ton deuxième lieu de prédilection sans encombre si cette voix ne t'avait pas arrêter en plein milieu de ton avancée, te faisant sursauter. "Omo. " La main sur le coeur tu aurais pu avoir un arrêt cardiaque, bon peut être pas mais en faire des tonnes était ta passion. Aucune raison pourtant de paniquée en entandant la douceur dans sa voix, et distinguant grossièrement des courbes féminines. . "Vous êtes l'une de mes élèves ? " On les avait pourtant prévenu, de ne pas attendre de ta part de les reconnaître. Incapable, tu l'étais. . " Je réponds aux questions en cours tu n'auras qu'à me les poser demain hm ? " Ton temps était fini ici, tu n'allais pas faire des heures supplémentaires non plus. Passant une main dans tes cheveux tu lui souriais alors sans grande conviction pour """t'excuser""" et pouvoir reprendre ta marche.

C’était amusant, presque étonnant, pour la vietnamienne qui n’avait pas été vue comme une étudiante depuis quelques années. Les traits de son visage gardaient, certes, une fraîcheur et la jeunesse intacte cependant après vingt-neuf ans de vie, certains indices ne trompaient pas. Ce n’était pas gênant, elle prenait cela pour un compliment. Surtout venant d’une femme, Liên ne pouvait qu’être ravie d’être perçue ainsi. Peut-être pourrait-elle alors pousser sur le jeu de l’étudiante et sa professeure, celui où elle serait prête à tout pour son examen. Vraiment tout. Cependant, ces pensées devaient d’abord rester sagement dans sa cervelle. Le but n’était pas non plus de faire fuir la jolie demoiselle en l'effrayant tout de suite. Alors armée d’un grand sourire, Liên restait à hauteur de l’inconnue, se rapprochant encore d’elle discrètement. « Je vous ai fait peur ? Je suis désolée. » Pourtant l’expression sur son visage montrait tout le contraire alors que la jeune femme était simplement amusée de la réaction de sa nouvelle proie. Elle voulait en savoir plus, qui était cette femme. Qu’est-ce qu’elle faisait dans la vie, était-elle intéressée pour rejoindre Liên autour d’un verre, et plus si affinité ? Tellement de questions et pourtant elle avait encore trop peu de réponses pour l’instant. Il fallait commencer doucement et la réponse de l’inconnue fut la grande surprise. Liên éclata de rire avant de poser  sa main sur l’épaule de l’autre femme. Tout en finesse, toujours dans la discrétion. « Vous me flattez. » Dit-elle doucement. « Au risque de vous décevoir, ça fait quelques années que je ne peux plus être étudiante malheureusement. » Cependant, la proposition de la revoir demain était tentante elle aussi. Si la vietnamienne espérait déjà réussir à ramener cette femme dans son lit dès ce soir, elle pouvait aussi accepter de recommencer le lendemain. « Est-ce que je peux toujours poser mes questions alors ? » Elle coinça la paille de son café entre ses lèvres, volontairement aguicheuse alors qu’elle reprenait quelques gorgées de sa boisson. « Je m’appelle Liên au fait. » Un prénom bien étrange pour les coréens, néanmoins il était déjà évident que la jeune femme n’était pas de ce pays avec son accent chantant dont elle n’avait pas réussi à se débarrassé après dix ans de vie sur le territoire au matin calme. « Vous êtes très jolie. » Comme si ses mots avaient dépassé sa pensée. La vietnamienne savait qu’elle allait peut-être trop vite, ou qu’elle était déjà trop insistante mais elle n’était jamais gênée d’être aussi entreprenante.

Quelque soit son grain de peau, l'aspect jeune d'une femme ayant pourtant vécue tu n'aurais pu le distinguer. Priver de ce sens qui avait tant de vertus tu devais te résigné à deviner grossièrement. Sur un campus ta logique te menait vers une étudiante, probablement même une qui connaissait déjà ton cours. Rare étant ceux qui t'interrompait lors de tes marches dans les locaux. Une nouvelle peut être. Ton imagination refusant de voir plus loin que le classique de situation. Ton envie de rentrer prenant également le pas, tu tentais de conclure cette entrevue surprise, par peur sûrement de te faire " prendre" comme une voleuse. peut être était. ce normal de ressentir cette peur à chaque pas, ou simplement une situation dramatique que la société te poussait à entrevoir. Devenir aveugle, quel handicap. Tu refusais la pitié et pour cela tu devais te cacher."  Surprise pas peur.  " Rectifier le peu de fierté qui te restait en ce moment était important.  Sauf qu'en plus de se tenir entre toi et la sortie vers ta vie plus confortable elle se rapprochait et te touchait. Hors personne ne te touchait, autre que Harang et Han Jae. Ils étaient ceux qui te permettaient de voir, de te confier, de vivre plus sereinement. Mais qui était elle? Plus une étudiante à en croire ses mots qui te firent décaler sa main dans un geste presque princier. " Dans ce cas je passerai la question de ta raison pour être ici. " Tu n'en avais pas grand chose à faire. Si elle acceptait de se pousser. Soupirant tu levais le regard sur elle, toujours dans l'incapacité de distinguer les traits de son visage. Tu pariais pourtant qu'elle était belle. L'étais tu ? " Est ce que j'ai vraiment le choix ?  " Disons le clairement, tu n'attends pas ici pour l'amour de la faculté. "  D'accord. " Parfait tu connaissais maintenant son prénom, sans désir aucun de faire l'effort de bien le prononcer. Maintenant quoi ? Le compliment ainsi lâché il te fit perdre un peu de contenance, de sérieux et de sûreté. Si tu avais pris pour habitude d'entendre quelques travailleurs ennuyés venir te jouer un morceau de flute tu ne t'y attendais pas de la part d'une jeune femme. " C'est donc la question? Merci.  " Tu ne pouvais cependant pas passer totalement à côté des ce sentiment de soulagement. Jolie, assez pour qu'on t'arrête pour cela. C'était si simple, on aurait pu croire que tu voulais ces compliments pour gonfler ton égo dit surdimensionner, pour gagner en narcissisme. Il n'en était rien. Tu désirais simplement te voir, étudier tes propres changements chaque jour. Tu désirais voir. "  Je peux t'aider Lien ? " Non pas que tu fasses la gentille dame adoucit, mais tu voulais toujours comprendre ce qu'elle avait à t'interrompre. "Je ne pense pas que tu voulais me dire o combien j'étais jolie , juste pour le dire.   " Une parole en cachait toujours une autre. Que voulait elle ?