Ce nouveau dortoir, ces nouvelles personnes, tout était trop pour la japonaise. C’était beaucoup trop de changements d’un coup, bien que c’était aussi hypocrite de sa part alors qu’elle avait était l’actrice des plus grands changements dans sa vie. Couper les liens familiaux, quitter son village, puis le pays entier. Il ne savait pas encore si elle remettrait un jour les pieds sur sa terre natale mais pour l’instant, ce n’était pas dans ses plans de conquête de la société et l’économie mondiale. Soupirant devant la porte de la nouvelle chambre qu’elle partageait, elle hésitait. L’envie de retourner dans son lit n’était pas ses plus alléchantes, tout comme celle de devoir saluer et parler avec ses colocataires. Peut-être les autres filles n’y étaient pas. Cependant, Yami ne voulait même pas le découvrir alors qu’elle replaça correctement son sac sur ses épaules et fit demi-tour. Elle passait de moins en moins souvent dans sa chambre, juste le temps de se changer après une douche bien méritée. Ses heures de sommeil avaient encore diminuée de part ce fait et elle n’était plus que l’ombre d’elle-même, prête à craquer à tout moment. Elle l’avait déjà fait, il y avait deux jours dans un couloir de l’université. Un jeune étudiant inconnu était venu la voir à ce moment et elle s’était aussi braquée. Comme un léger goût de déjà-vu lui était resté dans la gorge. Étrangement, le dortoir était relativement calme. Entre ceux qui traînaient dans leur chambre, ceux qui étaient de sortie pour la nuit et ceux qui travaillaient, la japonaise n’avait croisé encore personne. Certes, elle avait fait la rencontre de certains d’entre eux le jours où elle avait emménagé dans ces nouveaux locaux, cependant elle ne faisait tellement pas attention qu’elle avait vite oublié. Trouvant une table dans un coin, posée contre un mur, devant une fenêtre, Yami s’y installa. C’était légèrement caché, très bien éclairé et elle savait qu’elle y serait tranquille pour le reste de la nuit. L’avantage était surtout la prise dessous, et elle n’attendit pas plus longtemps pour y brancher son ordinateur qu’elle s’empressa d’allumer ensuite. Elle pensait travailler sur ses projets, malgré la motivation qui était descendue plus bas que terre depuis deux jours. Mais elle devait persévérer. Elle devait être la meilleure et réussir pour les prochaines fois. Elle ouvrit son logiciel qui lui permettait d’écrire des lignes de codes, puis observa l’écran sans bouger pendant une bonne dizaine de minutes. Un énième soupir, preuve de sa fatigue sortit d’entre ses lèvres et Yami se laissa tomber en avant, la joue contre la surface dure de la table. Elle était fatiguée, elle voulait tout arrêter. Ne plus jamais avoir à réfléchir, ni se hâter physiquement. « Marre... »