(harang) Ghosttown
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(harang) Ghosttown | Lun 24 Mai - 16:01 Citer EditerSupprimer
Elle leva d’abord les yeux lorsqu’une odeur très prenante se répandit autour d’elle. Une odeur qu’elle détestait bien et qu’elle connaissait par cœur après tant d’années à être suivie par celle-ci. C’était encore léger donc aucun danger n’était à prévoir, cependant elle était assez présente pour déranger Liên. Cette dernière s’était installée dans un café, choisi par hasard non loin de l’université, pour relire des propositions pour son travail. Une exposition de photographies devait bientôt être présentée, mais c’était pour la suivante que le travail était grand. L’artiste qui avait été prévue avait décommandé alors dans l’urgence, il ne fallait pas perdre de temps et trouver une ou une artiste pour la remplacer. Ce ne serait sûrement pas son patron qui allait s’en charger, surtout qu’il était bien trop occupé à boire du champagne avec ses autres amis propriétaires de galeries d’art et à s’auto complimenter pour découvrir lequel d’entre eux était le plus superficiel, le plus sexiste et le plus méprisant envers les gens peu fortunés. Ce n’était pas un secret que Liên ne supportait pas son patron. Elle se plaignait bien trop souvent, toujours dans son dos bien qu’elle ne se gênait pas de lui dire certaines choses en face. Néanmoins, elle adorait son travail et ne le quitterait pour rien au monde. La galerie d’art était un bon endroit pour les rencontres, et la vietnamienne l’eut bien rapidement compris. Elle n’abusait pas non plus de son lieu de travail, mais s’amusait de temps en temps. Surtout lorsque les visiteurs étaient de belles femmes.
Elle laissa tomber les feuilles sur la table et retira ses lunettes. Elle ne les portait qu’à de rares occasions, lorsqu’elle commençait à fatiguer notamment. L’odeur revint alors et Liên tourna la tête vers la fenêtre. Elle ne voyait rien, comme d’habitude mais sentait comme une présence. Le lieu n’était pourtant pas lourd en Yin énergie et il restait très fréquenté alors il était étonnant qu’une âme perdue s’y balade. Néanmoins l’odeur ne trompait pas. « Tu es perdu ? » Demanda-t-elle tout haut à l’intention de cette entité inconnue. Dans ces moments, la jeune femme était complètement coupée de la réalité et ne prêtait aucune attention aux vivants autour d’elle. « Ou est-ce que tu joues ? » Très rares étaient les fois où les fantômes se montraient et en général c’était dans des lieux sombres et jours de pluie. Néanmoins, Liên arrivait encore à deviner où ils se trouvaient sauf que cette fois-ci c’était différent.
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Re: (harang) Ghosttown | Mar 25 Mai - 19:36 Citer EditerSupprimer
Le temps n’est pas au rendez-vous aujourd’hui et bien que je ne sois pas en sucre, je décide de remettre à un autre moment la balade à moto que j’avais prévue pour la journée. Ce n’est pas très grave, si je ne peux pas me consacrer à une passion, autant me consacrer à une autre. C’est comme ça que je me retrouve assis à la table d’un café jusqu’alors inconnu. J’en ai déjà entendu parler à l’université, plusieurs fois, et me suis dit qu’il fallait que j’aille voir de mes propres yeux puisque ça valait le détour, apparemment. L’endroit s’est avéré plutôt cosy, oui, mais surtout, le café y est bon, avantage non négligeable.
Assis dans un coin à côté d’une plante, je touille la fin de mon latte d’une main distraite. Je n’arrive pas vraiment à me concentrer sur ma musique. On sent que l’endroit est populaire, le va-et-vient est continuel, autant pour ceux qui veulent se poser que pour ceux qui ne passent ici que quelques minutes, le temps de repartir avec leur gobelet. J’observe pendant un temps tout ce beau monde fourmiller, le regard quelque peu dans le vide, plus bercé par le mouvement constant qu’attiré par le détail. Etonnamment, on pourrait attendre de cet endroit qu’il soit bien plus bruyant qu’il ne l’est réellement. Ce n’est pas le bruit de fond qui me dérange de toute manière pour travailler, je n’arrive juste pas à me mettre dedans aujourd’hui, voilà tout. Je sors de ma torpeur et me décide à aller reprendre un café. Celui-ci, je le commande noir et serré : peut-être que ça va me secouer un peu et que ça me redonnera un élan de motivation. Ce qui arrive au retour me prend quelque peu au dépourvu. La femme assise à la table juste à côté de la mienne s’adresse à moi lorsque je passe à côté d’elle. Impassible, je lui adresse un simple « ..Pardon ? » d’excuse car je ne suis ni sûr qu’elle s’adresse à moi, ni certain d’avoir compris de quoi elle parle. Elle me dit pourtant vaguement quelque chose maintenant que je la regarde et je fais un pas vers elle tandis qu’elle continue. Me regarde-t-elle vraiment ? Ses yeux semblent dériver légèrement de moi. Intrigué, bien que toujours stoïque, je fais un pas dans sa direction. Cette drôle d’impression de la connaître me turlupine soudain : et si elle m’avait reconnu et moi non ? J’aurais l’air bien fin mais il n’y avait qu’une manière de savoir. « Excusez-moi, c’est à moi que vous parlez ? »
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Re: (harang) Ghosttown | Sam 29 Mai - 20:52 Citer EditerSupprimer
Bien trop isolée dans son monde aux esprits, la jeune femme parlait sans se douter une seule seconde qu’elle pouvait donner l’impression de s’adresser à quelqu’un. Elle parlait à voix haute, cherchant à comprendre cette présence qu’elle ressentait, cherchant à l’aider et quitter le monde des vivants. Un fantôme était une chose triste. Soit un sentiment puissant liait l’entité sur Terre, soit un souvenir ou une envie. Mais s’ils étaient parmi les humains cela voulait aussi dire qu’ils n’avaient pas accès aux enfers pour passer les différents jugements de leur vie et ainsi accéder au cycle de réincarnation. Il n’y avait rien de pire pour Liên que de se faire sortir de ce cycle qui maintenait chaque chose à sa place. L’équilibre de la vie et de la mort, c’était ce en quoi la vietnamienne croyait fermement. Seulement l’apparition soudaine d’un jeune homme la fit sortir de ses pensées. La connexion était aussitôt brisée et Liên sursauta. Ses yeux, preuve de son retour parmi les vivants, se posèrent sur la silhouette masculine. « Quoi ? » Son accent était témoin de ses origines non coréennes.
Liên était rarement gênée. D’ordinaire elle maîtrisait toujours la situation, ce qui lui avait permis de travailler dans une galerie d’art et de s’en occuper comme s’il elle était la propriétaire. Son patron aidait fortement à donner cette impression alors qu’il se servait simplement de la galerie pour ses relations dans le monde, se fichant bien de l’art en question. « Non, je ne pense pas, vous êtes ? » Elle tentait de rester polie. Elle ne savait pas quel air elle avait pu donner à cet inconnu, ni même de quelle manière il avait été amené à penser qu’elle s’adressait à lui. « Je suis désolée si je vous ai perturbé. » Elle se retint de justesse de continuer sur le fait qu’elle parlait à un esprit. Liên avait été assez traitée de folle comme cela. Elle disait s’en moquer encore, mais au fond chaque mot restait blessant. Alors elle faisait genre de rien, préférant jouer sur le côté femme fatale pour faire oublier ses croyances, différentes des autres.
Elle plaça une mèche de cheveux derrière son oreille avant de relever les yeux vers l’homme. Il était toujours là et la vietnamienne ne comprenait pas. Certes, il pouvait être mignon, mais loin d’être aux goûts de la jeune femme qui n’avait d’attention que pour les belles courbes féminines. « Je… Je peux vous aider ? » Un sourcil levé, elle cherchait plus à le faire réagir afin qu’il reparte à sa table. « Ou dois-je vous dire que je parlais à un esprit pour vous faire réagir ? » Clairement, elle cherchait à lui rentrer dedans.
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Re: (harang) Ghosttown | Mer 2 Juin - 23:33 Citer EditerSupprimer
J'ai beau chercher, je ne vois pas où j'aurais pu croiser cette femme, très jolie au demeurant. Je me serais certainement rappelé d'une telle personne si je l'avais déjà croisée, non ? Ma mémoire me fait parfois défaut, alors je ne sais pas si je peux m'y fier avec certitude. De toute façon, je ne vais pas tarder à savoir ce qu'il en est. Je jette un coup d'oeil à la table devant elle avant de remonter mon regard vers son visage. J'ai l'impression que mes oreilles m'ont joué un tour : s'est-elle vraiment adressée à moi ? Elle a l'air de seulement noter ma présence à l'instant et semble quelque peu surprise, comme si j'arrivais de nulle part. Son unique syllabe me semble bien destinée cette-fois ci et je hausse un sourcil légèrement : la situation est incompréhensible, et je crois qu'on a l'air aussi perplexe l'un que l'autre. Elle n'a pas l'air coréenne, et je me demande où j'ai pu la voir avant aujourd'hui, intimement persuadé que ce n'est pas la première fois que l'on se croise. Il apparaît qu'elle ne me parlait pas du tout et d'une certaine manière, je suis penaud. Je n'en montre rien et me penche dans une courbette respectueuse. « Ah, désolé, j'étais persuadé que vous me parliez. » Elle prend la parole en même temps que moi pour s'excuser elle aussi et le coin de mes lèvres se soulève doucement en un léger sourire amusé. Je crois cependant que je la dérange dans ce qu'elle était en train de faire mais maintenant que je suis là, quelque chose m'attire à elle et je ne peux me résoudre à retourner à ma table tout de suite, inexplicablement. « On ne se serait pas déjà vus quelque part ? J'ai l'impression de vous avoir déjà croisée quelque part ? » L'approche est d'une niaiserie sans nom et à peine les mots prononcés, je grimace intérieurement. On dirait la scène type de drague foireuse. « Entamer la conversation en parlant d'esprit semble bien plus intéressant que ma méthode en tout cas. Mais j'ai vraiment cette impression de déjà-vu. » Je ne voudrais pas être impoli ou l'ennuyer mais ma curiosité a été piquée, autant essayer de mettre un doigt précis sur la cause de cette impression étrange. « Je m'appelle Do Harang, au fait. Je vous ai interrompue dans quelque chose d'important, on dirait ? » Je lui désigne la table devant elle d'un geste presque imperceptible de la main qui tient mon petit café oublié. « A moins que ça ne soit qu'une couverture pour pouvoir causer tranquille avec les esprits du coin ? Et dans ce cas, je m'en voudrais d'être impoli et de vous interrompre. » Cette fois-ci, je ne peux m'empêcher de sourire vaguement. Je ne fais que rebondir sur ce qu'elle a dit et faire ce genre de blagues n'est pas vraiment mon genre mais cette sensation de familiarité me fait me sentir un peu trop à l'aise visiblement.
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Re: (harang) Ghosttown | Dim 6 Juin - 8:21 Citer EditerSupprimer
La gène n’était pas aussi présente qu’elle l’aurait pensé alors qu’elle avait été surprise à parler toute seule, à voix haute. Elle avait fait pire, comme cette fois où elle s’était fait surprendre en train de répandre du sel au sol pour retenir un esprit en colère. Elle avait tout eu, les regards, les questionnements puis les insultes. Seulement, l’homme qui lui faisait face ne semblait pas se montrer aussi brutal avec la situation, au contraire. Ils étaient tous les deux perplexes, peut-être pour des raisons différentes mais si Liên se montrait légèrement agressive dans ses propos, ça ne semblait pas faire fuir l’inconnu. Un léger rire passa la barrière de ses lèvres lorsqu’elle l’entendait parler. Ce n’était pas la première fois qu’on lui sortait cette phrase typique. Celle qui servait pour démarrer une conversation, pour draguer. Liên était une très belle femme et elle le savait, or les corps carrés et sans courbes ne l’intéressaient pas. « Est-ce que vous êtes en train de me draguer ? » Elle n’avait aucune raison de tourner autour du pot et si ses doutes étaient vérifiés, elle préférait lui mettre un stop le plus rapidement possible. Finalement, leur pensées se rejoignaient et la vietnamienne comprit que ce n’était pas le cas, qu’il était réellement sérieux sur cette impression de déjà-vu. Ce n’était pas des impressions qu’elle prenait à la légère, entrant dans ses croyances, elle ne pouvait tourner le dos face à de tels signes et pourtant, elle ne ressentait rien. Elle n’avait pas ces visions furtives et bien trop courtes qui lui rappelaient un moment du passé, ni même un son ou bien une odeur encore. « Si vous traînez beaucoup à Gangnam, c’est fort possible. » Sa galerie s’y trouvait et elle participait à beaucoup de soirées mondaines alors il était fort possible qu’ils se soient déjà croisés, or elle ne payait jamais attention à la gente masculine lors de ces évènements. « Vous croyez aux esprits, donc ? » Un sourcil arqué, elle tâtait encore le terrain. Au premier signe qui montrait qu’il la prendrait pour une folle, elle était prête à intervenir. « Ne vous inquiétez pas, je ne parlais à personne. » Car cette personne n’était déjà plus. Il s’agissait plus d’une entité, une âme perdue qui vagabondait dans le monde des vivants. « Ne prenez pas peur, si je vous dis qu’il y a des fantômes parmi nous, Do Harang. » Au moins, elle serait vite fixée.
Elle tendit le bras, l’invitant dans ce geste à s’asseoir sur la chaise qui lui faisait face. S’il était assez ouvert d’esprit pour tenir une conversation aussi folle que celles qui portaient sur les croyances de Liên, il était la bienvenue. Seulement, au même moment, elle eut cette fameuse impression de déjà vu. Ce moment où elle invitait une personne à faire de même, s’asseoir face à elle, alors qu’elle n’était qu’une fille de la rue. Ce fut très bref, mais assez pour bloquer la jeune femme qui fixait Harang en silence. Elle resta ainsi quelques secondes avant de cligner des yeux pour revenir à elle et prit une gorgée de sa boisson pour se rassurer de sa réalité. « Donc Harang, on se connaît apparemment. » S’ils s’étaient croisés dans leur vies antérieures, ce n’était pas lors de la meilleure vie de Liên. Elle avait souvenir de deux vies, celle où elle avait été impératrice, trahie par son bras droit, et celle où elle était mendiante, à danser dans la rue pour quelques grains de riz. « Avez-vous des souvenirs avec cette impression de déjà-vu ? » Ce n’était pas tous les jours qu’elle croisait quelqu’un de son passé et elle était donc très curieuse. Qui était-il pour elle, quelle relation avaient-ils à l’époque ? Sûrement rien de bien important si ça avait été durant sa vie de mendiante. Liên y avait été bien seule et occupée à survivre. « Je m’appelle Liên aussi. » Avec cette curiosité montante, elle en avait oublié de se présenter à son tour. « Vous croyez à la réincarnation ? » Car si beaucoup de gens avec ces effets de déjà-vu, très peu l’associaient au cycle de la réincarnation.
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Re: (harang) Ghosttown | Ven 11 Juin - 0:48 Citer EditerSupprimer
C'était sûr ! Elle croit que je la drague. Je rapporte mon attention sur le café court que j'ai cherché tout à l'heure et qui traîne dans ma main depuis, fixant les quelques petites bulles beiges qui traînent encore à la surface du liquide sombre. « Ah, ça n'est pas sorti comme je voulais cette phrase, je le savais au moment où je l'ai dite, mais non, promis, je ne vous drague pas. Quelle mauvaise entrée en matière ce serait, honnêtement. » Je hausse une épaule en l'entendant rire et remarque que je ne suis pas vraiment mal à l'aise. La situation est plutôt amusante et elle n'a pas l'air de le prendre mal, heureusement. Ses mots suivants me font réfléchir un instant, essayant de me remémorer l'endroit précis où j'aurais pu voir cette femme aux traits exotiques puisque Gangnam m'est plutôt familier mais je n'arrive pas à remettre son visage singulier, dont j'aurais pourtant dû me rappeler. C'est pourtant plus quelque chose dans son aura, dans son être intrinsèque qui me donne cette impression de la connaître, plus que son physique. Enfin, ce que je dis n'a qu'à moitié du sens mais tout de même, ça m'interpelle.@Tran Liên
Sa question me fait regarder le plafond vers la fenêtre un court instant, réfléchissant honnêtement à la réponse que je vais donner à cette question incongrue pour une première discussion mais qui ne me choque pas vraiment. « Hmm, difficile d'affirmer ce en quoi je crois exactement mais disons que je ne suis pas réfractaire au sujet et je pense qu'il y a plus que ce que l'on voit, les âmes, les esprits, appelez ça comme vous voulez. » Ma réponse est peut-être un peu trop sérieuse pour une question certainement lancée comme ça mais le feeling est là et je n'ai pas l'impression qu'elle va se moquer de moi pour avoir été sincère. Il y a parfois des situations dans lesquelles il faut écouter son instinct et le mien me dit que cette femme m'est d'une certaine manière pas inconnue. Je hausse un sourcil en l'entendant parler de la présence de fantômes et par réflexe regarde à travers la vitre dans la rue, comme si quelque chose allait se manifester. Un mouvement attire alors mon attention et je repose les yeux sur cette femme intrigante qui m'invite à m'asseoir. Ma main semble bouger aussitôt pour tirer la chaise et je suis quelque peu surpris par la rapidité de ma propre réaction, comme si, inconsciemment, j'attendais ça avec impatience. « Avec plaisir, juste un instant. » Je jette un coup d'oeil derrière moi et repasse par ma table. Je bois d'une traite mon café désormais presque froid et rassemble mes feuilles que je fourre dans mon sac d'un geste rapide, rangeant la chaise ensuite sous la table. Je laisse la tasse vide sur la table que je m'apprête à abandonner et reviens à celle de cette amie inconnue, mon sac posé à mes pieds en prenant place.
Je croise son regard et me perd quelque peu dedans, essayant toujours de définir ce lien qui me semble exister entre nous sans pourtant y parvenir. « Vous avez cette impression aussi .. ? » Je suis étonné : il m'est arrivé d’interpeller des gens qui n'avaient pas du tout ce feeling et là, de savoir que ça peut être quelque chose de réciproque, c'est encore plus fascinant. Je secoue la tête pour répondre à sa question, incapable de mettre des images sur proximité que je ressens. « Je n'ai aucun souvenir précis, pas d'image particulière mais un sentiment très fort, comme si je vous connaissais. Dans une autre vie si ce n'est pas celle-ci. Je ne suis sûr de rien, sinon que vous et moi nous sommes déjà plus que croisés un jour. Je ne peux pas l'expliquer et vous allez peut-être me trouver bizarre mais j'en suis convaincu, c'est ce que je ressens. » J'en oublie le café, les autres autour : cette femme, Liên, prend soudain toute mon attention et j'ai l'impression que ce n'est que le début d'une découverte incroyable. J'espère que je ne l'effraie pas trop par mes paroles mais quelque chose me dit que non. « La réincarnation, c'est rare de croiser des gens qui parle de ça de nos jours. Vous y croyez aussi ? »
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Re: (harang) Ghosttown | Mer 16 Juin - 19:44 Citer EditerSupprimer
Elle mentirait si elle disait qu’elle n’était pas surprise. La jeune femme avait l’habitude des hommes entreprenants, qui pensaient pouvoir tout se permettre car ils étaient un tant soit peu attirants auprès de la gente féminine. Seulement, la réponse de cet inconnu eut le don de changer sa première impression sur la personne, alors que Liên laissa un fin sourire se dévoiler sur ses lèvres. Il n’était pas simplement question de deux personnes qui avaient pu se croiser en extérieur, beaucoup trop de monde traînait dans les rues de Gangnam pour cela. Ni un des nombreux visiteurs de la galerie où travaillait la vietnamienne. Bien qu’elle payait plus attention aux femmes qui parcouraient les couloirs portant les œuvres, elle essayait de retenir un maximum de visages qui apparaissaient devant elle. Les noms, c’était encore autre chose et elle laissait ce talent à son patron même si son métier l’obligeait à faire des efforts.
Au final, cette rencontre était sous le signe de l’étrange. La discussion n’était pas de celles qu'avait d'habitude Liên avec de parfaits inconnus. Rares étaient les moments où elle parlait d’entrée de jeu des âmes perdues, ayant eu sa dose d’insultes qui, généralement, affluaient derrière. Seulement, il y avait ce ressenti qui ne la quittait pas, cette impression familière qui planait autour d’eux. La jeune femme ne pouvait pas exactement définir de quoi il s’agissait, cependant elle pouvait au moins l’inviter à sa table. « Vous semblez bien sérieux lorsque vous parlez. » Son sourire amusé ne la quittait pas, tout comme son regard ne semblait pas vouloir lâcher l’homme. Ce dernier se dépêcha de la rejoindre, ses affaires avec, alors que Liên rangeait, de son côté, ses propres feuilles.
Néanmoins, l’impression qu’avait ressenti la vietnamienne plus tôt revint aussitôt pour s’éclaircir. Elle savait à présent ce qu’elle avait vécu, au moins dans une vie passée très lointaine. Ce garçon lui était donc lié, ce qui rendait toute cette situation encore plus intéressante. La jeune femme écoutait les explications de Harang avec toute l’attention qu’elle pouvait lui accorder. C’était fascinant et elle avait l’impression d’être enfin comprise car, combien de fois l’avait-on traité de folle à lier ou encore de drôle de fille. Elle ne comptait plus et ne cherchait pas à s’en souvenir non plus. « Croyez-moi, je serais la dernière à vous trouver étrange. » Car elle était la bizarrerie d’ordinaire alors, qu’enfin, elle se sentait bien. « C’est même très agréable à entendre. » Partis étaient ses sentiments de dragues et autres préjugés qu’elle avait sur les hommes. « Ça vous est déjà arrivé avant ? » Car si elle avait déjà rencontré le jeune Renji avec qui elle savait qu’ils avaient partagé un passé commun, elle ne pouvait dire que ça lui arrivait tous les jours. Pourtant, ses souvenirs d’antan étaient de plus en plus clairs dans la tête. « Plus que je crois à la réincarnation, je l’ai vécue. » Certes ces vies passées n’étaient pas des plus joyeuses ni glorieuses, néanmoins elle ne pouvait les nier. « Je suis vraiment intriguée maintenant. » Elle se redressa, manquant de renverser sa boisson alors qu’elle avait tellement de questions à lui poser. Elle tentait de conserver ses airs de femme du monde, seulement l’excitation faisait ressortir l’enfant en elle. « Nous nous sommes croisés, nous avons discuté. Était-ce de bon cœur ou par obligation ? » Car elle était passée d’impératrice à mendiante en une réincarnation. « Je pourrais passer pour plus étrange que vous encore, car je sais que j’en suis à ma troisième réincarnation. Je sais aussi quels rôles j’ai joué dans l’histoire, et mon statut social. » Bien que les souvenirs restaient recouverts d’un voile fin, le genre où l’on pouvait voir au travers mais avec une opacité restante. « Imaginez vous êtes celui qui m’a assassinée, ça serait drôle non ? » Elle n’avait aucune raison de lui en vouloir si c’était réellement le cas, il s’agissait d’un passé lointain, elle n’était plus la même femme.
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Re: (harang) Ghosttown | Lun 21 Juin - 11:04 Citer EditerSupprimer
Me voilà installé à la table de cette femme inconnue comme si deux amis perdus de vue s'étaient croisés par hasard et décidaient de boire un café ensemble. Enfin, la situation s'en approche mine de rien, avec quelques petites subtilités en plus bien sûr. Je n'arrivez pas à mettre le doigt sur le moment où j'aurais pu la croiser, c'est peut-être réellement que nous nous sommes rencontrés et côtoyés dans une autre existence, en d'autres temps. Ma curiosité est en tout cas piquée au vif depuis que je sais que l'impression est la même chez elle, ce qui ne m'est encore jamais arrivé. Il y a quelque chose de surréel au fait que l'on se retrouve assis l'un en face de l'autre prêts à discuter de ça. « C'est une croyance inexplicable, certes, mais qui me tient à cœur, bien sûr que je suis sérieux. » Sérieux oui, et il semble en même temps que ce quelque chose qui nous lie d'une manière ou d'une autre nous amuse presque. Le petit sourire qui flotte sur ses lèvres est le même qui flottait sur les miennes quelques instants auparavant. Peut-être aussi est-ce le caractère surprenant et tout à fait fortuit de cette rencontre qui nous amuse. « J'ai de plus en plus l'impression qu'on se connaît d'avant .. » Je ne veux bien sûr pas parler de notre enfance. Le sentiment d'avoir fait partie de sa vie se précise sans pouvoir apporter d'explication à cette impression mais c'est comme un savoir intrinsèque, quelque chose d'inné, qui aurait toujours été là ? Le tout me fascine et m'effraie à la fois, je ressens sans pouvoir expliquer. Mettre des mots sur mes émotions et ressentis semble à la fois compliqué et peut-être un peu osé, même si étonnamment je ne pense pas qu'elle va me prendre pour un fou. Ses paroles me le confirme et puis, elle semble tout aussi intéressée de découvrir le pourquoi du comment, la raison de cette étrange proximité qu'elle ressent elle aussi. C'est déjà bon signe. Je secoue doucement la tête de droit à gauche tout en me redressant dans ma chaise, les jambes croisées, les doigts de ma main droite pianotant sur la table par réflexe, mes yeux toujours dans les siens. « Jamais ressenti de cette manière. D'habitude c'est une vague impression et là, ça semble si .. certain ? Vraiment, comme si j'étais sûr que vous êtes quelqu'un d'important pour moi sans pouvoir me souvenir dans quelle mesure. C'est assez déconcertant d'ailleurs. »@Tran Liên
Les mots qui s'élèvent ensuite piquent encore plus ma curiosité et mon attention et je me rapproche de la table sans m'en rendre compte, croisant les bras devant moi, concentré sur ses paroles. Le destin a placé cette femme sur ma route en cette journée des plus ordinaires de base, alors que rien ne présageait une telle rencontre et me voilà soufflé par cette personne, captivé par son aura et buvant ses paroles. Je ris doucement. « On est deux dans ce cas je crois ! » C'est incroyable de voir qu'on est effectivement aussi intrigué l'un que l'autre et je suis curieux de voir ou cette conversation va nous mener. « Vraiment ?! » La surprise transparaît plus que je l'aurais souhaité dans ma voix mais c'est plus fort que moi. « Je n'ai personnellement aucun souvenir de ce que j'ai pu vivre avant, c'est pour ça que je prête attention à ces sensations de déjà-vus, j'ai l'impression que c'est une partie de ma personne oubliée malgré moi et que ces moments me font du bien et m'aident à me sentir d'une certaine manière apaisé, plus complet ? C'est difficile à expliquer .. » Et là, si elle est capable de se souvenir de ses propres vies passées, je suis impressionné. « Assassin ? Vous avez l'air de vous souvenir de tant de détails. Vous pourriez m'en dire plus ? » Je ne sais pas si c'est impoli de demander quelque chose de si personnel mais ça me fascine.
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