“Be strong”

I whispered to my wifi signal

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Tu ne comprenais pas vraiment ce qu'il se passait. Tu fixais ta télévision, télécommande en main dans un air paumé, le sourcil faiblement arqué dans une question muette, comme si l'objet allait être capable de te répondre. Tu ne savais pas pourquoi ta télévision voulait absolument se connecter au wifi. En quoi était-ce utile ? Puis ça passerait dangereux, autant de choses connectées en même temps ? T'avais que ton ordinateur de connecté mais détail. Tu partis alors redémarrer le wifi, supposant que ça pouvait régler le problème – ça l'avait déjà réglé la dernière fois. T'avais pas compris, t'avais pas cherché à comprendre. Et tu ne cherchais pas aujourd'hui. Ce n'était pas du tout ton domaine. Tu patientas sagement quelques minutes, appuyant sur la télécommande pour rallumer la télévision, l'ayant précédemment éteinte. Pour le moment ça semblait fonctionner. Tu hochas le visage, satisfait, t'installant devant ton ordinateur pour... qu'il te dise qu'il ne captait pas le wifi. Tu jetas un regard désabusé dans le vide. Tu allas redémarrer le wifi, donc. A la rigueur, la télé, tu pouvais t'en passer. Mais ton ordinateur, non. T'en avais besoin pour régler quelques détails pour le travail et tu voulais le faire maintenant. C'était important pour ton organisation – sinon tout allait être chamboulé et t'allais te sentir perdu. Déjà que tu l'étais là, perdu. Tu patientas à nouveau, observant l'écran de ton ordinateur, redressant un regard blasé vers la télé qui venait de s'éteindre. Tu patientas, immobile, avant de comprendre qu'un disjoncteur avait probablement sauté. Tu allas donc t'en occuper, le calme toujours posé sur le visage même si, vraiment, tu comprenais rien du tout. Tu patientas à nouveau, le wifi étant allumé mais ta télé stipulant à nouveau qu'elle voulait se connecter – mais toi tu voulais pas – et ton ordinateur se connectant pour se déconnecter.
Tu supposais que tu avais peut-être mal appuyé sur un bouton ? Mal coché une case ? Tu ne savais pas où mais avec la technologie c'était possible. Il suffisait d'un rien pour que rien ne fonctionne de toute façon alors t'étais pas étonné.

Tu restas assis sans bouger pendant quelques minutes, hésitant, prenant ton téléphone pour le reposer finalement. Tu pouvais pas la déranger pour ça, si ? En même temps si tu lui demandais pas, elle ne pouvait pas te répondre. Tu décidas finalement de lui envoyer un message pour lui demander si elle pouvait venir car tu rencontrais quelques soucis techniques et technologiques et que tu ne savais vraiment plus quoi faire. Ca ressemblait un peu à un cri de détresse d'un homme dépassé par son environnement. Et c'était le cas. Tu comprenais rien du tout.
Une fois que tu eus sa réponse – positive – tu allas dans la cuisine pour commencer à préparer du thé, au cas où elle en voudrait, t'assurant que tu avais assez à boire et/ou à manger pour préparer quelque chose si elle venait à avoir faim. Puis tu vérifias l'état de ton salon, inspectant que ça ne fasse pas trop chaotique et à part les chats gracieusement étalés sur ton canapé, tout était droit et rangé. Parfait.

Tu allas ouvrir la porte, remontant tes lunettes sur ton nez dans un petit air embêté mais tout de même ravi de la voir, le coin de tes lèvres se haussant quelque peu. « Bonjour », tu te décalas pour la laisser entrer, lui faisant signe d'avancer. « Tu vas bien ? », tu lui désignas les chaussons que tu avais préparé pour elle. « Désolé de te déranger, tu dois être occupée », susurras-tu doucement, songeur. « Mais je savais vraiment plus quoi faire », tu semblais désespéré... tu l'étais un peu. « Tu veux boire quelque chose avant de commencer ? »@Mukai Yami
felicis

“Be strong”

I whispered to my wifi signal

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Tu te souvenais de ton premier téléphone. T'avais pas vraiment compris le principe – même si, oui, appeler en cas de soucis était plutôt pratique. Tu n'avais pas vraiment compris le principe des messages. Pourquoi pas téléphoner ? Puis tu avais compris que c'était plus simple, parfois, d'envoyer un message. Tu n'avais pas tout de suite eu de téléphone en arrivant en ville. On avait dit que tes parents n'avaient pas voulu que tu en aies un mais c'était faux. Tes parents t'avaient demandé et tu avais dit non en observant le leur dans un air dépassé et perturbé. Ca ne t'intéressait pas. T'en voyais pas l'utilité. Puis tu avais fini par accepter, ta mère te disant que tu devais un peu te mettre à jour, te fondre dans la masse. Tu te souvenais de ton premier smartphone, aussi. Grande découverte. T'en avais vu dans les mains des autres, t'avais trouvé ça sympa – façon très polie de dire que tu t'en fichais. Mais entre tes mains t'avais trouvé ça immonde. Un monde nouveau. Un univers à part. T'avais pas compris pourquoi tu recevais des notifications sur la météo alors que t'avais rien demandé. T'avais pas non plus compris pourquoi on te parlait de data, de données, de wifi... T'étais largué. Tu n'étais sur aucun réseau social. Et quand on te montrait ce que c'était, tu fixais dans un air penaud. Pourquoi exposer ainsi sa vie à des inconnu.e.s ? Fallait dire qu'au village c'étaient plutôt les personnes âgées qui s'amusaient à tout exposer. Mais t'avais pas besoin de ça. Pas besoin qu'on sache avec qui tu étais ami ou avec qui tu ne l'étais pas, surtout. Pas besoin de te cacher derrière des chiffres, des faux semblants. De faire comme si t'étais content de parler à ces personnes, « d'aimer » leurs publications, de commenter... T'y voyais aucun intérêt à part dorer leur image et la tienne. A part cette recherche étrange et parfois stupide de popularité. Pour quoi ? Trois fois rien. Tu ne comprenais pas. Tu ne voulais pas comprendre. T'avais créé un compte facebook depuis... mais t'avais oublié ton mot de passe. Le reste tu ne voulais pas y être parce que ce n'était pas pour toi. Et tu ne voulais pas te forcer à les utiliser juste pour faire croire que t'étais à la mode. Tu venais à peine de réussir à maîtriser ton téléphone. Tu venais de comprendre comment changer certains paramètres sans chercher pendant des heures. T'étais pas non plus totalement ignorant, tu savais t'occuper des fonctionnalités de base.. mais t'étais resté bien con devant certaines parce que t'y connaissais rien et tu voulais rien y connaître. Tu devais admettre que c'était utile, cependant. Surtout pour le travail – et que ça faisait plus professionnel de voir quelqu'un réussir à enregistrer un contact en quelques secondes que de demander au dit contact de s'enregistrer soi-même. T'avais progressé. Et ça te suffisait.

Tu savais que t'étais nul avec tout ça. Et t'avais aucun mal à admettre que tu avais parfois besoin d'aide. T'avais aucun mal à demander de l'aide – enfin bien sûr tu hésitais mais ce n'était pas ta fierté mais plutôt ton côté réservé qui voulait te freiner. Yami aurait pu refuser, et tu ne lui en aurais pas voulu. Mais la voilà devant ta porte et tu ne pus contenir l'esquisse soulagée qui se posa sur tes lèvres. Tu clignas des paupières, tournant ton regard vers elle, avant de pencher quelque peu le visage dans un sourire. « Je suis ravi de pouvoir te permettre de prendre une pause alors », tu ris quelque peu avant de lui proposer à boire, attendant patiemment sa réponse. « D'accord. N'hésite pas si tu changes d'avis », dis-tu lentement, gardant le coin des lèvres finement haussé. T'allais pas la forcer à boire si elle ne voulait pas. Tu voulais juste qu'elle soit le plus à l'aise possible en étant chez toi. « Grave... », tu soupiras quelque peu en haussant les épaules, une petite grimace au visage. « Je dirais pas... grave genre grave grave mais... », tu plissas un peu le nez. C'était dérangeant plus que ce n'était grave. « C'est pas pratique ? Ca me déconnecte de partout en me connectant ? Je comprends rien », autant admettre que tu suivais absolument rien à ce qu'il se passait chez toi. Tu la suivis du regard, souriant discrètement. « Frost et Luna », que tu répondis en désignant les chats à tour de rôle. « On m'a souvent dit que j'avais la tête de quelqu'un à avoir plein de chats », tu savais pas vraiment ce que ça voulait dire... peut-être que t'allais finir seul entouré de chats ? Un truc comme ça. « Tu peux les caresser si tu veux. Frost est calme et Luna très sociable, t'as pas de soucis à avoir. Ils adorent les câlins », elle ferait leur bonheur en tout cas. Tu t'avanças vers ton ordinateur, rangeant quelques papiers qui traînaient à côté – ils étaient déjà ordonnés mais pour le principe, t'avais l'impression que c'était le chaos. « Désolé », soufflas-tu en les mettant un peu plus loin histoire qu'ils ne dérangent pas. « T'es sûre que tu veux rien boire ? », ça te perturbait. T'avais l'impression d'être un mauvais hôte.@Mukai Yami
felicis