Groupe de soutien (libre)
Invité
Invité
Groupe de soutien (libre) | Lun 14 Juin - 0:14 Citer EditerSupprimer
Un mois. Trente petits jours. Un mois. C’est court ? C’est long ? Tu ne sais pas. Tu es allongée, depuis, dans ce lit médicalisé, à regarder le plafond, à regarder les écrans qu’on te présente, à ne rien voir à part ça. Tu es seule, même quand tout le monde est là. Ce n’est même plus à propos de toi. Tu n’es pas seule avec toi-même. Une partie de toi n’est plus là, elle manque à l’appel, elle ne reviendra pas. Tu le sais, au fond. Tu peux sentir son fantôme, parfois, et c’est terrifiant. Tu te réveil, tu t’observes et elle n’est plus là. Alors tu fond en larme, tu cries, tu te débat. Rien n’y fait. Tu ne peux pas t’échapper. Tu es prise au piège.
On t’emmène dehors, parfois. Mais tu y es seule, seule sur ce fauteuil qui roule. Il n’y a que la douleur. Tu ne ressens pas la présence rassurante de tes proches, ou même des médecins, ou même de toi. Tu es seule. Il n’y a que la douleur, et le fauteuil roulant, et ce vide à la place de ta jambe, et cette horrible certitude : ça n’aurait pas dû arriver. Rien ne tout ça n’aurait dû arriver. Rien de tout ça n’aurait dû pouvoir…
Tu fermes les yeux. On t’a emmené dehors. Il fait beau, du moins c’est ce que disent les autres. Tu te fiches du temps qu’il fait. On t’a emmené dans cette église, avec tous ces gens que tu ne connais pas.
« Ça va t’aider, tu verras. » Qu’ils disaient
.
Tu n’y croyais pas.
« Ils savent ce que tu traversent. » Ils expliquaient, pour te rassurer.
Tu n’y croyais toujours pas.
Mais tu étais arrivé, maintenant, dans cette église pleine d’inconnus. L’un d’eux avait un bandeau de pirate. L’un d’eux avait un bras robotique. Ils étaient des monstres de foire, moins que des hommes, moins que ce que tu devais être. Tout cela était injuste. Tout cela n’était pas toi. Tu ne pouvais pas vivre ça, pas toi. Tu ne devais pas… tu n’avais rien fait de mal, tu avais toujours essayé, malgré tout, malgré ta vie.
« A plus tard. » On t’a laissé là, dans cette salle pleine d’inconnus.
On t’emmène dehors, parfois. Mais tu y es seule, seule sur ce fauteuil qui roule. Il n’y a que la douleur. Tu ne ressens pas la présence rassurante de tes proches, ou même des médecins, ou même de toi. Tu es seule. Il n’y a que la douleur, et le fauteuil roulant, et ce vide à la place de ta jambe, et cette horrible certitude : ça n’aurait pas dû arriver. Rien ne tout ça n’aurait dû arriver. Rien de tout ça n’aurait dû pouvoir…
Tu fermes les yeux. On t’a emmené dehors. Il fait beau, du moins c’est ce que disent les autres. Tu te fiches du temps qu’il fait. On t’a emmené dans cette église, avec tous ces gens que tu ne connais pas.
« Ça va t’aider, tu verras. » Qu’ils disaient
.
Tu n’y croyais pas.
« Ils savent ce que tu traversent. » Ils expliquaient, pour te rassurer.
Tu n’y croyais toujours pas.
Mais tu étais arrivé, maintenant, dans cette église pleine d’inconnus. L’un d’eux avait un bandeau de pirate. L’un d’eux avait un bras robotique. Ils étaient des monstres de foire, moins que des hommes, moins que ce que tu devais être. Tout cela était injuste. Tout cela n’était pas toi. Tu ne pouvais pas vivre ça, pas toi. Tu ne devais pas… tu n’avais rien fait de mal, tu avais toujours essayé, malgré tout, malgré ta vie.
« A plus tard. » On t’a laissé là, dans cette salle pleine d’inconnus.