Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ?! Un hôpital désert, des chambres et du matériel médical retournés de partout et maintenant, des cadavres au sol dans les couloirs ? Ce n'est pas possible, je dois être en train de rêver, de ces rêves qui vous paraissent si réels que vous en avez des sueurs froides au réveil. L'odeur ambiante me soulève le cœur, ne sachant trop si cela vient du cadavre ou de ce qu'Evan a rendu sur le sol, ou si c'est moi qui devient sensible à force d'avoir mes sens trop sollicités, en étant à l'affût du moindre mouvement, du moindre bruit. Quand est-ce qu'on allait trouver âme qui vive bon dieu ?

Voir le cadavre se mette alors à bouger semble être une plaisanterie du destin, comme en réponse à mes pensées les plus profondes mais emprunte d'une ironie toute particulière. Tout me crie impossible et pourtant la situation me serre le ventre comme jamais. Je sens Evan qui m'attrape le bras pour me tirer de ma paralysie involontaire et l'élan déclenche enfin le réflexe de courir derrière lui. « Mais qu'est-ce que c'était que ce bordel ? » crié-je en courant. Je me laisse entraîner à droite, à gauche, finalement dans une cage d'escalier où nous nous stoppons net devant le vide. Ce que nous voyons de l'autre côté semble confirmer que nous sommes dans un rêve et pourtant, cette sueur qui coule dans mon dos, cette peur panique qui tord mon estomac .. « C'est une blague .. » Ma voix est un murmure, je n'y crois pas. Et pourtant. Je lève mes yeux vers Evan, un air quelque peu hagard sur mon visage. « J'ai jamais été préparé à ça .. j'arrive à peine à y croire, même en voyant ça de mes propres yeux. » Un bruit se fait entendre derrière moi et je me retourne aussitôt, ouvrant grand les yeux en voyant sur les marches au dessus de nous un autre cadavre. Pas de doute sur le fait qu'il est mort celui-ci avec une ouverture dans le ventre qui laisse apercevoir ses boyaux. Il semble trébucher sur une marche ce qui le précipite sur nous et dans un réflexe ultime de défense je lui mets un coup de lampe en pleine tête, le faisant s'écraser au sol à quelques pas de nous. « Viens ! » Je remonte les marches aussitôt et jette un coup derrière moi moi m'assurer que Evan suit. Je remonte un étage et reviens dans le couloir, me stoppant une seconde pour regarder à l'angle du mur si la voix est libre. « Il y a une sortie de secours au bout de ce couloir .. mais il y a des choses sur le chemin, on peut essayer de faire le tour » lui dis-je en chuchotant.