Par cette journée ensoleillée, Rian avait décidé de se faire une séance shopping digne de ce nom afin de préparer ce qu'elle allait prendre dans sa valise pour ses vacances imminentes, d'ici quelques jours elle laisserait le soleil de séoul pour aller se prélasser sur les plages californiennes, la chaleur de Los Angeles pour les deux prochaines semaines. C'était rare qu'elle se permette de quitter la pâtisserie aussi longtemps, mais la jeune femme n'avait pas pris de réelles vacances depuis des années, et elle méritait cette pause de rêve. Son portable à la main, pianotant dessus la liste des choses qu'elle avait acheté déjà et ce qu'il lui restait à préparer pour son départ prochain, elle notait également dans un coin de son esprit ce qu'il lui faudrait préparer à l'avance pour la pâtisserie et les ordres qu'elle laisserait pour ses employés, ce qu'ils devraient faire durant son absence, elle mentirait si elle disait qu'elle n'était pas inquiète. Depuis l'ouverture il y a plusieurs années, c'était la première fois qu'elle laissait ainsi son bébé loin d'elle, où elle ne sera pas sur place si il arrivait quelque chose. Elle n'était pas à l'aise avec cette idée, pas totalement sereine mais elle devait faire confiance à son équipe.

Elle ne compte pas le nombre d'heures qu'elle passe dehors à parcourir les magasins, petit à petit plusieurs sacs viennent encombrer ses bras, certains achats qu'elle aurait pu ne pas faire - mais on parlait de Rian là, le shopping c'est une seconde nature chez elle - qui s'étaient ajoutés à la liste longue comme le bras qu'elle avait prévu pour le voyage. Lunettes de soleil et petit chapeau pour la protéger des rayons, la jeune femme avait décidé de prendre une pause dans un café pour se rafraîchir, un thé glacé pourquoi pas, ou quelque chose de plus gourmand, une glace peut-être ? Son téléphone qui bip lui signalant un nouveau message, elle baisse les yeux quelques secondes mais c'est suffisant quand elle avance vers le café en question pour ne pas voir la personne devant elle, ce n'est en rien violent en réalité, mais les nombreux sacs qu'elle porte suffisent pour heurter la hanche de l'homme, le faisant se tourner vers elle. « oh excusez-moi, je- » Sa voix qu'elle perd, ses yeux bruns s'écarquillant derrière le verre foncé de ses lunettes. Il n'avait pas changé. «Jeha... » elle murmure simplement, un prénom qu'elle avait prononcé si souvent par le passé. « Tu as l'air en forme. » Que pouvait-elle dire d'autre ? Après tout ce temps, tout semblait bien banal.

un dicton s'est alors, enquit de lui inculquer ces idées : le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas. son cœur, à lui, est épris d'un joli minois. contre son grès, évincé. (. . .) sensations de solitude, sentiments d'abandon. il n'est que l'ombre de son être, inhumain. éreinté. alors, il ose s'aventurer au-delà de son être ; se changer les esprits. se dégourdir les jambes, parcourir les alentours et voguer au-delà de ses habitudes. les environs sont calmes, la ferveur de l'été incite la population à se balader d'une manière moindre. la chaleur, un aspect qui en terrorise plus d'un. il profite, se permettra de réaliser l'achat d'une boisson rafraîchissante et de chiner au sein de quelques bâtisses ; des vêtements, des livres, des babioles en tous genres. seul un costume parviendra à trouver refuge au sein de sa future garde-robe. et, un parfum. c'est dérisoire, mais révélateur sur son désir de s'en sortir. plaire, à nouveau.

son chemin se clôture, l'heure est tardive. il se contentera d'acheter un plat à emporter avant de prendre la poudre d'escampette. cependant ; c'était sans compter sur une mésaventure. un choc, des sachets secoués sous le bout de son nez et une figure féminine qui se heurte à son encontre. au premier abord, ils semblent tous deux en tort. d'un second coup d'œil, la demoiselle l'est d'avantage. c'était sans compter sur ce regard croisé. “ merde. „ c'est un murmure significatif, usant des émotions présentes en son esprit. il est surpris, pris au dépourvu, secoué. “ et toi, en beauté. ça n'a pas changé. „ un semblant de plaisanterie qui souhaiterait détendre l'atmosphère (certainement un nouvel échec).

“ je vois que tu ne changes pas tes habitudes. „ pointes du doigts, les innombrables achats réalisés par la demoiselle et ces multiples sacs accrochés à ses bras. “ je suis venu, au café. tu était absente, mais. la réussite te réussi, comme dirait-on. „ parler du temps, de quelconques sujets et espérer parvenir à s'en sortir. c'est différent d'antan ; il ne sait que dire, ni que faire. la situation ne joue aucunement en sa faveur, il n'est qu'acteur secondaire.

si il y avait bien un défaut que l'on pouvait trouver à rian, c'était son manque total de contrôle sur sa folie d'acheter tout et n'importe quoi, dans tous les sacs qui encombraient ses bras, on pouvait être certain que de nombreux achats n'auront pas d'utilité aux yeux de la belle, mais sur le moment ils lui semblaient indispensables et elle ne pouvait s'en passer plus longtemps. il fallait dire aussi que son compte en banque lui permettait ce genre de folies sans que les conséquences soient terribles derrière. la famille comme certains disaient, un nom pouvait ouvrir toutes les portes. et le sien avait une réputation bien à lui. ça lui permettait aussi de ne pas songer à ce qui l'inquiétait, ce qui pouvait l'empêcher de changer d'avis et d'annuler des vacances qu'elle méritait pleinement après des années de travail, de sacrifices et d'avoir mis sa vie privée de côté tout ce temps. rian avait bien besoin de se recentrer sur elle, et seulement elle. et puis la californie ? le soleil, la plage, l'océan... c'était bien le moment de faire des rencontres et en profiter autant qu'elle le pouvait.

une envie de faire une pause dans cette aventure du shopping, une manière de reprendre des forces avant de repartir une fois de plus en quête de ce qu'elle pourrait, ou non, prendre avec elle pour son voyage, la connaissant elle finira bientôt avec trois valises pleines à craquer alors qu'elle n'en avait clairement pas le besoin. ce n'était pas comme si elle avait pris la décision d'emménager aux états-unis. elle venait à peine de signer le bail d'une nouvelle pâtisserie sur busan, la deuxième qu'elle aura sous son aile, les prochains mois à son retour, elle passera sûrement son temps entre la capitale et le sud du pays pour organiser les travaux et la décoration de cette nouvelle boutique. une nouvelle étape qu'elle avait hâte de commencer.

c'était digne d'un drama, scène clichée mais que bon nombre considérait comme ô combien romantique dans les films, celle où il y avait presque toujours le coup au foudre entre les deux protagonistes. mais entre eux, c'était bien plus que ça, ça avait été bien plus, son coeur qui rate un battement avant de partir dans une course folle qu'elle tentait de maîtriser, petit sourire qu'elle laisse étirer ses lèvres. « je... merci. » elle répond en passant une main dans ses cheveux, comme pour masquer sa nervosité. depuis quand était-elle nerveuse ? « je suis comme ça, toujours la même. » levant les sacs vers le haut, une demi-pirouette sur elle-même. « j'ai tout fait pour, je suis ravie que le résultat soit là. » elle murmure, se mordant l'intérieur de la joue. « et toi ? que deviens-tu ? » après tout ce temps, elle aurait voulu ajouter, mais ce serait trop. repenser à un passé qui n'était plus. à un passé qui lui manquait encore.

gênant ; ainsi est le mot, qui serait en mesure de décrire la situation. protagonistes d'antan se retrouvant mélangés au présent, une situation grotesque et fantasque similaire à une série télévisée. contre son grès, incité à rester planté sous le bout du nez d'une figure féminine. agitée, souriante et amusante. il est envieux, de ce naturel. jolis regrets, goûts amers persistants au sein de sa cavité buccale. il se refuse à s'avouer vaincu et pourtant, il l'est. “ je me nourris du travail, tu ne vois pas les cernes ? „ à ces mots, un ricanement (qui se souhaitait, néanmoins sincère). “ je suis désolé, mais. cette situation est ridicule ; de quoi avons-nous l'air à discuter de la pluie et du beau temps bêtement dans un centre commercial ? „ de but en blanc, il agis. d'une gestuelle hâtive, sa chevelure brunâtre sera agitée. une frustration non dissimulée sera en mesure de rejoindre son faciès. observer le ciel, ses pieds, ses bras ballants. “ tu es seule, ce soir ? „ un questionnement et une observation. c'est la solitude qui semblait les accompagner tous deux aujourd'hui ; un coup de chance (du destin, très certainement).

“ on m'a obligé à prendre des jours de congé, je suis libre. „ c'était une quelconque affirmation afin d'avancer sa future demande. “ un repas ? je t'invite. „ ils devaient discuter, échanger. seulement, pas en de telles conditions. non, pas ici. “ un refus est accepté, je n'en serais pas vexé. „ mensonge. il n'en serait que d'avantage blessé et repoussée au bord de ses retranchements. c'est idiot, d'être ainsi. “ je ne viendrais pas te chercher, cela dit. j'espère que tu comprendras la raison. „ se rendre, au sein de l'antre où une objection radicale à son encontre fut dévoilée s'avère être une véritable erreur. s'il se devait d'être jeté dans la gueule du loup, il devait le faire de manière maligne et intelligente. avoir toutes les cartes du jeu en mains.

aisément, de l'une de ses poches un carnet sera extirpé. d'un stylo bille, des inscriptions seront gribouillées : une adresse, un numéro de téléphone, un horaire. “ je t'attendrais, libre à toi de venir, ou non. „ à ces mots, le papier sera réduit en un minuscule morceau suite à d'innombrables pliages et glissé au sein d'un quelconque sac que la demoiselle supportait du bout de ses bras. c'était semblable à l'idée de jeter une bouteille à la mer ; son message serait-il intercepté et entendu ? il tourne les talons, un sourire en guise de conclusion (légèrement hâtive, il est vrai). à toi, ri an. à nous, peut-être.

c'était ce type de situation où ne savait pas trop comment réagir, devait-elle sourire et faire comme si de rien était ? rian ignorait si elle pouvait en être capable, professionnellement parlant ce n'était jamais compliqué mais on entrait dans le domaine du privé là. et puis il s'agissait de jeha. il avait été une personne indispensable dans un passé pas si lointain pourtant, et elle mentirait si elle disait qu'elle avait oublié les émotions et les sensations qu'il faisait naître en elle à l'époque. son coeur en était la preuve, elle n'avait pas oublié. « ça ne change en rien ton charme naturel, ne t'en fais pas. » elle réponds avec malice, banalités échangées pour cacher un malaise, sans parvenir à le faire totalement, elle n'était pas dupe et lui non plus. il ne tard pas à le faire remarquer, à son soulagement, elle laisse échapper un soupir, ses doigts glissant dans ses boucles. « tu dois avouer que c'est bizarre aussi, ça fait un moment. » sa phrase se termine dans un murmure, avant qu'elle ne se racle la gorge. son coeur ne voulait pas la laisser en paix, et quand la question du brun la laissa surprise, le traître lui s'en réjouissait, ses yeux s'écarquillant légèrement. pourquoi était-elle si choquée ? ce n'était pas grand chose pourtant, mais à ses yeux, oui. « oui, ça ne change pas. » à l'entendre, ça donnait une image pathétique de sa vie privée, elle s'en moquait.

il y a une époque, elle aurait sauté de joie à l'invitation de jeha, elle pourrait encore aujourd'hui cela ne servait à rien de se mentir à elle-même, son coeur faisait la danse de la joie dans sa poitrine, elle avait la sensation de se retrouver telle une adolescente face à son premier amour. perdue dans ce flot d'émotions, elle écoute les paroles du jeune homme en silence, ses pupilles ne le quittant pas une seule fois, elle ouvre la bouche sans qu'un son glisse entre ses lèvres, sans qu'elle ne parvienne à lui dire ce qu'elle voulait. prendrait-il ce silence pour un refus ? ce n'était pas ce qu'elle voulait. « jeha, je... » idiote, elle avait envie de se dire. dit quelque chose, mais elle se contente de prendre le papier en main, gorge serrée.

tu aurais dû le retenir, son coeur lui martèle en tête, pourquoi l'avoir laissé partir sans répondre, alors qu'elle était plus qu'heureuse, sur un petit nuage même, qu'il veuille encore partager des moments avec elle. ses doigts cherchant avec ferveur le papier, serrant ce dernier contre sa poitrine quand elle le trouve enfin. elle sera là, elle répète cette phrase comme un mantra. une fièvre douce qui s'empare d'elle, sa plus belle tenue qu'elle prépare une fois rentrée, plus que jamais elle voulait marquer son esprit. lui, eux, il sera toujours là. le bonheur, l'excitation qui s'entremêlent en elle, ses yeux scintillants quand elle arrive sur place, son coeur tambourinant. était-il déjà là ? allait-il vraiment venir ? pouvait-elle garder l'espoir d'un renouveau ? jeha était celui pour qui avait trouvé la clé de son coeur pour ne jamais la rendre, lui et seulement lui. une silhouette qu'elle aperçoit au loin, une flamme qui l'embrase de l'intérieur, les frissons suivant, sourire qu'elle sait présent, léger, tremblant. « jeha ? » l'espoir dans sa voix, aussi net que fragile. dis-moi que c'est toi.

ce soir, lui avait-il dit. contre son grès, ses agissement furent installés en ces idées : égoïste, bêta et simplet. le garçon se retrouvait alors, planté à l'instar de ce large miroir installé au sein de sa salle de bains. s'observer, au travers de toutes les coutures. de droite, à gauche ; de bas, en haut. son faciès fardé de quelconques cosmétiques masculins, ces parcelles vestimentaires d'avantage sobres et noirâtres. le résultat, agrémenté d'un parfum. musc, son favoris. sauvage, de son identité. son éternel compagnon, des sorties et autres rendez-vous. (. . .) d'un geste habile ; emporter ses effets personnels. à l'aide de son bolide à deux roues, rejoindre le lieu au sein duquel il espérait retrouver la demoiselle. lieu, connu de tous. d'eux. sagement. patiente est maître de vertu. casque planté sous l'un de ses bras, regard observateur et voyageur au-delà des environs. parfois, un espoir. d'innombrables soldés de quelconques échecs. sera-t-elle présente, ce soir ? un coup de poker, une réponse qu'il espérait positive.

“ rian. „ d'un coup d'œil intercepté, d'un joli minois présenté sous le bout de son nez. elle est jolie, rian. elle l'a toujours été. ce soir, d'avantage. “ désolé, je t'ai laissé te débrouiller seule. „ d'une gestuelle, l'une de ses mains viendra secouer délicatement sa chevelure brunâtre. gêné. “ enchanté, moi c'est jeha. médecin de profession, sans vie, sans passion, simplement des espoirs. „ c'était sa chance, recommencer. alors, il s'offre les moyens de parvenir à obtenir ce qu'il souhaite, ce départ secondaire. et ce, à l'aide d'une légère plaisanterie. “ je vous ai trouvé très charmante alors, je me suis dis que vous inviter à dîner ce soir me semblait être une bonne idée. alors, partante ? „ de sa main libre, elle sera tendue à la demoiselle. c'est son invitation à rejoindre (à nouveau) son monde, ses côtés.

sera-tu prête à saisir cette invitation, rian ? en ces dernières pensées emplies d'égoïsme, il l'espérait. à zéro, une nouvelle histoire. au-delà de ces attentes et ces figures distinguées qui seraient amenées à se dresser à son encontre. dévoué, à la tâche. il le sera, à présent. déterminé, il l'est d'avantage. au diable, son histoire. au revoir, son passé. le présent.

il y avait tellement de choses qu'elle aurait aimé dire, qu'elle aurai dû dire quand il lui avait fait cette proposition. oui, je serai là. oui, c'était tout ce qu'elle souhaitait, le retrouver le lui, les retrouver eux. cette décision de quitter le même chemin, ils l'avaient choisi à l'époque, mais rian avait toujours regretté ce choix, et si elle s'était accrochée ? les choses auraient été bien différentes. on ne pouvait pas revenir en arrière, c'était ainsi, ils avaient un passé, le présent leur avait échappé, mais de tout coeur, la brune espérait qu'ils auraient un futur. alors elle avait passé plus de temps que nécessaire pour se préparer, enfilant sa plus belle robe, lissant ses cheveux et se maquillant comme elle avait l'habitude de le faire quand ils étaient ensemble. elle se faisait belle pour lui, parce que quoi qu'on puisse dire ou penser de leur rupture, rian n'avait jamais cessé d'aimer jeha, son coeur était parti avec lui, il en avait la clé. est-ce que cela faisait d'elle une personne naïve ? à penser que tout pourra être comme avant ? elle savait que non, elle était réaliste, ils ne s'étaient pas vus pendant des années, forcément elle avait loupé des choses dans sa vie, et lui dans la sienne.

son coeur qui bat à tout rompre, le restaurant est superbe, elle est charmée par le cadre, par la décoration, et encore plus par l'homme qui se tient face à elle, souvenirs qui remontent à la surface quand elle sent des larmes monter, traîtresses de ses émotions refoulées, vérité qu'elle ne peut nier. gestes timides, comme si ils étaient à nouveau deux adolescents découvrant l'amour, elle glisse ses doigts le long de sa robe, se prêtant au jeu. « rian, ravie de vous connaître. pâtissière, amoureuse de la vie et rêveuse à temps plein. » elle murmure, comme si elle avait peur de briser ce moment, cette bulle autour d'eux. « quelle idée merveilleuse, je serais plus que ravie de partager cet instant précieux avec un jeune homme aussi envoûtant. » certains penseront qu'ils étaient ridicules, qu'ils en faisaient trop, rian leur dirait qu'ils ne comprendront jamais, comment elle pouvait aimer jeha aussi fort, cette seconde chance qu'ils avaient.

main qu'elle approche de la sienne, glissant ses doigts dans les siens, joues rosies et sourire doux sur ses traits délicats. son coeur palpitant d'émotions si fortes, elle en a le souffle coupé, ses yeux ne le quittant pas des yeux. pouvaient-ils recommencer ? sans que personne ne se mêle de leur histoire, ne choisisse pour eux. ils s'aimaient, n'était-ce pas suffisant ?

jouer le jeu, un rôle intermédiaire. protagoniste secondaire s'offrant le loisir de devenir le principal intéressé. ainsi, soit-il. les deux figures s'unissaient alors, au travers d'une gestuelle quelconque. main, dans la main ; l'antre devenait leur. ils seront menés à rejoindre un table à l'abris d'autrui, des regards indiscrets, des curiosités déplacées. “ c'est étrange cette sensation de “déjà vu„ ; n'est-ce pas ? „ les alentours seront observés avec mégarde, un arrêt sur image. fixer la présence féminine installée sous le bout de son nez. jolie, si jolie. “ je suis rassuré d'être cachés, je n'aurais pas à jouer de mes poings pour les regards malencontreux qui oseront se poser sur vous, toi. „ d'un léger ricanement, la carte des vins seront déposées à l'encontre de la table. c'est un conseil qui sera écouté, un choix réalisé. un vin rouge, fruité. amnésie d'antan. souvenirs présents.

bras croisés à l'instar de son buste, un court instant de silence. l'instant sera ancré en son esprit. une seconde chance qu'il saisissait avec hâte (et mégarde).  “ il y a quelques jours... j'ai osé rejoindre ton antre secrète, je n'ai croisé qu'une employée. très agréable, cela dit. félicitations, c'est très réussi. „ de son verra empli de cet alcool fruité, il sera dressé vers le ciel. “ à cette rencontre. „ d'un tintement cristallin ces retrouvailles seront célébrées. une gorgée ; satisfaction. “ j'ai une question. „ inspirant lourdement, son corps basculait à l'encontre de la surface plane. se rapprochant, de son interlocutrice. “ que dirais-tu d'un homme qui n'a jamais oublié son premier amour et qui s'aventure à croire, qu'une deuxième chance est possible ? „ à cœur ouvert, à corps perdu. c'est un dernier espoir qui sera dévoilé, semblable à une vulgaire bouteille jetée à la mer. que dire, de plus ? que faire, de plus ? des obstacles persisteront à se dresser à son encontre (à leurs encontre). et pourtant, il s'aventure à se croire d'avantage fort qu'il ne semblait l'être auparavant. un homme, changé.

une comédie romantique ne serait pas plus belle que ce qu'ils vivaient, deux âmes se prêtant au jeu, valsant ensemble sur une douce mélodie qui rappelait un passé, qui annonçait un futur auquel la jeune femme osait y croire. imaginer, avec lui. ils étaient là, un présent bien réel, ce n'était plus un espoir naïf, le retrouver lui et ce qu'ils avaient. il était là, devant elle, encore plus beau que dans ses souvenirs, aussi charmant, l'homme qu'elle avait aimé, le garçon qu'elle aimait toujours. « étrange, mais tellement agréable. » elle murmure en retour, sourire léger aux lèvres, regard énamouré qu'elle pose sur lui pour ne jamais le lâcher. son palpitant perdu dans un rythme effréné, elle ne cherchait pas à le calmer, appréciant cette sensation familière que seul jeha faisait naître en elle. rire cristallin, elle passe une main dans ses boucles pour remettre une mèche en place, sentiment partagé de son côté, elle aurait difficilement supporter qu'une autre tente d'attirer l'attention de son compagnon. « ils s'en seraient mordus les doigts, je n'ai de yeux que pour vous. pour toi, jeha. » elle susurre avec malice, le bout d'un doigt traçant des formes indistinctes sur la nappe, éclair amusé traversant ses yeux bruns. « de plus, je ne suis pas partageuse non plus. » elle ajoute doucement.

haussant un sourcil à la confession de jeha, elle est curieuse rian, de savoir qui il avait vu, aucune des filles n'avaient mentionnée sa visite. « vraiment ? quelle cachotière, je n'en savais rien. » elle murmure en retour, touchée qu'il soit passé, compliment qui lui va droit au coeur. « j'ai tout fait pour. » verre qu'elle lève à la suite du sien, sourire qui ne quitte pas son visage. « qu'elle ne soit que le début d'une belle histoire » boisson qu'elle porte à ses lèvres, un court instant, attention qu'elle repose bien vite sur l'homme qui avait son coeur, qui était parti avec ce bout d'elle. elle sent les larmes monter rian, d'amour et de peine, pour cet homme, jeha, pour ce qu'ils avaient eu et perdu, ce qu'ils pouvaient reconstruire ensemble maintenant. « je dirais qu'il rejoint les espoirs d'une femme dont le coeur bat toujours avec passion pour lui, et qui rêve de le retrouver depuis le moment où ils se sont quittés. » sa voix est faible, émotion qu'elle n'arrive à cacher, elle avait espéré le revoir, tant de fois.

son histoire, leur histoire. c'est un chapitre secondaire, qui s'écrit. un roman à l'eau de rose, une aventure, basées sur des faits réels. d'un geste habile, sa chevelure brunâtre sera délicatement taquinée. du bout de ses doigts, ébouriffer de quelconques mèches. il est frustré, embêté. d'un coup d'œil hésitant, il sera amené à observer les alentours. est-ce une illusion, la réalité ? à ces pensées, un soupir longuet. sentiments rassurés, mélangés, secoués. le garçon se laisse aisément emporté par ses émotions. alors, il se recentre : l'observe, elle. “ je crois rêver. „ au-delà de ses espoirs, ses rêveries : une réalité. l'instant présent qui se dévoile ; contre le grès d'autrui.

autrui, un sujet fâcheux. une figure paternelle qui se dresse en son esprit (déboires imaginatifs). de ce faciès, une grimace se dessine au creux du sien. “ je ne souhaite pas te causer du tort. „ deux frêles et pâles figures, adultes. désireux de faire preuve d'égoïsme envers et contre ces règlementations d'antan. “ petit, à petit ? „ de ces mots, émane un souhait de réussite. faire trépasser ces murs qui se dressent, à l'encontre d'une union.

ces mains, réunies en un geste qui se souhaite doux. de ces papillons qui épouse le creux de son estomac, un sourire naissant. “ comme des adolescents, en secret. „ semblable à ces instants évincés, dans le temps passé. à ces paroles, un ricanement cristallin sera amené à se faire entendre. “ des adolescents avec des grandes responsabilités, à présent. je vais dégager mon emploi du temps, les heures supplémentaires ont été assez nombreuses jusqu'à présent ; j'ai d'autres sujets à traiter. „ une patiente, qui mérite son attention. l'entièreté de son attention.