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I'm the bad guy. [Hye Mi x Caïn]
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I'm the bad guy. [Hye Mi x Caïn] | Dim 18 Juil - 22:56 Citer EditerSupprimer ❝ Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors. ❞ Jean 12:31 Les plaies ouvertes. C’est quoi une relation saine ?
Tous ses influenceurs sur internet et leur dictat du nouveau bonheur, qui osait briser les rêves de princesses et dénoncer les princes qui les arrachait à leur tour d’ivoire ; leurs drapeaux rouges, leurs types d’attachement et leur science infuse basé sur vingt-cinq ans de vie. Qu’est-ce qu’ils en connaissaient eux des relations ? Il les avait suivi leurs conseils, l’un des premiers à les expérimenter, un pionnier de l’indépendance et des connexions affectueuses dénoués de tous dramas, pleurs ou attaches. Il venait d’avoir 28 ans, dirigeait le club le plus huppé de Busan, roulait dans une jolie voiture, passait ses soirées entre ses deux meilleurs amis et ses cinq ou six amants, faisait du sport, mangeait équilibré, manquait tout de même d’un sommeil régulier ; malgré tout, à un si jeune âge, il avait réussi à devenir l’incarnation de la perfection. Il menait la vie qu’on disait à tout le monde de vivre, il était l’exemple parfait. Celui qui était parti de peu et avait tout réussi.
Caïn deux ans seulement auparavant, était la meilleure version de lui-même. Mais la perfection n’existe pas. La vie, c’est une foutue vague. Elle peut être une mer d’huile, calme, agréable, mais la plupart du temps c’est une vague qui vient t’ébranler, te casser les jambes, te noyer. Alors on apprend à l’apprivoiser, et la plupart du temps on réussit à bien la prendre, voire même à glisser dessus, à y prendre du plaisir. On prend avec confiance la prochaine arrivante, et on se retrouve la tête sous l’eau, du sel dans les poumons.
Pourquoi tournait-il la tête à ce moment là ? Il ne savait pas très bien ce qui l’avait frappé ? Etait-ce l’amant en trop ? Le couple de son frère qui s’émiettait dans la drogue ? La dépression de son meilleur ami qu’ils avaient trop ignoré ? Ou bien était-ce son père ; cancer dans sa vie qui s’était matérialisé dans la tête de ce dernier. Un seul mot, bribe de réponse inadéquate, lui collait amèrement au palais : Injustice. Le berlino-coréen avait travaillé dès son plus jeune âe pour atteindre ce style de vie. Ils s’étaient arrachés aux griffes de ses géniteurs, ignorant que les liens du sang ne se brisent que dans le sang et laissent une trace écarlate sur le passé et le futur. Ils s’étaient détachés de tous sentiments contraignants, l’amour, le couple, le mariage, la famille, les enfants ; une suite logique et idéale qui le faisait vomir d’hypocrisie. Mais Janggok Hye Mi s’était assise sur ce sofa et avait plongé ce regard fougueux dans le sien. Maintenant il n’était plus sûr de rien.
Qu’il était intéressant de savoir remarquer les petits drapeaux rouges, fuir les situations insurmontables et dénouer les quiproquos amenant à de sombres conséquences. Mais que faire quand on les avait devant soi et qu’on se les prenait de plein fouet ?
»MEURS DEMON ! »
Il n’arrive pas à éviter l’objet contendant qui se brise sur le coin de son visage. Il n’en a plus la force, il en a tellement évité, il fallait bien que cette plaie s’ouvre un jour. Il fuyait cette douleur depuis trop longtemps.
« Si je n’avais jamais rencontré ta salope de mère, tout ça ne serait jamais arrivé ! J’avais une carrière devant moi, vous m’avez tous piqué ! Jusqu’à mon propre fils ! Meurtrier ! Rends-moi mon fils ! »
La voix tremblante de son père résonnait sur tous les murs de la chambre d’hôpital ; des infirmières accouraient, aiguille à la main, pour tenter de calmer ses mains qui cherchaient désespérément à agripper un autre objet à lui lancer mortellement. Ce qui était bien avec l’état de santé de son père qui se dégradait, c’est qu’il n’avait plus à supporter son hypocrisie. L’aîné ressentait un certain soulagement à entendre ses mots sortirent de la bouche paternelle. Ils étaient ce qu’il avait toujours ressenti, comment il l’avait toujours considéré. Il s’était efforcé pendant des années à les lui faire cracher, pour que son petit garçon intérieur ai enfin une explication, une excuse pour tous les mauvais traitements qu’il avait subi.
Un bout de céramique avait entaillé son arcade sourcilière, un lourd filet vermillon s’épaississait sur sa paupière gauche puis se transformait une unique larme de sang qui coulait le long de sa joue. Son œil droit était emplis de petites étoiles, que c’était joli !
« C’est ton abruti de fils chéri qui t’a abandonné. Alors maintenant il n’y a que moi, tu peux me rejeter jusqu’à ta mort mais je serais celui qui porterais ta photo mortuaire.
Et sur les cris hystériques de son père, il sortit de la chambre. Une infirmière se précipita vers lui :
« Je connais le chemin vers les urgences, je pense qu’ils ont besoin de plus de mains à l’intérieur. »
Il soupira et se traina péniblement jusqu’aux rez-de-chaussée où il héla un ambulancier pour qu’il l’aide à marcher vers un lit, sa vision complètement brouillé l’empêchant d’avancer sans risquer de se prendre la premier objet/ la première personne sur son passage et d’aggraver son état. Il en prononça pas un mot pendant qu’on lui nettoyait sa plaie, qu’on discutait de combien de points de sutures il aurait besoin, d’un scanner qui s’avérait obligatoire. Il cligna des yeux péniblement mais le monde était flou.
Une voix familière s’éleva dans sa direction.
« Votre père vous envoie un vase à la figure et vous n’évitez pas ? C’est peut-être vous qui devriez venir me voir en consultation Monsieur Jeong ! » gronda la psychiatre.
Elle arriva à lui tirer un demi-sourire endolori.
« Je vous jure que je ne l’ai pas vu arriver- Ah ! »
L’infirmière s’excusa et quelqu’un lança une blague qui fit rire le personnel soignant mais il ne réagit pas. Il se concentrait, tenter de dissiper les nuages dans ses yeux. Il n’était pas sûre, peut-être s’était-il pris un sacré coup et qu’il hallucinait mais à quelques mètres de lui c’était la silhouette de Hye Mi qu’il devinait. Sur l’appareil de mesure, les battements de son cœur avait soudainement accélérés.
:copyright: 2981 12289 0
Tous ses influenceurs sur internet et leur dictat du nouveau bonheur, qui osait briser les rêves de princesses et dénoncer les princes qui les arrachait à leur tour d’ivoire ; leurs drapeaux rouges, leurs types d’attachement et leur science infuse basé sur vingt-cinq ans de vie. Qu’est-ce qu’ils en connaissaient eux des relations ? Il les avait suivi leurs conseils, l’un des premiers à les expérimenter, un pionnier de l’indépendance et des connexions affectueuses dénoués de tous dramas, pleurs ou attaches. Il venait d’avoir 28 ans, dirigeait le club le plus huppé de Busan, roulait dans une jolie voiture, passait ses soirées entre ses deux meilleurs amis et ses cinq ou six amants, faisait du sport, mangeait équilibré, manquait tout de même d’un sommeil régulier ; malgré tout, à un si jeune âge, il avait réussi à devenir l’incarnation de la perfection. Il menait la vie qu’on disait à tout le monde de vivre, il était l’exemple parfait. Celui qui était parti de peu et avait tout réussi.
Caïn deux ans seulement auparavant, était la meilleure version de lui-même. Mais la perfection n’existe pas. La vie, c’est une foutue vague. Elle peut être une mer d’huile, calme, agréable, mais la plupart du temps c’est une vague qui vient t’ébranler, te casser les jambes, te noyer. Alors on apprend à l’apprivoiser, et la plupart du temps on réussit à bien la prendre, voire même à glisser dessus, à y prendre du plaisir. On prend avec confiance la prochaine arrivante, et on se retrouve la tête sous l’eau, du sel dans les poumons.
Pourquoi tournait-il la tête à ce moment là ? Il ne savait pas très bien ce qui l’avait frappé ? Etait-ce l’amant en trop ? Le couple de son frère qui s’émiettait dans la drogue ? La dépression de son meilleur ami qu’ils avaient trop ignoré ? Ou bien était-ce son père ; cancer dans sa vie qui s’était matérialisé dans la tête de ce dernier. Un seul mot, bribe de réponse inadéquate, lui collait amèrement au palais : Injustice. Le berlino-coréen avait travaillé dès son plus jeune âe pour atteindre ce style de vie. Ils s’étaient arrachés aux griffes de ses géniteurs, ignorant que les liens du sang ne se brisent que dans le sang et laissent une trace écarlate sur le passé et le futur. Ils s’étaient détachés de tous sentiments contraignants, l’amour, le couple, le mariage, la famille, les enfants ; une suite logique et idéale qui le faisait vomir d’hypocrisie. Mais Janggok Hye Mi s’était assise sur ce sofa et avait plongé ce regard fougueux dans le sien. Maintenant il n’était plus sûr de rien.
Qu’il était intéressant de savoir remarquer les petits drapeaux rouges, fuir les situations insurmontables et dénouer les quiproquos amenant à de sombres conséquences. Mais que faire quand on les avait devant soi et qu’on se les prenait de plein fouet ?
»MEURS DEMON ! »
Il n’arrive pas à éviter l’objet contendant qui se brise sur le coin de son visage. Il n’en a plus la force, il en a tellement évité, il fallait bien que cette plaie s’ouvre un jour. Il fuyait cette douleur depuis trop longtemps.
« Si je n’avais jamais rencontré ta salope de mère, tout ça ne serait jamais arrivé ! J’avais une carrière devant moi, vous m’avez tous piqué ! Jusqu’à mon propre fils ! Meurtrier ! Rends-moi mon fils ! »
La voix tremblante de son père résonnait sur tous les murs de la chambre d’hôpital ; des infirmières accouraient, aiguille à la main, pour tenter de calmer ses mains qui cherchaient désespérément à agripper un autre objet à lui lancer mortellement. Ce qui était bien avec l’état de santé de son père qui se dégradait, c’est qu’il n’avait plus à supporter son hypocrisie. L’aîné ressentait un certain soulagement à entendre ses mots sortirent de la bouche paternelle. Ils étaient ce qu’il avait toujours ressenti, comment il l’avait toujours considéré. Il s’était efforcé pendant des années à les lui faire cracher, pour que son petit garçon intérieur ai enfin une explication, une excuse pour tous les mauvais traitements qu’il avait subi.
Un bout de céramique avait entaillé son arcade sourcilière, un lourd filet vermillon s’épaississait sur sa paupière gauche puis se transformait une unique larme de sang qui coulait le long de sa joue. Son œil droit était emplis de petites étoiles, que c’était joli !
« C’est ton abruti de fils chéri qui t’a abandonné. Alors maintenant il n’y a que moi, tu peux me rejeter jusqu’à ta mort mais je serais celui qui porterais ta photo mortuaire.
Et sur les cris hystériques de son père, il sortit de la chambre. Une infirmière se précipita vers lui :
« Je connais le chemin vers les urgences, je pense qu’ils ont besoin de plus de mains à l’intérieur. »
Il soupira et se traina péniblement jusqu’aux rez-de-chaussée où il héla un ambulancier pour qu’il l’aide à marcher vers un lit, sa vision complètement brouillé l’empêchant d’avancer sans risquer de se prendre la premier objet/ la première personne sur son passage et d’aggraver son état. Il en prononça pas un mot pendant qu’on lui nettoyait sa plaie, qu’on discutait de combien de points de sutures il aurait besoin, d’un scanner qui s’avérait obligatoire. Il cligna des yeux péniblement mais le monde était flou.
Une voix familière s’éleva dans sa direction.
« Votre père vous envoie un vase à la figure et vous n’évitez pas ? C’est peut-être vous qui devriez venir me voir en consultation Monsieur Jeong ! » gronda la psychiatre.
Elle arriva à lui tirer un demi-sourire endolori.
« Je vous jure que je ne l’ai pas vu arriver- Ah ! »
L’infirmière s’excusa et quelqu’un lança une blague qui fit rire le personnel soignant mais il ne réagit pas. Il se concentrait, tenter de dissiper les nuages dans ses yeux. Il n’était pas sûre, peut-être s’était-il pris un sacré coup et qu’il hallucinait mais à quelques mètres de lui c’était la silhouette de Hye Mi qu’il devinait. Sur l’appareil de mesure, les battements de son cœur avait soudainement accélérés.
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Re: I'm the bad guy. [Hye Mi x Caïn] | Ven 6 Aoû - 14:18 Citer EditerSupprimer Si vous me voyez juste comme une princesse, alors vous ne comprenez pas qui je suis et ce que j'ai vécu. Les plaies ouvertes. Le Passé, le dos courbé fouillant ses souvenirs, et le Futur les yeux tournés vers l’avenir conversaient, il n’y a pas si longtemps. Je ne vous comprends pas, disait le Passé. Vous perdez votre temps ! Où pensez-vous allez avec vos rêveries ? Vous n’êtes même pas sûr d’être encore là demain.
Peut-être répondit le Futur, mais puis-je vous dire que pour ma part, je trouve votre attitude quelque peu farfelue. Vous vous nourrissez de choses disparues qui ne reviendront plus et de plus, impossibles à changer. Avouez qu’il faut être vraiment un peu bizarre pour se complaire ainsi dans un monde désuet et qui, dans bien des cas, est rempli de regrets.
Plein de respect envers ses pairs, le Présent avait écouté toute la conversation.
Messieurs, dit-il alors, puis-je me permettre d’émettre une opinion ?
Allez-y dirent le Passé et le Futur pour une fois d’accord. Vous avez la parole, nous vous écoutons.
Le Présent, calmement, énonça ce qui suit :
Mon cher Passé, avec vos souvenirs, il est clair que vous êtes précieux, pour autant bien sûr qu’ils soient agréables, plaisants et heureux. Quand à vous cher Futur rêveur, plein de projets, il y a là une question de mesure : les projets, il en faut, c’est bien évident car ils sont des moteurs d’action, mais ils ne doivent pas cependant entraver le parcours du présent, qui lui, a pour mission de vivre intensément chaque minute, chaque heure ou encore chaque moment. Passé et futur ne peuvent en aucun cas museler ou limiter la vie au présent, bien au contraire, ils doivent la rendre plus attrayante. Passé et futur doivent nous inspirer agréablement par de beaux souvenirs et des projets excitants, et alors le Présent se vivra pleinement.
Cela ne pourrait être plus vrai. Le Passé nous rend nostalgique et le Futur nous rend totalement parano et méfiant. Je le vois à travers moi. Je ne veux plus vivre de cette manière. J'ai vu la mort de trop près pour continuer ainsi. Désormais seul le Présent doit m'importer et je vais me faire violence pour respecter ce nouveau choix de vie. C'est d'ailleurs pour cette raison que je me suis dirigée en direction des services d'urgence. Un bouquet à la main, je souhaite par dessus tout retrouver celui qui me l'a fait livrer. L'infirmier qui est venu discuter avec moi lorsque j'étais encore clouée au lit. Il est le seul homme sur Terre à connaître mes fleurs préférées et je tiens à le remercier pour ce si bon sentiment qu'il a eu envers moi. De nombreuses semaines, voir même de nombreux mois, se sont écoulés. Je peux dorénavant marcher de plus en plus sans assistance matérielle. Et pour célébrer mon changement de vie, mes cheveux ont également subi un sacré changement. Mais j'espère qu'il sera en mesure de me reconnaître...
- Votre père vous envoie un vase à la figure et vous n’évitez pas ?
La voix de cette femme et ses mots m'interpellent alors que je passais non loin de là à la recherche continuelle de ce mystérieux infirmier introuvable et qui ne semble être connu d'aucun autre employé de l'hôpital. Cependant, malgré que les informations entendues me rendent perplexe, je prends sur moi et m'apprête à poursuivre mon chemin. La curiosité peut parfois être déplacée et à cet instant, je n'ai pas à m'imposer devant...
- Je vous jure que je ne l’ai pas vu arriver...
Cette voix... Et je n'ai pas rêvé, la femme l'a appelé Mr Jeong ?! Je m'arrête donc presque à sa hauteur pour en avoir le cœur net et je ne peux qu'accepter le fait qu'il soit bel et bien là. Devant moi. L'homme qui envahit mes rêves depuis cet accident qui m'a irrémédiablement changé. Nous ne sommes plus revus depuis cette fameuse journée. Il n'est jamais venu me voir. J'ignore même s'il est venu demander de mes nouvelles. Je le fixe alors que du sang s'écoule le long de son visage. S'est-il battu ? Cela ne m'étonne même pas. Mais alors que je le jugeais sans retenue, les paroles de la femme qui se tenait près de lui me reviennent soudainement en mémoire. Son père... ? Son père serait responsable de sa blessure ? Je me pince la lèvre. Je me surprends alors à ressentir une certaine anxiété et inquiétude pour lui. Je fais alors un pas en arrière comme pour mieux me reprendre. Je ne veux plus rien avoir à faire avec lui.
- Mademoiselle, vous recherchez quelqu'un ?
La voix d'une infirmière passant devant moi me sort de mes pensées. Je la regarde et secoue la tête négativement. Je n'arrive même pas à trouver mes mots. Le revoir aussi soudainement m'a littéralement cloué sur place. Mais en jetant un dernier coup d'œil dans sa direction, je remarque qu'il fixe dans ma direction et je déglutis instantanément. M'a-t-il reconnu ? Est-ce vraiment moi qu'il regarde ? Je regarde rapidement l'infirmière.
- Je me suis trompée, je suis désolée.
Mais je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit d'autre puisqu'un bruit retentit à côté de l'homme de mes rêves. Attendez un peu. Ai-je vraiment pensé à lui en tant qu'homme de mes rêves ? Sérieusement ? C'est n'importe quoi. Je secoue la tête et remarque plusieurs infirmiers s'affairer autour de Jeong Caïn car ce sont ses machines qui semblent s'emballer. Je décide alors d'en profiter pour me retourner et m'éloigner le plus vite possible de lui. Avec un peu de chance, il ne m'aura pas reconnu ni même aperçu.
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Peut-être répondit le Futur, mais puis-je vous dire que pour ma part, je trouve votre attitude quelque peu farfelue. Vous vous nourrissez de choses disparues qui ne reviendront plus et de plus, impossibles à changer. Avouez qu’il faut être vraiment un peu bizarre pour se complaire ainsi dans un monde désuet et qui, dans bien des cas, est rempli de regrets.
Plein de respect envers ses pairs, le Présent avait écouté toute la conversation.
Messieurs, dit-il alors, puis-je me permettre d’émettre une opinion ?
Allez-y dirent le Passé et le Futur pour une fois d’accord. Vous avez la parole, nous vous écoutons.
Le Présent, calmement, énonça ce qui suit :
Mon cher Passé, avec vos souvenirs, il est clair que vous êtes précieux, pour autant bien sûr qu’ils soient agréables, plaisants et heureux. Quand à vous cher Futur rêveur, plein de projets, il y a là une question de mesure : les projets, il en faut, c’est bien évident car ils sont des moteurs d’action, mais ils ne doivent pas cependant entraver le parcours du présent, qui lui, a pour mission de vivre intensément chaque minute, chaque heure ou encore chaque moment. Passé et futur ne peuvent en aucun cas museler ou limiter la vie au présent, bien au contraire, ils doivent la rendre plus attrayante. Passé et futur doivent nous inspirer agréablement par de beaux souvenirs et des projets excitants, et alors le Présent se vivra pleinement.
Cela ne pourrait être plus vrai. Le Passé nous rend nostalgique et le Futur nous rend totalement parano et méfiant. Je le vois à travers moi. Je ne veux plus vivre de cette manière. J'ai vu la mort de trop près pour continuer ainsi. Désormais seul le Présent doit m'importer et je vais me faire violence pour respecter ce nouveau choix de vie. C'est d'ailleurs pour cette raison que je me suis dirigée en direction des services d'urgence. Un bouquet à la main, je souhaite par dessus tout retrouver celui qui me l'a fait livrer. L'infirmier qui est venu discuter avec moi lorsque j'étais encore clouée au lit. Il est le seul homme sur Terre à connaître mes fleurs préférées et je tiens à le remercier pour ce si bon sentiment qu'il a eu envers moi. De nombreuses semaines, voir même de nombreux mois, se sont écoulés. Je peux dorénavant marcher de plus en plus sans assistance matérielle. Et pour célébrer mon changement de vie, mes cheveux ont également subi un sacré changement. Mais j'espère qu'il sera en mesure de me reconnaître...
- Votre père vous envoie un vase à la figure et vous n’évitez pas ?
La voix de cette femme et ses mots m'interpellent alors que je passais non loin de là à la recherche continuelle de ce mystérieux infirmier introuvable et qui ne semble être connu d'aucun autre employé de l'hôpital. Cependant, malgré que les informations entendues me rendent perplexe, je prends sur moi et m'apprête à poursuivre mon chemin. La curiosité peut parfois être déplacée et à cet instant, je n'ai pas à m'imposer devant...
- Je vous jure que je ne l’ai pas vu arriver...
Cette voix... Et je n'ai pas rêvé, la femme l'a appelé Mr Jeong ?! Je m'arrête donc presque à sa hauteur pour en avoir le cœur net et je ne peux qu'accepter le fait qu'il soit bel et bien là. Devant moi. L'homme qui envahit mes rêves depuis cet accident qui m'a irrémédiablement changé. Nous ne sommes plus revus depuis cette fameuse journée. Il n'est jamais venu me voir. J'ignore même s'il est venu demander de mes nouvelles. Je le fixe alors que du sang s'écoule le long de son visage. S'est-il battu ? Cela ne m'étonne même pas. Mais alors que je le jugeais sans retenue, les paroles de la femme qui se tenait près de lui me reviennent soudainement en mémoire. Son père... ? Son père serait responsable de sa blessure ? Je me pince la lèvre. Je me surprends alors à ressentir une certaine anxiété et inquiétude pour lui. Je fais alors un pas en arrière comme pour mieux me reprendre. Je ne veux plus rien avoir à faire avec lui.
- Mademoiselle, vous recherchez quelqu'un ?
La voix d'une infirmière passant devant moi me sort de mes pensées. Je la regarde et secoue la tête négativement. Je n'arrive même pas à trouver mes mots. Le revoir aussi soudainement m'a littéralement cloué sur place. Mais en jetant un dernier coup d'œil dans sa direction, je remarque qu'il fixe dans ma direction et je déglutis instantanément. M'a-t-il reconnu ? Est-ce vraiment moi qu'il regarde ? Je regarde rapidement l'infirmière.
- Je me suis trompée, je suis désolée.
Mais je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit d'autre puisqu'un bruit retentit à côté de l'homme de mes rêves. Attendez un peu. Ai-je vraiment pensé à lui en tant qu'homme de mes rêves ? Sérieusement ? C'est n'importe quoi. Je secoue la tête et remarque plusieurs infirmiers s'affairer autour de Jeong Caïn car ce sont ses machines qui semblent s'emballer. Je décide alors d'en profiter pour me retourner et m'éloigner le plus vite possible de lui. Avec un peu de chance, il ne m'aura pas reconnu ni même aperçu.
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Re: I'm the bad guy. [Hye Mi x Caïn] | Mar 10 Aoû - 22:43 Citer EditerSupprimer ❝ Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors. ❞ Jean 12:31 Les plaies ouvertes. En tant que petit nouveau dans ce monde appelé « l’amour romantique », Caïn se demandait s’il y avait une bonne façon d’aimer. Avoir de sentiments était facile, même si ceux-ci pouvaient s’avérer complexes et se multiplier. Une fréquence de battement de cœur restait un phénomène simple. Là où ça se compliquait, c’est quand il s’agissait de relation. Certes, des amants, Caïn en avait eu un tas, mais jamais sans y ressentir une quelconque romance. Sa seule expérience en la matière était une observation fine et minutieuse des couples qui l’entouraient. A force de les regarder, Caïn en était venu à avoir peur de l’amour.
Revenons d’abord sur une définition. L’amour n’est pas un sentiment. On peut ressentir quelque chose pour quelqu’un, on peut en « tomber amoureux » mais l’expression est trompeuse. L’amour est un lien, un partage, un monument dont chaque pierre se pose à deux. Ainsi, en dehors de l’amour romantique, l’aîné des Jeong restait inconnu à ce lien. Pas d’amour paternel, maternel ou fraternel chez lui. Peut-être l’avait-il senti chez quelques amis mais ceux-ci avaient été trop occupés à ne le donner qu’à leur partenaire. Comme s’il s’agissait de quelque chose d’unique, qu’on ne pouvait pas partager. La plupart des gens ne se rendaient même pas compte qu’il ressentait la même connexion privilégié avec plusieurs personnes, simplement… différemment. La raison était sans doute qu’il l’avait reçu toute leur vie sans jamais la questionner. Et lui s’en sentait d’autant plus étranger.
Il y avait déjà ça. Puis il y avait l’amour romantique. La relation. Le couple, dont l’idée l’avait toujours plus ou moins répugnée. Des amours grands, joyeux, magnifiques, passionnels, il en avait vu un tas. Des relations saines, pas tellement. On ne venait pas dans ce monde pour laisser des cicatrices sur l’âme des gens. Mais il devait bien se rendre à l’évidence que l’amour avait un prix.
Comme s’il s’agissait d’une chose trop belle pour que l’univers ne demande une rétribution.
La première fois que son cœur s’était emballé, il en avait fait de même. Il voulait se montrer grand, utile, presque parfait. Il avait voulu lui montrer que les hommes pouvaient être bons. Il ne voulait pas la protéger, il ne voulait pas la couver, il voulait la voir grandir et s’épanouir à ses côtés. Se transformer de temps en temps en une épaule sur laquelle se reposer ou pleurer. Il avait tellement souhaité lui montrer tout ça qu’il en avait oublié de lui montrer qui il était. Il n’était pas sûre de qui elle était tombée amoureuse. Il doutait que ça soit de lui. Il n’était ni grand, ni utile, ni presque parfait, il n’était surtout pas sain dans sa tête et dans son cœur. Il n’était pas l’homme qu’il lui fallait mais l’homme qui l’aimait.
L’amour l’avait paralysé de peur. La glace avait fondu et ressentir pour la première fois ses émotions le terrifiait.
« C’est parce que je vous ai crié dessus que vous nous faites une crise de panique Monsieur Jeong ? »
Crise de panique, c’était donc le terme médical pour les papillons dans le ventre. Ça sonnait moins gaie.
Il marmonna une réponse approximative, le souffle toujours hasardeux. Il ne rêvait pas. C’était bien Hye Mi qui s’était enfui au loin dès que leurs regards s’étaient croisés. Il y était pourtant préparé mais cette réaction était certainement plus douloureuse que de se recevoir un vase en pleine figure. Le pire restant surtout l’incapacité de lui en vouloir. Alors il retourna tout le blâme sur lui.
Après avoir réussi à se débarrasser de son assistance médicale… et d’un rendez-vous chez la psychiatre, il se balada dans l’hôpital. Il savait où était l’accueil où il devait signer quelques papiers mais il déambulait pour se vider l’esprit, ou plutôt dans l’espoir de la retrouver. Elle avait déjà du quitter l’hôpital. Tant pis. Il grimpa dans un ascenseur avant qu’il ne se referme. Il appuya sur le bouton rejoignant le sous-sol où sa Maybach l’attendait. Quelque chose dans son champ de vision attira son regard. Il se retourna pour découvrir la silhouette de la femme qu’il aimait. Debout, devant lui. Il n’avait pu que l’entrapercevoir quelques instants plus tôt alors il n’avait pas tout à fait réagi. Elle se tenait debout. C’était la première fois depuis des mois qu’il l’a voyait ainsi. Il était ému. Il aurait aimé lui dire pardon, je t’aime, tu es belle, marrions-nous, frappe-moi si tu veux, et toutes ces phrases dignes d’un film romantique. Mais il n’y connaissait rien en amour.
« Sympa cette nouvelle coupe. »
Si elle ne le baffait pas, il le ferait lui-même.
:copyright: 2981 12289 0
Revenons d’abord sur une définition. L’amour n’est pas un sentiment. On peut ressentir quelque chose pour quelqu’un, on peut en « tomber amoureux » mais l’expression est trompeuse. L’amour est un lien, un partage, un monument dont chaque pierre se pose à deux. Ainsi, en dehors de l’amour romantique, l’aîné des Jeong restait inconnu à ce lien. Pas d’amour paternel, maternel ou fraternel chez lui. Peut-être l’avait-il senti chez quelques amis mais ceux-ci avaient été trop occupés à ne le donner qu’à leur partenaire. Comme s’il s’agissait de quelque chose d’unique, qu’on ne pouvait pas partager. La plupart des gens ne se rendaient même pas compte qu’il ressentait la même connexion privilégié avec plusieurs personnes, simplement… différemment. La raison était sans doute qu’il l’avait reçu toute leur vie sans jamais la questionner. Et lui s’en sentait d’autant plus étranger.
Il y avait déjà ça. Puis il y avait l’amour romantique. La relation. Le couple, dont l’idée l’avait toujours plus ou moins répugnée. Des amours grands, joyeux, magnifiques, passionnels, il en avait vu un tas. Des relations saines, pas tellement. On ne venait pas dans ce monde pour laisser des cicatrices sur l’âme des gens. Mais il devait bien se rendre à l’évidence que l’amour avait un prix.
Comme s’il s’agissait d’une chose trop belle pour que l’univers ne demande une rétribution.
La première fois que son cœur s’était emballé, il en avait fait de même. Il voulait se montrer grand, utile, presque parfait. Il avait voulu lui montrer que les hommes pouvaient être bons. Il ne voulait pas la protéger, il ne voulait pas la couver, il voulait la voir grandir et s’épanouir à ses côtés. Se transformer de temps en temps en une épaule sur laquelle se reposer ou pleurer. Il avait tellement souhaité lui montrer tout ça qu’il en avait oublié de lui montrer qui il était. Il n’était pas sûre de qui elle était tombée amoureuse. Il doutait que ça soit de lui. Il n’était ni grand, ni utile, ni presque parfait, il n’était surtout pas sain dans sa tête et dans son cœur. Il n’était pas l’homme qu’il lui fallait mais l’homme qui l’aimait.
L’amour l’avait paralysé de peur. La glace avait fondu et ressentir pour la première fois ses émotions le terrifiait.
« C’est parce que je vous ai crié dessus que vous nous faites une crise de panique Monsieur Jeong ? »
Crise de panique, c’était donc le terme médical pour les papillons dans le ventre. Ça sonnait moins gaie.
Il marmonna une réponse approximative, le souffle toujours hasardeux. Il ne rêvait pas. C’était bien Hye Mi qui s’était enfui au loin dès que leurs regards s’étaient croisés. Il y était pourtant préparé mais cette réaction était certainement plus douloureuse que de se recevoir un vase en pleine figure. Le pire restant surtout l’incapacité de lui en vouloir. Alors il retourna tout le blâme sur lui.
Après avoir réussi à se débarrasser de son assistance médicale… et d’un rendez-vous chez la psychiatre, il se balada dans l’hôpital. Il savait où était l’accueil où il devait signer quelques papiers mais il déambulait pour se vider l’esprit, ou plutôt dans l’espoir de la retrouver. Elle avait déjà du quitter l’hôpital. Tant pis. Il grimpa dans un ascenseur avant qu’il ne se referme. Il appuya sur le bouton rejoignant le sous-sol où sa Maybach l’attendait. Quelque chose dans son champ de vision attira son regard. Il se retourna pour découvrir la silhouette de la femme qu’il aimait. Debout, devant lui. Il n’avait pu que l’entrapercevoir quelques instants plus tôt alors il n’avait pas tout à fait réagi. Elle se tenait debout. C’était la première fois depuis des mois qu’il l’a voyait ainsi. Il était ému. Il aurait aimé lui dire pardon, je t’aime, tu es belle, marrions-nous, frappe-moi si tu veux, et toutes ces phrases dignes d’un film romantique. Mais il n’y connaissait rien en amour.
« Sympa cette nouvelle coupe. »
Si elle ne le baffait pas, il le ferait lui-même.
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Re: I'm the bad guy. [Hye Mi x Caïn] | Jeu 12 Aoû - 14:27 Citer EditerSupprimer Si vous me voyez juste comme une princesse, alors vous ne comprenez pas qui je suis et ce que j'ai vécu. Les plaies ouvertes. On nous dit qu’il faut vivre dans le présent si on veut se donner toutes les chances de ne pas rater sa vie. Je n’y arrive pas. Mon passé me hante. Je suis issue d’une famille dysfonctionnelle où l’infidélité de mon père et la soumission de sa maitresse, ma mère, m'ont obligés à me replier sur moi-même pour éviter les coups physiques et moraux de ma belle-mère, la femme officielle de mon géniteur. Ma petite demi-sœur a mal viré et s’est éloignée. Ma grande demi-sœur a fondé sa famille avec un homme quasi identique à notre père. J'ai perdu tout contact avec elles. Ma belle-mère me déteste mais je la hais tout autant. Ma mère est malheureusement décédée et mon père ne prend plus aucune de mes nouvelles. Je suis dorénavant seule au monde. Seules mes amies et les quelques bons garçons que j'ai pu rencontrer comptent désormais. Je ne me fie qu'à notre amitié. Je n'ai plus que ça.
J’ai fait plusieurs thérapies sans résultats. C’est comme si le mal qu’on m’a fait était indélogeable, au point que je préfère ne plus aller brasser là-dedans tant j’ai peur de ce que ça va réveiller. Heureusement qu’il y a mes études - mon futur travail, mon rêve - et que j’ai quelques fidèles amis qui me soutiennent, sinon ce serait la catastrophe.
Rendue à 26 ans, j’aimerais ça avoir quelqu’un avec qui partager mon quotidien, autre qu'un ami, mais je me refuse tout essai de peur d’être déçue. Dès que se pointe un amour potentiel, je fuis. Mes amies me disent que j’ai tort, mais j’aime mieux ne pas prendre de chance. Mes deux parents sont la preuve qu'un coup de foudre peut être mortel et ça n’a pas apaisé mon trouble. Je ne crois pas que quelqu'un puisse m’aider, car je n’ai pas eu de chance, mais au moins ça me soulage de me le dire à moi même. J'ai pourtant eu, un jour, l'envie de fonder une famille. L'envie de trouver l'Amour, le Vrai. Mais à quoi bon ? Puisque rien ne se passe jamais bien autour de moi. La preuve encore avec cet homme. Pourquoi ai-je baissé ma garde ? Pourquoi l'ai-je laissé entrer dans ma vie et intervenir de la sorte dans mon quotidien ? Pourquoi me suis-je attachée à lui ? Pourquoi me suis-je laissée aller au point d'en arriver là. Car me voilà bien pathétique. Oui. En train de le fuir et de quitter cet hôpital en pleurs. Pitoyable...
Comme le disait si justement un journaliste français dans l’excellente revue Psychologies : « Même lorsqu’ils sont malheureux, nos souvenirs méritent d’être traités et gardés avec attention, car ils sont sources inégalables d’enseignements. » Et pour être capable de vivre dans « l’ici et maintenant », il est indispensable de faire le ménage dans nos souvenirs pour les épurer et ne garder que le meilleur. Même si ça fait mal, plus vous allez faire remonter à la surface les mauvais souvenirs, plus vous allez comprendre comment, même dans le mal qu’ils ont pu vous faire, ils ont forgé la personnalité de la femme que vous êtes. Est-ce aussi mon cas ? À partir de maintenant, pourquoi ne pas décider moi-même de ma chance ? Sans doute, car je n'ai pas assez confiance en moi. Oui, c'est très certainement cela. Je me pince la lèvre, sévèrement, me sentant coupable de mon esprit si fragile. Je me suis pourtant promis de me ressaisir après cet accident et de ne plus être la jeune femme fragile que j'étais. Mais Jeong Caïn fait ressortir l'ancienne Hye Mi à chaque fois... Il est ma plus grande faiblesse.
Je ne dois pas oublier ma mission du jour. Retrouver l'infirmier qui hante mes pensées et le remercier pour tes ces fleurs apportées pendant tout ce temps. J'aimerais au moins le revoir une dernière fois. Lui dire que sa présence même fantôme, à travers ses présents, m'a aidé à guérir plus vite. Alors je me décide de l'attendre au sous-sol. Il finira bien par quitter l'hôpital pour rentrer chez lui et je veux être là quand il passera les portes de cet ascenseur. Ce sera ma manière à moi de tirer un trait définitif sur cet épisode de ma vie. Oui, un épisode que je souhaite dorénavant oublier. Définitivement.
Le bruit des portes retentit. Quelqu'un descend. Je prends une grande inspiration et me retourne lentement pour faire face à l'inconnu(e). Pourvu que ce soit lui. Mais l'homme qui se présente alors non loin de moi n'est pas du tout celui que j'espérais croiser. Ou peut-être que si. Mais uniquement dans mon fort intérieur. Je suis figée sur place, ne sachant plus quoi faire. Dois-je fuir de nouveau ? Mes jambes sont assez fragiles, encore. Et si je peux marcher lentement et me tenir debout, je ne peux pas encore courir. Alors, s'il le veut, il pourrait me rattraper aisément. Mais a-t-il envie de me rattraper ? Je serre davantage les fleurs offertes que je tiens toujours dans ma main et détourne le regard en espérant qu'il continuera son chemin sans même prendre la peine de venir me saluer. Mais c'était trop demandé à un homme tel que lui. J'entends ses bruits de pas se rapprocher puis... sa voix.
- Sympa cette nouvelle coupe.
Mon sang ne fit qu'un tour avant de se glacer à l'intérieur de moi. Vient-il sincèrement de parler de ma couleur de cheveux ? Après tout ce temps ? Après ce qu'il m'est arrivé ? Le fait qu'il ne soit même pas venu prendre de mes nouvelles alors qu'il a forcément été mis au courant de ma situation. Après ces mois d'absence et de silence, il revient comme par magie pour me dire que ma nouvelle couleur est sympa ? Je vois rouge et lui balance mes fleurs à la figure. Lui en mettre une me tentait aussi, mais je ne veux même pas lui faire ce plaisir. Il ne mérite pas que je le touche, cet ingrat. Je vois alors mes fleur s'écraser sur son visage avant de tomber au sol. Je suis énervée, terriblement en colère et attristée par ce manque de respect évident. Il m'a repoussé comme si je n'étais rien d'autre qu'un passe-temps pour lui. Sans aucune considération. J'ai ensuite eu un accident de voiture qui a failli me tuer et je suis restée en fauteuil pendant des mois, avec l'incertitude de pouvoir un jour retrouver la sensation d'être debout, sur mes jambes. Quelques larmes viennent se nicher dans les coins de mes yeux et je le fixe.
- Vous me dégoutez.
J'ai enfin réussi à lui parler. L'envie de m'éloigner et partir est omniprésente mais je me fais violence. Ce n'est pas à moi de fuir mais à Lui ! C'est Lui qui devrait se sentir mal. C'est Lui qui devrait baisser la tête et s'en aller loin de moi, pour toujours. Pas l'inverse. Alors je ne fuirais pas.
- Pas un mot pendant tout ce temps et la seule chose que vous trouvez à me dire en me retrouvant c'est... Sympa cette nouvelle coupe. Je le fixe. Décidément, je ferais mieux de toujours suivre mon instinct. J'avais raison dès le départ. Vous n'êtes pas quelqu'un de bien. Vous avez réussi à m'égarer mais ce ne sera plus jamais le cas. Vous devriez avoir honte de vous dresser devant moi en me parlant si légèrement après ce qu'il s'est passé et après votre silence. Je déglutis. Je ne m'attendais pas à des visites de courtoisie régulières mais... Ma voix se brise et des larmes coulent sur mes joues. Je ne peux pas me contrôler. Il m'a tant fait souffrir. Vous n'êtes même pas venu demander aux infirmiers comment j'allais ! J'essuie mes larmes avec colère. Cela m'a au moins prouvé une chose. Tant que ce n'est pas votre propre personne qui est concernée, vous vous fichez éperdument de ce qui peut arriver aux autres.
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J’ai fait plusieurs thérapies sans résultats. C’est comme si le mal qu’on m’a fait était indélogeable, au point que je préfère ne plus aller brasser là-dedans tant j’ai peur de ce que ça va réveiller. Heureusement qu’il y a mes études - mon futur travail, mon rêve - et que j’ai quelques fidèles amis qui me soutiennent, sinon ce serait la catastrophe.
Rendue à 26 ans, j’aimerais ça avoir quelqu’un avec qui partager mon quotidien, autre qu'un ami, mais je me refuse tout essai de peur d’être déçue. Dès que se pointe un amour potentiel, je fuis. Mes amies me disent que j’ai tort, mais j’aime mieux ne pas prendre de chance. Mes deux parents sont la preuve qu'un coup de foudre peut être mortel et ça n’a pas apaisé mon trouble. Je ne crois pas que quelqu'un puisse m’aider, car je n’ai pas eu de chance, mais au moins ça me soulage de me le dire à moi même. J'ai pourtant eu, un jour, l'envie de fonder une famille. L'envie de trouver l'Amour, le Vrai. Mais à quoi bon ? Puisque rien ne se passe jamais bien autour de moi. La preuve encore avec cet homme. Pourquoi ai-je baissé ma garde ? Pourquoi l'ai-je laissé entrer dans ma vie et intervenir de la sorte dans mon quotidien ? Pourquoi me suis-je attachée à lui ? Pourquoi me suis-je laissée aller au point d'en arriver là. Car me voilà bien pathétique. Oui. En train de le fuir et de quitter cet hôpital en pleurs. Pitoyable...
Comme le disait si justement un journaliste français dans l’excellente revue Psychologies : « Même lorsqu’ils sont malheureux, nos souvenirs méritent d’être traités et gardés avec attention, car ils sont sources inégalables d’enseignements. » Et pour être capable de vivre dans « l’ici et maintenant », il est indispensable de faire le ménage dans nos souvenirs pour les épurer et ne garder que le meilleur. Même si ça fait mal, plus vous allez faire remonter à la surface les mauvais souvenirs, plus vous allez comprendre comment, même dans le mal qu’ils ont pu vous faire, ils ont forgé la personnalité de la femme que vous êtes. Est-ce aussi mon cas ? À partir de maintenant, pourquoi ne pas décider moi-même de ma chance ? Sans doute, car je n'ai pas assez confiance en moi. Oui, c'est très certainement cela. Je me pince la lèvre, sévèrement, me sentant coupable de mon esprit si fragile. Je me suis pourtant promis de me ressaisir après cet accident et de ne plus être la jeune femme fragile que j'étais. Mais Jeong Caïn fait ressortir l'ancienne Hye Mi à chaque fois... Il est ma plus grande faiblesse.
De longues minutes plus tard.
Je ne dois pas oublier ma mission du jour. Retrouver l'infirmier qui hante mes pensées et le remercier pour tes ces fleurs apportées pendant tout ce temps. J'aimerais au moins le revoir une dernière fois. Lui dire que sa présence même fantôme, à travers ses présents, m'a aidé à guérir plus vite. Alors je me décide de l'attendre au sous-sol. Il finira bien par quitter l'hôpital pour rentrer chez lui et je veux être là quand il passera les portes de cet ascenseur. Ce sera ma manière à moi de tirer un trait définitif sur cet épisode de ma vie. Oui, un épisode que je souhaite dorénavant oublier. Définitivement.
Le bruit des portes retentit. Quelqu'un descend. Je prends une grande inspiration et me retourne lentement pour faire face à l'inconnu(e). Pourvu que ce soit lui. Mais l'homme qui se présente alors non loin de moi n'est pas du tout celui que j'espérais croiser. Ou peut-être que si. Mais uniquement dans mon fort intérieur. Je suis figée sur place, ne sachant plus quoi faire. Dois-je fuir de nouveau ? Mes jambes sont assez fragiles, encore. Et si je peux marcher lentement et me tenir debout, je ne peux pas encore courir. Alors, s'il le veut, il pourrait me rattraper aisément. Mais a-t-il envie de me rattraper ? Je serre davantage les fleurs offertes que je tiens toujours dans ma main et détourne le regard en espérant qu'il continuera son chemin sans même prendre la peine de venir me saluer. Mais c'était trop demandé à un homme tel que lui. J'entends ses bruits de pas se rapprocher puis... sa voix.
- Sympa cette nouvelle coupe.
Mon sang ne fit qu'un tour avant de se glacer à l'intérieur de moi. Vient-il sincèrement de parler de ma couleur de cheveux ? Après tout ce temps ? Après ce qu'il m'est arrivé ? Le fait qu'il ne soit même pas venu prendre de mes nouvelles alors qu'il a forcément été mis au courant de ma situation. Après ces mois d'absence et de silence, il revient comme par magie pour me dire que ma nouvelle couleur est sympa ? Je vois rouge et lui balance mes fleurs à la figure. Lui en mettre une me tentait aussi, mais je ne veux même pas lui faire ce plaisir. Il ne mérite pas que je le touche, cet ingrat. Je vois alors mes fleur s'écraser sur son visage avant de tomber au sol. Je suis énervée, terriblement en colère et attristée par ce manque de respect évident. Il m'a repoussé comme si je n'étais rien d'autre qu'un passe-temps pour lui. Sans aucune considération. J'ai ensuite eu un accident de voiture qui a failli me tuer et je suis restée en fauteuil pendant des mois, avec l'incertitude de pouvoir un jour retrouver la sensation d'être debout, sur mes jambes. Quelques larmes viennent se nicher dans les coins de mes yeux et je le fixe.
- Vous me dégoutez.
J'ai enfin réussi à lui parler. L'envie de m'éloigner et partir est omniprésente mais je me fais violence. Ce n'est pas à moi de fuir mais à Lui ! C'est Lui qui devrait se sentir mal. C'est Lui qui devrait baisser la tête et s'en aller loin de moi, pour toujours. Pas l'inverse. Alors je ne fuirais pas.
- Pas un mot pendant tout ce temps et la seule chose que vous trouvez à me dire en me retrouvant c'est... Sympa cette nouvelle coupe. Je le fixe. Décidément, je ferais mieux de toujours suivre mon instinct. J'avais raison dès le départ. Vous n'êtes pas quelqu'un de bien. Vous avez réussi à m'égarer mais ce ne sera plus jamais le cas. Vous devriez avoir honte de vous dresser devant moi en me parlant si légèrement après ce qu'il s'est passé et après votre silence. Je déglutis. Je ne m'attendais pas à des visites de courtoisie régulières mais... Ma voix se brise et des larmes coulent sur mes joues. Je ne peux pas me contrôler. Il m'a tant fait souffrir. Vous n'êtes même pas venu demander aux infirmiers comment j'allais ! J'essuie mes larmes avec colère. Cela m'a au moins prouvé une chose. Tant que ce n'est pas votre propre personne qui est concernée, vous vous fichez éperdument de ce qui peut arriver aux autres.
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Re: I'm the bad guy. [Hye Mi x Caïn] | Dim 15 Aoû - 19:42 Citer EditerSupprimer ❝ Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors. ❞ Jean 12:31 Les plaies ouvertes. C’était injuste et ce n’était définitivement pas son jour. Ni son année. Ni sa vie. Oh, peut-être n’était-il pas à plaindre. Il connaissait ses privilèges, il savait que les autres en bavaient plus pour vivre une vie normale. Mais bordel, il ne l’avait pas eu facile non plus. Et ça restait compliqué, très compliqué, tous les jours. Il avait envie de pleurer, de crier, de déclamer au monde qu’il était la victime.
Mais pas ici.
Il était du bon côté dans cette histoire. Il était celui qui pouvait s’enfuir en courant, il était celui qui pouvait s’expliquer, il était celui qui avait pleinement vécu sa vie ces derniers mois.
Il était du bon côté de l’histoire, il s’était réfugié dans des tas de bras, des tas de draps. Il avait noyé sa peine et son chagrin dans un tas de verres de whisky. Trébuchant sur le sol de la rue mais elle n’était plus là pour le relever. Il y avait, tellement de mots, tellement de pensées, qu’il avait voulu partager. Mais il n’avait pas appelé car ça n’aurait pas été juste.
Il sympathisait avec sa douleur, il la reconnaissait.
« Ça tombe bien, je me dégoûte aussi. »
Il savait de quoi ça avait l’air, ce n’était pas les retrouvailles qu’il avait souhaité. Il secoua des pétales roses de ses cheveux. Indifférentes aux émotions humaines, elles tombaient gracieusement sur le sol et sur le cuir de ses chaussures parfaitement cirées.
Ses accusations étaient fausses, ses accusations étaient injustes. Toujours moins que ce par quoi elle avait du passer néanmoins. Et que pouvait-il y répondre ? Qu’elle s’était fourvoyée tout ce temps ? Qu’elle avait utilisé toute sa si jolie tête et toute la force qui lui restait à le haïr sur du rien ? Il avait presque envie de ne rien lui dire et de disparaître de sa vie. Et ça n’arrangerait rien et il le savait. C’était une blessure infectée sous un vieux pansement. Et il en avait fini de s’enfuir.
« C’était pas franchement la bonne réaction, je vous l’accorde et je m’en excuse. »
Il n’osait pas la regarder, il avait trop peur. A ses côtés, il redevenait un tout petit garçon qu’on venait de gronder. Il soupira, pas ce soupir qu’on pousse quand on est ennuyé par quelque chose, non, plutôt ce souffle d’air qui obstrue la poitrine, qui rend chaque parole douloureuse. Et avec cette expiration, c’est toute sa contenance qui partit de son corps.
« Je suis un lâche. Lancez moi tous les bouquets que vous voulez. Je suis vraiment le plus gros lâche, j’ai jamais pu entrer dans cette chambre encore parce que vous voir… Mais vous ne méritiez pas ça, c’était justement le problème… Je me suis toujours dit que je n’étais pas si bien, maintenant je sais que c’est vrai parce que vous me l’avez prouvé. »
Les paroles du trentenaire était balbutiantes, désordonnées. Son cerveau n’était que brume et ses jambes compote face à la colère de la femme qu’il aimait.
« Et votre meilleure amie elle me l’avait dit, que je n’étais pas bien pour vous. Mais certes, j’aurais quand même dû vous rendre visite n’est-ce pas ? Les infirmières ont arrêté de me donner de vos nouvelles, elles disaient que je devais directement vous les demander… Et je n’ai pas su, alors que je m'inquiétais, je n’ai pas su entrer dans cette chambre. Cette si petite chambre. Alors, oui, je comprends que vous me balanciez des pivoines. C’était déplacé de ma part de vous les offrir. Je suis désolé. Sincèrement, Hye Mi, je m’excuse d’être un immense connard dépourvu de la moindre once de courage. »
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Mais pas ici.
Il était du bon côté dans cette histoire. Il était celui qui pouvait s’enfuir en courant, il était celui qui pouvait s’expliquer, il était celui qui avait pleinement vécu sa vie ces derniers mois.
Il était du bon côté de l’histoire, il s’était réfugié dans des tas de bras, des tas de draps. Il avait noyé sa peine et son chagrin dans un tas de verres de whisky. Trébuchant sur le sol de la rue mais elle n’était plus là pour le relever. Il y avait, tellement de mots, tellement de pensées, qu’il avait voulu partager. Mais il n’avait pas appelé car ça n’aurait pas été juste.
Il sympathisait avec sa douleur, il la reconnaissait.
« Ça tombe bien, je me dégoûte aussi. »
Il savait de quoi ça avait l’air, ce n’était pas les retrouvailles qu’il avait souhaité. Il secoua des pétales roses de ses cheveux. Indifférentes aux émotions humaines, elles tombaient gracieusement sur le sol et sur le cuir de ses chaussures parfaitement cirées.
Ses accusations étaient fausses, ses accusations étaient injustes. Toujours moins que ce par quoi elle avait du passer néanmoins. Et que pouvait-il y répondre ? Qu’elle s’était fourvoyée tout ce temps ? Qu’elle avait utilisé toute sa si jolie tête et toute la force qui lui restait à le haïr sur du rien ? Il avait presque envie de ne rien lui dire et de disparaître de sa vie. Et ça n’arrangerait rien et il le savait. C’était une blessure infectée sous un vieux pansement. Et il en avait fini de s’enfuir.
« C’était pas franchement la bonne réaction, je vous l’accorde et je m’en excuse. »
Il n’osait pas la regarder, il avait trop peur. A ses côtés, il redevenait un tout petit garçon qu’on venait de gronder. Il soupira, pas ce soupir qu’on pousse quand on est ennuyé par quelque chose, non, plutôt ce souffle d’air qui obstrue la poitrine, qui rend chaque parole douloureuse. Et avec cette expiration, c’est toute sa contenance qui partit de son corps.
« Je suis un lâche. Lancez moi tous les bouquets que vous voulez. Je suis vraiment le plus gros lâche, j’ai jamais pu entrer dans cette chambre encore parce que vous voir… Mais vous ne méritiez pas ça, c’était justement le problème… Je me suis toujours dit que je n’étais pas si bien, maintenant je sais que c’est vrai parce que vous me l’avez prouvé. »
Les paroles du trentenaire était balbutiantes, désordonnées. Son cerveau n’était que brume et ses jambes compote face à la colère de la femme qu’il aimait.
« Et votre meilleure amie elle me l’avait dit, que je n’étais pas bien pour vous. Mais certes, j’aurais quand même dû vous rendre visite n’est-ce pas ? Les infirmières ont arrêté de me donner de vos nouvelles, elles disaient que je devais directement vous les demander… Et je n’ai pas su, alors que je m'inquiétais, je n’ai pas su entrer dans cette chambre. Cette si petite chambre. Alors, oui, je comprends que vous me balanciez des pivoines. C’était déplacé de ma part de vous les offrir. Je suis désolé. Sincèrement, Hye Mi, je m’excuse d’être un immense connard dépourvu de la moindre once de courage. »
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Re: I'm the bad guy. [Hye Mi x Caïn] | Dim 15 Aoû - 21:03 Citer EditerSupprimer Si vous me voyez juste comme une princesse, alors vous ne comprenez pas qui je suis et ce que j'ai vécu. Les plaies ouvertes. Je le fixe. Droit dans les yeux. Je refuse de détourner le regard. Je refuse de fuir. Et plus je le regarde, plus ma colère s'apaise. Aussi étrange que cela puisse paraître. Oui, au fil des secondes, ma colère se transforme en une profonde déchirure. Une entaille au cœur. Vive et douloureuse. Mais je refuse de craquer. Et pourtant, je vois bien que lui n'est plus vraiment le même à cet instant. Et lorsqu'il m'annonce qu'il se dégoute lui-même, le choc d'une telle phrase me replonge des mois, et des mois, en arrière.
La première fois que je l'ai vu, tout dans ma tête est devenu silencieux. Tous les tics, toutes les images qui s'actualisent constamment, ont tout simplement disparu. Quand on vit en étant prisonnier de son passé et de nos souffrances les plus ancrées, nous n'avons pas de moment de tranquillité. Avant de le rencontrer, j'avais très peu de moment de tranquillité. Pour ainsi dire, je n'en avais tout simplement pas. Je ne m'en étais pas rendue compte tout de suite. Il m'a fallu de nombreuses semaines avant de pouvoir en prendre conscience. Mais maintenant, je n'ai plus le moindre doute à ce sujet. Lorsque je le voyais, au fil de nos retrouvailles, la seule chose à laquelle je pouvais penser était les courbes que dessinaient ses lèvres, le cil sur sa joue... Je savais que je devais lui parler. Mais il me fallait toujours plus d'assurance. Puis, toujours plus de recul. Et lorsque j'eus enfin le courage de me lancer, c'était déjà trop tard.
Il s'excuse. Je ne sais plus quoi penser. Je continue de le regarder, silencieuse. Que lui arrive-t-il ? Il semble comprendre mon désarroi. Il s'excuse. Mais ce n'est tellement pas dans ses habitudes. Je ne l'ai jamais vu s'excuser de façon si... sincère ?! Je me refusais de croire encore en lui et d'écouter ses belles paroles ensorcelées. Mais il faut bien admettre qu'il commençait à me mettre le doute.
J'ai toujours eu l'habitude de regarder sa bouche quand il parlait, les dernières semaines avant ce fameux accident. Je m'étais attachée à lui. Et pourtant, je m'étais promis de ne jamais succomber. Mais j'ai échoué. Et lorsqu'il m'a repoussé, c'était un peu sa manière de m'alerter sur la situation. Je lui prenais trop de temps, sans doute. Je n'aurais jamais du le laisser entrer ainsi dans ma vie et dans mon quotidien. Nous en étions venu à un point, où nos rencontres étaient quasi systématiques. Je cherchais à le revoir, vers la fin. Mais tout ça était une erreur. Je l'ai su quand il a refusé que je le suive. J'avais envie d'insister mais ma fierté m'a poussé à m'éloigner. J'ai fui alors que je n'aurais peut-être pas du. Mais comment cela aurait-il pu être une erreur ? Notre première rencontre fut le fruit du hasard. Non ? Mais toutes celles qui ont suivi... ne l'étaient pas. Je le sais. L'amour n'est pas une erreur. Cela m'a brisé qu'il puisse se détacher de tout ça alors que moi, je n'y arrivais juste pas. Je ne peux pas sortir et rencontrer de nouvelles personnes car je pense sans cesse à Lui. Il était la première belle chose sur laquelle je bloquais. Il remplaçait mes cauchemars par des doux rêves. Mais ce ne fut qu'éphémère. Peut-être était-ce cela mon erreur. Avoir cru que c'était de l'amour alors que j'étais peut-être seulement admirative de l'homme qu'il est. Comme beaucoup d'autres femmes. Après tout, qu'est-ce que j'y connais en amour ? Rien.
Il soupire. Il ne me regarde pas. Moi, je continue de le fixer. Je continue de le regarder, mon cœur tambourinant douloureusement contre ma poitrine. Je me fais un scénario de film entier dans la tête. Je me refais la saison entière de notre histoire. Si nous pouvons considérer notre relation comme une histoire. Si tant est qu'il y ait eu une relation entre nous. J'analyse mon cœur. J'analyse mes sentiments. Il se décrit alors comme un lâche et mon regard se perd dans le vide. Je lui ai prouvé... Mais qu'est-ce que je lui ai prouvé ? Je fais un pas, puis deux, en arrière. Mes jambes sont encore fragiles et je me stoppe car j'ai peur de flancher. Mon regard est encore à moitié perdu dans le vide.
- C'est injuste... murmurais-je. C'est bien trop facile d'accuser un tel comportement par la lâcheté. Je parle un peu plus distinctement. J'ai compris. Et vous le savez. Vous m'avez utilisé comme un pion, depuis le début. J'étais juste un jeu. N'est-ce pas ? Je vous fuyais alors vous me courriez après. En public même. Au point que mes camarades de classe s'éloignent de moi par jalousie. Et le jour où j'ai souhaité vous courir après à mon tour, vous avez décidé de me fuir. Echec et mat. Comment vous êtes-vous renseigné sur moi ? Comment avez-vous su où me trouver, toutes ces fois ? Vous allez me l'expliquer ? Je vous ai convié chez moi, pour vous protéger de vous-même... Et c'est ainsi que vous me remerciez ? Vous en êtes même venu à envahir mes rêves. Et vous vous excusez pour être empli de lâcheté ? Quand et comment avez-vous décidé de m'approcher ? Car vous n'étiez pas du tout lâche avant cet accident. N'est-ce pas ? Vous étiez même entreprenant. Des larmes coulent de nouveau sur mes joues. Je parie que vous vous êtes bien amusé. Pourquoi vous ne dites rien ? Vous n'avez pas de paroles déjà écrites pour le cas où vous vous faites prendre ? J'avais peur de souffrir. Peur de regretter, au début... C'est pas croyable. J'esquisse un léger rire sarcastique. Dès le départ, j'aurais du prévoir votre fuite. Pourquoi moi ? Qu'est-ce que je vous ai fait ? J'étais prête à croire en vous, à tout vous pardonner et à vous comprendre... J'étais prête à... Mes larmes continuent de couler. Je n'avais pas le choix. Est-ce que cette confiance méritait que je sois punie ? Je le faisais par...
Mais il ne me laisse pas finir. Il semble ailleurs et je ne suis même pas certaine qu'il ait vraiment écouté et fait attention à tout ce que je viens de lui dire. Il parle de ma meilleure amie, assez soudainement. Il reprend le monopole de la parole et je ne peux que l'écouter. Mais plus il parle et plus mon cœur se serre. Qu'est-ce qu'il raconte ? Les infirmières ont arrêté de lui donner des nouvelles... ? Car il en prenait ? C'est bien ça que je dois comprendre ? Et comment sait-il que ma chambre était si petite ? Est-il entré une fois ? Ne serait-ce qu'une fois ? Lorsque je dormais, peut-être... ? Et il me parle des pivoines. Il connait donc les fleurs que je viens de gaspiller. J'ignorais qu'il était un amateur de fleurs. C’était déplacé de ma part de vous les offrir. Je suis désolé. Ses mots résonnent en boucle dans mon esprit. J'en suis bouche bée et je continue de le fixer. Mes lèvres tremblent. Je refais un pas vers lui.
- Vous... Mes lèvres tremblent de plus en plus et j'ai des difficultés à retenir mes larmes. Ces fleurs venaient de vous ? Mais... comment... ?
Je n'arrive plus à parler. Les différents morceaux du puzzle semblent s'assembler devant moi. Mais je n'y comprends plus rien. Je ne lui ai jamais parlé des pivoines. Me les a-t-il offert par pure coïncidence ? Ou alors, savait-il qu'elles étaient mes fleurs préférées ? Si tel est le cas, comment l'aurait-il su ? Car je ne lui ai jamais dit. Il aurait donc croisé l'infirmier que je recherchais aujourd'hui. Il disait donc vrai... Il prenait de mes nouvelles auprès des infirmiers... Du moins, au début. Mais dit-il tout ça avec franchise ou est-ce un nouveau piège pour me rabattre dans ses filets et me faire douter ? Je ne sais plus quoi ou qui croire. Je finis alors par fondre en larmes et cache mon visage dans le creux de mes mains. Craquer devant lui est déjà synonyme de faiblesse, je ne vais pas en plus l'honorer de la vue de mes larmes...
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La première fois que je l'ai vu, tout dans ma tête est devenu silencieux. Tous les tics, toutes les images qui s'actualisent constamment, ont tout simplement disparu. Quand on vit en étant prisonnier de son passé et de nos souffrances les plus ancrées, nous n'avons pas de moment de tranquillité. Avant de le rencontrer, j'avais très peu de moment de tranquillité. Pour ainsi dire, je n'en avais tout simplement pas. Je ne m'en étais pas rendue compte tout de suite. Il m'a fallu de nombreuses semaines avant de pouvoir en prendre conscience. Mais maintenant, je n'ai plus le moindre doute à ce sujet. Lorsque je le voyais, au fil de nos retrouvailles, la seule chose à laquelle je pouvais penser était les courbes que dessinaient ses lèvres, le cil sur sa joue... Je savais que je devais lui parler. Mais il me fallait toujours plus d'assurance. Puis, toujours plus de recul. Et lorsque j'eus enfin le courage de me lancer, c'était déjà trop tard.
Il s'excuse. Je ne sais plus quoi penser. Je continue de le regarder, silencieuse. Que lui arrive-t-il ? Il semble comprendre mon désarroi. Il s'excuse. Mais ce n'est tellement pas dans ses habitudes. Je ne l'ai jamais vu s'excuser de façon si... sincère ?! Je me refusais de croire encore en lui et d'écouter ses belles paroles ensorcelées. Mais il faut bien admettre qu'il commençait à me mettre le doute.
J'ai toujours eu l'habitude de regarder sa bouche quand il parlait, les dernières semaines avant ce fameux accident. Je m'étais attachée à lui. Et pourtant, je m'étais promis de ne jamais succomber. Mais j'ai échoué. Et lorsqu'il m'a repoussé, c'était un peu sa manière de m'alerter sur la situation. Je lui prenais trop de temps, sans doute. Je n'aurais jamais du le laisser entrer ainsi dans ma vie et dans mon quotidien. Nous en étions venu à un point, où nos rencontres étaient quasi systématiques. Je cherchais à le revoir, vers la fin. Mais tout ça était une erreur. Je l'ai su quand il a refusé que je le suive. J'avais envie d'insister mais ma fierté m'a poussé à m'éloigner. J'ai fui alors que je n'aurais peut-être pas du. Mais comment cela aurait-il pu être une erreur ? Notre première rencontre fut le fruit du hasard. Non ? Mais toutes celles qui ont suivi... ne l'étaient pas. Je le sais. L'amour n'est pas une erreur. Cela m'a brisé qu'il puisse se détacher de tout ça alors que moi, je n'y arrivais juste pas. Je ne peux pas sortir et rencontrer de nouvelles personnes car je pense sans cesse à Lui. Il était la première belle chose sur laquelle je bloquais. Il remplaçait mes cauchemars par des doux rêves. Mais ce ne fut qu'éphémère. Peut-être était-ce cela mon erreur. Avoir cru que c'était de l'amour alors que j'étais peut-être seulement admirative de l'homme qu'il est. Comme beaucoup d'autres femmes. Après tout, qu'est-ce que j'y connais en amour ? Rien.
Il soupire. Il ne me regarde pas. Moi, je continue de le fixer. Je continue de le regarder, mon cœur tambourinant douloureusement contre ma poitrine. Je me fais un scénario de film entier dans la tête. Je me refais la saison entière de notre histoire. Si nous pouvons considérer notre relation comme une histoire. Si tant est qu'il y ait eu une relation entre nous. J'analyse mon cœur. J'analyse mes sentiments. Il se décrit alors comme un lâche et mon regard se perd dans le vide. Je lui ai prouvé... Mais qu'est-ce que je lui ai prouvé ? Je fais un pas, puis deux, en arrière. Mes jambes sont encore fragiles et je me stoppe car j'ai peur de flancher. Mon regard est encore à moitié perdu dans le vide.
- C'est injuste... murmurais-je. C'est bien trop facile d'accuser un tel comportement par la lâcheté. Je parle un peu plus distinctement. J'ai compris. Et vous le savez. Vous m'avez utilisé comme un pion, depuis le début. J'étais juste un jeu. N'est-ce pas ? Je vous fuyais alors vous me courriez après. En public même. Au point que mes camarades de classe s'éloignent de moi par jalousie. Et le jour où j'ai souhaité vous courir après à mon tour, vous avez décidé de me fuir. Echec et mat. Comment vous êtes-vous renseigné sur moi ? Comment avez-vous su où me trouver, toutes ces fois ? Vous allez me l'expliquer ? Je vous ai convié chez moi, pour vous protéger de vous-même... Et c'est ainsi que vous me remerciez ? Vous en êtes même venu à envahir mes rêves. Et vous vous excusez pour être empli de lâcheté ? Quand et comment avez-vous décidé de m'approcher ? Car vous n'étiez pas du tout lâche avant cet accident. N'est-ce pas ? Vous étiez même entreprenant. Des larmes coulent de nouveau sur mes joues. Je parie que vous vous êtes bien amusé. Pourquoi vous ne dites rien ? Vous n'avez pas de paroles déjà écrites pour le cas où vous vous faites prendre ? J'avais peur de souffrir. Peur de regretter, au début... C'est pas croyable. J'esquisse un léger rire sarcastique. Dès le départ, j'aurais du prévoir votre fuite. Pourquoi moi ? Qu'est-ce que je vous ai fait ? J'étais prête à croire en vous, à tout vous pardonner et à vous comprendre... J'étais prête à... Mes larmes continuent de couler. Je n'avais pas le choix. Est-ce que cette confiance méritait que je sois punie ? Je le faisais par...
Mais il ne me laisse pas finir. Il semble ailleurs et je ne suis même pas certaine qu'il ait vraiment écouté et fait attention à tout ce que je viens de lui dire. Il parle de ma meilleure amie, assez soudainement. Il reprend le monopole de la parole et je ne peux que l'écouter. Mais plus il parle et plus mon cœur se serre. Qu'est-ce qu'il raconte ? Les infirmières ont arrêté de lui donner des nouvelles... ? Car il en prenait ? C'est bien ça que je dois comprendre ? Et comment sait-il que ma chambre était si petite ? Est-il entré une fois ? Ne serait-ce qu'une fois ? Lorsque je dormais, peut-être... ? Et il me parle des pivoines. Il connait donc les fleurs que je viens de gaspiller. J'ignorais qu'il était un amateur de fleurs. C’était déplacé de ma part de vous les offrir. Je suis désolé. Ses mots résonnent en boucle dans mon esprit. J'en suis bouche bée et je continue de le fixer. Mes lèvres tremblent. Je refais un pas vers lui.
- Vous... Mes lèvres tremblent de plus en plus et j'ai des difficultés à retenir mes larmes. Ces fleurs venaient de vous ? Mais... comment... ?
Je n'arrive plus à parler. Les différents morceaux du puzzle semblent s'assembler devant moi. Mais je n'y comprends plus rien. Je ne lui ai jamais parlé des pivoines. Me les a-t-il offert par pure coïncidence ? Ou alors, savait-il qu'elles étaient mes fleurs préférées ? Si tel est le cas, comment l'aurait-il su ? Car je ne lui ai jamais dit. Il aurait donc croisé l'infirmier que je recherchais aujourd'hui. Il disait donc vrai... Il prenait de mes nouvelles auprès des infirmiers... Du moins, au début. Mais dit-il tout ça avec franchise ou est-ce un nouveau piège pour me rabattre dans ses filets et me faire douter ? Je ne sais plus quoi ou qui croire. Je finis alors par fondre en larmes et cache mon visage dans le creux de mes mains. Craquer devant lui est déjà synonyme de faiblesse, je ne vais pas en plus l'honorer de la vue de mes larmes...
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Re: I'm the bad guy. [Hye Mi x Caïn] | Dim 15 Aoû - 22:46 Citer EditerSupprimer ❝ Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors. ❞ Jean 12:31 Les plaies ouvertes. La voix de Hye Mi résonnait dans sa tête pendant qu’il parlait. Elle vociférait toutes ses paroles assassines qu’elle avait laissé entrapercevoir dans un état second. Elle l’accusait encore, elle le blessait. Depuis tous ces mois, chaque seconde, c’est sa voix brisée qu’il entendait. Au point qu’il n’aurait su distinguer cette voix intérieure de celle résonnant dans tout le parking. Il tremblait. Son cœur, son âme tremblait si fort que tout son corps répétait ce même mouvement. Il se sentait s’effondrer sur lui-même. Il ne savait pas quoi faire, il ne pouvait pas, il ne devait pas. Il avait si longtemps tenu sur ses jambes qu’il ne savait pas s’il aurait un jour la force de se relever.
Un sourire. Il se souvenait de ce sourire sincère qu’elle lui avait adressé. Celui qui avait pansé ses blessures, qui avait comblé l’abandon, qui avait dissipé l’ivresse. Ce sourire si vrai, dont il était envieux, qui l’avait obsédé, et qu’il aurait voulu revoir chaque jour de sa vie. La manière dont ses pommettes se relevaient, dont ses yeux se plissaient, dont ses épaules s’affaissaient. Il était tombé amoureux de chacun de ses gestes et ça l’avait rendu plus fort l’espace d’un instant. Parce qu’elle lui donnait du courage quand elle souriait mais il était désemparé face à sa détresse.
C’était d’une si grande lâcheté que de profiter de la force de quelqu’un, de s’en emparer et de ne jamais lui redonner.
Quand avait-elle arrêté de lui donner ? Un sourire timide s’était dessinée sur ses lèvres quand elle avait tenté de lui parler, trop pris par ses propres émotions il n’avait pas su y lire cette pointe de désespérance. Il n’avait pas vu tout le courage et toute la force qu’elle avait réuni dans ce petit sourire. Il ne l’avait pas à proprement repoussé, il l’avait invalidé. Il n’avait vu que ces cauchemars en elle, oubliant qu’elle se tenait réellement devant lui. Comme à cet instant où sa voix ne faisant qu’écho à ses propres faiblesses. Caïn se laissait noyer par ses démons, tout ce qui était au dessus de la surface devenait un rêve, un paradis auquel il ne pouvait pas appartenir.
Qu’est-ce qui avait réussi à le sortir de sa torpeur ? Il connaissait ce ton de voix qu’elle empruntait, à son grand regret, il l’avait déjà entendu. C’était un mélange de tristesse et d’incompréhension. Comme si on venait de présenter à la jeune femme le plus bel objet du monde et qu’on le brisait avant qu’elle ne puisse même l’effleurer. Il n’arrivait plus à parler et il avait osé l’espace d’un instant relevé la tête vers la sienne. Souffrant de découvrir sa réaction à ses paroles. Mais il ne su croiser ses yeux. Elle les tenait cacher du monde dans ses frêles paumes. Ses épaules se secouaient frénétiquement. Riait-elle ? De lui ?
Caïn ne pleurait jamais. Il s’était déjà rendu compte que c’était un gros problème. Comment exprimer ses émotions sainement quand on est un homme qui ne peut pas pleurer ? Un nourrisson qui ne pleurait pas, et qui avait fini d’effrayer sa mère par son étrangeté. Un enfant qui ne pleurait pas quand on le réprimandait, qui ne criait jamais, qui se tenait bien droit, qui avait fini d’effrayer son père. Abel, lui, pleurait beaucoup. Et il était aimé de ses parents. Alors il avait essayé lui aussi de pleurer, pour que sa mère le prenne dans ses bras, pour que son père lui achète une glace, pour qu’on le réconforte. Une gifle, c’est tout ce qu’il avait reçu. Il n’avait plus jamais pleurer. Ses yeux s’embuaient de temps à autre, quand il coupait des oignons avec un couteau mal aiguisé ou que les lumières de la ville l’aveuglait après une trop longue journée de travail, ou alors quand elle pleurait. Ses yeux s’embuaient toujours quand elle pleurait, que ce soit de vrais sanglots ou de ceux qui restaient coincés dans sa gorge.
« Je suis désolé, je, je… S’il vous plaît, ne pleurer plus je… »
« Verdammt, reiß dich zusammen. »
« Est-ce que je peux vous prendre dans mes bras ? »
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Un sourire. Il se souvenait de ce sourire sincère qu’elle lui avait adressé. Celui qui avait pansé ses blessures, qui avait comblé l’abandon, qui avait dissipé l’ivresse. Ce sourire si vrai, dont il était envieux, qui l’avait obsédé, et qu’il aurait voulu revoir chaque jour de sa vie. La manière dont ses pommettes se relevaient, dont ses yeux se plissaient, dont ses épaules s’affaissaient. Il était tombé amoureux de chacun de ses gestes et ça l’avait rendu plus fort l’espace d’un instant. Parce qu’elle lui donnait du courage quand elle souriait mais il était désemparé face à sa détresse.
C’était d’une si grande lâcheté que de profiter de la force de quelqu’un, de s’en emparer et de ne jamais lui redonner.
Quand avait-elle arrêté de lui donner ? Un sourire timide s’était dessinée sur ses lèvres quand elle avait tenté de lui parler, trop pris par ses propres émotions il n’avait pas su y lire cette pointe de désespérance. Il n’avait pas vu tout le courage et toute la force qu’elle avait réuni dans ce petit sourire. Il ne l’avait pas à proprement repoussé, il l’avait invalidé. Il n’avait vu que ces cauchemars en elle, oubliant qu’elle se tenait réellement devant lui. Comme à cet instant où sa voix ne faisant qu’écho à ses propres faiblesses. Caïn se laissait noyer par ses démons, tout ce qui était au dessus de la surface devenait un rêve, un paradis auquel il ne pouvait pas appartenir.
Qu’est-ce qui avait réussi à le sortir de sa torpeur ? Il connaissait ce ton de voix qu’elle empruntait, à son grand regret, il l’avait déjà entendu. C’était un mélange de tristesse et d’incompréhension. Comme si on venait de présenter à la jeune femme le plus bel objet du monde et qu’on le brisait avant qu’elle ne puisse même l’effleurer. Il n’arrivait plus à parler et il avait osé l’espace d’un instant relevé la tête vers la sienne. Souffrant de découvrir sa réaction à ses paroles. Mais il ne su croiser ses yeux. Elle les tenait cacher du monde dans ses frêles paumes. Ses épaules se secouaient frénétiquement. Riait-elle ? De lui ?
Caïn ne pleurait jamais. Il s’était déjà rendu compte que c’était un gros problème. Comment exprimer ses émotions sainement quand on est un homme qui ne peut pas pleurer ? Un nourrisson qui ne pleurait pas, et qui avait fini d’effrayer sa mère par son étrangeté. Un enfant qui ne pleurait pas quand on le réprimandait, qui ne criait jamais, qui se tenait bien droit, qui avait fini d’effrayer son père. Abel, lui, pleurait beaucoup. Et il était aimé de ses parents. Alors il avait essayé lui aussi de pleurer, pour que sa mère le prenne dans ses bras, pour que son père lui achète une glace, pour qu’on le réconforte. Une gifle, c’est tout ce qu’il avait reçu. Il n’avait plus jamais pleurer. Ses yeux s’embuaient de temps à autre, quand il coupait des oignons avec un couteau mal aiguisé ou que les lumières de la ville l’aveuglait après une trop longue journée de travail, ou alors quand elle pleurait. Ses yeux s’embuaient toujours quand elle pleurait, que ce soit de vrais sanglots ou de ceux qui restaient coincés dans sa gorge.
« Je suis désolé, je, je… S’il vous plaît, ne pleurer plus je… »
« Verdammt, reiß dich zusammen. »
« Est-ce que je peux vous prendre dans mes bras ? »
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Re: I'm the bad guy. [Hye Mi x Caïn] | Dim 15 Aoû - 23:32 Citer EditerSupprimer Si vous me voyez juste comme une princesse, alors vous ne comprenez pas qui je suis et ce que j'ai vécu. Les plaies ouvertes. Putain je te jure, jamais j’aurais pensé qu’on en arrive là. Jamais j’aurais juste pu l’imaginer, l’envisager, y penser une seconde. Comment est-ce possible ? Comment les images de moi qui t’aime, de toi qui m’aimes, peuvent-elles se mélanger à l’horreur qui nous déchire aujourd’hui ? Que s’est-il passé ? A quel moment on a merdé ? Je n’ai rien vu venir. Je me suis couchée dans des pétales de rose et je me réveille dans un brouillard anxiogène. Dans tes yeux, seule la lâcheté, comme tu le dis si bien, réside en ce jour quand dans les miens la lassitude et la tristesse dégoulinent. Qu’est-ce qu’on a fait ? Qu’est-on devenus ? Pourquoi on a tout laissé croupir ? Pourquoi on n’a pas pansé les plaies plus tôt ? Pourquoi on a plongé aussi bas ? Comment on a pu s’aimer si fort ? Il est parti où ce putain d’amour ? Elle s’est évaporée quand cette flamme qui nous réchauffait le cœur ? Comment est-il possible qu’un matin on se réveille étrangers quand hier nous formions l’androgyne recomposé ? J’ai mal. Et je sais que tu as mal aussi. Parce que sous tes airs de je-ne-veux-pas-voir, tu vois. Ton cœur te le souffle. Tu as mal dans le sens « fait chier ». J’ai mal dans le sens « j’ai peur ». Mais on a mal à deux et c’est peut-être ce qui nous lie le plus aujourd’hui. Je m’étais juré de ne jamais devenir tout ce que je suis à ce jour. Je ne sais pas à qui est ce reflet dans ce miroir. J’ai loupé une case, une étape, j’ai enjambé trop vite, je ne sais pas. Alors je crie. Intérieurement. En plein cœur. Dans l’espoir que ça fasse du bien, que ça déclenche quelque chose, peut-être une guerre avant une paix prospère. Mais ça ne fait qu’empirer. Alors j’abandonne et je me dis que rien de tout ça n'était réel. J'aime à croire que nous n'étions que deux âmes en perdition et rien d'autre.
Je l'entends s'excuser de nouveau. Il me demande de ne plus pleurer mais je n'y arrive pas. C'est un étrange sentiment que je ressens aujourd'hui. Un mélange entre la tristesse d'avoir perdu une personne que je pense avoir aimé et à la fois la joie immense d'avoir connu l'amour, d'avoir su ce que c'était d'avoir des sentiments et d'aimer, d'avoir donné du plus profond de moi. Ou du moins bien plus que ce que j'ai pu donner durant ces dernières années de solitude. On n’oublie pas, on n’oublie jamais. C’est juste que petit à petit, avec le temps, on passe à autre chose, on fait d’autres choses, on continue de vivre malgré la douleur, la souffrance et le manque. Et Il m'a permis de continuer cette vie malgré ce passé qui me tiraillait.
Tu me manqueras toujours. Oui je vais avancer et me reconstruire, oui je vais passer à autre chose, oui je vais aimer à nouveau, tout donner peut être. Mais saches que quiconque que je rencontre, tu restera toujours celui avec qui je me sens le mieux sur cette terre. Je ne l'explique pas. Tu n'es pas quelqu'un de bien. Je le sais. Tu me le dis. Et pourtant, ma souffrance actuelle n'est pas entièrement causée par tes propres échecs. Je pleure bien plus parce que cette nouvelle rencontre signe un au revoir que je ne veux pas vivre. Non ? Dis moi que c'est définitivement fini entre nous, dis moi qu'on ne se reverra plus, qu'on ne se retrouvera plus, qu'on ne se déchirera plus. Dis moi que je ne suis plus rien dans ta vie. Dis moi que tu ne penses plus à nos moments passés. Tu me manqueras toujours un peu. Oui je ferai en sorte de cacher tout cela mais saches qu'aujourd'hui je sais que je ne rencontrerai pas une personne avec qui la vie passe si bien. Je ne l'explique pas, mais j'ai tant aimé notre histoire... Bien qu'elle n'ait jamais vraiment commencé.
J'aimerais disparaître, pouvoir oublier cette douleur que je ressens en me disant que je ne le reverrais plus jamais, qu'il ne m'approchera plus, qu'il en aime peut-être une autre. Et mes sanglots s’accélèrent, ma douleur me hante, j'aimerais hurler, crier. Mais personne n'est là pour m'écouter, pour me consoler, pour me prendre dans ses bras et me réconforter. Je suis seule... Est-ce que je peux vous prendre dans mes bras ? Ai-je bien entendu ? Pile au moment où je m'abandonnais à la solitude totale, le voilà prêt à me prendre dans ses bras et à me réconforter ? Pile ce dont j'ai besoin... Comment fait-il pour être l'homme dont j'ai atrocement besoin ? Pourquoi continue-t-il de me faire douter à ce point ? Je me déteste. Je m'étais promis de lui dire adieu. Je m'étais promis de tirer un trait sur Lui. Et voilà que je m'approche suffisamment de lui pour le toucher de mon propre gré.
Je retire mes mains de mon visage et baisse la tête car je ne veux pas qu'il puisse voir mon visage si défiguré par les larmes et très certainement rougit. Je serre mon poing droit que je vais poser à la limite entre son torse et son épaule. Je lui assène alors plusieurs petits coups dénués de force tellement pleurer m'a vidé de mon énergie.
- Arrêtez de vous excuser... Comment voulez-vous que je continue de vous détester si vous vous montrez si prévenant et accablant, tout à coup ? Cela n'a plus le moindre sens...
Je garde la tête baissée et essaie de contenir mes larmes pour qu'il puisse comprendre sans trop de mal ce que je souhaite lui dire. J'arrête de le frapper.
- J'ai failli mourir... J'étais paniquée... Et... Et... Et vos fleurs m'ont donné la force de m'accrocher...
Je ferme fort les yeux et continue de pleurer, toujours la tête baissée. Je me remets à le frapper du poing, doucement. Je ne suis pas assez moi-même pour que ces coups aient un quelconque impact, de toute façon.
- Merci... Je ne devrais pas vous remercier mais merci... Ce sont mes fleurs préférées et cela m'a vraiment touché, vous savez...
Et je finis par me laisser aller. J'arrête de le frapper, pour m'accrocher à son tissu et poser ma tête contre son torse. Je continue ainsi de pleurer dans ses bras.:copyright: 2981 12289 0
Je l'entends s'excuser de nouveau. Il me demande de ne plus pleurer mais je n'y arrive pas. C'est un étrange sentiment que je ressens aujourd'hui. Un mélange entre la tristesse d'avoir perdu une personne que je pense avoir aimé et à la fois la joie immense d'avoir connu l'amour, d'avoir su ce que c'était d'avoir des sentiments et d'aimer, d'avoir donné du plus profond de moi. Ou du moins bien plus que ce que j'ai pu donner durant ces dernières années de solitude. On n’oublie pas, on n’oublie jamais. C’est juste que petit à petit, avec le temps, on passe à autre chose, on fait d’autres choses, on continue de vivre malgré la douleur, la souffrance et le manque. Et Il m'a permis de continuer cette vie malgré ce passé qui me tiraillait.
Tu me manqueras toujours. Oui je vais avancer et me reconstruire, oui je vais passer à autre chose, oui je vais aimer à nouveau, tout donner peut être. Mais saches que quiconque que je rencontre, tu restera toujours celui avec qui je me sens le mieux sur cette terre. Je ne l'explique pas. Tu n'es pas quelqu'un de bien. Je le sais. Tu me le dis. Et pourtant, ma souffrance actuelle n'est pas entièrement causée par tes propres échecs. Je pleure bien plus parce que cette nouvelle rencontre signe un au revoir que je ne veux pas vivre. Non ? Dis moi que c'est définitivement fini entre nous, dis moi qu'on ne se reverra plus, qu'on ne se retrouvera plus, qu'on ne se déchirera plus. Dis moi que je ne suis plus rien dans ta vie. Dis moi que tu ne penses plus à nos moments passés. Tu me manqueras toujours un peu. Oui je ferai en sorte de cacher tout cela mais saches qu'aujourd'hui je sais que je ne rencontrerai pas une personne avec qui la vie passe si bien. Je ne l'explique pas, mais j'ai tant aimé notre histoire... Bien qu'elle n'ait jamais vraiment commencé.
J'aimerais disparaître, pouvoir oublier cette douleur que je ressens en me disant que je ne le reverrais plus jamais, qu'il ne m'approchera plus, qu'il en aime peut-être une autre. Et mes sanglots s’accélèrent, ma douleur me hante, j'aimerais hurler, crier. Mais personne n'est là pour m'écouter, pour me consoler, pour me prendre dans ses bras et me réconforter. Je suis seule... Est-ce que je peux vous prendre dans mes bras ? Ai-je bien entendu ? Pile au moment où je m'abandonnais à la solitude totale, le voilà prêt à me prendre dans ses bras et à me réconforter ? Pile ce dont j'ai besoin... Comment fait-il pour être l'homme dont j'ai atrocement besoin ? Pourquoi continue-t-il de me faire douter à ce point ? Je me déteste. Je m'étais promis de lui dire adieu. Je m'étais promis de tirer un trait sur Lui. Et voilà que je m'approche suffisamment de lui pour le toucher de mon propre gré.
Je retire mes mains de mon visage et baisse la tête car je ne veux pas qu'il puisse voir mon visage si défiguré par les larmes et très certainement rougit. Je serre mon poing droit que je vais poser à la limite entre son torse et son épaule. Je lui assène alors plusieurs petits coups dénués de force tellement pleurer m'a vidé de mon énergie.
- Arrêtez de vous excuser... Comment voulez-vous que je continue de vous détester si vous vous montrez si prévenant et accablant, tout à coup ? Cela n'a plus le moindre sens...
Je garde la tête baissée et essaie de contenir mes larmes pour qu'il puisse comprendre sans trop de mal ce que je souhaite lui dire. J'arrête de le frapper.
- J'ai failli mourir... J'étais paniquée... Et... Et... Et vos fleurs m'ont donné la force de m'accrocher...
Je ferme fort les yeux et continue de pleurer, toujours la tête baissée. Je me remets à le frapper du poing, doucement. Je ne suis pas assez moi-même pour que ces coups aient un quelconque impact, de toute façon.
- Merci... Je ne devrais pas vous remercier mais merci... Ce sont mes fleurs préférées et cela m'a vraiment touché, vous savez...
Et je finis par me laisser aller. J'arrête de le frapper, pour m'accrocher à son tissu et poser ma tête contre son torse. Je continue ainsi de pleurer dans ses bras.
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Re: I'm the bad guy. [Hye Mi x Caïn] | Lun 16 Aoû - 18:39 Citer EditerSupprimer ❝ Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors. ❞ Jean 12:31 Les plaies ouvertes. Caïn pouvait appréhender le concept de coup de foudre quand il était avec Hye Mi. Cette impression de connaître une personne depuis des centenaires quand on venait de la rencontrer. Pas qu’on sache fondamentalement qui elle est mais que sa présence paraisse naturelle, comme un parent qu’on aurait pas vu depuis longtemps. Ce parfum étranger qui emplissait son bureau devenait sa madeleine de Proust d’une vie qu’il n’avait pas encore connu, son dos devenait reconnaissable entre mille, son prénom sonnait quelque chose de joyeux, son aura embrassait la sienne depuis toujours et il ne se rendait compte que maintenant qu’il avait eu froid sans elle. Il n’y avait pas que des coups de foudre amoureux, il avait connu quelques amicaux auparavant mais celui-ci était définitivement plus intense. Il dégageait une autre odeur. Avec ses amis, leurs mondes s’étaient connectés pour n’en former plus qu’un, aussi familier qu’inconnu. Avec Hye Mi, c’est comme si ils se retrouvaient projetés tous deux dans un autre univers. Une étendue de rien et de tout à la fois, effrayant, passionnant. Pas étonnant que les couples aiment tant se donner la main quand ils marchent côte à côté, c’est pour ne pas se perdre.
Ils avaient abandonnés le navire, ils avaient peur d’y retourner. Ils étaient à une décision près d’être à des années lumières l’un de l’autre. Une phrase, une demande, un pas vers lui. C’était si aliénant, il avait du mal à se reconnaître. Il ne savait plus quoi dire ou comment agir, il se regardait simplement vivre auprès d’elle. Comme un enfant découvrant le monde autour de lui.
C’était drôle ce geste, celui de le frapper sans vraiment le frapper. Elle avait du voir ça dans un film et à l’instant où ses émotions étaient devenus trop confus, elle recopiait ce geste venue d’une héroïne quelconque d’un film de série B, elle cherchait à les exprimer comme l’actrice l’avait fait. Ce n’était pas si anodin. Elle recommençait, elle devait y trouver une satisfaction, une réponse. Il comprit. Elle pressait son poing contre son cœur, elle lui disait ressens ce que je ressens et il ressentait. Elle s’accrocha à lui, enfuie sa tête dans son torse. Dans cette situation, oui, il l’avait déjà vu ; souvent on tapotait le dos de la personne ou alors ses cheveux en lui murmurant des mots réconfortants. Mais il n’avait pas envie de faire ça. Il voyait les jointures blanchies de son poing agrippées à sa chemise. Il vint caresser ses lignes blanchâtres avant de les couvrir de sa main. Sa tête se posa sur la sienne, ses yeux tournés vers le plafond pour ne pas voir ce qu’elle voulait lui cacher.
Des feux d’artifice. Il pouvait presque les voir. L’odeur de son shampoing, la douceur de sa peau, ses larmes qui mouillaient peu à peu sa peau, c’était un feu d’artifice de sensations.
« Merci de vous être accroché Hye Mi, merci. »
Elle aurait pu mourir, ce moment aurait pu ne jamais exister. Ils auraient pu resté sur leur dispute, ça aurait pu être la dernière image d’elle gravée dans le dessous de ses paupières à jamais. Ça pourrait toujours l’être.
« Vous savez ce jour là… Je voulais pas… Quand vous êtes venue me voir, je voulais vraiment entendre ce que vous aviez à me dire mais… J’avais bu, vous vouliez monter dans ma voiture. Et puis après… J’ai mal agi, je le sais. J’ai toujours essayé de vous faire voir que j’étais pas quelqu’un de détestable comme vous le pensiez, mais à chaque fois… J’ai agis de mon côté quand j’aurais dû vous le demander depuis tout ce temps.
Il tremblait toujours, légèrement, presque imperceptiblement. Il se concentra sur le corps écrasé contre le sien, sur sa respiration saccadée. Mais son cœur continuait de tambouriner si fort dans sa poitrine, il en avait mal.
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Ils avaient abandonnés le navire, ils avaient peur d’y retourner. Ils étaient à une décision près d’être à des années lumières l’un de l’autre. Une phrase, une demande, un pas vers lui. C’était si aliénant, il avait du mal à se reconnaître. Il ne savait plus quoi dire ou comment agir, il se regardait simplement vivre auprès d’elle. Comme un enfant découvrant le monde autour de lui.
C’était drôle ce geste, celui de le frapper sans vraiment le frapper. Elle avait du voir ça dans un film et à l’instant où ses émotions étaient devenus trop confus, elle recopiait ce geste venue d’une héroïne quelconque d’un film de série B, elle cherchait à les exprimer comme l’actrice l’avait fait. Ce n’était pas si anodin. Elle recommençait, elle devait y trouver une satisfaction, une réponse. Il comprit. Elle pressait son poing contre son cœur, elle lui disait ressens ce que je ressens et il ressentait. Elle s’accrocha à lui, enfuie sa tête dans son torse. Dans cette situation, oui, il l’avait déjà vu ; souvent on tapotait le dos de la personne ou alors ses cheveux en lui murmurant des mots réconfortants. Mais il n’avait pas envie de faire ça. Il voyait les jointures blanchies de son poing agrippées à sa chemise. Il vint caresser ses lignes blanchâtres avant de les couvrir de sa main. Sa tête se posa sur la sienne, ses yeux tournés vers le plafond pour ne pas voir ce qu’elle voulait lui cacher.
Des feux d’artifice. Il pouvait presque les voir. L’odeur de son shampoing, la douceur de sa peau, ses larmes qui mouillaient peu à peu sa peau, c’était un feu d’artifice de sensations.
« Merci de vous être accroché Hye Mi, merci. »
Elle aurait pu mourir, ce moment aurait pu ne jamais exister. Ils auraient pu resté sur leur dispute, ça aurait pu être la dernière image d’elle gravée dans le dessous de ses paupières à jamais. Ça pourrait toujours l’être.
« Vous savez ce jour là… Je voulais pas… Quand vous êtes venue me voir, je voulais vraiment entendre ce que vous aviez à me dire mais… J’avais bu, vous vouliez monter dans ma voiture. Et puis après… J’ai mal agi, je le sais. J’ai toujours essayé de vous faire voir que j’étais pas quelqu’un de détestable comme vous le pensiez, mais à chaque fois… J’ai agis de mon côté quand j’aurais dû vous le demander depuis tout ce temps.
Il tremblait toujours, légèrement, presque imperceptiblement. Il se concentra sur le corps écrasé contre le sien, sur sa respiration saccadée. Mais son cœur continuait de tambouriner si fort dans sa poitrine, il en avait mal.
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Re: I'm the bad guy. [Hye Mi x Caïn] | Mer 18 Aoû - 12:50 Citer EditerSupprimer Si vous me voyez juste comme une princesse, alors vous ne comprenez pas qui je suis et ce que j'ai vécu. Les plaies ouvertes. Demander pardon à quelqu’un peut être, pour beaucoup de personnes, une chose difficile à faire. Orgueil trop marqué, peur d’être ridicule ou maladroit, de mal faire, d’envenimer la situation ou que cela ne serve à rien. Et pourtant, quand vous avez dit ou fait une chose blessante, qui a causé du tort, qui a rendu quelqu’un triste, demander pardon est la première chose à faire pour réparer son erreur. Alors vos mots seront peut-être maladroits, tant qu’ils sont sincères, c’est le plus important. J'ai espéré tant de fois qu'il vienne à moi. Que vous veniez vous excuser, cher Mr Jeong Caïn.
Je te demande pardon pour le mal que je t’ai fait. Jamais je n’ai voulu te faire souffrir. Je sais qu’à tes yeux je n’ai probablement pour l’instant aucune excuse mais je te promets que je ne voulais pas te blesser. J’ai été maladroit, stupide et j’ai peur d’avoir tout gâché. Alors j’espère que tu accepteras mes excuses et qu’on pourra se revoir vite pour que je te les dise de vive voix. Encore pardon, et même si tu en doutes peut-être à l’heure actuelle, sache que je t’aime, vraiment…
Un sms de ce genre aurait été parfait. Mais encore faudrait-il qu'il ait mon numéro de téléphone. L'a-t-il ? Je ne me souviens même pas.
Si seulement je pouvais remonter le temps pour annuler tout ce que j’ai pu dire ce soir. Mais hélas je sais que c’est impossible. J’espère que tu trouveras la force en toi pour me pardonner. Je sais qu’il est facile de s’excuser ensuite et de dire que mes mots ont dépassé ma pensée… Mais je t’en prie, crois-moi, c’est vraiment le cas… Fais-moi signe quand tu le voudras bien, qu’on puisse en reparler si tu le veux et que je puisse m’excuser en face. Tu me manques et je regrette…
Il me tutoyait au moins ? J'ai le souvenir qu'il l'avait fait mais je ne me souviens pas s'il avait maintenu cette manie. Nos souvenirs me semblent si loin.
Si j’avais une machine à voyager dans le temps tu ne serais pas en train de regarder ce message qui te demande de me pardonner. Rien de tel ne se serait passé, j’aurais tout effacé. Malheureusement c’est impossible et je sais que je dois assumer ce que j’ai fait. Alors je reconnais mes torts, j’ai mal agi et je sais que je suis le seul à blâmer. Malgré cela, je veux que tu saches que je n’ai jamais voulu te mettre dans une position difficile et que je m’en veux de t’avoir fait du mal. S’il te plaît pardonne-moi, j’espère que tu trouveras en toi la force et l’envie de me croire.
Oui, j'ai envie d'y croire. J'ai envie de vous pardonner. J'ai envie de recommencer car je le sais. Je sais bien que quelque chose d'unique était entre nous. J'ai envie de le retrouver. J'ai besoin de retrouver ces doux moments de surprise et de tendresse dissimulée. Et j'ai comme l'impression de le revivre un peu, à cet instant. Ses mains posées sur les miennes, moi contre lui et sa tête sur la mienne. Si quelqu'un venait à nous croiser dans ce parking souterrain, il est évident que l'on nous prendrait pour un couple.
- Vous êtes un imbécile, Jeong Caïn.
J'ai arrêté de pleurer mais je reste tout de même dans ses bras. Comprendra-t-il alors mes sentiments ? Comprendra-t-il que je suis prête à pardonner s'il continue de s'y prendre aussi bien ? Je ne me reconnais plus...
- Vraiment un imbécile...
Il me change. C'est une évidence. Je ne suis plus la jeune femme fuyante et désagréable envers les hommes quand il est en ma compagnie. Je ne comprends pas pourquoi. Je n'arrive vraiment pas à comprendre car il est totalement le genre d'hommes que je crains et fuis depuis des années. Il est le type même d'hommes que je n'apprécie pas. Alors... Pourquoi ?
- Je vous avais pourtant demandé de faire attention à votre consommation d'alcool... Cela finira par vous blesser ou blesser quelqu'un... Que vous appréciez.:copyright: 2981 12289 0
Je te demande pardon pour le mal que je t’ai fait. Jamais je n’ai voulu te faire souffrir. Je sais qu’à tes yeux je n’ai probablement pour l’instant aucune excuse mais je te promets que je ne voulais pas te blesser. J’ai été maladroit, stupide et j’ai peur d’avoir tout gâché. Alors j’espère que tu accepteras mes excuses et qu’on pourra se revoir vite pour que je te les dise de vive voix. Encore pardon, et même si tu en doutes peut-être à l’heure actuelle, sache que je t’aime, vraiment…
Un sms de ce genre aurait été parfait. Mais encore faudrait-il qu'il ait mon numéro de téléphone. L'a-t-il ? Je ne me souviens même pas.
Si seulement je pouvais remonter le temps pour annuler tout ce que j’ai pu dire ce soir. Mais hélas je sais que c’est impossible. J’espère que tu trouveras la force en toi pour me pardonner. Je sais qu’il est facile de s’excuser ensuite et de dire que mes mots ont dépassé ma pensée… Mais je t’en prie, crois-moi, c’est vraiment le cas… Fais-moi signe quand tu le voudras bien, qu’on puisse en reparler si tu le veux et que je puisse m’excuser en face. Tu me manques et je regrette…
Il me tutoyait au moins ? J'ai le souvenir qu'il l'avait fait mais je ne me souviens pas s'il avait maintenu cette manie. Nos souvenirs me semblent si loin.
Si j’avais une machine à voyager dans le temps tu ne serais pas en train de regarder ce message qui te demande de me pardonner. Rien de tel ne se serait passé, j’aurais tout effacé. Malheureusement c’est impossible et je sais que je dois assumer ce que j’ai fait. Alors je reconnais mes torts, j’ai mal agi et je sais que je suis le seul à blâmer. Malgré cela, je veux que tu saches que je n’ai jamais voulu te mettre dans une position difficile et que je m’en veux de t’avoir fait du mal. S’il te plaît pardonne-moi, j’espère que tu trouveras en toi la force et l’envie de me croire.
Oui, j'ai envie d'y croire. J'ai envie de vous pardonner. J'ai envie de recommencer car je le sais. Je sais bien que quelque chose d'unique était entre nous. J'ai envie de le retrouver. J'ai besoin de retrouver ces doux moments de surprise et de tendresse dissimulée. Et j'ai comme l'impression de le revivre un peu, à cet instant. Ses mains posées sur les miennes, moi contre lui et sa tête sur la mienne. Si quelqu'un venait à nous croiser dans ce parking souterrain, il est évident que l'on nous prendrait pour un couple.
- Vous êtes un imbécile, Jeong Caïn.
J'ai arrêté de pleurer mais je reste tout de même dans ses bras. Comprendra-t-il alors mes sentiments ? Comprendra-t-il que je suis prête à pardonner s'il continue de s'y prendre aussi bien ? Je ne me reconnais plus...
- Vraiment un imbécile...
Il me change. C'est une évidence. Je ne suis plus la jeune femme fuyante et désagréable envers les hommes quand il est en ma compagnie. Je ne comprends pas pourquoi. Je n'arrive vraiment pas à comprendre car il est totalement le genre d'hommes que je crains et fuis depuis des années. Il est le type même d'hommes que je n'apprécie pas. Alors... Pourquoi ?
- Je vous avais pourtant demandé de faire attention à votre consommation d'alcool... Cela finira par vous blesser ou blesser quelqu'un... Que vous appréciez.
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