tenue — Soufflant bruyamment, tu laissas tes doigts s'agripper à la rampe devant toi, les phalanges de ta main libre s'activant sur ton téléphone que tu tenais fermement. Les écouteurs vissés dans les oreilles, les sourcils quelque peu froncés, tu te plongeais dans le morceau qui passait, balançant parfois la tête, levant d'autres fois le sourcil. Tu cherchais des sons pour t'entraîner, mais pas que. T'en cherchais aussi pour tes cours. Tu avais toute une playlist de faite mais tu en voulais toujours plus. Ou plutôt, t'avais peur d'être à sec. Tu aimais surprendre tes élèves en leur offrant des mélodies qu'ils n'auraient pas imaginé sur ces mouvements de danse. Ou en les faisant travailler sur un rythme auquel ils n'étaient pas habitués. Tu les sortais de leur zone de confort. Pour leur bien. Parce qu'ils pouvaient ainsi travailler leur capacité d'adaptation en plus du reste. C'était comme tout : on préparait un chirurgien au pire, non ? Histoire d'être prêt à toute éventualité. Dans la danse, c'était pareil. Il fallait se tenir prêt – bien évidemment, si tu loupais un pas, tu tuais personne... ((quoi que)). Mais c'était juste ta façon de voir les choses, ta façon de booster tes élèves, de leur permettre de travailler autre chose, autrement.
Et te concentrer sur la musique te permettait d'oublier le reste. Comme si les sons agissaient comme un cocon, te plongeant dans une bulle que toi seule contrôlait. Tu essayais de ne pas faire attention à ton reflet dans la vitre en face de toi. T'essayais de ne pas penser à ces questions qui te tiraillaient, à ces réponses que tu ne trouverais sans doute jamais. Tu voulais savoir qui tu étais. Et même si pour certain.e.s, la réponse serait évidente, pour toi, elle ne l'était pas.

Ce qui était évident, par contre, c'était ce type bizarre. Tu le gardais à l’œil depuis qu'il s'était rapproché de toi – alors qu'il y avait pas mal de place un peu partout. T'aimais pas ces types. Collants et sans gênes qui se croyaient tout permis. Que tu saches, ce n'était pas un zoo. Ce n'était pas la jungle. Et il y avait des règles, un code social et des ((foutues)) distances à respecter. Tu n'entendais plus la musique, à présent. Tu brûlais sur place, ton regard se concentrant sur son reflet et son sourire salace. T'allais lui faire ravaler son dentier – « Si tu oses faire ce que je pense que tu as envie de faire... », commenças-tu, grinçant les mots entre tes dents, « Je te promets que tu te découvriras une nouvelle souplesse dans les genoux », et pas que. Tant de violence en toi, Yura. Faudrait penser à canaliser tout ça. Tu retiras d'un coup tes écouteurs, te tournant pour lui faire face, jaugeant d'un air dégoûté sa main qui se serait dirigée vers tes fesses. « Je te conseille vivement de la baisser », que tu menaças, pointant sa main de l'index.

tenue — Les paysages défilant se ressemblant finalement tous. La vitre laissant à la fois admirer l'extérieur et se voir, le reflet transparent et pâle d'une copie que tu tentais d'être. Qu'est ce que tu voulais ? Qui tu voulais être ? Que voulais tu faire ? Il était presque inconcevable qu'à ton âge, à ton stade dans les études tu ne saches pas encore, alors que tu enchaînais les bouquins de droit sans aucun répit, que tu allais et venais dans plusieurs cabinet pour cueillir des informations précieuses. Il était presque ironique de voir comme tu allais tout droit quand tu ne savais pas encore ce que tu voulais au fond. Déterminée, pour les autres tu l'étais. Mais intérieurement c'était une autre chanson. Comme celle qui passait dans tes oreilles t'enlevant d'une fatigue omniprésente. Doucement bercer par des mélodies qui détendaient chaque muscles tendus après tes heures de boulot. Des mélodies bienvenues après une journée remplie de bruits et de personnages haut en couleur, rarement pour le mieux.
Solitaire, presque trop. Tu n'avais pas pour habitude d'appeler tes amis pour te plaindre, et même si Elias était là tu devais avouer qu'il t'était compliqué de te confier comme chaque personne qui le faisait à ton égard. Etrangement tu écoutais parfaitement bien, souriant, compatissant, mais quand venait ton tour tu n'étais plus là, tu disparaissais le sourire au visage, le coeur en peine pour t'isoler, sentir le vent sur ton visage en prenant ta moto. Plus besoin de confident quand le moteur ronronnais contre ton oreille, quand tu prenais ta seule liberté pour t'enfuir, l'histoire d'une heure, ou deux. Peut être même une nuit.

Mais aucun échappatoire n'était réel, aucun ne réglait tous les soucis et faisait disparaître tout le négatif extérieur. Aucun ne durait, pas même cette musique douce qui murmurait à ton oreille. Et quand un de tes sens était occupé tu développais un autre, jetant des regards non dissimulés à cet homme trop proche. Une fille, une belle fille et il venait si près qu'il aurait pu dire la musique qu'elle écoutait. Etait il si débile ? Bougeant alors ton sang bouillonnant comme une sorte de maladie impossible à contrôler, tu te rapprochais du duo avant d'être stoppée par une voix. Une voix ferme et agressive. Une voix que tu aurais pu avoir. La surprise se lisant sur ton visage tu regardas, un peu bête, la scène devant tes yeux. Prenant le choix de venir tout de même à leur rencontre tu jugeas l'homme de haut en bas. " Crois moi c'est un conseil avisé. " Même si tu aurais aimé le sortir de là par la peau des fesses. Il valait mieux la jouer plus doux non? Te tournant vers la jeune femme tu la regardas un instant. "Ca va toi ? "

tenue — Répugnant. Ce type était répugnant. Celui de la dernière fois aussi, d'ailleurs. Et tous ceux du même genre. Ils étaient tous répugnants. A croire que vous n'étiez que des bouts de viande. Ils pouvaient pas se tenir, un peu ? Et éviter de laisser traîner leurs sales mains. Ca t'agaçait au plus haut de ne pas pouvoir prendre le métro tranquillement sans croiser ce genre de mecs. Il avait vraiment pas de chance avec toi puisque tu ne te laissais pas faire, tu grondais avant même qu'il y pense. Tu menaçais à outrance juste pour les faire fuir. Parfois ça fonctionnait et ils repartaient aussitôt. D'autres fois non. Comme si tes mots n'avaient aucune valeur. Ou aucune force. Donc tu la mettais dans tes poings, ta force. T'avais pas hésité la dernière fois et si c'était à refaire, tu recommencerai. Tu le referai à chaque fois sans te poser la question. Même si tu finissais au poste de police après chaque coup. Tu trouvais ça dingue, d'ailleurs, d'avoir fini devant un policier pour tout expliquer alors que t'avais fait que te défendre – mais oui, tu comprenais le principe que frapper les gens, c'était pas bien. Tu ne voulais pas ruiner ta carrière pour ça. Pour eux. Tu ne voulais pas finir en prison non plus. Mais remettre les idées en place à certains, ça te dérangeait pas. T'étais généreuse, qu'on en profite non ?

T'étais même dans l'altruisme, en proposant à ces types de se découvrir une passion pour les poses de yoga. Il était trop près. Encore un peu, il serait ton ombre. Répugnant. Du début à la fin. Tu ne décoléras pas, gardant les sourcils froncés dans cet air menaçant qui t'allait si bien au teint. Tes prunelles s'égarèrent un instant vers la jeune femme qui s'approcha, clignant quelque peu des paupières, perplexe. Mais tu retrouvas bien vite trop air renfrogné. « C'est sans doute le conseil le plus sage qu'on ait pu te donner dans ta vie », alors qu'il le suive, ce conseil. Tu fronças encore les sourcils, fermant le poing. T'étais vraiment parée à lui refaire le portrait. « Ca va », dis-tu, plus doucement, vers la jeune femme. Tu lanças un regard mauvais à l'homme qui s'éloignait. « Et que je te revois plus ! », t'avais encore des tas d'insultes sur le bout des lèvres mais... Non, vraiment, tu ne voulais choquer personne. Tu soufflas bruyamment, ton attention retournant vers ta camarade. « C'est gentil d'être intervenue », articulas-tu sincèrement. « Généralement on ne vient pas m'aider... Pas que j'ai besoin d'aide mais.. tu comprends », tu agitas quelque peu les mains dans le vide, un rire discret au fond de la gorge. « Donc merci », tu lui souris. C'était noble de sa part. Et tu supposais qu'elle serait intervenue pour quelqu'un d'autre aussi. « K... », commenças-tu, clignant des paupières dans un air paumé l'espace de quelques secondes. T'as failli déraper. « Bang Yura. Enchantée », te présentas-tu, l'esquisse un peu crispée. « Tu descends à quel arrêt ? Ca te dit d'aller boire un truc ? Je meurs de soif », t'exagérais à peine. Puis tu voulais la remercier dans les règles de l'art.

tenue — La vie n'était pas un long fleuve tranquille, vous le sauriez. Mais il n'était pas du tout plaisant quand on était une femme. Même à cette époque avancée où tu croyais fort en l'évolution du monde, tu restais dubitative devant le comportement patriarcal et grotesque des hommes. Misogynie, et tout ce qui s'en suivait. Tu n'avais jamais été une féministe activiste extrémiste, mais tu devenais de plus en plus violente avec ceux qui ne respectais pas un mot de la part d'une femme. Les mots n'avaient pas moins d'importance parce qu'ils étaient prononcé par quelqu'un du sexe féminin, ou de plus faible. Tu détestais ceux qui osaient s'en prendre aux hommes plus faibles sous prétexte de leur supériorité. Et aujourd'hui tu t'imaginais déjà repartir avec un avertissement des policiers qui te connaissaient maintenant. Tu te voyais déverser ta rage sur un autre idiot pervers. Mais que nenni.

T'approchant tout de même tu n'eus qu'à confirmer les dires de cette jeune femme pleine de vie. Et surtout de conviction. C'était plaisant à voir, bien que tu voulais être sûre qu'elle aille parfaitement bien. Hochant la tête à ses paroles tu scrutais cet homme qui semblait avoir perdu toute chance de parler. Tant qu'il déguerpissait ça t'allait, te tournant alors immédiatement vers elle. Elle allait bien , et son caractère devait aider. Tu avais sûrement trouver aussi têtue que toi, casse cou et tu passais tous les adjectifs dont on t'avait qualifié. Souriant doucement tu secouais quelque peu la main. "T'en fais pas j'ai l'habitude, j'aime bien mettre mon nez dans ce genre d'histoire, juste pour qu'ils ne reviennent jamais. Je ne suis encore jamais tombée sur quelqu'un qui n'avait pas besoin de moi. Sans me prendre pour un héros.  "Tu n'allais pas te lancer des fleurs mais tu intervenais quand personne ne le faisait, et quand les gens en avaient besoin, tu n'avais jamais vu une situation se régler ainsi. " De rien.  "Dis tu en remontant ton sac sur ton épaule. La mine relevée tu ne semblais pas comprendre ce premier son finissant par sourire en entendant son nom. " Choi Sae Hee enchantée également. !  " C'était rare de te faire un semblant de connaissance dans les transports; mais pas déplaisant. " Ah oui avec plaisir. Je descends bientôt mais dis moi si t'as une idée de café sympa.  " Tu n'allais pas l'emmener à ton boulot.. ce n'était pas si terrible que ça. "  Tu aimes bien quoi ? " Peut être que tu en connaissais aussi ? Ou pas. Au pire vous trouverez au talent. D"un commun accord vous descendiez donc et ton regard se perdit entre les bâtiments une fois sorties. "Hm Alors ?  "


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tenue — Tu trouvais que ça arrivait trop souvent. A toi. Aux autres. Ca arrivait trop souvent, ces regards mal placés, cette lueur répugnante dans les pupilles. Ces doigts un peu trop curieux. Ca arrivait bien trop souvent et tu trouvais ça affreusement triste. Ne pouvait-on pas vous laisser tranquille ? T'avais pas l'impression d'être qu'une sorte de bout de viande, vivant pour le bon plaisir des autres. Tu trouvais ce genre de comportements absolument ignobles. Peu importait qui en était à l'origine. Ca restait impoli. Ca te dépassait. Te blasait. Tu te retenais de pas lancer les poings, de cogner tout et rien tellement ça t'énervait. Mais tu restais sage, tu grinçais entre tes dents. T'étais surprise, d'ailleurs, d'avoir du soutien. D'habitude, personne n'intervenait. Ou rapidement. D'habitude, il n'y avait que des regards curieux mais aucun mot prononcé. T'étais surprise – mais c'était agréable.

« Merci encore », car c'était grandement apprécié. « C'est vrai ce qu'on dit : tous les héros ou héroïnes ne portent pas de capes », tu lui offris un clin d'œil dans un sourire malicieux. « Je suis généreuse, j'aime bien les aider à retrouver leur souplesse perdue », tant de générosité en toi Yura. La paume sur le cœur, tu marquas tes mots d'un air solennel avant de rire une nouvelle fois, le nez finement plissé. Tu l'observas un moment, le sourire fin et tu hochas le visage, le sourire un peu plus amer alors que tu enregistrais son prénom. « Je descends bientôt aussi », avouas-tu, levant le visage dans une petite moue songeuse, réfléchissant à un endroit. Tu connaissais plusieurs cafés dans la zone mais tu ne savais pas lequel pourrait le plus l'intéressé. « L'eau ? », dis-tu dans un rire. « Les boissons chaudes ou le thé froid », rajoutas-tu. « Et toi ? », tu reportas ton attention sur elle, l'esquisse fine. Ce fut ensuite le moment de descendre, et tu t'étiras quelque peu une fois à l'air libre. « Il y un café par là », tu pointas une direction du doigt. « Ils proposent pas mal de choses, leur choix est large. Ils ont des glaces, aussi, si ça t'intéresse », tu souris, avançant vers la direction que tu venais d'indiquer. « Alors... tu fais quoi dans la vie ? », que tu l'interrogeas, les pupilles vers elle. « Tu rentrais du travail ? Des cours ? », tu jetas un regard vers son sac, le sourcil finement levé. Tu devais être plus âgée qu'elle, non ? Parce que ça te dérangeait en soit. « Voilà c'est ici ! », t'exclamas-tu soudainement, l'index vers une bâtisse un peu plus loin dans la rue.

tenue — Un monde où on marchait tous dans cette même foule sans rien craindre. Tu rêvais de ça. Tu rêvais de pouvoir boire tranquillement sans surveiller ton verre, ne pas regarder autour de toi pour observer si des hommes n'avaient pas de regards malveillants à ton encontre ou sur une autre femme. T'endormir la nuit en sachant que ta journée n'avait pas été remplie de coup de pied dans des fesses trop molles pour assumer. Tu voulais un monde meilleur, un monde rose, peut être bleu, un monde qui n'existait pas, qui n'existerait pas, pas même quand tu fermais les yeux. Alors tu les gardais grands ouverts. Prête à intervenir comme à ce moment précis, sans qu'on ait pourtant besoin de toi. Etrange mais pas déplaisant. Une femme de caractère, une qui pouvait se défendre et repousser ce genre de comportement. Il en fallait plus, plus à dire non et dénoncer, plus à hausser la voix. Plus à se battre.

Offrant un sourire à la jeune femme avant de rire doucement en secouant les mains. " On est tous responsables de ce qu'on fait et ce n'est pas parce qu'on ne sait pas intervenir qu'on ne peut pas. "Tu n'allais pas dire que tu ne savais pas intervenir. C'était presque un peu trop commun que tu t'interposes, mais au moins ça marchait. " Ahh .. je vois. J'avoue que je suis plus à offrir un certain exercice de craquage de bras et réveil des muscles fessiers.  " Vous pouviez vous vanter de ça ? Vraiment ? Vous sembliez partager cette même passion de la baston contre les trou du cul, alors oui? " OH "Ajoutais tu pour ponctuer sa réponse. N'oubliant pas que tu ne connaissais pas trop le coin tu n'étais pas trop grande utilité mais tu la questionnas tout de même. " Bien ! C'est bon l'eau, quelqu'un disait même qu'il n'y en aurait plus dans vingt ou trente ans.  " T'étais fière de ta connerie en plus, riant comme une idiote à ta référence. " Le café.. avec du sucre, latté, frappuccino, mocha..  "Les trucs que tu t'interdisais parfois, malgré que tu les prépares chaque jour à ton lieu de travail. Mais c'était tes petits plaisirs. Tout comme de rencontrer une nouvelle personne, dans la situation la plus désagréable possible pour la transformer en une expérience positive. "  Ah parfait je te suis alors , j'adore les glaces." Chuchotais tu en riant doucement ton corps se mouvement vers le paradis. "Je suis en droit, première année de magistrature et là je rentre du travail, je bosse à Starbucks. Donc les cafés ça me connait. Et toi ?  " Tu en faisais des choses, juste pour cacher ta réelle envie. Juste pour occuper une vie qui te semblait être la tienne et celle d'une autre. "  Ohh ça à l'air mignon." Dis tu alors que tu détaillais la bâtisse. Avançant tranquillement tu rentrais en saluant le personnel allant te mettre au fond une main passant dans tes cheveux. "  Ca te va là ? j'aime bien être en retrait, c'est tranquille. " Tu pouvais tout observer, travailler et te reposer. " Tu veux quoi du coup. ?" Lui demandais tu en observant la carte proposée.

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tenue — C'était apparemment trop demandé que de pouvoir se promener sans être reluquée ou insultée. Peu importait la façon de s'habiller, les regards sur les femmes étaient plein de jugements. Parfois déçus, parfois trop brillant. Tu trouvais ça répugnant d'une manière ou d'une autre. Encore plus quand le regard se mêlait aux paroles décousues de poésie ou de sens – ou des deux. Encore plus quand les gestes venaient pimenter les regards ou les mots, ou les deux encore une fois. C'était incroyable. Dans le sens négatif du terme. Et ça te laissait toujours un goût amer. Parce que rien ne changeait et tu savais pas quand tout ceci allait changer. Si ça allait changer un jour, même ? Tu ne rêvais pas d'un monde parfait mais d'un monde plus juste. Ce serait déjà un grand pas. Tu ne savais pas quand ça allait changer mais tu espérais opérer pour le changement en ne restant pas silencieuse, en parlant pour d'autres quand elles avaient trop peur de le faire. Tu ne leur en voulais pas, c'était normal. Ta voix portait la leur.

« C'est vrai », admis-tu dans un petit mouvement du visage, les lèvres finement pincées, songeuse. « Oh c'est pas mal », commentas-tu, l'esquisse brillante d'amusement et la frimousse totalement captivée. « On offre des cours d'éveil physique gratuit, on est trop généreuses », la paume sur le cœur, tu arboras un air solennel avant de rire, le nez retroussé. Tu te lançais un peu trop de fleurs en disant que tu offrais des cours mais... c'était un peu le cas, en soit. Tu les aidais à se découvrir une souplesse – elle les aidait à se découvrir des muscles. « On est magiciennes plutôt », soufflas-tu en faisant claquer tes doigts comme si tu pouvais te trouver l'idée parfaite. Les mots parfaits pour argumenter vos gestes. Tu savais que ça ne valait pas mieux que les leur, mais que pouvais-tu faire d'autre ? Parler ne servait à rien, ils ne semblaient pas doter de capacités assez hautes pour comprendre les mots qui sortaient de vos bouches. Il ne restait plus qu'à opter à utiliser la force. Arquant quelque peu le sourcil, tu lui envoyas un regard curieux, un peu plus perplexe aussi. « Qui a dit ça ? », tu fronças les sourcils, déstabilisée, le rire néanmoins présent contre les lèvres tellement ça te paraissait... t'avais pas le mot, en fait. « C'est bon aussi tout ça », tu lui offris un clin d’œil complice, satisfaite du lieu que tu proposais. En plus elle adorait les glaces. « Oh wow. C'est super classe », commentas-tu en la regardant. « C'est pas trop compliqué le droit ? Je te souhaite d'y arriver en tout cas », tu levas les pouces, le sourire large. « Et courage pour le boulot aussi. Pas trop compliqué de gérer les gens chiants en retard ? », tu ris un peu, bien que désolée. « Je suis professeure de danse à l'université », répondis-tu lentement, le sourire fin. Une fois arrivée devant la bâtisse, tu hochas simplement le visage. L'intérieur était encore plus mignon, selon toi. Tu saluas le personnel à ton tour, la suivant sans rien dire. « Ca me va t'en fais pas », tu souris, t'installant face à elle. Un son songeur roula bruyamment dans ta gorge. « Je pense prendre un jus de fruits », dis-tu, ton doigt posé sur la carte. « Ou alors un cappuccino », ton index glissa. « Et toi ? Quelque chose te fait envie ? », demandas-tu, redressant les prunelles vers elle. « Tu peux prendre quelque chose à manger aussi. Ou une glace. Ou même les deux », tu haussas les épaules dans une esquisse. Tu observas l'intérieur du café, les personnes présentes, le silence contre la bouche. « Si ça se trouve on s'est déjà croisées », dis-tu soudainement t'accoudant à la table, les pupilles sur elle. Tu plissas un peu les yeux, pensive. Tu pensais pas du tout à l'université mais plutôt au poste de police... « Non, j'aurais pas oublié ton visage », fis-tu finalement.

tenue —Combien d'années cela faisait il ? Depuis que tu avais vu son regard ? Depuis qu'il t'avait poussé à frapper plus fort ? A te méfier de tout le monde. A les détester de tout ton être. Une haine des hommes.. peut être que tu en étais arrivée à ce stade là, quand bien même tu comptais dans ton entourage des hommes honorables. Combien de temps t'avait il fallu, pour oublier son sang coulant dans tes veines ? Comprendre que père, père ou oncle, ils pouvaient tous devenir aussi répugnants. Combien de temps cela faisait? Que tu t'entrainais, la haine au ventre, le désespoir dans un silence qui semblait te contenter. Pourvu que personne ne sache. Que personne ne fasse le lien, entre cet homme perdu et toi. Entre son sang et le tien. Entre sa paternité, et ta venue au monde. Aucune pitié ne viendrait de ta part pour ceux qui oseraient regarder une partie de ton corps ou celui d'une autre. Ni même ces blagues moyennes sur une sexualité qui ne les regardait pas. Tu les détestais.

Il était cependant plus rare de trouver une autre femme dans ton genre. Le genre à être détestée pour avoir parler. A prendre ce rôle que personne ne voulait de femme indépendante et casse couille, littéralement. " Je ne trouve plutôt généreuse.  " Un rire t'échappant tu avais trouvé une personne pour partager ta passion et ce n'était clairement pas déplaisant. Magiciennes ça te plaisait. " J'aime bien. Magiciennes, faisant passer de basse à ténor. " Un vrai don du ciel. Pouvait-on dire que vous préserviez la planète? Evitant de reproduire une espèce en surpopulation et dangereuse ? Riant doucement tu sortais clairement ta citation à la mort moins de deux secouant doucement la tête. Elle n'avait pas besoin de te suivre dans ta connerie. Ta liste étant bien plus intéressante en terme de papilles. Puis vos sujets débordaient à votre métier. Du moins ce que vous faisiez dans la vie et tu parlais, une petite honte au fond de la gorge, en sachant que ce n'était pas réellement toi. "  Ah c'est beaucoup de grands mots pour dire qu'on va enfermer les méchants." Si possible. " Merci beaucoup c'est gentil ! "Levant également les pouces tu semblais mimer son énergie positif te rechargeant alors comme si c'était la première fois. Elle te donnait envie d'être souriante, de partager. " "Ca va j'ai l'habitude maintenant. Tes pas s'arrêtèrent quelque peu en entendant son métier. Ton palpitant se serrant l'espace d'un instant. Tu aurais pu être l'avocate, la juge la plus reconnue du monde que ce genre de différence t'affecterait toujours. La danse. Reprenant alors là où vous en étiez arrêter tu rentras doucement. T'installant tu semblais encore perdue dans ce qu'elle t'avait dit pourtant banal. Ton regard s'arrêtant sur sa personne, la détaillant longuement tu ne sortis de tes pensées qu'à sa question. "Hein? ah .. heu. un frappuccino. Avant qu'il en fasse trop froid pour en boire.  " a ton tour de détailler la carte sans réellement la voir. Qu'est ce qui te faisait envie Sae Hee ? Futur ou boisson. Peu importait. Tu devais choisir ce qui te convenait non ? "Je vais prendre ça.  " Désignais tu au hasard. Encore une fois, tu décidais par le hasard, en espérant qu'il soit clément avec toi. Le coeur s'accélérant de peur tu souhaitais qu'elle ne te reconnaisse pas, surtout pas si elle t'avait vu dansé le soir, lorsque tout le monde partait. "Hein? Ah... on s'est peut être croisée.. JE ne savais pas que tu étais prof de danse. C'est super cool ! Tu fais quoi comme classe du coup, je ne m'y connais pas du tout.  " Mensonge. Tu connaissais presque tout le programme, que tu avais étudié pendant des heures, ton formulaire vide à côté. Avant de choisir le droit, pour t'éloigner de tout ça, pour te laisser le détester. " Je vais commander tu veux quoi du coup ? " Et qu'avais tu dis que tu prendrais ? Une part de gâteaux aux fruits. Parfait. Une fois la commande mémoriser tu allais la passer payant le tout pour revenir vers elle. " Ca arrive. Donc .. hm.. tu as quel âge ?  " Peut être devais tu utiliser les honorifiques avec elle, tu n'y avais même pas penser.

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tenue — « On l'est, généreuses », dis-tu dans un sourire, un clin d'œil envoyé vers elle, complice, amusé, la générosité dans le sang, dans l'âme. C'était elle qui t'avait réuni avec cette jeune femme aujourd'hui. Votre générosité. L'énergie que vous donniez pour les autres. Ce don de vous-mêmes que vous faisiez. Vraiment, un exemple pour la nation – ou pas. Un rire dans la gorge, tu levas le pouce pour approuver ses paroles. « On fait disparaître les abrutis », de la générosité et de la magie, quoi de mieux pour faire tourner ce monde pourri jusqu'à la moelle ? T'aimerais pouvoir réellement faire de la magie et parvenir à faire disparaître cette vermine. Le monde s'en porterait mieux, tu supposais. « Il faut bien ça pour parler de notre but », admis-tu, la paume sur le cœur, la mine amusée, le sourire fin. « Avec plaisir », lui offris-tu dans une autre esquisse, l'admirant un instant avant de mimer un petit air bougon. « C'est triste d'avoir l'habitude, un peu », commentas-tu. « Je suppose plutôt que c'est un « pas trop le choix » déguisé », fis-tu, le rire léger dans la voix, l'air compatissant. Ca ne devait pas être évident de travailler dans ce genre d'endroits. Tu n'aurais probablement pas la patience de supporter la mauvaise humeur des gens, de prendre pour quelque chose dont tu n'étais pas la cause. Tu l'observas, le sourcil faiblement levé, le silence aux lèvres, ne disant rien, te contentant simplement de la regarder avant de reprendre comme si de rien n'était. « Bonne idée », tu te sentais obligée de tout commenter ou quoi ? Tu haussas les sourcils pour tenter de voir ce qu'elle désignait, levant les épaules dans un petit air approbateur. Si ça pouvait lui faire plaisir, elle pourrait tout avoir. Un léger rire, et tu secouas le visage. « Ce n'est pas écrit sur mon front donc... », tu agitas un peu la main dans une petite grimace, riant encore une fois. « Danse contemporaine, moderne. Un peu de jazz. Je mélange un peu tous les genres pour tenter d'enseigner le maximum de choses. Je mélange les styles », tu haussas un peu les épaules dans un sourire. Tu ne savais pas si tu faisais un bon boulot... t'avais encore eu aucune plainte pour le moment alors tu supposais que c'était pas trop mal. « Je vais prendre un jus de fruits », tu dodelinas de la tête, satisfaite. Et rien à manger, t'avais pas spécialement faim. « Vingt-sept », répondis-tu directement dans une petite esquisse. « Et toi ? Je suppose que tu es plus jeune que moi », tu fronças un peu les sourcils, pensive. « Tu as le visage très doux mais mature », lui dis-tu, examinant sa frimousse, avant de sourire doucement. « Mais tu es assurément plus jeune que moi », tu ris quelque peu, le nez retroussé. Tu ne faisais que des suppositions, en réalité. Elle pouvait très bien être plus âgée que toi, en vrai. Tu agitas ta paume devant elle, une pensée te traversant l'esprit. « Pas besoin d'utiliser de termes trop polis avec moi. Tu peux m'appeler Yura, tout simplement. Nous sommes en dehors du contexte universitaire puis tu n'es pas une de mes élèves », tu bougeas un peu les épaules, le sourire détendu. « Si ça va pour toi, aussi. Si tu préfères les termes honorifiques, on peut », tu ne voulais pas la forcer, juste lui signaler que ça te dérangeait pas si elle ne les utilisait pas. « Tu interviens souvent dans le métro ? Ou ailleurs... pour ce genre de choses ? », la questionnas-tu sérieusement. « Ca t'est déjà arrivé à l'université ? », lui demandas-tu encore, les sourcils quelque peu froncés, soucieuse de ne rien remarquer à l'école. Tu voulais être sûre que ce genre de comportements n'ait pas lieu dans l'établissement.. mais t'avais des doutes, bizarrement. « Tes camarades de classe sont gentils ? »

tenue — Tout le monde avait sa manière d'aider la terre a bien tourné. Vous aviez trouvé votre voie, voilà tout. Et il était rare que tu croises une femme avec autant de caractère que toi, une femme qui levait le poing et n'hésitait pas à se défendre. Cela réchauffait ton coeur autant qu'il criait sa colère de devoir en arriver là. Cependant tu avouais que ta nouvelle amie te faisait rire, partageant cette envie de faire tomber les autres abrutis avec un sens du devoir et de la cohabitation assez grand. " Je trouve qu'on devrait nous remercier.  "Rajouter une couche pour rire doucement. C'était bien la première fois que tu partageais ce genre de conversation avec une inconnue. A vrai dire tu ne voyais pas grand monde qui bottait des fesses t'empêchant alors de venir leur parler de votre but commun. " C'est vrai, tout marketing doit être grand pour que les autres y prêtent attention.  " Peut être qu'un film, qu'un coup qui choquait les gens viendraient les réveiller, leur faire ouvrir les yeux là où ils les fermaient bien trop souvent. " C'est triste mais je pense que ce n'est pas le pire métier. Et puis on voit des gens gentils. " Et tu avais toujours la possibilité de balancer du café à la tête de n'importe quel Gus qui tentait d'emmerder une demoiselle devant toi. Alors profiter en tant que cliente était parfois agréable également, oubliant même le métier de ton interlocutrice faisant revenir en toi des petits démons qui tentaient sans cesse de prendre le contrôle. " C'est vrai et puis je suis ... en droit. loin de la danse.  " Loin comme une femme qui profitait des locaux lorsqu'ils étaient vides, lorsque personne ne pouvait te voir. " Ohh trop bien donc tu mélanges pleins de styles pour créer le tien. Tes élèves doivent être forts alors. Je pense qu'ils y arriveront s'ils ont autant de bases.  " Profiter de cet enseignement pour connaître de tout, maîtriser les bases d'un panel de danse, c'était une chance. Les yeux grands ouverts tu la regardais surprise. Elle ne faisait pas du tout vingt-sept ans, la nature était clémente avec elle. Posant ta main sur ta joue tu tentais de comprendre son interprétation. "  Tu les fais vraiment pas c'est impressionnant. J'ai vingt-cinq ans. " Soit pas grand chose en dessous d'elle. Quittant bientôt mes bancs de la fac. " Merci , je suppose? " riant doucement tu n'avais pas grande habitude qu'on parle de toi, de ton physique. " Ah .. ça me va. Allons y pour parler plus familièrement.  "Il fallait dire que c'était bien plus ton style. Même si tu étais bienn élevée et que le respect restait des plus important pour toi. "Hmmm.. assez.   " Avouais tu les lèvres un peu en avant remerciant pour vos douceurs, prenant alors une gorgée agrémenté d'un grand sourire sur ce goût unique que tu aimais plus que tout. "  Métro, rue université bien sûr.. je ne peux pas changer le monde autant changer un wagon à la fois. L'université n'est pas blanche non plus... mais c'est moins important. Beaucoup de garçons qui ne comprennent pas un non. " Tu avais sûrement le chic pour être au bon endroit au bon moment également. Une sorte de don. Reprenant doucement une gorgée tu manquas de t'étouffer couvrant ta bouche de ta main en cherchant une serviette. Quelques toussotements t'échappant. "On dirait ma mère.. sauf qu'elle n'a presque jamais eu peur pour moi.  "Riant doucement tu la regardais hochant la tête. "  Je ne suis pas celle qu'on va faire venir chier. " Ni même à qui on va vraiment s'attacher. Un revers de médaille qui te peinait presque en repensant à ces sentiments qui devaient se taire. Tu n'étais pas celle qu'on voulait, simplement pour se protéger, une connaissance tout au plus. " Et toi? Les prof sont sympas en général ? Y a quand même beaucoup de vieux non?  " S'intégrer, cela ne devait pas être de tout repos? A moins qu'elle ne s'en moque.

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