(selyan) without you
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(selyan) without you | Mer 4 Aoû - 12:28 Citer EditerSupprimer
Quand le numéro s’affiche, inconnu, Reo ignore ce qui le pousse à y répondre. Et son téléphone manque de lui tomber des mains lorsqu’il raccroche, hébété par ces mots qui sont sortis de l’appareil. Selyan, hôpital, numéro d’urgence, hospitalisation. Et ce n’est pas qu’une « petite » crise d’asthme. Son cœur se serre autant que sa gorge qui s’assèche alors que ses prunelles brillent davantage. Ses camarades autour de lui l’observent sans rien dire avant que l’un d’entre eux ne le fasse revenir à lui, déposant sa main sur son épaule en lui demandant si tout va bien. Reo le regarde et secoue le visage. Il s’enfuit aussitôt, son sac jeté sur son dos et il se précipite jusqu’à l’hôpital dont on lui a donné l’adresse. Sa cheville s’est plus ou moins rétablie de la scène précédente et peu importe en cet instant.
Les jours se sont déroulés, sans fin, depuis la fameuse soirée où Reo a fini par exploser et imploser. La honte balafre encore son faciès épuisé quand ses doigts n’ont de cesse de s’échiner à travailler pour que les heures s’échappent et ne le retrouvent jamais. Rêves éclatés, les révélations ont fusé et Selyan et lui ne se sont pourtant pas revus dès l’instant où il l’a raccompagné jusqu’à son dortoir. Les souvenirs de cette nuit sont puissants et vibrants dans sa mémoire. Selyan, si tu as promis de ne pas m’abandonner, je n’en serais moi-même jamais capable. Alors il redouble de vitesse pour rejoindre l’accueil de l’établissement hospitalier, se présentant rapidement pour qu’on lui indique la chambre de son camarade, de son ami, de son amant ; peu importe sa dénomination.
Les phalanges tremblantes, il pousse la porte de la chambre pour découvrir le corps épuisé de Selyan. Des perfusions sont greffées à ses bras quand un masque à oxygène recouvre son visage. Reo referme la porte, lâche son sac et s’avance lentement vers cette silhouette si fatiguée. Et il a envie de pleurer, encore, repartant des années en arrière quand Lea est partie. Pourtant, avec douceur, il tire une chaise vers le lit pour s’y asseoir et frôler les doigts du patient. « Selyan… » Sa voix ricoche entre les murs blancs, immaculés, de cette pièce trop surfaite. Je suis désolé. Je suis effrayé. Je ne veux pas que tu m’abandonnes. Je ne veux pas. Je ne veux pas. Alors sa main crochète celle de son interlocuteur quand les larmes salées glissent sur ses joues. Pauvre enfant faible et dépendant.
Souvent, Reo, il se dit qu’il aimerait être meilleur. Être plus fort. Être moins brisé. Être plus beau. Briller si fort qu’il rendrait hommage à sa sœur perdue, qu’il permettrait à Selyan de s’élever, qu’il réussirait à réaliser tous ses désirs qui ont volé en un million de fragments. Il sait qu’il était tout ça, avant. Qu’il était une autre personne que celle qu’il est devenu aujourd’hui. Alors comment parvenir à illuminer le ciel de toutes ses constellations éteintes ? Il renifle et frotte ses yeux du revers de sa manche quand, une seconde, il sent la chaleur de Selyan l’enivrer davantage. Ses prunelles finissent par croiser celles de celui qui l’a déjà fait succomber. Sa lèvre tremble mais il reste muet, Reo.
@jong selyan
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Re: (selyan) without you | Jeu 5 Aoû - 12:06 Citer EditerSupprimer
Quand la vision se fit flou, le myocarde s’affola alors qu’il battait déjà à vive allure. Le sac habituellement bien agrippé sur l’épaule tomba lourdement au sol et des sifflements aiguës se firent entendre. Ce n’était pas comme s’il s’était lui-même mis en garde ; bois moins, dors, ne t’inquiète pas tu connais ton cours par coeur alors cesse de le relire, romps avec cette fille pour son bien, songe à tout le mal que tu as fait autour de toi, à Reo, prénom qui résonne dans ton être, bois, bois, et fumes-en une ou deux, qu’est-ce que ça peut faire. Les mots à peine audibles des ami(e)s rejoignirent la cacophonie ambiante qui se faisait à l’intérieur de lui et ses doigts serrèrent son haut lorsque sa poitrine se comprima. L’air se fit impuissamment saisissable et il commença à suffoquer en comprenant qu’il avait littéralement déconné. Jamais une crise n’avait-elle été violente que celle d’aujourd’hui et même les mains maladroites qui cherchèrent dans son sac sa ventoline jusqu’à la trouver pour la porter à sa bouche ne furent assez rapides puisqu’il tomba dans l’inconscience entre leurs bras.
Il avait manqué d’air depuis le début. Horriblement abandonné, il en avait pris conscience dans le froid pluvieux et l’oxygène avait quitté ses poumons. Les seuls êtres peuplant son univers s’étaient envolés sans lui donner la moindre explication et les esprits imaginatifs s’étaient mis en branle au point de faire siffler la machine qui avait implosé alors ne lui en demandez pas trop. Il avait voulu faire plaisir à tout le monde et il s’était trompé. Il ne l’avait plus supporté et la chute fut lourde de conséquences. Cette chaleur corporelle qui n’était pas la sienne, il la sentit et souhaita qu’elle lui donna un souffle de vie parce que pas même l’élément chimique s’incorporant dans son être n’était suffisant pour qu’il puisse se relever après cet incident. Il ouvrit les yeux et les plongea dans les siens.
« Reo… », murmura-t-il.
Il regarda alentour et leva le bras pour voir la perfusion intégrée. Retour à la case départ. Ironie du sort quand on savait que c’était là que se trouvaient ses rêves d’avenir. Il serra les draps et referma les yeux en prenant une grande inspiration, et au passage une goulée d’oxygène. Son corps était lourd et l’impression que sa tête allait exploser l’était encore plus. Il ne se souvenait même plus de l’avoir mis dans sa liste de contacts d’urgence mais, s’il était là, n’était-ce pas le plus important ?
« Excuses-moi. »
Il eut envie de retirer son masque quand une infirmière fit irruption et lui intima de ne pas le faire. Elle opéra une série d’examens pour s’assurer que tout allait bien et lui fit savoir que ce serait au médecin et à elle de décider quand il faudrait retirer le masque. Son visage se tordit sous la tristesse et elle lui offrit en compensation un sourire crispé avant de les laisser de nouveau tous les deux.
@khan reo
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Re: (selyan) without you | Mar 24 Aoû - 18:00 Citer EditerSupprimer
Il secoue la tête, Reo. Il la secoue pour lui signaler qu’il n’a pas à s’excuser, que tout ça, tout ça… c’est la faute de personne. Sauf des autres. De ceux qui font perdre la lueur dans les yeux, de ceux qui éteignent les étoiles dans les cieux. Et le cœur de Reo est sur le point d’exploser tandis qu’il veut finalement dire quelque chose mais qu’une infirmière arrive pour s’occuper de quelques soins. Il se met en retrait, le jeune homme, se recroqueville dans le siège à côté, la gorge serrée de ce qui se passe sous son regard impuissant. Impuissant. Impuissant. Ça cogne, si fort, qu’il sent la nausée le prendre mais qu’il se contente de la ravaler pour faire face, pour écouter les recommandations de cette femme qui ne fait que son travail.
Comme sa collègue, des années plus tôt, quand les yeux de sa jumelle se sont clos pour ne plus s’ouvrir.
Les larmes brûlent ses yeux quand la porte se referme enfin et qu’il peut se rapprocher une nouvelle fois de Selyan. Il observe son visage, tous ses tuyaux reliés à la perfusion, ce masque à oxygène qu’il doit conserver pour réapprendre à respirer. Mais qui le fait correctement en ces jours sombres ? Reo renifle et frotte une fois supplémentaire ses iris avant de ramener ses jambes contre sa poitrine sur sa chaise, ses deux mains entourant ses celles-ci. « Je ne savais pas que j’étais dans des contacts à appeler en urgence en cas de problème… » Il lui sourit doucement, tentant de ne pas en faire trop, de ne pas paraître trop ébranlé. Parce que le plus à plaindre en cet instant est celui qui fait battre son myocarde. Selyan lui semble si petit, à l’étroit dans ce lit médicalisé. Reo serre son pantalon de ses phalanges qui blanchissent. « Est-ce que tu veux m’expliquer ce qui s’est passé ? » Pour que tu te retrouves dans cet état ; et que tu n’aies pas eu la force de m’en informer avant de craquer.
Il ne lui en veut pas, Reo. Loin de là. Il voit juste combien ses erreurs l’ont amené à un point de retour. Combien il n’arrive pas à sauver quiconque – et encore moins lui-même. Chaque jour cependant, il essaie de faire de son mieux pour rendre sa sœur fière. Pour espérer lire un sourire sur les astres nocturnes. « Je déteste les hôpitaux. » Paroles qui s’échappent quand son regard, lentement, revient chercher celui de son amant. Ne fait-il d’ailleurs pas un piètre visiteur ? Il ne lui a rien apporté pour lui souhaiter un prompt rétablissement. Uniquement ses larmes et sa faiblesse à la vue de la sienne. Bombe le torse, grandis, avance. Montre-lui qu’il peut compter sur toi, toujours. Et il ne sait pas vraiment, Reo, si le sourire qui étire ses lippes est agréable ou ne ressemble qu’à une ignoble grimace de douleur. N’est-ce pas lui qui devrait s’excuser de lui infliger le spectacle de sa silhouette qui se décompose ? Pourquoi est-il dans les contacts à appeler ? Reo déglutit et rebaisse la tête, sa main timide, fouissant dans les draps pour y trouver un peu de chaleur ; et en apporter.
"I blame myself, I blame you
I don't know whom to blame, my resent grows
Trying to break down the wall between us just brеaks my heart
While making my mind up, I missed thе most important one, you"
Sorry, I Love You.
@jong selyan
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Re: (selyan) without you | Dim 5 Sep - 18:28 Citer EditerSupprimer
Le problème, Selyan, c’est que ton coeur est atrocement bousillé que tu ne laisses la porte ouverte à personne.
Manque d’oxygène, manque de vie. C’était drôle comme les choses étaient bien faites. Il courrait après les gens sans s’en apercevoir parce qu’au sens propre plus qu’au sens figuré c’était eux qui piétinaient derrière eux. Il en avait plus qu’assez et aujourd’hui plus que n’importe quel autre jour. Il avait terminé dans un état lamentable, avait inquiété ses ami(e)s et s’était évanoui dans les couloirs de l’université. Il ne savait pas quelle image il avait renvoyé dernièrement mais pas la meilleure de lui-même. Il se trouvait pitoyable et comprenait qu’on puisse lui en vouloir parce qu’à force de croire être incapable d’aimer, il en était venu à ne plus savoir comment faire alors qu’il suffit parfois d’un rien pour éprouver des sentiments. À lui ensuite de savoir comment les définir pour éviter de faire souffrir le moins des personnes parce que quoi qu’il en coûte, il y aura des larmes, des moues, des mines tristes auxquels on n’avait aucun pouvoir. Uniquement celui de faire en sorte de minimiser les dégâts.
Il eut envie de tousser et ravala ce désir à l’intérieur de lui comme ce furieux souhait de débrancher tous les câbles lui permettant de respirer convenablement. Sauf que la preuve en elle-même était là, présente, les conséquences de ses actes finissent toujours par être désastreuses parce que c’était une plaie. Une plaie d’exister et de ressentir des sentiments. Sentiments réciproques, sentiments contradictoires, sentiments dérisoires, répugnants, et toutes sortes d’autres sentiments qui puissent vous traverses en une poignée de secondes. Ces sentiments, il voulait les foutre par terre, les piétiner comme son coeur parce qu’il ne lui servait à rien. Ça lui faisait du mal et ça leur faisait du mal. Il réussit à se redresser légèrement et regarda Reo, le myocarde au bord de la dérive.
« Je suis désolé, parvint-il à articuler encore une fois, Je… J’ai voulu faire bien mais ça n’a pas marché. »
Reo, pourquoi es-tu venu après tout le mal que je t’ai fait ? Et s’il avait rompu, c’était pourtant pour lui. Pour qu’il ne le perde pas parce que ça le rendrait fou. Ça l’avait déjà rendu fou.
« J’ai rompu, dit-il en regardant ailleurs, Et je… J’aimerais qu’on essaye ensemble, tu sais. »
Ce n’était pas de la pitié, il espérait que Reo comprendrait. Il y avait longtemps réfléchi, il avait vu à quel point ça l’avait ébranlé de découvrir Reo amoureux de lui et c’était égoïste. Oh que oui c’était égoïste mais il s’était dit que Reo détenait peut-être les réponses. Peut-être qu’auprès de lui il trouverait réellement ce qu’il cherchait depuis longtemps. Il serra les draps entre ses doigts et re-plongea son regard dans le sien quand il le sentit les chercher au travers des siens. Il n'attendit pas longtemps pour les saisir et s'approprier cette chaleur corporelle qui lui donnait du baume à l'âme. Il était fatigué et c’était dur, pourtant, la seule petite lueur qu’il voyait éclairer son univers à l’avenir, ce n’était que lui.
@khan reo
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Re: (selyan) without you | Mar 7 Sep - 21:25 Citer EditerSupprimer
Quand Selyan lui avoue avoir voulu bien faire, avoir voulu se montrer courageux, mais que rien n’a fonctionné comme prévu, Reo a du mal à déglutir, a du mal à le regarder dans les yeux. Parce qu’il sait. Il comprend très bien la sensation qu’il doit être en train de vivre, de surmonter. Lui aussi, il aimerait tellement réussir à tout arranger, à ce que les choses retrouvent leurs places. Celles qu’elles avaient avant que tout foute le camp. Alors sa gorge se serre tandis qu’il contient ses larmes pour ne pas paraître encore plus faible aux yeux de cet homme qui a davantage besoin de réconfort. « Je sais qu’on finira par s’en sortir. » Avec le temps, il paraît. Reo souhaite conserver le peu d’optimisme qu’il conserve encore en son sein, mais ces derniers jours c’est particulièrement difficile.
Il a l’impression d’être à fleur de peau depuis qu’il a révélé ses sentiments à Selyan. Tout parait prendre de l’ampleur et les mauvaises pensées d’antan reviennent le chagriner avec véhémence. Il se revoit s’emporter, comme un idiot, face à une vieille connaissance retrouvée et qui possède tant de bienveillance à son égard. Alors il se mord la lèvre, cherchant la main de Selyan dans les draps tandis qu’il l’écoute lui déclarer qu’il a rompu avec la demoiselle. Le comportement que Reo a pu avoir à son égard l’assaillent à cet instant sans que, pourtant, il ne se sente tout à fait responsable de la rupture du couple formé. Une douce chaleur s’empare de lui, égoïste et sournoise. Peut-être que je peux continuer de t’aimer ? Plus fort encore, sans jamais m’arrêter ? Mais il ne sait pas encore, Reo, qu’il n’a jamais cessé de l’aimer. Pas une seconde depuis que son regard s’est posé sur lui, depuis qu’ils ont décidé de coucher ensemble pour s’amuser. Par praticité.
Cependant, à l’instant où Selyan abandonne ces quelques mots, ses doigts rejoignant ceux de Reo, ce dernier se tétanise sur sa chaise. Incapable de bouger, il ouvre la bouche sans qu’aucun son n’en sorte. Il fixe son amant dans son lit immaculé, tous ces fils reliés à son corps et ses phalanges serrent davantage les siennes. Il déglutit, secoue le visage. Non. Pas comme ça. Pas de cette manière. « Selyan, je ne veux pas que tu aies pitié de moi. » Je t’en prie, ne me demande pas de sortir avec toi alors que c’est ma faute si tu es là. Car c’est bien de ça dont il s’agit, n’est-ce pas ? Si les sentiments de Reo avaient été enfermés, Selyan ne serait pas en train de suffoquer dans son masque trop grand. Sa voix a résonné entre les quatre murs, froide, tranchante. Pourtant, dans son cœur, c’est ce qu’il a toujours voulu entendre ; alors pourquoi est-ce différent ? Pourquoi est-ce si douloureux ? Reo a envie de hurler. Il a envie de hurler si fort que ses poumons exploseraient sous sa poitrine.
Il se recule à peine, sur sa chaise, recroquevillé. Il a défait l’étreinte de leurs mains mais il est incapable de partir de cette pièce. Il est incapable d’abandonner Selyan là. Il a peur, il est terrorisé des démons qu’il doit affronter de l’autre côté de la porte. Et quand les larmes coulent d’un côté, brisant son âme, c’en est bien trop pour qu’il continue de retenir les siennes. Je suis désolé de t’aimer à t’en briser. J'ai oublié comment faire autrement.
@jong selyan
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Re: (selyan) without you | Mar 14 Sep - 12:23 Citer EditerSupprimer
Alors il pleura, Selyan. Il se mit à pleurer face à la réponse de Reo, même s’il la comprenait. Néanmoins, les larmes coulèrent toutes seules sur ses joues et il explosa en sanglots. Il enserra la taille de ses bras et se plia en deux. Il avait mal au coeur, mal à la tête, mal partout. Il n’avait fait que des erreurs dernièrement et il ne connaissait toujours pas le moyen de les réparer. Avait-il mal lu la notice ou était-elle dans une langue qu’il ne maitrisait pas ? Avec le temps, paraît-il. Il était bien placé pour savoir que ce n’était qu’un mensonge parce que le temps n’apaisait pas les maux. Il les rendait peut-être plus légers jusqu’à ce qu’ils reviennent à la charge et vous assaille sans que vous ne puissiez y faire quoi que ce soit. Un instant, vous êtes heureux, une seconde plus tard, le vide s’installe en vous. Et le vide ne faisait que lui torturait les entrailles à Selyan. Il explosa sans même en avoir conscient et les mots franchirent tous seuls la barrière de ses lèvres.
« Et qui a pitié de qui ?!, s’énerva-t-il entre deux sanglots, Les gens ont toujours eu pitié de moi, Reo, alors ne confonds pas ta pitié avec la mienne parce que de quoi s’agit-il pour expliquer ta présence ici ? Pourquoi es-tu venu ?, l’asséna-t-il, Tu n’imagines même pas Reo à quel point ma vie est un foutoir. J’ai été abandonné quand j’avais quatre ans, Reo. Mes parents m’ont jeté dans la rue comme un vulgaire objet, dit-il en tremblant, Comment étais-je censé ensuite apprendre à aimer ? J’ai essayé, j’ai été envoyé dans plusieurs familles d’accueils que je n’ai pu plus les compter. Personne ne voulait de nous, on était bons qu’à leur faire procurer des aides, on n’était que des sacs à sous, continua-t-il, Je… »
Mais il s’arrêta. Le visage tordu par la douleur de Reo le fit cesser et déglutir. Il avait été trop loin, il avait laissé sa douleur prendre le dessus. Il ne l’avait jamais fait, au fond, ce n’était pas plus mal. Il se passa une main dans les cheveux et poussa un léger soupir. Ça n’avait pas d’importance qu’il doive garder ce masque, il lui permettait désormais de moins bien respirer alors il le retira. Il prit une profonde inspiration et ferma à demi les yeux. Il laissa ses larmes continuer de dévaler ses joues et se mordit l’intérieur de la joue.
« Je suis désolé. »
Ils étaient tous les deux au bout du rouleau. Reo gardait tout pour lui lui aussi et il le voyait lutter contre ses propres sentiments. Comment avait-il fait pour les contenir aussi longtemps à l’intérieur de lui ? Il l’enviait. Il enviait son courage et sa force, cette façon dont il avait de prendre les choses et de les encaisser mieux que lui. Il était une personne plus avenante que lui, lui n’était qu’un hypocrite.
« On ne s’en sortira pas si on garde tout pour nous, souffla-t-il en rouvrant les yeux et en regardant à l’extérieur par la fenêtre, Tu crois que tout est de ta faute, je le sais, je le sens, mais ce n’est que moi le fautif. Nous sommes les fautifs de nos erreurs. »
Il reposa son regard sur lui. Peut-être ne que je ne t’aime pas du même amour mais je t’aime quand même, Reo. Tu es l’étoile éclairant mon ciel. Il prit sur lui et se redressa. Son corps était endolori, chaque geste était pénible à supporter. Cependant, à plusieurs reprises, il réussit à sortir du lit et à s’approcher de lui pour tomber entre ses bras. Il s’accrocha à son haut et se remit à pleurer. Plus calmement, plus doucement. Ne me fuis pas comme j’ai pu te fuir."I’m ready to love
Tell me, can we stay together, can we stay together"
@khan reo
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Re: (selyan) without you | Dim 3 Oct - 19:22 Citer EditerSupprimer
Alors quand les mots sont insuffisants, ce sont les larmes qui parlent pour eux, pour deux. Elles s'écoulent en un flot continue lorsqu'enfin, c'est Selyan qui se met à répondre. Plus fort. Si fort que Reo est incapable de bouger, incapable de respirer. Il l'observe se débattre avec fièvre, tous ces fils reliés à ses bras ; lui donne envie de vomir. Mais ce n'est pas lui qui est accroché, ce n'est pas lui allongé dans ce lit. Sa gorge se serre. Ses prunelles n'osent pas vraiment croiser celles de cet homme qu'il aime pourtant à en faire n'importe quoi. Comment parvenir à lui faire comprendre ? Comment peuvent-ils communiquer sans plus jamais se blesser ? Les douleurs s'enchaînent et Reo triture ses mains avec nervosité. Il a peur de voir s'enfuir Selyan. Il a peur qu'il ne revienne plus jamais vers lui à cause de toutes ses maladresses qu'il n'a de cesse de causer. Car l'évidence est qu'il veut sortir avec lui. Plus que tout au monde. Il aimerait être avec lui, être à lui, et que jamais les désirs de Selyan ne soient comblés ailleurs. Il voudrait lui suffir.
Mais il a mal, Selyan. A l'âme.
De toutes ces épreuves qu'il a dû traverser. Reo n'a jamais pu les soupçonner car c'est la première fois qu'il lui parle vraiment. Selyan lui offre aujourd'hui une partie de son histoire, celle qui l'a façonné et qui continue de le façonner encore chaque jour. Il se mord la lèvre derrière ses larmes, renifle et essuie ses yeux d'un revers de la main. "Je... Je ne le savais pas..." Les mots sont hoquetés quand, finalement, la colère s'estompe et les excuses surviennent. Reo secoue la tête, sait qu'il ne mérite pas d'être excusé. Il a fait n'importe quoi et continue d'agir comme un imbécile. Pourquoi t'es-tu reculé ? Pourquoi n'agrippes-tu plus sa main ? Tu prétends vouloir prendre soin de lui alors que tu ne contribues qu'à le détruire davantage. Sur sa chaise, ses jambes se sont dépliées, lentement, tremblantes, elles aussi. De toutes ces révélations qu'il ne sait pas gérer sur l'instant. "Pardon, Selyan."
Et à l'instant où son interlocuteur reprend la parole, les perles d'eau salée dans ses iris tarissent. Il fixe son regard sur lui, la bouche entrouverte et le coeur battant à fond sous sa poitrine. L'unique fautif... Cela a-t-il un sens ? Ils se croient tous les deux responsables de ce qui est en train de leur arriver, alors, peut-être, que la peine peut être moins lourde à supporter. Si elle est partagée. La main que Reo tend à Selyan tremble sous l'émotion, mais elle n'hésite pas à l'accrocher quand il s'effondre sur lui. Son propre corps glisse de la chaise pour venir enlacer, bercer, la carcasse abîmée de ce garçon tant aimé. Moi je t'aime. Je t'aime Selyan, et même si personne d'autre ne t'aime, cela m'importe peu. Il caresse ses cheveux, caresse son dos, caresse ses bras. Il accueille ses nouvelles larmes avec bienveillance quand les siennes demeurent en place. Selyan est parvenu à le rassurer, qu'en est-il de lui ? Réussit-il à lui montrer combien il compte pour lui, dans sa vie ? Il doit lui parler, Reo. C'est maintenant ou jamais. "J'ai juste l'impression que toutes les personnes auxquelles je tiens finissent par disparaître à mes côtés. Et je... je ne veux pas que tu disparaisses, Selyan." Comme elle a pu disparaître, elle. Ma si belle soeur. Ma moitié. C'est un peu de lui qu'il a envie de le protéger... alors que tous ses sentiments l'enchaînent à son chevet.
Les minutes s'égrènent tandis qu'ils demeurent là, au sol. Ce n'est que lorsque les sanglots du cadet ont cessé que l'aîné se permet de bouger un peu, de glisser une main sur son visage pour lui faire relever la tête. Et peu importe ce qu'en dit le monde car Reo sait que c'est lui. Depuis le début. Il l'aide à se redresser pour le hisser de nouveau sur son lit, tout en douceur. Il croise son regard, s'enivre et ose un baiser sur ses lèvres gercées. Je t'aime tellement.
@jong selyan
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Re: (selyan) without you | Dim 24 Oct - 13:39 Citer EditerSupprimer
Il s’excuserait un millier de fois pour le retrouver auprès de lui. Il ne ferait pas les mêmes erreurs, il venait de le comprendre en laissant libre cours à ses émotions à prendre le contrôle de son corps. Il n’en deviendrait pas plus confiant, il ne serait pas plus avenant envers les confessions, cependant, il ferait les efforts nécessaires pour que Reo ne puisse plus se détourner de lui. À pleurer entre ses bras, à s’accrocher avec désespoir à ses membres endoloris de leurs propres maux, il persévérerait pour que son sourire ne puisse n’être destiné qu’à lui. Il ne pouvait pas lui promettre un amour réciproque, il n’était pas capable de lui faire entrevoir un meilleur avenir, tout au plus possédait-il les capacités suffisantes à enjoliver ses journées. Il s’excuserait, ploierait les genoux et le supplierait de rester près de lui parce qu’il ne se le pardonnerait pas s’il n’y mettait pas tous les moyens."Help me, it's like the walls are caving in
Sometimes I feel like giving up
No medicine is strong enough
Someone help me
I'm crawling in my skin
Sometimes I feel like giving up
But I just can't"
À l’avenir, ils communiqueraient. Ils ne le feraient plus par le biais des gestes maladroits lors de ces nuits dépeintes des couleurs réchauffantes. Ils agiraient différemment, avec plus de passion de la part de Reo de par son amour puissamment révélation, de sa part avec sa ténacité bornée inégalable. Et peut-être que, oui, peut-être qu’avec le temps, là, ils se révéleraient plus aisément leurs histoires parce qu’il n’y avait pas qu’un coeur meurtri mais bien deux. Douces caresses quand ce corps aussi faible que le sien le berce contre lui. Les âmes blessées paressèrent se calmer, s’apaiser quand les mots refurent foudroyants parce que plus que n’importe qui d’autre, il le comprenait, Selyan.
Après ce baiser, il osa à peine un sourire quand la porte s’ouvrit à la volée. L’infirmière le regarda, les expressions s’accentuèrent et se surpassèrent sur son visage. Elle ne tarda pas à chasser Reo de la chambre et se fit plus insistante vis-à-vis de Selyan. Il en rit alors qu’elle le forçait à remettre son masque et à se rallonger. Peu importait.***
ootd - Deux jours plus tard, il sortait de l’hôpital. Il passa par le secrétariat comme convenu pour signer son autorisation de sortie et payer les frais. Vos frais ? Vous n’avez rien à payer, c’est déjà fait. Il haussa un sourcil et se retourna. Il n’y avait personne derrière lui susceptible de payer ses frais alors il ne sut pas avec conviction qui aurait pu le faire. Il remercia le secrétaire et se dirigea vers la sortie. Cela aurait dû être une évidence et cela ne lui avait malgré tout pas sauté aux yeux. Il s’avança vers Reo et le regarda.
« Où est-ce qu’on va ? »
Parce que s’il était là, c’était pour l’emmener quelque part. Il lui parut fatigué et il se demanda s’il lui faisait le même effet. Il avait profité de ces jours pour se reposer, ce fut difficile mais pas impossible. Il se passa une main dans les cheveux et songea qu’ils avaient poussé.
« … Après, est-ce que tu pourras me couper les cheveux ? »
Comme une brise légère balayant le ciel.
@khan reo
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Re: (selyan) without you | Mar 26 Oct - 17:44 Citer EditerSupprimer
ootd >> Ces deux derniers jours ont été particulièrement éprouvants pour Reo. Les questions n'ont eu de cesse de remuer dans son esprit, les réponses, aussi. Toutes ces choses qu'ils se sont dites, qu'ils ont fait, depuis ces derniers mois. Et son coeur résonne à fond sous sa poitrine à peine pense-t-il à Selyan. Anonymement, il a pioché de l'argent dans son compte en banque afin de payer les frais d'hospitalisation de son amant. Le secret sera bien gardé et il espère que Selyan ne lui en voudra pas. Il ne l'a pas fait par pitié, mais plutôt parce que celui lui a paru normal. Selyan n'a pas d'argent, il n'a jamais profité de celui de Reo. Ce dernier lui en fait profiter car, après tout, personne ne l'utiliserait sinon. Puis, si Selyan s'est retrouvé dans ces draps blancs, n'est-ce pas un peu de sa faute ? La culpabilité ronge et dévore sur son chemin. Reo déglutit, frissonne, recroquevillé dans son lit. Je suis désolé. Et après ? Les excuses ne sont pas des preuves suffisantes.
La demande de son camarade s'est gravée dans son âme.
Et son propre refus. Egoïste. Comment aurais-tu voulu ça, Reo ? Ils ne sont pas dans un conte de fées, il devrait le savoir pourtant. Car il sait, Reo, que Selyan ne l'aime pas comme lui l'aime. Ses phalanges blanchissent, tressaillent. Le visage enfouit dans ses couvertures, pourtant, le jeune homme finit par s'en extirper pour se laver, s'habiller et partir le retrouver.
Il lui fait un signe de la main quand il le voit sortir de l'hôpital, s'approche doucement. Hésite à le toucher. Garde ses mains dans ses poches et esquisse un léger sourire. Selyan a encore l'air épuisé, mais qu'importe, n'est-ce pas ? Maintenant, il n'est plus dans cet endroit qui sent le détergent. Reo déteste les hôpitaux. "Oh, euh, c'est une surprise. J'espère que ça te plaira." D'apercevoir les étoiles en plein jour. Et alors qu'il allait reprendre sa route, il ne bouge pas, rougit. Un peu. Là, du bout des oreilles. Ne sait pas trop quoi répondre. "Tu veux que moi je te... coupe les cheveux ?" Il laisse son regard rencontrer le sien, s'enivre de ce qu'il y voit, de ce qu'il ressent en lui. Il se mord la lèvre, presque intimidé et acquiesce tout à coup. "Je veux bien, bien sûr ! C'est d'accord."
Il s'abandonne quelques brèves secondes à son unique présence à ses côtés. Reo sait qu'il ne tombera plus jamais amoureux si un jour il cesse de l'être envers Selyan. Ses doigts se crispent dans ses poches et ils finissent par se rendre jusqu'au planétarium. L'étudiant en astrophysique sourit de ces regards qui paraissent étonnés, qui rencontrent cet endroit pour la première fois. Dès lors qu'ils sont entrés grâce au pass du plus âgé, celui-ci agrippent les doigts de son amant pour l'attirer plus loin, l'emmener là où seuls ceux qui ont réservé peuvent aller. Reo a privatisé la salle pour une demi-heure. Pour Selyan et lui. Il rit en l'entraînant à l'intérieur, l'obscurité les engloutit. "Regarde. Regarde-les, tu sais, elles brillent rien que pour toi." Dans le noir, n'est-il pas plus aisé pour se rapprocher ? La paume de Reo glisse dans celle de son camarade et son visage se relève vers le ciel artificiel où scintillent des milliers d'étoiles. Et toi, ma Lea, brilles-tu pour Selyan ?
@jong selyan
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Re: (selyan) without you | Jeu 11 Nov - 14:49 Citer EditerSupprimer
ootd - Le soleil réchauffa son visage, il prit plaisir à retrouver l’air de l’extérieur. Il avait suivi les conseils du médecin et de l’infirmière, il avait évité de bouger et il s’était reposé en se coupant du reste du monde. Cela lui avait fait plus de bien qu’il ne l’aurait cru et le plus apaisant fut de découvrir la seule personne susceptible de faire de lui un homme meilleur à la sortie de l’hôpital. Les jours à venir semblaient encore tempétueux, il entr’apercevait néanmoins un avenir plus lumineux. Il lui sourit et attendit qu’il ne l’emmène dans cet endroit magique à ses yeux. Si ça l’était pour lui, ça le serait également à son encontre et il n’avait pas de doutes là-dessus. Il se tut au sujet de ses frais d’hospitalisation, il connaissait cette raison qui l’avait poussé à les payer et il ne lui en voulait pas. Il l’en remerciait plutôt, il n’avait plus aucune excuse à le refuser, bien que des excuses il ne lui en avait pas fait assez. Cela viendrait le temps voulu, n’est-ce pas ?
« Merci, dit-il, ça va me faire du bien qu’ils soient coupés. »
Ça va être rafraichissant. Il le suivit dans les rues, les transports, et se fit silencieux. Il vogua sur son téléphone portable, les nombreux appels, les messages infinis et il en posta un sur un réseau social afin de leur apprendre qu’il était sorti et qu’il allait mieux. Qu’il les remerciait et qu’il avait hâte de les retrouver. Retrouver de la vie et se mettre à vivre véritablement. Le planétarium apparait sous ses yeux et la surprise se lit sur son visage. Il était peut-être venu une fois dans cet endroit, il n’en avait pas de souvenirs alors celui avec Reo serait le tout premier. Inscrit à son faible coeur, permettant de le rendre moins fragile. Il se laissa entraîner et observa les étoiles sous leurs yeux. Il tendit la main comme pour en attraper une, la sienne, celle de sa soeur de coeur. Où es-tu ? Est-ce que tu as honte de ce que je suis devenu ? Il ramena ses jambes contre lui et ferma les yeux. Si ses étoiles brillent, ce n’est pas pour moi mais pour toi, Reo.
Ils n’en reparleront pas. De cette proposition insensée parce qu’elle l’était. Dans un élan de malheur, il avait cru bon pouvoir lui demander de sortir avec lui mais ça n’avait fait que le rendre plus malheureux. Ce n’était pas comme ça que ça marchait, ils avaient besoin de temps et il l’avait compris. Il le donnerait à Reo, il lui offrirait l’univers rien que d’être capable de voir, justement ces étoiles briller au travers de ses yeux. Il rouvrit les yeux et se releva. Il se mit au centre de la pièce et tendit plus haut la main.
« Si elles brillent, c’est parce que ce sont les vies éteintes de nos âmes chères, dit-il, les yeux embués de larmes, Crois-tu qu’elle soit fière de moi, Reo ? »
Il renifla bruyamment et laissa tomber son bras le long de son corps en plongeant son regard au sien. Il sourit tristement et enfouit les mains dans les poches arrières de son jean.
« Même avec ce corps mal fichu, j’ai envie de vivre, Reo, lui confia-t-il doucement, Je veux vivre auprès de toi. »
Même si nous ne sommes peut-être pas compatibles comme je n’éprouve aucun sentiment d’amour pour toi. Peu importe. Il souhaitait ne plus perdre les personnes qui s’étaient lovées au creux de son être, il n’aspirait qu’à tendre la main et que leurs doigts ne se joignent. Il se remit à observer les étoiles et songea que, même factices, elles étaient les plus belles qu’il ait pu admirer. Oui, c’était magique.
@khan reo
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