Jia Xin n’aimait pas vraiment qu’on lui pose autant de questions. Pour autant, elle répondait aux questions de son aînée. Elle se permit de lui en poser une. Après tout, pourquoi ne pourrait-elle pas ? La jeune femme se le permettait alors, elle aussi ! Puis, son visage lui disait réellement quelque chose… Elles étaient dans la même université mais pas seulement. Elle l’avait sûrement croisé aussi au dortoir des silla ? Est-ce qu’elles fréquentaient la même fraternité ou était-elle déjà venue dans la sienne ? La sino-coréenne fut surprise de découvrir qu’elle faisait partie des silla elle aussi. « Oh ! Oui ! » S’exclama-t-elle. Mais ça ne résolvait pas leur problème quant au livre qu’elles voulaient toutes les deux. Jia Xin alla vérifier dans la réserve mais il n’y avait pas d’autres exemplaires. La jeune femme tenta auprès du gérant, pour amener l’inconnue directement dans la réserve pour qu’elle puisse y jeter un œil et trouver un substitut. Cependant, il refusa… Bon, tant pis. Jia Xin était prête à le lui laisser. Ce n’était pas un besoin absolu pour elle. Surtout que ça embêtait la jeune femme… « Non, non, prenez-le. Ce n’est vraiment pas un besoin vital pour moi. Juste… une extrême curiosité. » Indiqua-t-elle à l’étudiante, lui adressant un fin sourire. « Je n’en ai pas besoin pour mes études… Je suis en arts. » Expliqua-t-elle, un peu gênée. Ce livre parlait d’anciennes méthodes douces, comme des remèdes de grand-mère et elle voulait en savoir plus pour apaiser les douleurs de son père ou calmer son frère. C’était tout. Elle n’en avait vraiment pas besoin pour ses études. « Alors, vraiment, prenez-le. Ne vous en faîtes pas pour moi. » Dit-elle en lui adressant de nouveau un sourire. « Je viendrais peut-être vous questionner un peu dessus. » Prévint-elle dans un léger rire.

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Jia Xin était certaine de vouloir laisser son livre à son ainée. Elle n’en avait pas besoin, contrairement à elle. Elle n’était pas étudiante en médecine mais en arts. Ça n’avait aucun rapport avec ce qu’elle faisait. La jeune femme était simplement curieuse et surtout en recherche d’une méthode naturelle et douce pour les maux de son père. Il avait souvent mal au dos ou dans les jambes après sa dure journée de travail, souvent des maux de tête aussi. Quant à son petit frère, handicapé, elle cherchait de quoi apaiser ses nuits. C’était pour ça qu’elle s’était tournée vers la médecine ancienne, pensant y trouver des remèdes de grand-mère réalisables chez elle. « Oui, je suis certaine. Prenez-le. » Affirma-t-elle en hochant positivement de la tête. Elle ne voulait pas empêcher la jeune femme d’acquérir ce livre qui lui serait bien plus utile qu’à elle. La sino-coréenne lui expliqua qu’elle était en arts, cursus bien éloigné de la médecine. A sa question, un fin sourire étira ses lèvres. « Non, je n’en ai aucun. » Répondit-elle avant de lui adresser un sourire quand elle s’excusa de lui poser encore une question. Elle se présenta comme médecin, ce qui confirma bien le choix de Jia Xin de lui donner le livre. Elle ne regrettait pas. « C’est mon père qui a souvent des douleurs dans le dos et les jambes. Après son travail, il a régulièrement mal à la tête. Il refuse de prendre des médicaments ou d’aller voir un médecin alors j’étais curieuse d’en apprendre un peu plus sur la médecine douce. » Expliqua-t-elle à la jeune femme. « On dit souvent que les remèdes de grand-mère fonctionnent alors… Je voulais tester moi aussi. » Ajouta-t-elle avec un bref sourire, pensant aux douleurs régulières de son paternel. Ça l’embêtait réellement. Il était si têtu… Un soupir franchit ses lèvres en pensant à lui.

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Jia Xin n’hésita pas à donner le livre à la jeune femme. Elle n’en avait pas autant besoin qu’elle alors elle le lui laissait volontiers. Elle lui adressa un sourire avant de répondre aux questions de l’étudiante. La silla n’avait aucun souci de santé mais son père, oui. Il travaillait beaucoup pour subvenir aux besoins de ses enfants. Aux yeux de la sino-coréenne, il en faisait bien trop… Mais son père n’écoutait pas. Il refusait catégoriquement de prendre des médicaments pour ses douleurs, prétextant qu’ils n’avaient pas les moyens pour ça et que ça allait, de toute façon. Alors, aller voir un médecin… C’était peine perdue. Alors Jia Xin avait voulu en apprendre plus sur la médecine douce, une médecine qui conviendrait sûrement mieux à son père. « Je n’y arriverais pas. Il est aussi têtu qu’une mule… » Soupira-t-elle en se pinçant l’arête du nez. Il était épuisant et la silla en avait assez de se battre avec lui à ce sujet-là. Elle releva les yeux vers la jeune femme, surprise qu’elle lui tende son téléphone. La sino-coréenne lui adressa un petit sourire et prit le téléphone pour y inscrire son numéro. Elle le lui rendit presque aussitôt. « J’arriverais plus à le convaincre pour ça. » Dit-elle. « Ou je ne lui laisse pas le choix… » Reprit-elle. Si la jeune femme était déjà à leur domicile, il ne pouvait pas refuser. Elle le connaissait assez pour savoir qu’il se sentirait gêné d’avoir fait déplacer quelqu’un pour rien et il finirait par obtempérer… « Merci en tout cas, c’est très gentil de votre part. » La remercia-t-elle avec un sourire. « Vous rentrez au dortoir ? » Demanda-t-elle. Après tout, si elles étaient toutes les deux chez les silla… Elles pouvaient peut-être rentrer ensemble ?

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Jia Xin ne pensait pas repartir avec le numéro de la jeune femme et encore moins avec un rendez-vous pour son père. Elle ne savait pas quand il aurait du temps libre mais il était certain que la sino-coréenne allait faire son possible pour qu’il en ait, et surtout, qu’il puisse voir l’étudiante. Il était hors de question qu’il continue ainsi, qu’il travaille avec un tel mal qu’il ne soignait pas et refusait de soigner. Tant pis, la silla allait lui forcer la main et le mettre devant le fait accompli. L’étudiante la remercia de sa proposition et de sa gentillesse. Elle n’était vraiment pas obligée de le faire. Jia Xin lui demanda si elle rentrait au dortoir. Peut-être qu’elles pouvaient faire le trajet ensemble ? Un sourire naquit sur ses lèvres à sa réponse positive et elle sortit de la librairie à la suite de l’étudiante. « Pour l’aider à financer mes études et ne rien lui demander de me payer. » Révéla-t-elle à la jeune femme. Même si elle était bonne élève et qu’elle avait obtenu une bourse, cette dernière ne permettait pas de payer la totalité des frais. Alors, pour éviter à son père de se ruiner et de devoir constamment lui donner de l’argent, Jia Xin avait décidé de prendre un job étudiant. « Jia Xin. » Répondit-elle avec un sourire à Na Rae. Elle replaça son sac sur son épaule. « Je ne vous vois pas souvent au dortoir… Vous n’appréciez pas vos colocataires ? » Demanda-t-elle, n’ayant aucune idée de son numéro de chambre. « Vous… êtes venues en voiture ou en bus ? » Finit-elle par questionner la plus âgée, se demandant par quel moyen de transport elles allaient rentrer.

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« Oui je le suis. » Répondit-elle à la jeune femme. Et heureusement qu’elle l’était car sinon, elle n’aurait jamais pu se permettre de venir dans cette faculté. La Yonsei était prestigieuse, bien trop pour le modeste salaire de son père. Mais comme Jia Xin était une très bonne étudiante, qu’elle avait toujours été sérieuse et studieuse, elle avait obtenu une bourse qui les aidait bien à financer ses études. Elle regrettait de ne pas avoir trouvé tout de suite sa voix, changeant de cursus pour s’orienter réellement sur les arts. C’était sa passion, et même si elle souhaitait un monde meilleur pour les handicapés, elle n’était pas faite pour la sociologie. La sino-coréenne révéla son prénom à la plus âgée, lui adressant un sourire quand elle supposa qu’elle était chinoise. « Ma mère l’était, oui. Mon père est coréen. » Confia-t-elle à la silla, son visage se fermant presque aussitôt quand elle mentionna sa mère. Malgré les années, c’était toujours aussi douloureux et sa mère lui manquait terriblement. Mais Jia Xin balaya tout ça, questionnant l’étudiante. Ne venait-elle pas souvent au dortoir parce qu’elle n’aimait pas ses colocataires ? C’était une possibilité mais vu le rire de la demoiselle, ce n’était pas ça, la sino-coréenne faisait fausse route. « Oh, d’accord… » Souffla-t-elle, se pinçant les lèvres, se trouvant un peu idiote. « Oh, vous avez un chien ! » S’exclama-t-elle, retrouvant rapidement le sourire. Elle adorait les animaux. « C’est bien dommage qu’ils ne les acceptent pas. » Bouda-t-elle avant de questionner Na Rae sur son moyen de transport. Elle était aussi venue en bus. « Pas très pratique en robe… » Finit-elle sa phrase avant d’acquiescer de la tête, la suivant vers l’arrêt de bus. « Il ne devrait pas trop tarder. » Dit-elle en regardant rapidement l’heure sur sa montre. Elle connaissait les horaires de ce bus par cœur, le prenant très régulièrement. « Comment s’appelle votre chien ? » Demanda la plus jeune, se retenant de lui poser tout un tas d’autres questions.

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