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Janvier 2013

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Janvier 2013 | Dim 29 Aoû - 0:20
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Il est bientôt minuit, tu sors enfin de la bibliothèque. Tu as passé la journée à réviser. Pas le choix, la phase d'admission se tient dans dix jours seulement et tu ne peux pas échouer au concours national. Tu ne peux pas ! C'est la dernière ligne droite. Ce concours, c'est l'étape finale après quatre années d'étude. Alors tu travailles, tu révises tout. Pas question de chuter, pas sur la dernière marche. C'est ta vie qui se joue.

Sur le chemin vers le métro, tu développes la philosophie du hongik ingan dans ta tête. Tu as raison, les classiques sont toujours susceptibles de tomber. Satisfaite de ton monologue intérieur, tu enchaînes sur le processus de fermentation, il vaut mieux être au point sur le plat national. On n’est jamais trop prudent.  
Dans le métro, en attendant ton train, tu tombes sur une affiche pour la prochaine exposition du musée d'art moderne de la Digital. Les spirales d'une empreinte digital arc-en-ciel côtoient un chameau armé d'une kalachnikov sur un fond cosmique. « Ah, d'accord. Pourquoi pas... Allez, qu'est-ce que tu peux dire là-dessus ? Le musée d'art moderne, le musée d'art moderne... veut nous vendre n'importe quoi pour de l'art. Non ça va pas, concentre-toi ! Mince, je parle à voix haute ? » Les révisions te montent à la tête, tu songes à profiter du week-end pour prendre une petite pause, déguster une soupe de palourde, juste une après-midi, quelques heures. Et puis, non, tu n'as pas le temps. C'est ta vie qui se joue.

Tu manques de t'endormir dans la rame. Tu es extenuée, malgré toute ta volonté tu ne penses plus qu'à une chose, ton lit. Heureusement, tu entends le nom de ta station. Tu descends là. Dans un bâillement, tu attrapes ton téléphone. Seojoon vient de t'envoyer un message. Il s'inquiète de ne pas te voir à la maison. Tu es mignon, mais c'est moi la grande sœur. Je viens de sortir de la station, j'arrive. Va dormir. Voilà ce que tu lui réponds.

De grosses tâches de couleurs. Un écho sourd. C'est tout ce que tu perçois avant que tes yeux se ferment. Ton corps bouge sans toi. Il monte il descend. Tu reprends conscience, non tu repars. C'est difficile mais tu ouvres les yeux. Des ambulanciers, tout autour de toi. Ils parlent mais tu n'entends pas. Ou tu entends tout, trop. Qu'est ce qui se passe ? Qu'est ce qui s'est passé ? Les mots ne sortent pas. Des gémissements. Tu t’éteins. Le ciel blanc. Des bips et des moteurs. Ca tremble. C'est tout ce que tu perçois en ouvrant les yeux. Et puis tu repars. Tu reviens. Une douleur foudroyante. Tu hurles. Tu souffres. Ils t’endorment. Tout disparait à nouveau.

Le corps meurtri, l'esprit comprimé, tu flottes entre conscience et absence. Une voiture t'as heurtée, tu n'as rien vu, tu n'as pas eu le temps de réaliser. Ces ambulanciers, tout autour de toi, ils te sauvent la vie.
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Re: Janvier 2013 | Dim 19 Sep - 0:53
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Les gardes s’enchainent aux urgences mais je ne m’en plaints pas. J’aime mon métier et j’ai choisi d’être ici plutôt que dans le confort d’un cabinet de médecine ou de psychiatrie. Diplômé dans les deux domaines, j’ai pourtant dû sacrifier mon goût pour la chirurgie pour me contenter de la médecine générale. Suivre un double cursus est prenant et peu importe à quel point on peut être doué, nous avons tous nos limites. Je n’ai pourtant pas de regret car ce que je fais ici reste malgré tout satisfaisant. On a toujours besoin d’un bon généraliste aux urgences. Quant à la psychiatrie, je n’ai jamais vraiment exercé. Ce n’est pas une voie que j’ai moi-même choisie, elle m’avait été imposée par celle qui m’a élevé et que je considère comme ma mère.

Perdu dans mes pensées, je profite d’une courte pause pour fumer une cigarette. Un médecin qui fume, voilà un paradoxe amusant mais puisque nous devons tous mourir un jour, pourquoi pas d’un cancer ? L’idée me fait sourire alors qu’une ambulance ne tarde pas à se présenter aux portes des urgences, mettant ainsi fin prématurément au court répit que je m’étais accordé.

Un accident de la route est toujours un drame, d’autant plus quand la victime est si jeune et qu’elle risque de garder de nombreuses séquelles. Au moins pourra-t-elle se consoler en se disant qu’elle est encore en vie et je ne doute pas qu’elle le restera. Désorientée, en proie à une douleur que nous peinons à atténuer, Yi Ga Eul ira en chirurgie. Nous ne pouvons rien faire de plus pour elle en dehors de stabiliser son état en attendant que le bloc soit prêt. Ce n’est qu’une question de minute. Glissant ma main dans la sienne je lui adresse des mots qui se veulent réconfortant et qui devraient lui donner du courage, du moins je l’espère.
« Ga Eul, je suis le docteur Moon. Vous êtes à l’hôpital, aux urgences. On va vous transférer en chirurgie. »
Je ne dis pas un mot sur sa jambe. Je doute qu’elle puisse être sauvée mais qui sait ? Nous verrons bien à l’issu de l’opération qui promet d’être délicate d’autant plus qu’elle a de nombreuses blessures dont il faudra s’occuper.
« Ce n’est pas moi qui m’occuperais de vous mais vous serez entre de bonnes mains et à votre réveil, je serais là, je vous le promets. »
Pourquoi ? Parce que je passe ma vie à l’hôpital et que la probabilité pour que je sois dans les locaux lorsqu’elle ouvrira les yeux après de longues d’opération est fort probable. Et si comme je le crois sa jambe est véritablement perdue alors elle aura besoin d’un médecin avec des compétences psychiatrique. Bien sûr mon collègue pourrait faire des miracles mais pour avoir été en internat avec lui, je sais qu’il n’est pas le meilleur dans son domaine. Finalement, Ga Eul jouera de malchance jusqu’au bout mais ne soyons pas défaitiste et médisant. Sait-on jamais ?

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Re: Janvier 2013 | Lun 11 Oct - 12:08
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Ton esprit s'efface peu à peu et tu es bientôt incapable de réaliser ce qu'il se passe autour de toi. La douleur est insensée, irréelle. Des plaintes s'échappent de tes entrailles. Ton corps souffre. Des médecins s'occupent de toi, ils tentent de soulager cette douleur. Ils te transfusent, ils font tous les soins nécessaires. C'est ta vie qui se joue...

« Ga Eul, je suis le docteur Moon. Vous êtes à l’hôpital, aux urgences. On va vous transférer en chirurgie. Ce n’est pas moi qui m’occuperais de vous mais vous serez entre de bonnes mains et à votre réveil, je serais là, je vous le promets. » Ton regard s'accroche à la voix. De longues secondes. Et puis ils t'emmènent.

⁙⁕⁙⁕⁙

Tu te réveilles dans une chambre qui n'est pas la tienne, incapable de bouger, la gorge horriblement sèche. Tu ne sais pas où tu es, tu ne sais pas depuis combien de temps, tu ne sais pas. Une jeune femme vient prêt de toi, elle te dit que tu es a eu un accident et que tu es à l'hôpital. Que tu es entrain de te réveiller, que le médecin va arriver. La scène se répète par trois fois.
Doucement, tu émerges du coma dans lequel les médecins t'ont placée. Tu ne le sais pas, mais tu as dormis pendant six jours.

Au quatrième réveil, tu émerges enfin... Mais tu paniques : « Quoi, qu'est ce que je fais ici ? Où sont les petits ? Seo Joon !? Maman ?! » L'infirmière se répète et tente de te calmer en affirmant que tes frères et sœurs sont à l'école. Elle te montre l'horloge comme preuve, et en profite pour tester ta capacité à y lire l'heure.

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Re: Janvier 2013 | Sam 16 Oct - 7:42
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J’ai tenu ma promesse mais elle ne le sait pas. J’étais encore de service lorsqu’elle a quitté le bloc opératoire et comme je me l’étais imaginé, le chirurgien n’a pas pu sauver sa jambe. C’était prévisible et en discutant avec une infirmière présente, j’ai senti que la faute professionnelle n’était pas loin. Cela dit, blâmer mes collègues et les pointer du doigt n’est pas mon genre. Mon rôle était de rendre visite à cette patiente à son réveil, comme promis. J’étais là la première fois, quand elle a ouvert les yeux. Enfin presque. Le temps que l’infirmière vienne me chercher, elle n’était déjà plus consciente. Avoir un membre amputé est éprouvant pour le corps voilà pourquoi je n’ai pas été surpris qu’elle ne se réveille réellement que plusieurs jours plus tard. Six pour être exacte. Le hasard voulait que je sois encore dans les locaux de l’hôpital lorsque c’est arrivé. Voilà comment je me suis retrouvé devant la porte de sa chambre.

Elle n’est pas seule, mais avec une infirmière qui tente de la rassurer. Il est normal qu’elle soit désorientée et c’est sans bruit que je m’approche, posant doucement la main sur l’épaule de ma collègue pour lui faire comprendre que je prends le relais.
« Bonjour mademoiselle Yi. Est-ce que vous vous souvenez de moi ? Je suis le docteur Moon. »
Du coin de l’œil, je vois ma collègue s’en aller. Elle a d’autres patients à visiter et de mon côté, je m’occuperais d’ausculter la demoiselle.
« Est-ce que vous permettez que je vous examine ? »
J’y vais en douceur. Elle a l’air encore perdu et je ne crois pas qu’elle ait réalisée qu’elle a été amputée d’une jambe. Le choc risque d’être terrible mais je pense être capable de l’accompagner dans ce douloureux moment.
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Re: Janvier 2013 | Jeu 21 Oct - 22:54
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C'est effrayant, se réveiller sans comprendre où l'on est, sans rien reconnaître. Découvrir qu'on est à l'hôpital, sans savoir pourquoi. Ton corps est engourdi, ta gorge est sèche. Chaque mouvement est lourd, douloureux. Tout ça, c'est effrayant. Instinctivement, tu cherches les tiens. « Quoi, qu'est ce que je fais ici ? Où sont les petits ? Seo Joon !? Maman ?! ». Tu es effrayée, désorientée. L'infirmière réussi à te calmer en fixant ton attention sur l'horloge.

Tu te concentres sur l'objet et tes muscles se détendent. Tu respires plus lentement. La raison reprend le contrôle. Un homme est maintenant dans la chambre. Il porte une blouse et se présente comme un médecin. « Bonjour mademoiselle Yi. Est-ce que vous vous souvenez de moi ? Je suis le docteur Moon. » Tu le regardes. Tu essai de te rappeler, mais sa tête ne te dit rien. « Je... Non, je ne me souviens pas. Vous êtes mon médecin ? Qu'est ce qui s'est passé... Il y a eu un accident ? » Ton visage transpire l'inquiétude. Tu sais que tu es blessée, tu le vis dans tes entrailles. Tu l'éprouves dans ta chaire. C'est grave. Tu le sens. Tu le sais. Et ça te fait peur.

Quand il demande à t'examiner, tu ne réponds que d'un léger hochement de tête. Une étrange émotion s'empare de toi. Tu tentes désespérément de te redresser, de te rassurer. Les gestes sont lents et douloureux. Tes yeux humides s'arrêtent sur la couverture. Il y a un creux qui ne devrait pas être là. Non. Tu ne vois pas bien. C'est tout. Il n'y a rien. Lentement, comme repoussant l'échéance, tu te tournes vers le médecin. Tu ne parle pas. Tu n'oses pas demander. C'est surréaliste.

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Re: Janvier 2013 | Jeu 18 Nov - 2:45
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Elle ne semble plus avoir aucun souvenir de ce qui s’est passé. Le traumatisme n’y est pas étranger mais sa mémoire finira par revenir petit à petit à mesure qu’elle prendra conscience de l’état dans lequel elle se trouve. Pour le moment, je veille à ne pas le brusquer en y allant par étape. Je l’écoute sans rien dire, me contentant d’observer les traits de son visage en proie à la confusion. Néanmoins elle acquiesce à ma question et avant de commencer à l’examiner, je réponds aux siennes.
« Vous êtes à l’hôpital et vous avez eu un accident. »
Ce sont des évidences mais il convient de les poser avant de poursuivre. Je suis son regard qui se pose vers sa jambe amputée. Elle n’en a pas encore vraiment conscience même si son corps lui fait déjà ressentir l’absence de son membre inférieur.
« Nous allons commencer par un examen de routine. Vous êtes restée inconsciente un long moment au regard de vos blessures. »
Je prends stéthoscope et commence à écouter sa respiration.
« Inspirez profondément. Expirez. »
Son cœur bat vite ce qui normal puisque je ménage le suspense de son état.
« Bien je vais examiner vos yeux. »
Ses rétines répondent parfaitement aux stimulations lumineuses.
« Mademoiselle Yi, on peut dire que vous nous revenez de loin et que vous avez échappé au pire. Néanmoins vous allez devoir rester parmi nous un certain temps avant d’être transféré vers un centre de rééducation. »
Je lui laisse prendre le temps d’assimiler les informations que je viens de lui donner avant de poursuivre.
« Concernant vos jambes, elles ont été gravement touchées. L’une d’elle en particulier. Le chirurgien a fait de son mieux malheureusement il n’a pas été en mesure de la sauver. »
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Re: Janvier 2013 | 
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