@Kwon Sun Ho
Tout évoluait trop vite. Le monde, la technologie. Et tu ne pouvais qu'être spectatrice, fascinée mais parfois terrifiée. Tu devais bien admettre qu'il y avait de bonnes choses à y trouver. Pour les soins, l'aide. Que parfois tout était exagéré mais que cela restait utile dans un absolu. Tu utilisais la technologie pour les choses basiques, appeler, envoyer un message mais aussi surfer sur le net, regarder des vidéos. Pour les applications de commandes, aussi, parfois mais c'était rare. Tu ne l'utilisais pas trop souvent – parfois pas assez. « Tout est une bonne excuse pour rajouter des zéros », dis-tu doucement, haussant les épaules dans une petite grimace. « Tout ce qui est rare sera forcément cher. Regarde les matières premières, ou l'essence », t'étais pas totalement sûre de ce que tu avançais. Certaines matières premières avaient un prix abordable non ? T'en savais rien en fait. Mais l'être humaine ne cherchait que le profit, que de l'argent à pouvoir se mettre dans les poches. Car l'argent était le pouvoir désormais. Délaissant tout ça vous partiez sur un autre sujet, tes sourcils se levant quelque peu à sa question, ta frimousse changeant, devenant un peu plus sérieuse mais aussi un peu plus perdue. « Non, pas toujours », admis-tu, le coin des lèvres à peine tourné vers le haut. « Tout dépendra le sujet. Parfois j'y arrive, avec un peu de mal mais j'y arrive. Et d'autres fois... », d'autres fois t'y arrivais pas. Tu pouvais pas lâcher, restant perdue, à la recherche de quelque chose. D'une réponse, d'une question, d'un rien, d'un tout. Parfois t'y arrivais pas, parce que tu refusais de lâcher prise. Tu refusais de laisser tomber. Il y avait des mots dont tu ne souciais pas, d'autres auxquels tu restais plus accrochée. Comme il y avait des maux que tu voulais oublier et d'autres qui te rongeaient. C'était ainsi, pas vrai ? Tu ne pouvais rien y changer. Te forcer ne pourrait pas améliorer les choses non plus. Tu étais ainsi. « C'est comme ça », répétas-tu, dans un geste des épaules, comme fataliste. Mais c'était la réalité, c'était ainsi, on ne pouvait faire autrement. « On attend que ça passe », et ça finira par passer, pas vrai ?
Pas tout cependant.

La frimousse taquine, tu plissas un peu le nez, lui offrant un clin d’œil complice avant de rire. Non, t'en abusais pas. Tu restais raisonnable, n'allant pas jusqu'à vider un paquet en une journée. Il y avait cependant des jours où l'envie était plus forte, le besoin d'en manger plus insistant. Mais ce n'était pas tous les jours et bien souvent tu résistais plutôt que de te laisser tenter. Le regard sur lui, la curiosité pétillait dans les pupilles, tu attendais sa réponse, haussant les sourcils dans un air penaud quand elle fut prononcée. « Chanter ? Ton péché mignon c'est chanter ? », réponse quelque peu surprenante mais pas totalement étonnante non plus. Pourquoi pas après tout ? « Oui bien sûr ça compte », tu secouas un peu le visage, le sourire fin. « C'est bon les glaces », ça adoucissait le cœur, pas vrai ? Ca réconfortait, même si ça donnait froid. « Le chant alors ? Tu chantes souvent ? », que tu lui demandas, curieuse et intriguée. « Tu chantes bien ? », l'interrogeas-tu encore, le regard vers le sien, intéressée. « On doit souvent te trouver au karaoke alors je me trompe ? », tu ris quelque peu, le nez froncé, mangeant un nouveau bonbon, observant la bibliothèque, les livres. « C'est original de citer le chant comme péché mignon d'ailleurs. D'habitude, les gens ont tendance à citer un plat ou une boisson. Rarement un sport ou une activité », tu bougeas un peu les épaules, le sourire fin. La preuve, t'avais cité les bonbons avec de parler d'origami. « Tu connais ? L'origami », le questionnas-tu ensuite, le regard brillant. Tu adorais tellement cet art.