Famille aux revenus modestes, Saeran a commencé à travailler très jeune pour mettre un peu d'argent de côté. C'est un bon garçon, il est connu dans le voisinage pour ne pas causer d'ennuis et prendre soin de son entourage. Il est toujours flanqué de sa petite bande d'amis. Et il a toujours un petit trublion dans les pattes qu'il appelle meilleure amie et qui chouine très fort. Même s'il n'a pas grand-chose, il ne demande pas beaucoup non plus.

Il nourrit très vite le projet de faire de grandes études et de rendre ses parents fiers. D'excellents résultats lui permettent d'intégrer l'une des trois grandes universités coréennes et il trouve un job étudiant qui le rend populaire dans un petit café plutôt très fréquenté du campus. Il veut devenir avocat parce que ça gagne bien et que son père a toujours voulu qu'il fasse du droit ; un truc qui soit classe et qui fasse bien à raconter à tous les voisins.

Lorsqu'il échoue, la pression sociale est monstrueuse sur ses épaules. Dans ces moments difficiles, il garde une affection toute particulière pour sa grand-mère qui l'avait alors poussé à croire en ses rêves. Avec elle, il apprenait les secrets entourant la cérémonie du thé et tout ce qu'il fallait savoir pour faire les meilleurs gâteaux de riz. Lui qui n'aimait pas spécialement le café en buvait des litres par jour pour essayer de nouvelles recettes, s'occuper l'esprit et oublier l'amertume qui lui rappelait sans cesse ses échecs passés.

Il s'appuie sur ses amis, se donne corps et âme dans son projet. Il ajoute des heures de travail à ses semaines déjà éreintantes et économise dans un but précis. En 2017, le fruit de son labeur paie enfin et il se la colle joyeusement le soir-même de l'inauguration de son café ; celui qu'il a pensé, aménagé et financé entièrement. Celui qui le définit et dans lequel il s’épanouit pleinement.