Dong Yul ne pouvait pas s’empêcher d’embêter sa sœur. Surtout que ça faisait toujours sourire et rire leur mère, et ça, c’était très précieux aux yeux du jeune homme. « Ben non, on ne va rien manger sinon… » Répliqua-t-il, insinuant qu’elle était si peu douée qu’ils n’auraient rien à manger. Après tout, ça n’avait jamais été Dong Joo qui s’occupait de ça quand sa mère n’était pas présente. Ça avait toujours été lui et le futur médecin était vraiment bon. En tout cas, ses sœurs ne s’étaient jamais plaintes des plats préparés par le garçon. S’installant dans le salon, il continua de discuter avec sa petite sœur qui venait d’éteindre la télévision. Pour l’instant, leur paternel ne bougeait pas et ne disait rien. Dans un sens, tant mieux, parce que Dong Yul n’était pas certain de pouvoir se contrôler. Il acquiesça aux mots de l’étudiante qui parlait de ce fameux acteur qui était dans la même faculté qu’eux. Il ne l’avait jamais croisé, et ne savait même pas à quoi il ressemblait. Mais, peut-être que s’il y avait un attroupement, il saurait pourquoi. S’appliquant à faire de beaux songpyeons, l’étudiant en médecine lorgna sur ceux de sa sœur. Ils n’étaient pas très réussis… et Dong Yul ne put s’empêcher de rire aux mots de sa mère. Ah ben, elle n’aurait pas de beaux enfants ! N’assumant pas la laideur de ses songpyeons, Dong Joo préféra le chercher. Bien évidemment, le garçon répliqua, se moquant bien de faire du bruit. « Hm, ouais, et ils ont fait Dong Mi après toi… Donc bon, t’es pas vraiment plus jolie. » Répliqua-t-il en lui faisant une grimace. Mais ce petit moment de bonheur s’arrêta bien vite quand leur père prononça ses premiers mots. L’étudiant ne manqua pas l’occasion de se montrer véhément avec lui. Et il n’était pas le seul, sa petite sœur s’y mettant aussi mais bien plus doucement. Son ton était moins agressif que le sien. Son sang ne fit qu’un tour et il s’apprêtait à répondre et même se lever quand Dong Joo attrapa son poignet. Le futur médecin serra les dents, restant à sa place, tandis que ses poings se refermaient, ses ongles s’enfonçant dans la paume de ses mains. Dong Yul avait dû grandir trop vite à cause de lui. Il avait dû prendre les responsabilités qu’il n’assumait plus. Le goguryeo resta silencieux, bouillonnant intérieurement. Comment sa mère pouvait rester avec un abruti pareil ? Comment avait-il pu devenir comme ça ? « Quel con. » Lâcha-t-il finalement à voix basse, reprenant sa tâche. Cependant, énervé, il ne réussissait pas bien et ça l’agaçait d’autant plus. Il martyrisait ses pauvres songpyeons, espérant que sa colère passe.

Dong Yul n'avait pas vraiment tord. La cuisine de l'étudiante se résumait à ce qu'elle faisait réchauffer dans les kombinis et les fast-food. Le peu de connaissance culinaire qu'elle avait venait de son frère qui avait eu pour habitude de faire à manger pour la famille quand les parents étaient au travail, alors qu'elle s'occupait avec Dong Mi de ranger la maison. Elle n'avait pas vraiment hâte d'avoir sa propre famille pour avoir à tout gérer en même temps, déjà à l'époque faire ses devoirs et ranger c'était tout un monde. Les aînés s'installèrent dans le salon pour faire leur préparation alors que leur paternel y regardait la télé, jusqu'à ce que Dong Joo l'éteigne. Dans la culture coréenne, et même en général vis à vis de ses aînés, le respect était très important et ce genre de chose ne se faisait pas vraiment, mais peut-être que dans une famille normale le chef de famille serait en train de regarder la télévision pour se reposer d'une journée de travail. Hors, ce n'était pas le cas de Monsieur Yi, qui était sûrement là depuis son réveil, s'il n'avait pas fait sa balade matinale jusqu'au supermarché le plus proche pour remplir le frigo de bière, et non pour délester sa femme des courses de Chuseok. D'ailleurs, Dong Joo avait remarqué que sa mère n'avait pas manqué à ce devoir, de ramener de quoi boire à son mari. Elle avait mal de le penser, mais elle se demandait pourquoi leur mère restait avec lui. Peut-être qu'elle ne voulait pas faire subir un divorce à Dong Mi, alors elle espérait que dans les années à venir les choses bougeraient. En attendant, la jeune fille ne manqua pas de se faire taquiner par son frère et sa mère au sujet de ses songpyeons qui n'étaient pas très fameux. D'après les réflexions de sa mère, ça voudrait dire que ses enfants ne seraient pas beaux. « De toute façon Jisoo est beau pour deux. » ronchonna l'étudiante à voix basse, ayant décidé de lui mettre le grappin dessus jusqu'à ce que mort s'en suive. Mais comme d'habitude, elle parlait trop vite, et elle avait rendu la balle à Dong Yul en disant que si les parents l'avaient eu après lui, c'était qu'il était raté. Dong Mi aurait adoré être là pour rappeler à sa grande sœur qu'elle était venue après, mais l'aîné ne manqua pas de le faire. Elle râla de plus belle en l'imitant, vexée que sa blague se soit retournée contre elle. « Je me rassure en me disant que je suis pas plus moche que toi. » Même si c'était absolument faux, elle aurait pourtant préféré que ça soit vrai pour que moins de filles lui court après, mais ce n'était pas le cas. « D'ailleurs, tu as vu, on est habillé dans le même style ! » remarqua la jeune fille, contente de constater qu'ils étaient mentalement connectés. Tellement connecté, qu'elle savait quand son frère pouvait exploser. Elle le savait trop bien parce que bien souvent, c'était elle, cette petite goutte, qui faisait déborder le vase. Alors elle avait vu à son regard qu'il commençait à bouillonner. En même temps, leur père sous-entendait qu'à cause de l'université ils étaient devenus insolents, tout ça parce qu'il l'empêchait de regarder ses émissions. Dong Joo répliqua la première, restant sur la réserve malgré tout pour éviter une réponse trop cinglante de sa part qui ferait démarrer son frère au quart de tour. Elle avait aussi du mal à réaliser que leur père n'était plus leur père depuis longtemps. Alors elle avait pris le poignet de Dong Yul, avant qu'il continue ses songpyeons, les faisant souffrir sûrement autant qu'il en voulait à leur paternel. Leur père se leva du fauteuil pour ramasser la télécommande et aller dans la cuisine parler à sa femme. Dong Joo lâcha son frère, levant les yeux et reprenant sa préparation. « Tu as eu des nouvelles de Dong Mi récemment ? Je suis passée à la maison cette semaine en soirée prendre des affaires et elle n'était pas là, pourtant il était tard. Tu crois qu'elle a un copain ? » s'inquiéta-t-elle. Dong Mi allait quand même pas avoir aussi un copain et le cacher, Dong Joo en avait marre à force.

Dong Yul se moqua ouvertement des songpyeons affreux de sa sœur. La cuisine n’avait jamais été son fort et encore une fois, ils avaient la preuve. Le garçon releva les yeux vers la plus jeune quand elle mentionna Jisoo. Il avait fait la rencontre du garçon au bal de rentrée. Evénement que l’étudiant préférait passer sous silence. Il se souvenait encore parfaitement du traitement réservé à Li Wei. Et, clairement, il n’avait pas envie de s’énerver contre elle de nouveau, ayant décidé de passer outre après quelques jours en froid. Le garçon taquina sa sœur, lui renvoyant la balle. Si leurs parents avaient fait Dong Mi après elle, ce n’était pas pour rien. « Hm, bien sûr, rassure-toi comme tu peux. » Dit-il en riant légèrement, avant de jeter un œil à la tenue de sa sœur. Il n’y avait pas spécialement prêté attention. Mais maintenant qu’il le faisait, Dong Yul fronça les sourcils. « Tu devrais mettre un haut encore plus court… » Commenta-t-il, bien évidemment ironique. Qu’elle ne le fasse pas. Il ferait une crise cardiaque sinon. Continuant de se taquiner et surtout de faire du bruit, ils s’interrompirent quand leur père prit la parole. L’étudiant en médecine partit au quart de tour, ne manquant pas de lui répondre. Heureusement, Dong Joo le retint, attrapant son poignet pour l’empêcher de se lever. Il resta assis, serrant les dents et les poings, ses ongles s’enfonçant dans la paume de ses mains. Il contint sa colère, lâchant une injure avant de reprendre la confection des songpyeons. Mais ils ne ressemblaient à rien. Et ça énervait d’autant plus le garçon qui n’arrivait pas à se calmer. Du moins, jusqu’à ce que sa sœur reprenne la parole et détourne son attention, amenant Dong Mi sur le tapis. « Hm, non, pas vraiment… » Soupira-t-il. Mais c’était entièrement sa faute. Il ne répondait pas vraiment aux messages et ne passait pas beaucoup à la maison. « Quoi ? Pas là le soir ? » S’étonna-t-il, arrêtant ce qu’il faisait pour regarder la plus jeune. « Aucune idée. » Répondit-il en haussant les épaules. Dong Mi ne se confiait pas spécialement à lui et encore moins sur ses fréquentations. « Si quelqu’un peut être au courant de ses fréquentations, c’est bien toi, Joo. » Dit-il en reprenant les songpyeons. « Tu crois qu’elle nous en veut ? Pour ne pas être là ce soir… » Demanda-t-il en jetant un regard à sa sœur. Sa mère devait être au courant de quelque chose mais il ne préférait pas la déranger.

Même si elle avait ronchonné, Dong Joo ne put s'empêcher de sourire à la mention de son crush actuel, comme une enfant de douze. Maintenant, elle pouvait dire son nom puisque son frère l'avait rencontré. Une rencontre qui aurait pu mieux se passer, elle devait le reconnaître. Mais elle ne s'en voulait absolument pas de ce qu'elle avait fait, toujours aussi fière de son action, une fierté qu'elle emmènera dans la tombe. Elle n'aimait pas Liwei et ne tenait pas vraiment à l'expliquer. Mais elle aimait encore moins d'avoir été mise à part des confidences, même si finalement, Dong Yul avait visiblement eu raison. Après quelques jours en froid, les voilà de nouveau repartis comme si de rien était, et avec encore plus de non-dits. En tout cas elle ne savait pas si leurs parents s'étaient appliqués de plus en plus à confection de leurs enfants, mais ils ne pouvaient pas nier les avoir raté. Bon, des caractères un peu explosifs, peut-être, mais par chance ils étaient tous très proches. « Pourquoi ? » demanda-t-elle en regardant son haut qui n'avait jamais vu la lueur du jour parce qu'elle ne le mettait qu'à la maison. « J'avais envie de mettre un truc confortable. J'en ai trop marre d'être toujours en robe moulante. » mentit-elle en levant les yeux au ciel, comme si elle était réellement blasée. Dong Joo sortait effectivement souvent et pourrait, comme ses copines, s'habiller ainsi, mais puisqu'elle comptait sur son charme naturel, elle ne portait jamais rien qu'elle n'oserait pas mettre devant son frère. C'était la règle. Leurs petites chamailleries furent interrompues par leur père qui semblait regretter d'avoir eu des enfants si bruyants. Des enfants tout court, d'ailleurs. Dong Joo essaya de calmer le jeu comme elle pouvait, prenant la parole pour son frère. Quelque chose lui disait que ça tournerait mal, mais il était encore trop tôt pour que ça éclate, ils venaient à peine d'arriver. Elle tenta de calmer le goguryeo par un contact physique, et même si sa colère était toujours présente, il reprit au moins sa confection des songpyeons. La plus jeune décida de changer de sujet pour parler de la cadette. Dong Joo n'avait pas vu sa soeur depuis un petit moment et elle se demandait si Dong Yul avait eu plus de ses nouvelles. « Tu sais Dong Yul, je t'en ai beaucoup voulu quand tu es parti à l'université. » fit-elle en montrant du regard leur père. Même si son frère travaillait énormément pour les aider, le rôle d'aîné lui avait été passé et Joo n'était pas vraiment faite pour ça. Mais elle fut trop jeune pour comprendre pourquoi Dong Yul ne pouvait pas rester à la maison avec ses sœurs. « Maintenant qu'elle est seule, elle doit beaucoup s'ennuyer. » fit-elle alors qu'elle rassemblait tout les raviolis qu'elle avait fait. « J'ai pas le temps non plus de répondre aux messages ou de passer du temps à la maison. » dit-elle en gardant bien de préciser qu'elle travaillait aussi. Dong Yul devait se dire que ses entraînements de natation devaient l'occuper assez. Elle se leva pour aller dans la cuisine. « Maman, pourquoi tu laisses Dong Mi sortir le soir ? » demanda-t-elle à sa mère qui cuisinait, posa sa tête contre elle, comme une sangsue en suivant ses moindres mouvements.

Dong Yul regarda plus attentivement la tenue de sa sœur, ne pouvant s’empêcher de commenter ironiquement. Ses mots lui firent lui lancer un regard noir. Il ne prononça rien, un regard suffisait en général à faire comprendre à Dong Joo ce qu’il ne disait pas. Ils continuèrent de se chamailler, s’arrêtant quand leur père se permit d’intervenir et pas de la plus agréable des façons. De quoi faire s’emporter le goguryeo qui n’arriva pas à se retenir. Il s’obligea à se taire en sentant sa petite sœur lui prendre le bras et prendre la suite. S’il continuait, il allait réellement s’emporter. Parce que cet enfer dans lequel ils vivaient, c’était sa faute, à ce moins que rien. L’étudiant en médecine se vengea sur les songpyeons, les maltraitant autant qu’il avait envie d’envoyer chier son père. Ça ne le calma pas, bien au contraire, ça l’énervait davantage de ne pas réussir à les faire comme avant. Dong Joo décida de changer de sujet, ramenant Dong Mi sur le tapis. Il ne savait pas si c’était mieux de parler de leur petite sœur. Elle n’était pas présente ce soir et il se demandait pourquoi. Était-ce parce qu’il travaillait trop et ne pouvait pas la voir autant qu’elle le souhaitait ? La plus jeune ne l’aida pas à croire que ce n’était pas sa faute. Il releva les yeux vers elle, regardant dans la direction qu’elle lui indiquait. « Et qu’est-ce que j’aurais pu faire, Dong Joo, exactement ? » Demanda-t-il. Il n’aurait pas dû faire d’études ? Il n’aurait pas dû avoir deux jobs ? Il n’aurait pas dû quitter le nid ? Il se demandait tous les jours s’il avait fait les bons choix, s’il les faisait. Il se rendait compte que non. « J’imagine, oui… » Souffla-t-il, mettant les raviolis qu’il avait faits avec ceux de sa petite sœur. « Hm… On devrait faire prendre plus de temps pour elle, tu ne crois pas ? » Fit-il en croisant son regard. Il se leva à son tour, la suivant dans la cuisine, observant Dong Joo coller telle une sangsue leur mère. « Joojoo, laisse maman tranquille. » Dit-il en soupirant, s’appuyant contre la table. « Tu sais comment elle vit notre départ, maman ? » Demanda-t-il à son tour alors que leur mère était occupée à cuisiner et à avoir la plus jeune dans les pattes. La femme s’arrêta, un soupir passant ses lèvres. « Les enfants, ne vous en faîtes pas pour votre petite sœur. Je la laisse sortir comme je vous laissais sortir. Et elle est bien plus raisonnable que tous les deux ! » S’exclama-t-elle en riant légèrement. Elle ramena les deux enfants Yi contre elle, les enlaçant. « Je ne vais pas vous cacher qu’elle s’ennuie de vous mais, ne lui dites pas que je vous l’ai dit ! » Reprit-elle, doux sourire aux lèvres, avant de lâcher ses enfants. « Filez et laissez-moi cuisiner en paix ! » Dit-elle en les chassant de la cuisine. « Elle ne devrait pas en faire autant. » Marmonna-t-il en sortant, ayant un regard vers leur géniteur.

Un sourire angélique naquit sur les lèvres de Dong Joo, très fière d’avoir agacé son frère pour la millième fois depuis qu’elle était née. Si elle devait exceller dans un domaine, c’était être chiante et la course à pied, à force de tenter d’échapper à Dong Yul. Mais rien n’était fait pour calmer le plus âgé, encore moins avec l’intervention de leur père. La koryo soupira seulement, prenant sur elle, et si son frère en faisait de même, elle n’était pas sûre qu’il le ferait bien longtemps. Elle décida donc de prendre les devants, et de prendre le bras de son frère, le ramenant un peu à la réalité : ils étaient là pour leur mère. Elle pouvait être la petite sœur la plus insupportable du monde, mais quand il s’agissait de soutenir son frère, il pouvait toujours compter sur elle. En attendant, elle changea de sujet, se préoccupant de la cadette qui ne semblait pas leur avoir fait l'honneur de sa présence durant ce week-end de festivité. Dong Joo ne pouvait pas lui en vouloir, si ça ne tenait qu’à elle, elle ne serait pas là. Mais la famille était importante pour elle, et ils lui manquaient. “Ne pas travailler à côté de tes études ?” proposa innocemment Dong Joo, avant de continuer, sachant très bien ce que son frère risquait de répliquer. “Parce que ce n’est pas à nous de le faire." Elle avait commencé à prendre ses raviolis avant de s’arrêter dans son geste, se rendant compte de ce qu’elle avait dit. ”A toi. Ce n’est pas à toi de travailler pour aider papa et maman.” se rattrapa-t-elle bien vite, s’étant complétement vendue sans s'en rendre compte. Elle jeta néanmoins un regard à leur père, se demandant s’il se sentait concerner par cette situation. “Mais tu sais, je suis très fière de tout ce que tu fais.” dit-elle pour la première fois depuis que Dong Yul était parti de la maison. L’étudiante avait un peu de mal à exprimer à sa famille qu’elle les aimait et le faisait bien souvent en étant insupportable. Parce que si elle ne les aimait pas autant, elle les ignorerait, comme son père. En revanche elle disait à qui voulait bien l’entendre à quel point elle était fière de tout ce que faisait son frère. “Oui...” répondit-elle peu convaincue. Elle avait envie de passer plus de temps avec Dong Mi, mais entre les cours, les clubs, la piscine et son travail, elle avait à peine le temps d’envoyer un texto. Elle essayait de parler le plus possible avec sa sœur, mais entre elle, Dong Yul et Jae Yoon, c’était serré pour garder contact avec tout le monde. Et si dans tous les cas ce n’était pas possible qu'elle perde de vue sa famille, elle avait surtout peur que son amitié avec Jae Yoon en pâtisse de cette entrée à l’université. Dong Joo se leva après avoir réuni les raviolis, pour aller demander à leur mère qui était dans la cuisine pourquoi elle laissait leur sœur sortir le soir. La koryo posa sa tête sur l’épaule de sa mère, la suivant dans ses moindres mouvements comme elle pouvait le faire à n’importe qui dans cette maison sans raison particulière et peu importait si elle gênait. “Jaloux.” lâcha-t-elle à son frère alors qu'il lui demandait d’arrêter. Néanmoins quand leur mère se stoppa, elle manqua de se cogner à son dos. Elle fit mine de s’offusquer quand elle dit que Dong Mi était plus raisonnable qu’eux au niveau des sorties. En soit, c’était totalement vrai, surtout du côté de Dong Joo qui n'avait pas lésiné sur la liberté que les parents accordaient, et avait été bien plus réprimandée à ce sujet par son frère. Elle profita de pouvoir câliner Dong Yul et sa mère, avant que les deux enfants se fassent chasser, pas plus rassurés quant à leur rôle de grands frère et sœur envers Dong Mi. Est-ce que Joo devrait vraiment alléger son emploi du temps pour sa famille ? “Tu sais bien qu’elle aime nous nourrir comme si on ne mangeait pas à la fac. fit Dong Joo en ne comprenant pas l'allusion à leur père, qui était plus devenu un meuble poussiéreux dans son esprit. “Aller, viens.” fit-elle à Dong Yul en le prenant par le bras pour qu’ils aillent dans sa chambre. Ca faisait vraiment longtemps que ça n'était pas arrivé, et pourtant, elle avait toujours adoré rester avec son frère pour ne rien faire en particulier, si bien que l'intimité était devenue une notion inconnue de cette famille. Arrivée dans sa chambre, elle se jeta sur son lit, bien contente de le retrouver. “C’est vraiment mieux que ma chambre au dortoir. Et je suis contente de te voir.” fit-elle en se redressant un peu pour regarder son frère.

Dong Yul prenait son rôle de grand frère très à cœur. Sûrement trop, car c’était lui qui réprimandait sa petite sœur, plus que leurs propres parents. Ce n’était pas normal, il le savait et pourtant, il continuait. Parce que sa mère ne pouvait pas faire tout toute seule. Son père ne faisait plus rien, à part picoler toute la journée. Du matin jusqu’au soir, ne se préoccupant même pas de sa femme. Alors, le goguryeo avait pris sa place. Il avait trouvé un premier job avant d’en prendre un second pour permettre à sa mère et ses petites sœurs de vivre confortablement sans trop se soucier de l’argent. Malheureusement, il se tuait à la tâche pour ça et il ne voyait quasiment plus ses sœurs. Ce qui semblait beaucoup déranger Dong Joo qui n’hésita pas à lui dire qu’il n’aurait pas dû travailler à côté de ses études. Mais il n’avait pas le choix et la plus jeune des Yi lui coupa l’herbe sous le pied. Cependant, il tiqua à son nous et qu’elle se reprenne éveilla encore plus ses soupçons. Il ne dit rien, resta silencieux, la regardant et finit par simplement hausser les épaules. Ils reparleraient de ça plus tard. Le plus âgé regarda les raviolis rassemblés, peu satisfait des siens. Il haussa les sourcils, surpris par cette révélation soudaine, et posa ses yeux sur sa jeune sœur. « Vrai…ment ? » Demanda-t-il, surpris mais aussi touché, bien qu’il ne le montrât pas. Il doutait tous les jours de ses choix et qu’elle soit fière de lui le rassurait un peu. La conversation dévia sur Dong Mi, son absence les inquiétant. Ils savaient parfaitement pourquoi mais leur en voulait-elle à ce point-là ? Ou ne supportait-elle réellement plus leur père ? Parce que, maintenant, elle se retrouvait toute seule à subir ses changements d’humeur. Conseillant finalement de prendre plus de temps pour elle, Dong Yul se promit de le faire réellement. Il savait que la plus jeune des Yi ne se plaignait que très rarement et ne leur dirait pas qu’ils lui manquaient. Alors, c’était à eux de prendre les devants. Le garçon se leva avec sa sœur, rejoignant leur mère dans la cuisine. Aussitôt, Dong Joo se colla à cette dernière et le plus âgé lui intima de la laisser respirer. Elle n’avait pas besoin de l’avoir dans les pattes. Il leva les yeux à sa remarque, finissant par questionner, lui aussi, leur mère. Il eut le droit à un câlin et en profita pour aussi enlacer sa sœur. Il ne le faisait pas souvent, voire jamais, alors c’était l’occasion parfaitement déguisée pour le faire. Leur mère les chassa finalement de la cuisine, ne les ayant pas spécialement rassurés sur la situation. Un soupir franchit les lèvres du plus grand, ayant un vague regard pour leur père qui laissait réellement sa femme tout faire. Il ne l’aidait aucunement et ça le désespérait. Elle s’en sortirait mieux seule… Et cette pensée lui faisait mal, parce qu’il savait que leur mère aimait toujours son mari. « Ouais. » Dit-il simplement, détournant son attention de leur père quand Dong Joo attrapa son bras pour le traîner avec elle. Dong Yul la regarda se jeter sur son lit et le garçon trouva place sur la chaise de son bureau. Le goguryeo regarda par la fenêtre avant de reporter son attention sur sa petite sœur. Il fronça les sourcils. « Tu es fière de moi et maintenant, tu es contente de me voir. T’as quoi à me demander, Joojoo ? » Demanda-t-il, suspicieux. « Ou peut-être que t’as quelque chose à m’avouer ? » Ajouta-t-il, lui tendant une perche. Il finirait bien par lui demander pourquoi elle avait employé le mot nous. Il espérait qu’elle ne travaillait pas, comme il le soupçonnait maintenant. Elle n’avait pas à le faire. Tout comme lui, d’ailleurs, mais ça, il ne voulait pas l’appliquer à lui-même.

L’étudiante avait une manière bien à elle de montrer ses émotions et sentiments, et les compliments n’étaient pas choses faciles à dire. Elle n’en pensait pas moins, mais entendre sa propre voix prononcer des mots qui faisaient chaud au cœur sonnait faux à ses oreilles. C’était peut-être parce qu’elle avait bien plus l’habitude d’être insupportable qu’une petite sœur irréprochable. Le problème était qu’à force de crier au loup, chaque acte de bienveillance de sa part n’étaient pas pris au sérieux, ce qui pouvait la blesser sans qu’elle n’en montre rien. Ce tempérament avait sûrement été causé par la perte du travail de leur père et les responsabilités que les enfants Yi avaient rapidement acquis. Elle avait cessé de montrer ses émotions négatives, exprimant toujours une joie de vivre, jusqu’à ce qu’un jour elle explose. Dong Joo ne savait pas encore que ce moment arriverait plus vite que prévu. La koryo avait haussé les épaules à la question de son frère, comme si elle avait dit une banalité, le frère et la sœur se cachant mutuellement leurs réelles émotions derrière ce sincère échange. Après ça ils étaient revenus à la cuisine, questionnant leur mère au sujet de Dong Mi qui semblait grandir bien plus vite que les aînés le pensaient. Elle sortait plus qu’ils ne le pensaient et n’hésitait pas à échapper aux repas de famille, affirmant ses choix alors que son aînée la voyait encore comme une petite fille qui suivait ses faits et gestes au grand damne de la famille. Dong Joo devait avouer ne pas avoir tellement le temps de penser aux états d’âme de sa cadette, toujours occupée à droite et à gauche et limitant drastiquement ses apparitions au foyer familial. Elle comprenait mieux Dong Yul ainsi, même s’ils étaient occupés différemment, et c’était pourquoi elle ne lui en voulait plus de les avoir délaissées un peu plus en allant à l’université. Leur mère serra ses enfants dans ses bras, profitant de les voir en même temps, ce qui était assez rare. Elle passa un bras autour du cou de son grand frère, très peu habituée aux effusions d’amour avec lui, mais en profitant discrètement. Elle l’aimait même si elle aimait encore plus l’embêter. Ils furent ensuite virés de la cuisine, et elle tira son aîné dans sa chambre, se jetant sur le lit de Dong Yul. Même si ce n’était pas le sien, c’était toujours mieux que le dortoir. Elle adorait être chez les koryo mais avait encore un peu de mal à s’intégrer. “Déjà pardon pour avoir gâché le bal de ta petite amie, j’imagine.” Même s’ils en avaient déjà parlé et que le sujet était clos, elle savait que le goguryeo faisait l’impasse seulement parce qu’elle était sa petite sœur. “Bah...” Elle se redressa, s’asseyant. Lui cacher qu’elle avait un travail, c’était plus facile quand elle ne le voyait pas. Et elle connaissait Dong Yul, elle savait que s’il demandait, c’était qu’il se doutait d’un truc. Dong Joo était vraiment nulle pour les secrets. “Je dois avouer que depuis le début de l’année j’ai un travail, et que je donne l’argent à maman pour l’aider.” répondit-elle nerveusement, jouant avec ses mains alors qu’elle se mordit l’intérieur de la joue. “Mais s’il te plait, ne t’énerves pas, maman est si contente de nous voir à la maison alors prends sur toi.” fit-elle en se frottant les mains, le suppliant, connaissant son frère et sa colère, surtout quand il s’agissait de leur père.

Dong Yul n’avait pas spécialement envie d’être là. Il aurait préféré rester au dortoir ou peut-être plutôt sortir avec sa famille mais sans son père. Dès qu’il le voyait, son sang bouillonnait et il prenait énormément sur lui pour ne pas s’énerver et aller lui en flanquer une. Ce n’était pas l’envie qui manquait mais pour leur mère, il se retenait. Car si ça ne tenait qu’à lui, il l’aurait déjà mis à la porte depuis longtemps. Malheureusement, il savait que leur mère aimait toujours leur père et que ce n’était pas facile pour elle de le voir ainsi ni de prendre la décision de partir. Le goguryeo le voyait bien, elle était malheureuse. Et les seuls moments où il la voyait sourire, c’était quand les enfants Yi étaient là. Comme maintenant, à se câliner dans la cuisine, le temps de la questionner sur Dong Mi qui avait préféré éviter cette soirée en famille. L’étudiant en médecine le comprenait parfaitement. S’il avait pu, il l’aurait fait aussi. Mais définitivement, il ne pouvait pas laisser sa mère toute seule. C’était pour elle, et Dong Joo, qu’il était là. Pas pour le géniteur Yi. Leur mère finit par les chasser de la cuisine et avant de monter dans sa chambre, entraîné par sa petite sœur, Dong Yul eut un dernier regard pour son père toujours affalé dans le canapé. Il ne bougerait même pas le petit doigt pour sa femme… C’était déprimant et énervant. Et le pire dans tout ça, c’est que le futur médecin se sentait totalement impuissant. Il ne pouvait rien faire, il ne pouvait pas prendre la décision à la place de sa mère. Mais, sûrement qu’un jour, il discuterait avec elle. C’était impensable de la laisser dans une telle situation… Rentrant dans sa chambre, il regarda avec un bref sourire Dong Joo se jeter sur son lit. L’étudiant trouva une place sur sa chaise de bureau, observant l’extérieur avant de reporter son attention sur la koryo. Elle lui disait qu’elle était fière de lui et maintenant qu’elle était contente de le voir ? Si elle pensait l’avoir avec ça, elle se trompait. Ce nous le titillait toujours et Dong Yul comptait bien savoir de quoi il en retournait. Le jeune homme haussa les sourcils, surpris que Dong Joo s’excuse. Elle ne faisait que le surprendre ce soir. « Ce n’est pas ma petite-amie. » Clarifia-t-il d’abord. « Et, ouais, t’as sacrément gâché notre soirée. » Dit-il, calmement. Il lui en voulait, bien évidemment, mais elle restait sa sœur alors… Il avait passé l’éponge. Il n’oubliait cependant pas. « Merci pour tes excuses. » Ajouta-t-il. Elle finit par cracher le morceau et Dong Yul ne réussit qu’à lâcher un rire nerveux et crispé. « Tu te fous de ma gueule, Dong Joo ? » Demanda-t-il en se levant. « Tu me demandes vraiment de prendre sur moi, là ? Je fais que ça ! Putain, Dong Joo, je fais que ça, tout le temps ! » Commença-t-il à s’énerver. Il prenait constamment sur lui. Mais là, il ne pouvait plus. Il ne pouvait plus contenir sa colère. « Quand est-ce que tu t’es dit que c’était une bonne idée de prendre un travail ? Et tes études, hein, tu y as pensé ? » Continua-t-il, haussant le ton. « T’as pas à faire ça. T’as pas à travailler. C’est à lui de faire ça. C'est pas à toi de te trouver un putain de taf ! » S’emporta-t-il encore, finissant par jeter un regard à la porte ouverte. Cette fois-ci, c’était trop. Alors, d’un pas décidé, il quitta sa chambre et descendit les escaliers. Il allait lui dire ses quatre vérités.

Un malicieux sourire prit place un bref instant sur le visage faussement angélique de l’étudiante à l’évocation de cette soirée gâchée par sa faute. Elle savait que si son frère agissait de nouveau normalement avec elle, Dong Yul n’oublirait pas pour autant. Pourtant la plus jeune avait du mal à croire que la jeune femme qui fut à ses côtés n’était pas sa petite-amie. Son frère n’aurait pas invité une fille à laquelle il ne tenait pas un peu plus que les autres à ce genre d’événement. Elle savait que de son côté elle avait été trop loin, mais elle n’en restait pas moins satisfaite de la scène qu’elle avait faite, digne de la grande drama queen qu’elle était. Sa réaction avait été démesurée, mais son instant tragédie grecque lui avait plu. Mais pour les mêmes raisons que le goguryeo lui pardonnait son geste, au nom de leur fraternité, elle avait fait l’effort de s’excuser auprès des principaux concernés et son aîné n’avait été qu’un dommage collatéral car ce n’était pas sa soirée à lui qu’elle avait voulu gâcher. “Si ça peut te faire plaisir.” répondit-elle simplement quant au fait que Liwei n’était pas sa petite-amie, ne revenant pas sur le reste qui ne l’intéressait guère. Pourtant, elle aurait mieux fait de rester sur ce sujet, et même si au fond elle n’était pas inconsciente de ce qu’elle faisait, elle savait qu’elle venait de déclencher la bombe à retardement. Les secrets, ce n’était pas son point fort, surtout avec Dong Yul qui était si intuitif. Dong Joo devait avouer que garder le fait qu’elle travaillait pour elle lui pesait beaucoup. Surtout avec le harcèlement qu’elle avait subi à son premier emploi, sans pouvoir se faire défendre par son aîné. En voyant la colère de son aîné monter, celle de la koryo en fit de même. D’accord, il en voulait à leur père. Mais était-ce de sa faute ? Elle n’avait fait que la même chose qui lui et personne ne lui avait rien dit qu’elle sache. Pourquoi serait-il le seul à pouvoir aider la famille ? Elle avait profité de l’argent de son frère par le biais de sa mère, ne pouvait-elle pas rendre la pareille et permettre à leur mère de vivre plus confortablement encore ? “T’es bien placé pour parler ! Tu cumules deux emplois et tu m’engueules parce que je travaille en disant que c’est à lui de le faire ?? Mes études, j’les déteste, au moins j’suis utile en travaillant, toi t’es en médecine, t’as une charge de travail incroyable et en plus tu as deux boulots ! Tu crois vraiment que j’allais regarder mon frère se tuer à la tâche pendant que je joue dans l’eau ?? T’es un putain d’égoïste de réagir comme ça Dong Yul, comme si tu étais le seul à pouvoir aider cette famille !” Dong Joo venait de prendre soudainement dix ans de maturité - parce que le niveau n’avait jamais été très haut – et se disputait pour la première fois de sa vie sérieusement avec son frère. Pas des broutilles. Mais pour des choses qui ne devrait même pas les concerner. Quand elle vit le goguryeo partir et commencer à descendre les escaliers, le sang de la jeune fille ne fit qu’un tour. Elle savait très bien ce qui allait se passer, et pour le bien de leur mère, elle ne voulait pas. Elle tenta d’attraper Dong Yul mais il fut plus rapide qu’elle. “J’te défends de faire ce que tu as en tête Yi Dong Yul, penses au moins à Dong Mi et maman !” cria-t-elle alors qu’ils étaient arrivés dans le salon où leur père ne faisait rien, comme à son habitude. Et dans la panique, Joo lâcha la phrase qui semblait toujours avoir un impact dans les pires situations, même si elle ne serait clairement pas appropriée. “J’suis enceinte !!” Cela dit, si son frère le prenait au sérieux, elle ne donnait pas cher de la peau de Jisoo.