@Kang Se Jun

C'était la vie. La phrase préférée de beaucoup et même de ta personne. La vie c'est comme ça. Tant pis. On ne pouvait pas réellement la changer, même si on était maître de ses actions. Mais au final tout ce qui nous arrivait: c'était la vie. Tu avais détesté cette expression, cette même de penser que parce que c'était comme ça que la vie était faite de bons et mauvais moments on acceptait cette mort qui n'aurait jamais du arriver si tôt. Tu avais voulu étranger plus d'une personne qui avait prononcé cette phrase avant de la sortir toi même à tes clients. Les mauvaises choses arrivaient ... Le réflexe de la prononcer, de la penser, d'en être décourager. Car en aucun cas elle n'était motivante dans ton cas.

Et même si tu y mettais du tien pour que les autres soient heureux, si tu avais choisi cette voie particulière pour te racheter, ou juste laver une conscience meurtrie, tu ne pouvais toujours pas te renvoyer l'ascenseur, manquant de faire tomber toute ta famille pour une histoire d'inconscience. Les mains sur les yeux tu réagissais comme une enfant ne voulant rien voir. Ta soeur était complètement différente. Elle te laissait cette impression d'être une moins que rien, d'être la plus vieille et de ne rien faire. Son sourire te dénonçait, son regard te condamnait. Et pourtant elle n'avait que de bonnes intentions, peut être juste qu'elle était plus forte que toi et c'était ok. Mais tout en toi te dévalorisait, te laissant t'engouffrer dans une spirale qui n'en finissait pas. Feinter, oublier, sourire pleurer, tout se mélangeait.

Mais c'était la vie. Et chaque jour tu prenais la route du travail avec ces pieds trainant, cette expression fermée. Tu espérais retrouver quelque chose de perdu, à chaque coin de rue, sans savoir quoi. Et pourtant tu restais pessimiste. Un mélange explosif qui conduisait clairement à un mur. Un soupire t'échappant de nouveau tes yeux se mirent à pétiller d'un coup. Comme une guirlande qu'on allumait à noël tes lippes venaient s'étirer en un sourire. La raison? des boules de poils toutes attachées par laisse aux mains d'un jeune homme. Et peu importait combien de fois tu les voyais, tu les aimais beaucoup trop, t'approchant alors de la bande canine avec ton enthousiasme retrouvé. "Hellooo vous ! " quelques caresses à certains pressés tu profitais de ce moment de joie, cette légèreté, cette course. Course ? Il avait été rapide le fourbe. La laisse ne restant au sol que quelques secondes avant qu'il ne parte avec. " oh oh.. " Fallait il courir après lui? C'était un bon début, un regard envers le promeneur de ces toutous et tu compris: Yoo na tu allais devoir courir.


" "

@Seo Yoo Na

C’était un aspect de sa personnalité qu’on lui connaissait moins. Peut-être parce qu’elle était plus douce. Trop, pour l’image qu’il s’efforçait de renvoyer. Lui qui détestait tout le monde, et sa personne par dessus-tout. Lui qui se donnait des airs de dur à cuir et que rien ne semblait ébranler quand il n’avait juste pas décidé de tout casser… Alors qu’auraient-ils pensé, les autres, s’ils l’avaient vu, Se Jun, caresser le crâne de ce molosse avant de lui passer la laisse avec une précieuse délicatesse ? S’ils l’avaient vu s’agenouiller auprès d’un second, plus petit, et le gratouiller sous le menton ? S’ils l’avaient vu même sourire… de cette esquisse sans mesquinerie, sans cynisme… Juste sincèrement tendre. Il était certain que si l’un de ses amis l’avait aperçu à cet instant, Kee Ho, peut-être Chang Min, il n’aurait même pas reconnu. Et Se Jun n’y tenait pas particulièrement de toute façon.
A vrai dire, il n’y avait peut-être que sa meilleure amie qui savait qu’il faisait du bénévolat dans un refuge animalier. Nettoyer les box, nourrir les chiens, les promener… C’était pour ça qu’il était venu aujourd’hui et c’était donc avec quatre doggos au bout d’une longue laisse qu’il était sorti.

Promener quatre chiens en même temps était sportif. Enfermés toute la journée dans leur box, ce moment de la journée - quand ils y avaient droit - était le leur seule occasion de prendre l’air et se dégourdir les pattes… Et se dégourdir, ils en avaient envie ! « Doucement », avait-il lancé une première fois sur le chemin tandis que les deux plus costaud tiraient sur la laisse avec vigueur. Sa main, rougie par l’effort, retenait fermement les boules de poils surexcitées. L’envie de les lâcher dans un parc pour les voir courir et jouer librement le démangeait mais il n’avait pas le droit et, en dépit de son fort tempérament anti-règlement, celui du refuge était le seul qu’il suivait sans discuter. S’il y avait un accident, il savait que le sort des chiens serait funeste…
Toutefois, la balade fut loin d’être de tout repos et les chiens s’agitèrent davantage tandis qu’une silhouette féminine se dessinait au loin, sur le chemin « Ah ! Tout doux les potes… » Mais le plus gros des molosse l’entrainait déjà vers la jeune femme, encouragé par les exclamations joyeuses de cette dernière. Se Jun siffla, en vain, deux de ses compagnons à pattes sautillaient déjà autour de la demoiselle à la recherche de plus de caresses. Le garçon grimaça, contrarié de devoir gérer ce genre de situation avec une inconnue : « Désolé, ils sont un peu… Oh ! » Avant qu’il n’ai pu finir sa phrase, l’un des chiens tira brusquement sur la laisse, s’arrachant à sa prise et manquant de projeter Se Jun au sol. « Merde, rattrape le ! » Mais la laisse n’était déjà plus à leurs portée et la meute se dispersa, galopant à toute allure dans la direction d’une nouveau point d’intérêt « Et merde ! » jura-t-il encore avant de se lancer à leur poursuite, sachant qu’il n’aurait pas assez de deux mains pour récupérer les fugueurs. Il avait hésité une ou deux foulée de plus, détestant l’idée de demander de l’aide… mais il avait finalement lancé à l’intention de la jeune femme : « Faut les rattraper, vite ! » Libre à elle de se joindre à lui mais il ne pouvait pas tergiverser plus longtemps.

@Kang Se Jun
Derrière les plus durs coeurs se cachaient des gens tendres, du moins de temps à autre. Et face à ce masque de froideur, à ce vide qui t'avait pris des années auparavant tu arrivais à éprouver de la chaleur, à partager des sourires remplis d'une joie certaine lorsque tu les croisais, lorsque ta vie se mêlait à eux. Lorsque tu avais la force de te déplacer en refuge et jouer avec eux. Quand tu avais cette énergie, cette envie de te booster. LEs chiens, les chats, les animaux en général. Tu ne pouvais passer ta vie sans eux, mais tout en contraire tu ne voulais en posséder aucun. La perte d'un compagnon aurait été trop brutale. Ton cerveau ne fonctionnant plus que dans le négatif, impossible de ne pas penser à ce jour, le jour funeste qui annonçait que tu ne le verrais plus, qu'il t'avait laissé, comme ton frère. Ce jour où tu resterais ici, seule. Si l'au delà était si bien, que faisais tu ici ? A attendre que ta vie passe, sans pour autant la vivre.
C'était absurde mais tu continuais de vouloir les voir, de vouloir te donner ce moment de répit, où l'air s'engouffrait dans tes poumons, où ton sourire était vrai, était là. Ce n'était pas tous les jours, bien trop occupée à rester sous ta couette à ne rien faire, l'envie dépassée. Mais lorsque tu les voyais, tes soucis s'envolaient.

Sur ta route tu ignorais quelle tournure ta journée allait prendre. Perdre ton porte feuille pour le retrouver dans ton sac, tomber simplement et bêtement à en pleurer, les nerfs lâchant. Profiter d'un café, sans en sentir le goût. Chaque jour offrait un lot de nouveautés que tu appréciais ou moins. Mais aujourd'hui tu n'aurais pas le droit de dire que cette journée commençait mal. PAs quand tu vis cette petite troupe poilue attirant tes yeux et ton sourire. Loin de toi l'idée de les faire tirer le pauvre promeneur ou de déranger leur balade tu te contrôlais tout de même appréciant leur salutations excitées. C'était sûrement qu'ils t'aimaient bien n'est ce pas ? Et ça c'était une merveilleuse nouvelle que tu voulais garder en tête tandis que tes mains étaient occupées à caresser les plus pressés. Plaignant tout de même le jeune homme qui devait gérer une telle force. Voulant t'excuser de l'excitation que tu provoquais tu voulais avant tout le rassurer sur cet accueil que tu appréciais, secouant doucement la main. " C'est r... " Si c'était très grave. Cette laisse qui passait entre vous à une vitesse éclair, cette dispersion et tes mains qui tentaient de rattraper le jeune homme qui se retint de peu. que venait il de se passer ? Tout était très rapide et vos réactions également ouvrant brusquement les yeux tu venais mettre ton sac de travers afin d'éviter qu'il ne tombe rejoignant rapidement les pas de ton acolyte du jours déjà lancé comme une fusée. Si son ton avait été plus que directif tu ne pouvais lu en vouloir. Cependant ton souffle n'avait plus l'habitude de faire du cardio à ceette heure ci. " Aish... " Il fallait que tu arrêtes tes conneries, l'alcool, le sucre, le sel.. ta vie entière en fait. " Reviens ! TOUTOU !!! " Tu ne connaissais même pas son nom. Mais tu courais après lui comme si ta vie en dépendait. Cependant il n'était pas le seul. Et tu croyais voir le pire scénario devant toi. Tes pas se faisant alors plus rapide, ta course ne s'arrêtant pas malgré ta respiration bien trop rapide. "reviens !! " Tu profitais d'un moment pause pipi pour te rapprocher et jouer au sumo avec un chien. Vu comme tu écartais les jambes en sautant prête à bondir sur le pauvre animal qui s'amusait bien de la situation, rapide comme l'éclair. "S'il te plait reviens. Tu veux des gourmandises ?? " Bonne idée.. mais en avais tu ? Menteuse.


" "

@Seo Yoo Na

Merde. Tandis qu’il courait, Se Jun jurait. Perdre des chiens, ça ne lui était jamais arrivé. S’il s’affolait pour peu de choses, cette situation là n’était pas de celles qu’il prenait avec son côté je m’en foutiste. Parce qu’au refuge, Se Jun s’autorisait à être une autre personne. Moins en colère, plus responsable, plus douce. Un échec alors qu’il ne portait pas sa carapace n’aurait pas été toléré. Et puis, il s’inquiétait vraiment. Et si les chiens se faisaient écraser ? Et s’il y avait un accident ? Les habitants de capitales n’étaient pas les plus prudents au volant et les règles concernant les chiens ne leur accorderaient aucune indulgence. Il avait donc pressé le pas, jouissant de ses jambes d’atlhète d’une autre époque… s’épuisant plus vite toutefois à cause de son souffle pourri par la clope.
Mais c’est une autre plainte qu’il entendit derrière lui. La fille ! Il jeta un coup d’oeil en arrière pour constater qu’elle l’avait bien suivi. Si l’idée de devoir la remercier plus tard l’embêter, il fallait déjà qu’il rattrape les toutous en fuite et son aide ne serait pas de trop…

« Par là ! » indiqua-t-il vivement tandis que les chiens se divisaient en deux groupes. Se Jun chassa les plus gros, espérant que la jeune femme puisse s’en sortir avec les autres. « Hé ! Les potes ! Ici ! » L’un des chiens réagi à la voix de Se Jun, pigna dans un petit bond sur place, ce qui lui laissa juste assez de temps pour saisir son collier. « Et de un ! » Il siffla le second tandis qu’il reprenait fermement la laisse du premier en main. « Saja ! Viens là mon beau. » Le second chien, le plus imposant du groupe, courait dans tous les sens. Se Jun siffla une seconde fois, tandis que celui qu’il tenait en laisse, un jindo de taille moyenne que le refuge avait nommé Nun en rapport à sa robe blanche, pignait d’impatience. « Doucement… Doucement....» Comment s’en sortait sa partenaire ? Il espérait qu’elle avait au moins réussi à en rattraper un. « Saja, au pied ! » Saja n’était pas le plus obéissant de la meute quoiqu’il restait un adorable nounours qui réclamait des câlins à foison. Aussi, Se Jun s’accroupi, écartant les bras en continuant d’appeler le fugueur. Ce dernier, voyant le garçon  sa hauteur lui fonça dessus et sauta dans ses bras, renversant Se Jun au passage… mais malgré la position délicate, il parvint à récupérer sa laisse. « Oui, doucement, là… doucement… C’est bon… gentil chien… .» Il le flatta de quelques caresses, essuyant grossièrement son visage portant les traces d’amour du doggo, repoussa celui-ci et se remit debout. Ok. Plus que deux…

Il chercha sa partenaire de fortune et finit par la trouver, au prise avec un autre chien : « Tu t’en sors ? » Le petit chien n’avait pas l’air de vouloir coopérer. « Dubu, viens là… » mais le récacitrant ne cessait de bouger dans tous les sens….

Réussi - Dubu, le petit chien, entend l’appel de Se Jun et se tient à l’écoute, prêt à être récupérer.
Echec - Le chien leur fonce entre les jambes toute langue dehors pour détaler vers une autre direction.

@Kang Se Jun
C'était sûrement de ta faute. Comme une force de la nature qu'on ne voulait pas rencontrer car elle n'apportait que catastrophe. C'était de ta faute si les chiens étaient partis bien loin de leur promeneur et maintenant tu te séparais du jeune homme qui jurait presque autant que toi. Si sa demande t'avait surprise, elle n'en avait pas été moins compréhensible et exécutée. A vrai dire tu comptais les rattraper comme tu le pouvais, même sans sa demande. C'était ta faute.
Courant alors derrière lui tu pouvais admirer que la cardio n'était absolument pas ton fort et que tu allais surement décédé d'un arrêt cardiaque après cette course qui te faisait perdre haleine bien trop vite. Mais ce serait pour après, d'abord tu avais une mission, une que vous poursuiviez tout deux alors que vos regards se croisaient une demie seconde, juste assez pour comprendre que l'autre était là. Et peu importe si les gens vous regardaient étrangement dans la rue, ce n'était clairement pas ton soucis.

Une voix portante, une indication claire et précise et ton regard se tournait vers le petit insolent qui été parti seul. " Je vais t'avoir. " Une menace? Un défi ? Une sorte d'encouragement? D'illusion ? Peu importe tu voulais le rattraper. La volonté t'ayant alors embrassé comme jamais elle ne t'avait motivé. t'arrêtant alors qu'il ne cessait de faire des allés retour au même endroit tu cherchais un moyen de l'appeler, de le faire venir vers toi. Autrement que ce mensonge promesse de croquettes. Son nom venant chatouiller vos oreilles tu compris alors qu'il s'appelait Dubu. Un signe de pouce à ton ami du jour et tu cherchais simplement une idée. " Dubu, viens voir tata... aller viens. " Un pas après l'autre, la main tendue vers lui tu voulais l'approcher sans qu'il ne se doute de rien. Espérant qu'il ne te fille pas entre les doigts. Les petits chiens avaient un caractère bien plus compliqué, à ton opinion. Quelques centimètres vous séparait et ton sourire se fit plus grand tandis que tu te rapprochais. "C'est bien Dubu, bon chien. Sois gen.... DUBU !! " Celui ci venait de foncer droit entre tes jambes te faisant alors tomber sur les fesses tandis que tu avais pousser sur tes cuisses pour lui sauter dessus. Si ton poignet craqua, ce n'était pas ta première préoccupation, l'adrénaline se chargeant de te piquer, et de te faire te relever. " Je suis sur le coup ! " Dis tu en reprenant ta course. Il en manquait deux. Où était le deuxième ? Ton regard se portait sur toute votre zone, deux chiens. Deux. Un. Deux. Un sourire carnassier tu fonçais alors loin des chiens. Un choix étrange mais qui te menait à un stand de nourriture. Prenant alors une brochette de fish cake. Malgré le froid qui paralysait tes doigts, tu déchiras quelques bouts après avoir payé, la chaleur venant brûler ta peau. " A table !!! " Ton pas se pressa vers ces deux petits délinquants. Les appelant à l'aide du ventre. Une solution de secours, qui devait marcher, elle n'avait pas d'autre choix que de marcher.

Réussi - Les deux chiens reviennent vers elle pour déguster un met inhabituel.
Echec - Ils partent une nouvelle fois chacun de leur coté, trop contents d'être enfin libres.  

" "

@Seo Yoo Na

Quelle plaie ! S’il aimait beaucoup les chiens, Se Jun appréciait moins de devoir leur courir après. Il avait, en plus, assez de soucis de son côté pour se permettre d’en perdre un. Le refuge était l’un des seuls endroits où il s’autorisait du répit et de la douceur. En fait, le refuge était même l’une des seules entités dont la confiance lui importait. Revenir avec un chien en moins ou blessé… c’était donc proscrit !
Devait-il ainsi se réjouir de l’aide de cette fille ? Elément perturbateur certes mais ce n’était pas vraiment de sa faute. De plus, elle avait l’air un peu trop gentille pour se lancer à la poursuite des chiens d’un inconnu. Et pas forcément dans le bon sens du terme. Il n’allait pas l’en blâmer, néanmoins, ça l’arrangeait… Il avait toutefois espéré la retrouver avec au moins un chien en laisse. La pauvre s’était toutefois attaquée à Dubu, le moins obéissant de la meute…
« … Attends, pas trop vite, il va… » Trop tard. Dubu avait filé entre les jambes de la jeune femme, la renversant au passage. « Merde ! » Il tenta de l'intercepter mais, peinant déjà à retenir les deux autres chiens, le petit roquet s’échappa sans mal. Se Jun jura à nouveau avant de s'intéresser à celle qui aurait un bleu aux fesses par sa faute. « Ca va …? » s’enquit-il un peu tard, ravalant sa contrariété… un peu.
Mais avant qu'il n'ait pu émettre la moindre critique ou plan d'attaque - il allait falloir se montrer plus malin -, sa comparse repartait à toute berzingue, portée par un enthousiasme qui frôlait la folie : « Attends ! Ça sert à rien de lui courir après ! » Trop tard. Encore. Elle avait filé aussi comme Dubu. Se Jun la regarda s’éloigner, un air ahuri sur le visage. Cette fille avait trop d’énergie pour lui… Les chiens qu’il tenait en laisse le rappelèrent à l’ordre. « Ouai ouai… On y va… » Et vite avant qu’il ne perde la fugueuse de vue !
Sortant de la ruelle, il balaya vivement la zone du regard… Merde… Elle est où ? Et les chiens ? Un agacement palpable montait en lui. Tout ça prenait trop de temps ! Une part de lui ne pouvait s’empêcher d’en vouloir à cette fille bien que la raison savait qu’elle n’y était pour rien.

Il chercha dans les alentours, les sens en alerte. Quelques minutes plus tard, une silhouette lui passait prestement devant. Saja et Nun s’agitèrent, excités par une odeur de bouffe que Se Jun flaira aussi brièvement. « Mais qu’est-ce qu’elle fiche ?! » C’était bien elle qui filait à nouveau dans une direction hasardeuse. Réprimant son irritation, Se Jun la suivit, pressant le pas pour la découvrir un peu plus loin… avec les deux fugueurs restant. Dubu, et le dernier chien - un bâtard qui ressemblait vaguement à celui de la Petite Sirène et qu’on avait par conséquent, baptisé… Eric. Ouai, Se jun ne choisissait pas les noms et n’en avait pas grand chose à faire. - étaient en compagnie de la fille, reniflant et léchant allègrement le plat de sa main.
« … » Se Jun s’approcha prudemment et tandis que les deux affamés mangeaient, il attrapa leur laisse. « Là ! C’est bon ! » Un semblant de cri victorieux lui échappa avant qu’il ne reporte son attention sur celle qui avait permis l’exploit.
… Finalement, elle ne leur avait pas juste bêtement couru après. « … C’était pas bête… » C’était dur, après toute cette course, de se montrer reconnaissant. Mais il devait bien l’admettre, elle s’était donné du mal alors que rien ne l’y avait obligé. « Donnes un peu, pour eux. » Il désigna Saja et Nun qui pignaient sur place dans l’espoir de pouvoir goûter eux aussi à l’appât. Se Jun essayait tant bien que mal de les retenir pour qu’ils ne se jettent pas sur la jeune femme… Ainsi, il tendit la main pour réclamer de la nourriture et la leur donner.
… Et donc…? Il comptait la remercier un jour ? « … » Il se racla la gorge tandis que les chiens bavaient sans vergogne dans sa main. « … Merci … pour le coup de main…  » Ca lui arrachait la bouche mais bon… c’était dit.

@Kang Se Jun
Ta matinée n'avait donné aucun signe avant coureur et si tu voyais ta journée se dessiner comme toutes les autres, tu te ravisas rapidement te retrouvant à courir après des chiens. Certes les animaux avaient ce pouvoir un peu mystiques de te faire oublier le pire mais la force physique n'était pas non plus ton point fort.
Cet inconnu n'était pas non plus heureux, du moins tu supposais vu sa tête, mais c'était très subjectif ne l'ayant vu qu'une demie seconde. Ce qui était sûr c'est que cette matinée promettait, et pas forcément les bonnes choses. Vous aviez bien du mal à les rattraper, surtout ta personne qui ne cessait de courir après le plus petit mais le plus têtu. Ce n'est pas comme si tu possédais toi même un chien, ou une aura qui aurait pu lui laisser croire qu'il ne gagnerait pas.
Les quelques mots de ton interlocuteurs finirent en une affirmation que tu complétais, le cul par terre. "Merde. " Son inquiétude était sûrement superficielle mais suffisait à te faire lever le pouce, la détermination dans les pupilles. Il y avait bien longtemps que celle ci n'avait pas brillé dans tes yeux, toi qui avait tout laissé de côté, qui avait changé de vie comme on change de métier, pour une pire, une personnalité qui s'éloignait de la personne que tu avais toujours été. Toi qui avait perdu goût à tout, tu te voyais courir après des chiens, à bout de souffle mais pas à court d'idées. Il n'avait pas tord, rien ne servait de leur courir après, excepté pour faire son jogging du dimanche. Mais là n'était pas la question tu comptais bien utiliser ta tête. Et non pas comme bélier. Si ton regard repéra les deux chiens, la seule chose que tu cherchais en fonçant dans leur direction, tu pris l'opposé, dans une fuite étrange.

Dans une scène étrange tu allais de droite à gauche, telle cette chanson que tu aimais écouter. Et tout ça sous les yeux ahuris de ton compagnon d'infortune. Comprenant bien que la situation était des plus étranges, les regards sur vous ne te dérangeaient pas, son agacement non plus. La peur arrivait avant tout et rendait irritable. La vie était importante, surtout celles d'adorables bêtes comme eux. Et pour tous les retrouver il te fallait simplement jouer sur une corde. L'appétit. Les gourmands. Un sourire amusé, bien qu'entre coupé d'une respiration chaotique tu venais reprendre leur laisse en continuant de flatter leur fourrure. "Voilà c'est mieux non? "
Pas sûr que les propriétaires apprécient mais c'était mieux que de les voir perdus.
Ton regard se levant doucement sur l'homme qui gérait la meute tu souriais doucement hochant la tête. Voilà qui était parfait. Tout était rentré dans l'ordre. Et tout le monde pourrait rentrer à la maison. "Merci. " Que tu disais simplement, tu n'étais pas là pour les compliments mais bien pour aider des chiens. Les flatter tout en les lecturant d'une course qui n'était pas "très sympa". Les deux autres méritant également un bout tu regardais sa main tendue, quelques secondes avant de lui donner des bouts plus conséquents, du à la taille des deux autres. Des vrais amours, quand ils ne couraient pas.
Ce fut après quelques minutes que tu te relevais frottant tes mains sur un jean qui partirait au sale. " De rien. Désolée. J'ai dû les excité quand je suis arrivée. Navrée d'avoir provoqué ce... cette course poursuite. " Une inclinaison, ni trop grande, ni trop petite pour reconnaître tes tords. " Ils sont tous à vous ? " Bien qu'il soit plus jeune que toi tu n'aimais pas enlever le tutoiement directement préférant la jouer "safe". "Ca en fait de la compagnie. " Les mains sur les hanches tu les observais un moment en riant.

" "

@Seo Yoo Na

Les vestiges de la course pesaient encore sur son souffle. Heureusement, il était plutôt sportif même s’il avait quitté son équipe depuis des années. L’effort physique n’est pas la seule cause de l’affollement dans sa poitrine. Ses yeux observaient les chiens qui lèchaient ses mains et leurs babines après ce repas improvisé. S’il en avait perdu un…
Il préféra ne pas y penser. Il les avait désormais tous récupérés… non sans l’aide de cette fille dont il ignorait le nom. Elle avait l’air plutôt contente de son exploit. Puis, elle parut se souvenir qu’elle était en partie la cause de ce bazar et la culpabilité voila ses traits. Se Jun la considéra une seconde avant de se redresser, imitant la jeune femme en essuyant ses paumes baveuses contre ses vêtements. Il s’assura d’une prise ferme sur les laisses avant d’afficher une légère grimace, comme s’il cherchait ses mots. Une personne normale et plus douce aurait sans doute dit à la fille qu’elle n’avait pas à se blâmer et qu’elle en avait largement fait plus pour l’aider. Oui, une personne plus normale et moins… comme Se Jun. « C’est bon. On les a récupéré. » Il avait fini par hausser les épaules. « J’aurais dû mieux les tenir. » Voilà qui était plus honnête. Des passants, il en croisait de toute façon. C’était à lui de savoir tenir ses chiens. Et s’ils avaient eu largement de quoi se dégourdir les pattes, Se Jun aurait préféré une promenade plus conventionnelle. Il s’interrogea sur l’heure, se dit qu’il valait peut-être mieux les ramener avant un autre incident… mais ne put ignorer la question de la jeune femme.

Il reporta son regard sur elle. Ça n'aurait pas été poli de la laisser en plan sans un mot. Il était censé la remercier d’une meilleure façon non ? … Il n’avait aucune idée de quoi faire. Alors, il se contenta de répondre à sa question en secouant la tête : « Non. Ils viennent tous d’un refuge. » Il désigna vaguement une direction même si ça ne précisait en rien l’adresse de l’association. « Je les sors de temps en temps. » Pour filer un coup de main, oui. Et c’était d’autant plus important de les amener, qu’il ne s’agissait pas de ses chiens. « Mais à force d’être enfermé, ils ont beaucoup d’énergie… » Contenus la plupart du temps dans des boxes, les promenades des bénévoles étaient généralement l’un des seuls moment où ils pouvaient se dépenser. Se Jun songeait qu’à leur place, il serait devenu fou. « Tu veux un chien ? » Question soudaine, certes. Et toujours sans marque de respect. Mais si cette aventure pouvait guider une bonne âme vers le refuge…. La fille avait l’air maladroite mais pleine de bonnes intentions. Après tout, si elle avait couru après les chiens d’un inconnu, elle saurait prendre soin de son chien à elle non ?