Les sirènes te rendent sourd tandis que ta vision est brouillée par le nuage de larmes, tu pleures et tu cries pendant que les pompiers te sortent de cette maison, qui était autrefois, signe de bonheur. Tu voulais te sortir des bras de cet inconnu, comme si on t’arrachait d’une partie de ta vie. Quand tu avais huit ans, les seules personnes que tu connaissais étaient tes parents. Tu n’avais pas beaucoup d’amis, à l’époque, tandis que ta mère avait fait une fausse-couche alors que tu espérais avoir une petite sœur. Beaucoup disaient que ta famille était maudite. Que la vie ne leur faisait pas de cadeaux. Mais comment tu pouvais savoir, toi ? Okazaki Chuuya. Tes parents te cachaient le malheur qui se propageait, les dettes qui se répétaient, les échecs et les licenciements. Tout ce que tu faisais, c’était d’aller à l’école et de manger en te serrant la ceinture. Vous ne finissiez pas les mois avec de la nourriture dans les placards, tes parents sautaient parfois des repas pour que tu puisses manger. Ils pensaient à toi et rien qu’à toi. Ils voulaient que ta vie soit parfaite, mais ils avaient échoué. L’idée que tu grandisses dans la pauvreté les avait tués et ils n’avaient pas supporté. Mais ils n’avaient pas pensé au traumatisme qu’ils allaient infliger en mourant avec toi, dans leur bras. C’était le dernier câlin, avant la mort. Ils avaient laissé derrière eux un petit bout de papier qui était déposé à côté des boîtes de médicament vides, où il était écrit…


Qu’est-ce que ça signifiait, s’étaient-ils adressés à toi ? N’avaient-ils pas eu assez de courage pour t’emporter avec eux ? C’est des questions que tu te posais, alors que tu grandissais avec la douleur. La douleur était devenue ta meilleure amie et tu l'enlaçais tous les jours, et ton sourire avait disparu. Même les choses qui te faisaient rire autrefois, avaient échoué à faire éclore un sourire sur tes lèvres. Tu n’arrivais même pas à sourire quand tes grands-parents t’avaient recueillis dans leur grande demeure. Ah. Ça changeait de ta petite maison où il y avait à peine la place pour jouer. Tes grands-parents étaient riches et pouvaient subvenir à tous tes besoins, tu pouvais manger à ta faim sans avoir le sommeil comme dîner. Et même si tu avais échappé les habitants qui pensaient que t’étais un miracle, tu avais gardé et lu beaucoup de journaux locaux qui parlaient de toi. Tu voulais savoir ce que les gens extérieurs pensaient de ça, si ta vie avait un sens. Tu voyais un homme, qui disait être psychologue… Tu ne savais même pas ce qu’était un psychologue et il parlait une langue que tu ne comprenais absolument pas. Alors durant les premières séances, tu ne parlais pas. Ça se finissait généralement en vingt minutes, ils pensaient que tu ne voulais pas parler avant qu’ils comprennent que tu ne connaissais pas un seul mot de coréen. C’était un grand problème quand les enfants de ton école se moquaient de toi, parce que tu ne parlais pas bien le coréen ou parce que “tu avais l’air mort”.

Comment le savaient-ils ? Est-ce que ça se voyait trop sur ton visage ?

Des moqueries éclataient alors que tu avais été poussé dans un coin pendant une récréation. Tu ne comprenais pas bien les mots qu’ils te crachaient à la figure littéralement et métaphoriquement, mais tu savais… Que ça n’avait rien de bon. Tu ne pouvais même pas satisfaire leur égos en pleurant, parce que t’étais trop atteint par l’indifférence que te donnais le stoïcisme. En soit, tu voyais ça comme une force… Parce que les autres étaient affaiblis par ton indifférence, mais ils avaient souvent recours à la violence. Donc tu rentrais avec des bleus sur le visage et des égratignures. Mais c’était avant qu’une princesse ne vienne te sauver, avec ton peu de connaissance en coréen, tu savais qu’elle était de ton côté puisqu’elle faisait souvent fuir les enfants pour qu’ils te laissent tranquille. Parfois, elle parlait dans une autre langue encore moins compréhensible… mais elle… elle ne t’en voulait pas parce que tu étais stoïque et que tu ne parlais pas très bien la langue. La princesse s’avérait être un homme, cependant. Ce qui avait laissé beaucoup de confusion dans ton esprit inculte de nippo-coréen…

La princesse s’appelait ; Chae Thiên Duyên et c’était (malheureusement) alors ton premier meilleur ami pour la vie.

Ta vie semblait devenir normale alors que tu grandissais tranquillement, en tant que Min Chuuya. Tu n’avais pas pardonné le passé et tes questions n’avaient toujours pas de réponses, c’est pour ça que tu avais fait des recherches sur internet pour te renseigner… Mais qu’est-ce que tu n’aurais pas dû. Tu avais découvert un forum de discussion, qui débattait sur la réponse de ton traumatisme. Le titre était “est-ce que le gamin est vraiment un miracle, ou pas ?” et le sujet avait reçu plus de cent réponses en ne comptant pas les débats. La majorité penchait sur le fait que tu étais un miracle, tandis que l’autre moitié montrait le mental sombre de l’espèce humaine.

l’un avait posté ; « personne ne pourra me faire croire que ce gamin n’avait pas prémédité le meurtre de ses parents! on se réveille les gens, les gamins aussi peuvent tuer !!! » beaucoup n’avaient pas apprécié ce commentaire, mais le posteur restait ferme sur son opinion. Et malgré ton indifférence extérieure, ça t’avait brisé en milles morceaux. Tu ne comprenais pas qu’on pouvait te juger coupable de la mort de tes parents, alors que ça avait été prouvé d’être un pacte de suicide… Les gens disaient que tu étais un miracle ou que tu étais un meurtrier. Alors tu ne pouvais pas compter sur les autres pour avoir la réponse, parce que les seules personnes qui ont cette réponse sont mortes. Tu ne pouvais que grandir avec ce fardeau sur le dos. Tu devais apprendre à vivre avec et à pardonner le passé…

Et quand ce jour arrivera, un sourire pourra éclore sur tes lèvres.

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Tu te réveilles en sursaut alors que tu rêvais encore de tes parents, donc tu t’assoies et soupire… Tu essuies ton front du revers de ta main et te lèves avant de sortir de ta chambre. La porte à peine ouverte, tu entends tes colocataires baragouiner des choses incompréhensibles. Tu es en sueur, tu n’en peux plus et ton crâne semble avoir employé un marteau-piqueur pour remuer le couteau dans la plaie… Mais quand tes deux colocataires te remarquent, ils remarquent ton esprit tourmenté par le soudain réveil.

« Tu veux manger des jjajangmyeons ? »

Tu relèves tes yeux sur ton meilleur ami, crush inavoué avant d’hocher la tête.

« Ouais… des jjajangmyons... »