Hasardeux ► Océane
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Hasardeux ► Océane | Mer 27 Oct - 15:24 Citer EditerSupprimer
Les couloirs s’étendaient presque à perte de vue, et devant mes yeux fatigués, je rêvais. Je m’imaginer fouler les dalles en pierre parmi les étudiants et retrouver une salle dans laquelle je pourrais m’installer devant un chevalet. Je me voyais presque tenir le pinceau avant d’étirer et mélanger les couleurs sur la toile vierge… « Jong Hyun ! » Réveillé par les obligations d’un emploi dont je ne retirais absolument aucune satisfaction, je portais mon attention sur celui qui venait de m’appeler. « Passes moi le sceau de blanc, et prends celui de sous couche, il faut que tu ailles à l’autre bout pour commencer. » Et comme un automate, je suivais les ordres. J’attrapais d’une main las mon matériel et allais m’isoler là où le devoir m’attendait.
La journée arrivait bientôt à sa fin, et je tirais sur mes muscles endoloris, perché en haut de mon escabeau pour achever la mission qui m’avait été donnée. Concentré, sans doute un peu trop, je n’avais pas vu l’étudiante qui passait au même moment que je sautais de mon perchoir. Et sans le vouloir, je la bousculais rouleau en main, tachant au passage ses vêtements immaculés quelques secondes plus tôt. « Oh.. je suis… désolé ! » Et en même temps que je tentais de faire fuir les traînés blanches qui recouvraient désormais sa manche, mes yeux rencontrèrent les siens. « Oh… » lâchais-je surpris. « Tu… » Je fis courir mes perles sur les environs, comme pour chercher la raison de sa présence plus qu’évidente dans ces locaux. C’était encore lui qui me l’avait présenté, mais je gardais un souvenir cuisant, traumatisant de la première qu’il avait voulu me faire rencontrer. Si bien que face à la française, je me contentais d’un « Désolé, ce n’était pas voulu. » marmonné avant de me pencher pour ramasser tout mon matériel.
La journée arrivait bientôt à sa fin, et je tirais sur mes muscles endoloris, perché en haut de mon escabeau pour achever la mission qui m’avait été donnée. Concentré, sans doute un peu trop, je n’avais pas vu l’étudiante qui passait au même moment que je sautais de mon perchoir. Et sans le vouloir, je la bousculais rouleau en main, tachant au passage ses vêtements immaculés quelques secondes plus tôt. « Oh.. je suis… désolé ! » Et en même temps que je tentais de faire fuir les traînés blanches qui recouvraient désormais sa manche, mes yeux rencontrèrent les siens. « Oh… » lâchais-je surpris. « Tu… » Je fis courir mes perles sur les environs, comme pour chercher la raison de sa présence plus qu’évidente dans ces locaux. C’était encore lui qui me l’avait présenté, mais je gardais un souvenir cuisant, traumatisant de la première qu’il avait voulu me faire rencontrer. Si bien que face à la française, je me contentais d’un « Désolé, ce n’était pas voulu. » marmonné avant de me pencher pour ramasser tout mon matériel.
stellaris
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Re: Hasardeux ► Océane | Ven 29 Oct - 22:52 Citer EditerSupprimer
‖ Outfits ‖ Océane n'était pas coutumière des bibliothèques en France. L'ambiance y est bien trop calme et studieuse. Océane n'est pas une fille studieuse. C'est une passionnée, une aventurière ! Elle veut vivre pleinement son année d'échange. Seulement, la française a très vite réalisé que son niveau de coréen n'est pas à la hauteur de ses ambitions. La barrière de la langue est réelle. Sa chambre, qu'elle partage avec trois autres étudiantes, étant bien trop étroite pour étudier confortablement, elle a pris la lourde décision de travailler à la bibliothèque. Cette grande résolution tient depuis une semaine. Enfin presque. Quatre jours. Mais on va pas chipoter. C'est déjà un exploit pour elle. Depuis quatre jours consécutif, Océane, Océane Vernale se rend à la bibliothèque pour étudier. POUR ETUDIER. Rendez-vous compte !
Pour être honnête, elle passe plus à rêvasser qu'à réellement travailler... Il n'empêche qu'elle y va, et petit à petit, elle apprend à se concentrer. Par exemple, aujourd'hui, elle est restée jusqu'à ce que la faim la tiraille. D'ailleurs, c'est l'heure d'aller manger.
En chemin vers le food corner, Océane ne prête évidemment pas attention à l'ouvrier sur son escabeau. Elle ne pense qu'à son assiette. Visiblement, lui non plus. Il la percute en descendant de son perchoir ; délestant un peu de peinture sur la manche de l'étudiante. « Oh.. je suis… désolé ! » Il tente d'essuyer les dégâts mais ne fait qu'agrandir les tâches. Océane s'en irrite et écarte son bras dans un râle. Leurs regards se croisent. Il semble confus en découvrant son visage. Comme s'ils se connaissaient... mais Océane ne parvient pas à se rappeler d'où. Son attitude distant finit par éveiller ses souvenirs. C'est l'artiste qui parle français ! Une connaissance commune les avait mis en contact, mais Océane l'avait trouvé très antipathique et ils ne s'étaient pas revus. C'était quoi son nom déjà... « L'artiste... Qu'est ce que tu fais ici ? » La française le dévisage, puis examine sa manche tâchée et soupir. « Tu l'as ruinée... »
Pour être honnête, elle passe plus à rêvasser qu'à réellement travailler... Il n'empêche qu'elle y va, et petit à petit, elle apprend à se concentrer. Par exemple, aujourd'hui, elle est restée jusqu'à ce que la faim la tiraille. D'ailleurs, c'est l'heure d'aller manger.
En chemin vers le food corner, Océane ne prête évidemment pas attention à l'ouvrier sur son escabeau. Elle ne pense qu'à son assiette. Visiblement, lui non plus. Il la percute en descendant de son perchoir ; délestant un peu de peinture sur la manche de l'étudiante. « Oh.. je suis… désolé ! » Il tente d'essuyer les dégâts mais ne fait qu'agrandir les tâches. Océane s'en irrite et écarte son bras dans un râle. Leurs regards se croisent. Il semble confus en découvrant son visage. Comme s'ils se connaissaient... mais Océane ne parvient pas à se rappeler d'où. Son attitude distant finit par éveiller ses souvenirs. C'est l'artiste qui parle français ! Une connaissance commune les avait mis en contact, mais Océane l'avait trouvé très antipathique et ils ne s'étaient pas revus. C'était quoi son nom déjà... « L'artiste... Qu'est ce que tu fais ici ? » La française le dévisage, puis examine sa manche tâchée et soupir. « Tu l'as ruinée... »
stellaris
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Re: Hasardeux ► Océane | Dim 14 Nov - 14:30 Citer EditerSupprimer
Si son visage ne m’était pas étranger, je faisais mine de ne pas la connaître. Je comptais ainsi ramasser mes affaires, et fuir le plus rapidement possible de ce passé qu’elle me renvoyait soudain en pleine face, mais quitter aussi les locaux dans lesquels je me languissais de m’assoir pour enfin obtenir ce Graal qui m’avait échappé. Celui que j’avais à peine effleuré avant d’être brutalement rappelé à ma patrie. C’est donc la tête baissée pour fuir son regard inquisiteur que je m’excusais. J’avais presque récupéré tout mon matériel, je me voyais déjà partir à grandes enjambées loin d’elle mais en vain. Je ne pus m’empêcher de me figer alors que la langue de Molière résonnait dans le couloir. Une langue que j’avais aimé apprendre, que j’avais adoré parler, que je m’étais approprié au fil du temps que j’avais passé en Europe. Une langue qui me rendait nostalgique de ce qui me semblait désormais être d’une autre vie.
L’artiste…, le sobriquet me déchirait désormais le cœur. Autrefois synonyme de passion, il ne reflétait plus que mon échec cuisant. « Hmmm… » marmonnais-je. Je n’avais qu’une envie : partir. Mais quelque chose me retenait, ces souvenirs qui reprenaient vie et qui me poussaient à renouer avec un petit bout de moi. « Désolé. » Ce fut le coréen qui résonnait avant que finalement je ne me laisse le français glisser sur ma langue. « Je peux la nettoyer si tu veux… » La main tendue comme pour l’inciter à me céder sa veste, je n’eus droit qu’à un regard exaspéré. Pouvais-je seulement lui en vouloir ? Alors que notre première rencontre avait été catastrophique… une présentation hasardeuse aux côtés de celui qui était l’instigateur de ce qui était devenu mon plus gros traumatisme sur le sol français. « C’est mon pays ici… et toi ? Qu’est-ce que tu fais en Corée ? » lâchais-je finalement.
L’artiste…, le sobriquet me déchirait désormais le cœur. Autrefois synonyme de passion, il ne reflétait plus que mon échec cuisant. « Hmmm… » marmonnais-je. Je n’avais qu’une envie : partir. Mais quelque chose me retenait, ces souvenirs qui reprenaient vie et qui me poussaient à renouer avec un petit bout de moi. « Désolé. » Ce fut le coréen qui résonnait avant que finalement je ne me laisse le français glisser sur ma langue. « Je peux la nettoyer si tu veux… » La main tendue comme pour l’inciter à me céder sa veste, je n’eus droit qu’à un regard exaspéré. Pouvais-je seulement lui en vouloir ? Alors que notre première rencontre avait été catastrophique… une présentation hasardeuse aux côtés de celui qui était l’instigateur de ce qui était devenu mon plus gros traumatisme sur le sol français. « C’est mon pays ici… et toi ? Qu’est-ce que tu fais en Corée ? » lâchais-je finalement.
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