Océane s'est perdue dans les couloirs du complexe de sport de la Yonsei. Il se fait tard et la plupart des étudiants ont déjà quittés les lieux. La française a passé la journée à plancher sur un devoir. Elle a besoin de se détendre le corps et l'esprit. Mais impossible de trouver la salle qu'elle cherche.
La fatigue se fait de plus en plus ressentir et il devient difficile de déchiffrer correctement les panneaux. Ils se ressemblent tous de toute façon. Et les couloirs aussi. Océane a l'impression de tourner en rond. De passer devant les mêmes portes, avec les mêmes panneaux illisibles. Les mêmes murs, le même sol, le même plafond. Blanc, immaculé. Comme dans un rêve, ou un cauchemar.

L'étudiante étrangère se retrouve subitement dans les douches. La pièce est immense, d'un blanc immaculé. Chaque carreau de carrelage étincelle de propreté. Des nuages de vapeur d'eau donne à l'ensemble une atmosphère mystérieuse, presque suspecte. Les nocturnes opus 9 de Chopin résonnent en fond. C'est étrange, sauf pour Océane. Tout lui paraît étrangement normal. Le bruit de l'eau qui coule se joint au piano, et, derrière la brume, Océane découvre un corps nu. La musique se conclue inexplicablement par un jeu d'orgue triomphant, puis s'arrête. Il ne reste plus que le bruit de l'eau. Encore une fois, Océane ne semble pas surprise. Elle observe avec un peu trop d'attention la vue qui s'offre à elle. Le miaulement du chat noir qui glisse entre ses jambes la fait tressaillir et elle crit.

C’était encore et toujours la même routine : une semaine de cours à laquelle se mélangeait les heures d’internat à l’hôpital, puis enfin cet exutoire… Quelques longueurs dans le bassin jusqu’à sentir mes muscles s’échauffer et s’étirer. Quelques minutes à flotter, seul responsables des rides qui se formaient à la surface de l’eau avant de prendre la direction des douches. Chaque jour, je répétais inlassablement ce même planning qui me donnait le rythme. Sous le jet brûlant, je me délassais après une nouvelle session d’un entrainement ardu… à tel point qu’il m’arrivait même d’en rêver. Les yeux clos, je me laissais bercer par le chant de l’eau à qui j’offrais ma nuque, une paume pressée contre les carreaux de céramique. Mais ma tranquillité fut de courte durée alors que je sursautais au cri qui perça le silence. D’un bond, je me retournais pour faire face à… une totale inconnue. Il me fallut un instant avant de comprendre que j’étais nu comme un vers sous son regard. Aussi, d’un geste je cachais ce qu’elle n’aurait pourtant jamais dû voir. « Je… je pense que vous vous êtes trompé de vestiaire ! Ici c’est celui des hommes… » toussais-je à cause de la chaleur des lieux. Que faisait-elle ici ? Comment avait-elle pu entrer sans se rendre compte de son erreur ?

________________________________

« Only Human »

But I'm only human, And I bleed when I fall down, I'm only human, And I crash and I break down, Your words in my head, knives in my heart, You build me up and then I fall apart, Cause i'm only human...

©️crackintime