@Choi Yo Han
Garant lentement ta voiture, tu sortis doucement, le regard directement levé vers le ciel. Ciel qui te paraissait si beau, si clair, si haut. Un contraste avec ces nuages gris qui floutaient ta vision en ville. Ce brouillard épais qui t'empêchait de respirer convenablement, qui appuyait sur ta poitrine à chaque inspiration que tu prenais, te rendant la tâche plus difficile pour remplir tes poumons. Ici, tout semblait plus clair, plus éclairé. Plus grand. Plus beau. Tout semblait étincelant, un horizon dégagé et un air agréable qui te soulevait, te transportait, te faisait rêver. Tu te souvenais de ta maison d'enfance, des odeurs du jardin, de la douceur de l'herbe sous ta peau, de la douceur des mots de ta grand-mère, des connaissances que ton grand-père t'avait susurré. Une vague de nostalgie fit vibrer ton cœur alors que tu fermais la porte dans un bruit sourd, un petit sourire faisait son apparition sur ta bouche, ta frimousse tordue dans un air rêveur, perdu, un peu triste mais ton regard pétillait. Il pétillait de douceur, de bonheur. D'apaisement. De repos retrouvé. Tu avanças, faisant quelques pas, tes chaussures claquant à peine sur le sol alors que tes prunelles aspiraient la vue qui l'entourait. C'était magnifique. Tu trouvais ce tableau plus merveilleux encore que n'importe quel paysage décrit dans tes livres. Ca te donnait envie de retourner chez toi, de retrouver tes grand-parents dans cette maison qui t'avait vu grandir. Un soupir de bien-être aux lèvres, tu fermas les yeux, t'arrêtant un instant pour simplement profiter. Le calme, la tranquillité, les sons de la nature, les senteurs de la nature... t'étais dans ton élément et tu pourrais aisément laisser la ville derrière toi.
Les personnes qui s'y trouvaient par contre, beaucoup moins.

Tu rouvris les prunelles, avançant encore. « Yo Han ? », interpellas-tu ton ami, te souvenant de toutes les fois où tu étais venu ici, petit. « Je suis là », prévins-tu doucement, la voix stable et lente, les sons articulés alors que tes iris allaient et venaient un peu partout. Où était-il ? « Tu t'es endormi quelque part ? », un léger rire aux lèvres, tu te mis à observer les alentours. Allais-tu devoir jouer à cache-cache ?

@Im Han Jae
Le calme, la nature, la tranquillité, Yohan ne demandait rien de plus que ce dont la vie à la ferme lui offrait ; non pas qu’il détestait la ville cependant c’était vrai qu’il avait une large préférence pour la vie à la campagne. Certes, on ne pouvait pas réellement dire qu’il résidait à la campagne alors qu’il se trouvait à une trentaine de kilomètres de la capitale néanmoins le concernant, ça ne le gênait pas passer la totalité de son temps au sein de sa résidence. Le terrain où il habitait était immense, le nombre d’hectares ne se comptait plus tant il y en avait et c’était sûrement le pourquoi il s’y plaisait tant. Ici, il n’avait pas à se formaliser des gens, il pouvait se perdre entre les arbres ou se reposer dans l’écurie, prendre plaisir à s’occuper des animaux ou encore même à passer son temps à rénover certains enclos. Il adorait l’endroit où il vivait autant qu’il adorait y travailler ; il n’avait même pas l’impression de faire d’efforts parce que ça lui plaisait. Nombreux étaient ceux à qui cela dérangerait, ne comprenant pas pourquoi lui menait une telle existence hors cela faisait bien longtemps qu’il avait cessé de se soucier de l’avis des autres. Lui, il était bien ici, loin de la civilisation, sans grande attache, juste sa ferme, ses animaux, et les quelques employés avec qui le feeling était toujours bien passé.

Dans tous les cas, après avoir bien travaillé, il n’y avait rien de tel qu’un bon repos mérité ; Ne disait-on pas, après l’effort arrivait le réconfort ? Yo Han appréciait appliquer ce dicton à la lettre et c’était d’ailleurs la raison pour laquelle il n’était pas rare de le retrouver parfois endormi dieu ne savait où. Pour l’heure, non, le fermier ne dormait pas, cependant il n’avait pas résisté à s’allonger dans un coin d’herbe puis de clore ses paupières, profitant de la douce brise du vent qui venait se cogner contre ses joues. L’entente d’une voix familière l’avait néanmoins obligé à rouvrir les yeux, se demandant bien ce que Han Jae venait faire à la ferme. Certes, il avait été le premier à l’inviter et lui proposer de venir lorsque l’envie lui prenait toutefois cela restait toujours surprenant. Lentement, parce que non il n’allait pas se presser non plus, le garçon s’était relevé avant de s’étirer puis de s’épousseter brièvement le pantalon. « Je suis là. » Avait-il fini par répondre tandis qu’il marchait à son tour vers la provenance de la voix de son camarade, contournant l’enclos des poules pour enfin le rejoindre. « Je ne m’attendais pas à te voir. » Avait-il aussitôt déclaré calmement une fois son ami en vue, esquissant ensuite un fin sourire tandis qu’il arrivait à sa hauteur. « Tu vas bien ? »

@Choi Yo Han
Respirer.
Tu pouvais enfin respirer. Tu ne voyais pas de bâtiments trop grands ni de lumières trop vives. Tu n'entendais pas de voitures, des moteurs lourds, chauds, relevant l'odeur du bitume moite. Tu ne voyais personne. Pas de foule, de brouhaha indistinct mais pourtant si bruyant, si assourdissant. Tu n'entendais pas les conversations des autres, des musiques différentes à chaque pas. Rien ne t'aveuglait. Rien ne t'empêchait d'avancer. Il n'y avait que la nature. Un paradis. C'était un paradis. Un havre de paix. Un cocon dont lequel tu voudrais te cacher quand tu sentais submergé. Quand la ville pesait trop lourd sur tes épaules. Quand ton souffle se faisait plus difficile et irrégulier. Plus dur et plus chaud. Quand l'air griffait ta gorge au lieu de l'apaiser. Quand les couleurs grises et mornes de la ville claquait contre tes rétines, brisant cet horizon que tu savais si fabuleux derrière. Tu voudrais pouvoir venir ici plus souvent, profiter de la nature, des couleurs. Profiter de l'endroit pour te ressourcer, te reposer. Pour retrouver l'énergie que tu perdais à cause du bruit, des autres – de la ville.

Les prunelles vaquant autour de toi, tu tentas de trouver l'endroit d'où provenait la voix, avançant doucement – lentement, comme une brise légère qui parcourait les herbes hautes, les laissant danser sur son passage. Tu prenais ton temps, appréciant. Rien ne pressait. Un léger rire dans la gorge tu haussas les épaules, souriant simplement, le regard pétillant – bien que tu restais loin de poules parce que c'était vicieux, une poule. T'étais traumatisé d'un séjour avec les poules chez le voisin quand t'étais plus jeune. Plus jamais. « J'en avais besoin », offris-tu, jetant un regard vers les poules. « Ca va mieux », admis-tu sans hésiter dans un son amusé, décontracté, le torse se bombant, inspirant. « Beaucoup mieux », le coin de tes lèvres se haussa avec douceur. « Et toi ? Ca va ? Je te dérange pas au moins ? », t'inquiétas-tu directement. Tu n'avais pas pensé à prévenir – Yo Han avait toujours dit que tu étais le bienvenu mais... tu aurais peut-être mieux fait d'appeler. Ou demander. « Je peux revenir une autre fois si tu préfères », tu secouas un peu le visage, comme pour dire que cela ne te gênerait pas, gardant une esquisse fine sur la bouche. T'étais déjà satisfait du peu de temps que tu venais de passer ici. « Tu faisais quoi ? Je peux t'aider, peut-être ? », proposas-tu ton aide, cherchant un moyen de rester encore.

@Im Han Jae
Evidemment que Yohan était heureux de voir Han Jae, c’était toujours un plaisir de l’accueillir ou de passer un petit moment en sa compagnie. Des amis, le fermier n’en avait que très peu cependant le peu qu’il avait, il y tenait énormément. Ils se ressemblaient beaucoup avec Han Jae, probablement était-ce le pourquoi ils s’entendaient si bien et ne se prenaient jamais la tête lorsqu’ils étaient ensemble. Et si en plus, son camarade en avait besoin, Yohan n’en demandait pas plus, une fine esquisse bordant le coin de ses lèvres. « Ah ? Ça n’allait pas ? » L’inquiétude se reflétait certainement dans le son de sa voix tandis qu’il l’observait du regard, espérant que ce n’était rien de trop grave. Le principal était sûrement que son ami allait beaucoup mieux, la raison pour laquelle son sourire s’était fait plus chaleureux également, rassuré d’apprendre que Han Jae se portait bien. « Moi ça va, ça va. Comme toujours, la routine. Et tu ne me déranges pas. » Jamais. Même s’il travaillait, cela ne l’embêtait pas de recevoir un peu de visite, puis son camarade n’allait pas partir alors qu’il était déjà là ; l’avantage de son métier était qu’il pouvait exercer quand il voulait donc s’il désirait s’arrêter puis prendre une petite pause, il n’y avait pas vraiment d’inconvénient.

« Je ne suis pas sûr que tu puisses m’aider pour ça. » Non, carrément pas. C’était même impossible d’ailleurs. « Je me reposais à l’air frais. Cela fait du bien parfois. » Et ce genre d’action, Han Jae ne pouvait littéralement pas les faire à sa place. « Si tu veux te relaxer, c’est le meilleur endroit. » Tous ces hectares à perte de vue ne demandait que ça et le réconfort était toujours plus confortable à apprécier après tant d’efforts. Peut-être était-ce également une des raisons pour laquelle Yohan était autant amoureux de sa ferme. « Après, si tu as envie de travailler. Je peux te trouver de quoi faire. » Il plaisantait bien évidemment hors qui savait, son ami avait peut-être envie de se muscler un peu et d’entretenir sa forme.

@Choi Yo Han
Si seulement tu pouvais profiter de ces paysages plus longtemps. Si seulement tu pouvais en profiter au quotidien, surtout. Tu te sentais vivre ici, au contraire de la ville où tu étouffais. T'y avais jamais été réellement bien. Décalé, perdu – ton élément était la campagne. La nature. Tu rêvais d'un ciel dégagé et de silence doux. En ville tout était gris et trop bruyant. Les gens, les voitures, les machines... C'était un autre monde. Tu haussas les épaules à sa question, répondant d'une simple esquisse, levant un peu les prunelles pour observer le ciel un instant. Tu restas ainsi, quelques secondes, détaillant, savourant. « Ca va aussi bien que ça puisse aller en ville », articulas-tu finalement, doucement, comme si craignais briser le calme qui régnait. Comme si tu avais peur de briser la nature en évoquant la ville. Comme tu le songeais souvent, tu n'étais pas heureux. Mais t'étais pas le plus malheureux des hommes non plus : tu avais un travail, un logement et des ami.e.s sur qui compter. Tu avais de la douceur autour de toi mais d'une façon autre qu'un bleu éclatant ou d'un vent frais. Les personnes à tes côtés le t'apportaient, cette douceur.
Mais parfois t'avais besoin d'air. « Tant mieux », soufflas doucement, l'esquisse fin, les iris posées sur ton camarade.

« Oh », tu fronças un peu les sourcils, quelque peu embêté, baissant faiblement les épaules. Même si tu ne savais pas ce qu'il faisait. « Ah », soufflas-tu, les sourcils un peu levés.... Mais du coup pour quoi ne pouvais-tu pas aider ? T'avais sans doute pas compris. Tu penchas le visage, penaud, les prunelles se haussant avant qu'un faible souffle ne frôle tes lèvres, un son amusé, léger. « J'en doute pas », tu admirais la vue. Littéralement. Un rire dans la gorge, tu plissas le nez. « Ca peut se faire. Si déjà je suis là autant donner un coup de main », proposas-tu dans un sourire. « Autant que je serve à quelque chose », que d'être là et de profiter sans rien dire. « Que veux-tu que je fasse ? », le questionnas-tu, curieux. « Récolter des fruits ? », ça tu savais faire. Les légumes aussi. Arroser les plantes... Tu relevas les manches, prêt à l'emploi. Presque. S'il y avait des trucs à soulever, à déplacer, tu déclarais forfait.
C'était peut-être pour ça que t'avais jamais envisagé la carrière de fermier en fait.