Le soleil pointait lentement le bout de son nez sur la capitale coréenne, tandis que l’homme se réveillait au son du réveil posé à côté de son lit. C’était quelque chose d’habituel pour lui. Chaque jour commençait de la même manière. Le bruit du réveil, une douche, son petit déjeuner puis il quittait l’appartement qu’il habitait. L’homme n’était pas très compliqué, il vivait en suivant le même programme au quotidien, sa routine personnelle comme il le disait souvent. C’était ainsi qu’il commençait sa journée au travail. En temps normal il profitait du calme de sa matinée pour régler sa paperasse avant de faire le tour de l’entreprise et se penchait sur ses recherches dans l'après-midi.

Cependant depuis plusieurs mois, le calme de son bureau était quotidiennement brisé. Ce qui, pour être franc, dérangeait grandement le jeune CEO. Il se donnait toujours à cent pourcent dans ce qu’il faisait mais la présence du plus jeune ne faisait que le contrarié. Surtout qu’il continuait d’essayer de lui forcer la main pour deux choses que Kwang Ho ne comptait pas céder. Cependant ce n’était pas simple de travailler avec un perturbateur comme lui dans les pattes. L’homme passait ses journées à refuser de vendre et les avances du jeune homme qui traînait dans son bureau. Ce qui ne l’aidait clairement pas à avoir la tête dans ses recherches. Et il avait beau le faire mettre à la porte chaque jour, il était toujours de retour le lendemain. Ce qui fatiguait et agaçait grandement l’homme. Il avait beau essayer de garder bonne contenance, il était arrivé au point de saturation.

“Vous comptez encore me faire perdre mon temps longtemps aujourd’hui ?” L’homme soupirait d’avance face à la journée qu’il allait encore devoir affronter à cause de lui. Il allait encore perdre du temps et ne pas pouvoir avancer comme il le désirait. En tout cas, si les choses continuaient ainsi, il allait vraiment céder à la violence. Même si il faisait de son mieux pour ne pas exploser devant Jun Yong. C'était devenu du harcèlement à force, il ne le lâchait pas, Kwang Ho retrouvait son calme seulement une fois qu'il était rentré chez lui. Le reste de la journée le gamin lui le collait non stop.

Son réveil sonna à 9h, ce qui était un exploit pour Junyong. Lui qui d'ordinaire ne se levait pas avant que l'heure ne contienne deux chiffres et ne soit plus proche de quinze que de dix heures, se retrouvait depuis des mois à avoir une bonne hygiène de vie. Il continuait de streamer les soirs, mais ne finissait plus à des heures complètement folles. Passé minuit, il éteignait tout et allait se coucher pour affronter la journée du lendemain avec autant de force que possible et le moins de fatigue possible. Parce que sa tâche n'était pas facile. Tous les jours, il allait à l'entreprise de Kwangho dans l'espoir de le faire céder sur l'une des deux choses pour lesquelles il se battait chaque jour : la vente de son entreprise et ses avances. Et chaque jour le plus vieux refusait les deux, toujours avec plus de véhémence que le jour précédent.

Yong se disait qu'un jour, par colère, il finirait par céder à ses avances mais il était déçu à chaque fois qu'il se faisait mettre à la porte. Il ne comprenait d'ailleurs pas pourquoi il ne lui avait pas encore interdit l'accès à son bâtiment avec l'aide de la sécurité. Ça lui aurait sûrement permis de ne plus l'avoir dans ses pattes. Mais ce n'était pas le cas. Tous les jours, Junyong arrivait à entrer et allait directement dans le bureau de Kwangho, comme si de rien était. Même la secrétaire ne l'arrêtait plus. Et c'est ainsi qu'il se retrouva une fois de plus dans le bureau du CEO après avoir pris une douche, s'être habillé et s'être rendu sur le lieu de travail du plus vieux. C'était même presque devenu le sien à force.

La voix de Kwangho le fit sourire et il se tourna vers lui, un sourire aux lèvres. « Tant que tu n'aurais pas signé, je serai là chaque jour. » Il se rapprocha de lui, toujours ce sourire insolent sur les lèvres tandis qu'il attrapa doucement sa cravate du bout des doigts. « Pour le reste, si tu me le donnes... J'arrêterai de t'emmerder avec. » Il n'avait pas oublié cette fois-là où ils s'étaient vus. Junyong avait trop apprécié ce qu'ils avaient partagé, mais il se doutait que Kwangho avait d'autres choses à offrir. Il n'avait pas montré tout son potentiel. « Allez, laisse sortir le daddy ! » dit-il, se penchant vers lui, son regard planté dans le sien, sa langue léchant ses propres lèvres, signe de ce qu'il attendait.

L’homme n’avait même pas eu le temps de se concentrer sur les papiers importants qu’il devait traiter absolument aujourd’hui que l’autre agité avait fait son entrée dans son bureau. Lui décrochant déjà un soupir. La journée allait être extrêmement longue. Il le sentait venir avec le mal de tête de cette discussion sans fin sur un sujet stérile. Il ne vendrait pas et ne coucherait pas avec lui. Alors pourquoi continuait-il à lui faire perdre son temps ainsi, n’avait-il rien d’autre à faire de ses journées plutôt que de les passer dans son bureau à l’embêter.

Le CEO allait se répéter pour la énième fois depuis plusieurs mois. “Je ne vais pas vendre. Et pas non plus coucher avec vous.” Lança-t-il d’un ton sec tandis qu’il venait retirer sa cravate des mains du plus jeune. A force il se demandait dans quelle langue il devait lui parler pour que Jun Yong imprime une bonne fois pour toute ses propos. Mais il n’était même pas sûr que lui dire cela dans trente six langues lui ferait lâcher l’affaire. Kwang Ho sentait bien que le plus jeune allait continuer ainsi encore longtemps, pour son plus grand malheur. Agacé, il laissa son dos retomber sur le dossier de sa chaise. Ancrant son regard dans celui de l’homme devant lui. “Vous comptez arrêter avec cela un jour ?” Il savait qu’il n’avait jamais affirmé ou infirmé ses préférences sexuels quand Jun Yong en avait parlé. Néanmoins, ce n’était pas une raison pour qu’il continue ainsi. “J’aimerais pouvoir travailler dans le calme. Allez vous en maintenant.” C’était son dernier avertissement, aujourd’hui il était à bout et il ne savait pas comment il allait réagir si le plus jeune le poussait une nouvelle fois dans ses retranchements. Depuis des mois sa patience avait été mise à rude épreuve mais là il n’en pouvait plus.

Essayant d’ignorer le plus jeune pour reprendre son travail sérieusement. Chose qui n’était pas forcément très simple alors qu’il pouvait sentir le regard de ce dernier ne pas le lâcher. Ce qui ne l’aidait pas à se concentrer sur ce qu’il voulait faire. Lui qui voulait pouvoir se débarrasser de sa paperasse ce matin pour avancer ses projets cet après-midi, ça semblait compromis. “Vous n’avez vraiment rien d’autre à foutre que de faire chier les autres à longueur de journée ?!” Son ton était bien plus dur que ce qu’il avait pu être jusqu’à présent. Tout comme le vocabulaire plus vulgaire qu'il venait d'utiliser. Montrant qu’il était sur le point de craquer.