@Byeol Jong Hyun

Trois fois par jour, Sept fois dans une semaine, trente fois dans un mois ( voire trente et un ), ça en faisait des repas. Sûrement ce qui était le plus consommateur d'énergie et d'argent, posant la question la plus fréquente " qu'est ce qu'on va manger? ". On mesurait l'amour ainsi, préparant des plats à ceux qu'on aimait, on réparait les coeurs à manger les aliments les plus sucrés. On soignait le corps, en lui octroyant de la chaleur et du repos, avec des vitamines. On se nourrissait par plaisir, pour survivre, par habitude. Mais ces moments si communs et naturels pouvaient s'avérer être plus durs pour d'autres. Manger à sa faim était une question que beaucoup oubliaient, tandis que certains le vivaient. Tu avais la chance de pouvoir te sustenter chaque jour, de pouvoir même t'offrir ces moments réconfortants et sucrés. C'est sûrement pour cela que tu proposais souvent un restaurant à tes amis. Tu aimais faire plaisir, et tu trouvais que la nourriture était un bon moyen. Profitant d'un moment pour profiter et parler entre amis.
Depuis quelques temps déjà tu avais retrouvé ce jeune homme que tu avais croisé en France. Situation particulière et totalement aléatoire laissant le destin vous faire vous retrouver des années plus tard en Corée, là où tu ne pensais pas le revoir, tandis que tu ne faisais que passer dans ce pays romantique il avait décidé de s'y réfugier pour sa passion. Mais le sort en avait décidé autrement, le faisant rentrer pour de mauvaises raisons, le laissant souffrir dans son coin sans que son rêve ne puisse s'accomplir.
Tu pouvais presque le comprendre, toi qui avait vu l'herbe d'être coupée sous le pied, ta propre vie privée utilisée pour te devancer, te laisser de côté. Mais tu n'osais pas imaginé sa peine mélangée à sa frustration. Alors tu avais sauté sur l'occasion, pour un plaisir partagé, un repas qui devint deux puis une habitude. Tu aimais l'inviter, parler avec lui comme un grand frère qu'il n'avait pas. Tu te plaisait à prendre de ses nouvelles et l'aider à ne pas se sentir seul dans un grand pays qui oubliaient certains de ses compatriotes.
Aujourd'hui encore, tu l'attendais tranquillement qu'il finisse surement le travail, observant tes messages vides. Ce n'est que lorsque sa silhouette se dessina que tu lui fis un signe de la main avec un sourire, mais un regard légèrement triste de cette tenue qu'il mettait chaque jour, témoignant d'un laisser aller que tu ne jugeais pas, mais que tu devinais comme une conséquence d'une vie perdue. " Salut Hyuni ça va ? " Le surnom sortait seul depuis quelques temps, et tu ne pouvais t'empêcher de l'appeler ainsi en voyant son sourire afficher des pommettes enfantines.

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@Rhee Seung Hwan

La routine s’était installée… chaque jour ressemblait à la veille et annonçait la couleur du lendemain. Un quotidien dont je ne parvenais pas à m’accommoder, l’esprit autrefois aventurier, intrépide et spontanée s’était retrouvé enseveli par des obligations qui n’en finissaient pas de s’accumuler. Et c’est avec la même lassitude que je ramassais à nouveau le matériel entassé contre le mur fraîchement repeint. Je répétais les mêmes gestes pour ranger chaque rouleau, chaque pot, chaque outil qui me laissaient un goût d’inachevé avant de prendre la direction de l’entreprise dans laquelle je m’enterrais un peu plus chaque jour. J’y retrouvais un casier à mon nom dans lequel j’entassais sans faire attention le bleu de travail et les chaussures de sécurité pour récupérer mes vêtements larges et usés. Je ne prêtais même plus attention à mes tenues, après tout, il n’était plus là pour se moquer de mon manque de goût, ou pour me faire la réflexion que jamais un regard féminin ne se tournerait vers mon aspect négligé.

Le pas traînant, je passais par le plateau pour y découvrir le chantier sur lequel j’étais attendu dès le lendemain, et finalement je poussais les portes en verres de mon enfer. J’inspirais profondément avant d’expirer brutalement, persuadé de passer une nouvelle soirée avec mon estomac douloureux. J’avais appris à vivre avec cette faim permanente, la sensation d’un ventre qui ne parvenait jamais à être rassasié, était-ce normal ? J’avais l’impression que chaque coréen devait se battre pour gagner de quoi se repaître tant bien que mal, et ce fut à ce moment précis que je l’apercevais. Mes yeux s’illuminèrent soudain alors qu’il m’appelait. Et ce fut avec un grondement sourd en provenance directe de mon ventre que je l’accueillais. « Hyung ! » Le sourire fit son apparition sur mon visage après de longues semaines d’absence. Le simple fait de le voir était rassurant, son sourire communicatif et son aura appelaient à une sérénité certaine. « Je vais bien et toi ? » ajoutais-je tentant de masquer les bruits redondants d’un appétit qui se faisait de plus en plus pressant. « Qu’est-ce que tu fais ici ? »

@Byeol Jong Hyun

La vie n'était pas un long fleuve tranquille. Tu l'avais appris à tes dépends, quand tout d'un coup tous tes efforts avaient été récompensés par une sorte de consensus vieux et primitif qui réprimait ta vie intime et personnelle. Un comble qui ne choquait que toi, toi la victime, tandis que les autres discriminaient avec ferveur. C'était compliqué, c'était dur et c'était décevant de voir des efforts ainsi piétinés pour quelque chose que tu ne contrôlais pas. Une bagarre, une insulte, un geste de ta part aurait pu en être la cause, de cette exclusion, malheureusement c'était ton penchant. Parce qu'aimer était un péché, s'il n'était pas comme les autres le voulait. Même lorsqu'on avait personne. Si on le découvrait, la fin venait. Une rengaine que tu ne cessais de passer dans ton crâne bien vite. Tu ne comprenais toujours pas, et tu n'acceptais toujours pas.

Tout comme tu n'acceptais toujours pas que ton ami porte ces vêtements d'une banalité qui n'était pas grave, mais qui criaient l'abandon même de soi. Tu l'avais connu autrement, différent, une lueur dans le regard que tu ne percevais désormais plus. ET tu n'acceptais toujours pas de le voir se battre pour quelques wons qui auraient du mal à tout couvrir, à le voir renoncer à son rêve malgré son talent. Non, beaucoup de choses que tu ne comprenais pas et n'acceptaient pas. Mais tu venais, lui offrir un repas, mais surtout une compagnie, que tu cherchais inlassablement, secouant ta main doucement. Le "Hyung" ainsi prononcé tu ne pouvais que sourire, riant doucement au grondement de son ventre. " Ah je suis arrivé au bon moment. " Le regardant alors tu venais ébouriffer quelques peu ses cheveux teinté parfois de peinture, tout comme sa joue que tu tentais de frotter doucement. "Je vais bien je suis venu te chercher pour aller manger. " Il en avait l'habitude, de tes propositions. Ces fois où tu l'invitais pour qu'il puisse remplir son estomac. Tes finances n'étaient plus aussi bonne qu'avant mais tu gagnais bien, alors tu pouvais l'inviter, autant de fois que nécessaire. "Alors qu'est-ce que tu veux manger ? "Si vous aviez le choix, tu pouvais bien le laisser décider, amorçant le pas lent vers le centre ville afin de trouver votre bonheur. " Ca été le travail? " Une simple vérification, que tu savais insatisfaisante.

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@Rhee Seung Hwan

Il était l’un des rares à qui je pouvais offrir un sourire sincère, et si d’aucun aurait pu affirmer que je me contentais d’être un poids, un pic assiette, j’espérais qu’il voit bien plus que le pauvre peintre qui ne parvenais pas à se nourrir correctement. Il avait été témoin d’une vie qui ponctuait mon quotidien d’une perte de poids impressionnante avant de finalement m’offrir le premier repas d’une longue série. Je lui vouais une admiration totale, une amitié telle qu’il était l’un des seuls à qui je laissais entrevoir toute la douleur qui pouvait me submerger par moment. Toute ou presque, il y avait un secret que je gardais enfoui, le seul que je ne voulais pas partager, de peur d’être moqué, ou simplement pris pour un dégonflé face à une telle opportunité. Et lui, plus que n’importe qui, devait rester dans l’ignorance. Je redoutais que son regard ne change, que mon hyung n’abandonne celui qui semblait toujours hésiter. Et surtout… je refusais qu’il apprenne ce que j’avais pu être pendant mon séjour en France. La honte de ce passé pas si lointain me collait à la peau et j’en gardais un souvenir brûlant dont je ne pouvais me défaire.

Du bout des doigts, il vint emmêler mes mèches d’ébène, comme n’importe quel grand frère l’aurait fait, et c’est un rire spontané qui m’échappa face à sa remarque. « À croire que tu as un radar ! » Peu importait le nombre de fois qu’il prononçait cette simple phrase, d’une banalité peu commune aux yeux du monde, mais terriblement chaleureuse pour moi. « Je pourrais manger un éléphant ! » répondis-je en riant. Et comme si c’était la chose la plus naturelle au monde, je lui emboitais le pas. Lui, mon dernier pilier, mon dernier repère. Mais mon sourire se fit moins sincère alors que la question fut posée. Je détestais mon travail, j’avais horreur de peindre de si grande surface d’une teinte monochrome. Je m’ennuyais au plus haut point et pire… les remontrances pleuvaient quand à ma lenteur. « Ça se passe bien, comme d’habitude. Et toi ? Pas trop dur la vie sur le campus ? » Tout, je faisais absolument tout pour éviter le sujet, et mieux encore, je le reportais sur celui dont je rêvais encore jour et nuit, celui de reprendre le chemin de la fac.

@Byeol Jong Hyun

Comme un frère perdu en cours de route, inconnu ou loin tu protégeais Jong Hyun comme tu le pouvais. Rencontrer bien loin de vos racines vous vous étiez retrouvé sur le même sol. Si pour toi ce pays voulait tout dire, il n'en était pas de même pour ce peintre qui trouvait dans les pays étrangers une sorte d'art dont la subtilité t'échappait. Mais tu l'avais compris, qu'il n'était pas bien ici, que les événements l'avaient bousculés et que sa place n'était pas dans ces bâtiments à être réduit à une pression inhumaine. Alors tu avais engagé une routine, qui te faisait énormément de bien également. Tu aimais qu'il te parle, sorte un peu tout ce qu'il contenait en lui, de peur qu'il n'explose, de peur qu'il devienne comme toi, mordant ta lèvre pour laisser passer la frustration. Tu aurais aimé qu'il ait une meilleure vie, sans rien ne pouvoir faire non plus. Un tiraillement qui te donnait envie de garder un oeil sur lui au delà de votre amitié.

Son rire résonnant tu souriais grandement, heureux de l'entendre, de le voir. " Bien sur ! On ne t'a pas prévenu ? " Tendant l'oreille comme si tu pouvais entendre de loin tu mimais alors cette écoute digne d'un super héros. " Alors non les éléphants sont protégés, il faut les laisser tranquille. "Une blague à ta façon, alors que tes pas te menèrent vers une destination inconnue, attendant d'abord les envies du plus jeune. Et pourtant il changeait du tout au tout, l'évocation de son travail venant briser en lui une part que tu n'arrivais pas encore à bien discerner. La délicatesse était de mise, mais pour une erreur déjà commise tu ne faisais que répondre à la question. "Ca va ça va, c'est encore étrange de ne pas faire de compétition, mais je m'habitue à faire apprendre, c'est drôle. Bien qu'il y ait de vraies têtes de mules. " Il devait toujours y en avoir, que se soit dans ton club, dans ta classe. Une devanture venant interrompre ta réflexion tu lisais alors leurs spécialités. LEs yeux rivés sur Jong Hyun tu cherchais une réponse. "Des nouilles épicées ça te va ? On prendra du Sundae avec. " Montrant alors le restaurant tu le laissais décider, après tout tu l'invitais.

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