Un air de famille ▬ Yo Han
Invité
Invité
Un air de famille ▬ Yo Han | Dim 14 Nov 2021 - 22:18 Citer EditerSupprimer
La vie était mal faite… très mal faite. Comment en quelques semaines avais-je pu passer de l’orphelin au jeune homme qui retrouvait une partie de sa famille ? Où étaient-ils passés pendant tout ce temps ? Comment avais-je pu passer à côté d’eux ? La réponse était pourtant simple : le décès de la seule femme qui aurait pu faire le lien. Celle que je n’ai pu connaître alors qu’elle rendait son dernier souffle lorsque j’inspirais pour la première fois. Et finalement, il y avait lui, ce cousin sorti de nulle part et qui, j’en étais persuadé, gardais des souvenirs précieux de ma mère. Au détour d’un cimetière, puis d’un café. De quelques rencontres fortuites ou provoquées. De conversations échangées, laborieuse pour commencer, puis qui avaient pris plus de consistance. Les mots timides avaient laissé place à un intérêt naissant, l’envie d’en savoir plus, d’en connaître davantage sur ce sang partagé. Et finalement, une invitation. À prendre un peu d’air, de recul, de fuir l’agitation de la capitale ne serait-ce que pour une journée. Une offre qui tournait en boucle dans mon esprit bouillonnant. J’avais eu tout le loisir d’y penser, de l’analyser, pour que finalement je ne décide de faire courir mes doigts sur le clavier de mon téléphone pour lui répondre par la positive. Après tout, une journée loin de tout, loin des fantômes qui me hantaient paraissait être une bonne idée. Et pourtant… c’est l’hésitation qui résonnait à chacun de mes pas. L’écho de l’incertitude qui me vrillait les tympans alors que je cherchais le bus qui me conduirait à bon port.
Le trajet me parut durer une éternité, et à chaque nouvelle escale, j’entendais mon cœur tambouriner. Le tambour incessant et assourdissant du muscle battant m’empêchait d’admirer les paysages de verdure qui remplaçaient peu à peu le gris bétonné de la ville. Je mirais d’un œil distrait les bâtisses qui rapetissaient à chaque kilomètres parcourus, jusqu’à finalement entendre le nom de la ville dans laquelle j’avais décidé de me perdre pour la journée. À peine eu-je posé le pied sur le sol que je sentais l’air frais de la campagne se frayer un chemin jusqu’à mes poumons, et je m’accordais un instant, un court instant avant de suivre les directions qu’il m’avait laissé. J’arpentais ainsi les ruelles exiguës, les chemins pentus jusqu’à finalement me trouver face à l’imposant domaine. Digne des dramas ou des émissions régulièrement diffusés, du corps de ferme émanait cette aura de tradition perdue. Je pouvais presque ressentir la chaleur du foyer qu’il avait bercé, celui dont je ne me sentais pas faire partie. Un pas en arrière, puis deux, j’avais la sensation d’avoir fait une erreur, et je m’apprêtais à faire marche arrière lorsque je le vis arriver. « Oh… Salut… » lâchais-je simplement.
Le trajet me parut durer une éternité, et à chaque nouvelle escale, j’entendais mon cœur tambouriner. Le tambour incessant et assourdissant du muscle battant m’empêchait d’admirer les paysages de verdure qui remplaçaient peu à peu le gris bétonné de la ville. Je mirais d’un œil distrait les bâtisses qui rapetissaient à chaque kilomètres parcourus, jusqu’à finalement entendre le nom de la ville dans laquelle j’avais décidé de me perdre pour la journée. À peine eu-je posé le pied sur le sol que je sentais l’air frais de la campagne se frayer un chemin jusqu’à mes poumons, et je m’accordais un instant, un court instant avant de suivre les directions qu’il m’avait laissé. J’arpentais ainsi les ruelles exiguës, les chemins pentus jusqu’à finalement me trouver face à l’imposant domaine. Digne des dramas ou des émissions régulièrement diffusés, du corps de ferme émanait cette aura de tradition perdue. Je pouvais presque ressentir la chaleur du foyer qu’il avait bercé, celui dont je ne me sentais pas faire partie. Un pas en arrière, puis deux, j’avais la sensation d’avoir fait une erreur, et je m’apprêtais à faire marche arrière lorsque je le vis arriver. « Oh… Salut… » lâchais-je simplement.
stellaris
Invité
Invité
Re: Un air de famille ▬ Yo Han | Jeu 18 Nov 2021 - 14:30 Citer EditerSupprimer
Dire qu’il était quelqu’un d’attaché à sa famille, Yohan n’aurait pas su le confirmer ; hors, c’était vrai qu’il était très complice avec ses grands-parents, qu’il les avait toujours admirés et respectés. Il s’entendait également mieux avec son oncle et sa tante, sa cousine, que sa propre mère et son beau-père. Il tenait à eux, il aimait le temps qu’il passait à leur côté même s’il ne l’avouait jamais réellement à haute voix hors sûrement qu’au bout du compte, oui, le peu de famille qui lui restait, il y tenait un minimum. Beaucoup plus que ce qu’il n’admettait à lui-même, c’était certain. Parce que même s’il déclarait le contraire, oui, la famille, c’était important. Son grand-père était celui qui lui avait inculqué de telles valeurs, celui qui l’avait couvé d’amour et à qui le jeune homme devait tellement. Alors, le peu de liens qu’il avait, il essayait de ne pas les briser même si, certes, cela ne l’empêchait pas d’être légèrement amer quand cela concernait sa mère. Cette dernière était un cas visiblement à part, loin d’être responsable, et malheureusement non, le garçon n’était pas spécialement proche avec celle qui l’avait mise au monde. Hors, quand le hasard l’avait mené à croiser la route d’un cousin qu’il ne connaissait jusqu’alors que de nom, plutôt que l’éviter, cela avait été naturel pour le fermier de vouloir apprendre à le connaître. Parce que, bien qu’il était encore jeune, il avait eu l’opportunité de rencontre sa mère, ils en avaient passé des moments ensemble, et elle était une femme qu’il avait toujours respecté. Jong Hyun était sa famille, lui aussi, et même si se retrouver aujourd’hui était étrange, lui n’avait pas voulu manquer l’occasion. Il ne savait déjà pas ce que devenait Ha Neul et son cœur se serrait à chaque fois qu’il songeait à sa cousine avec qui il avait perdu contact. A chaque fois, il se remettait en question, ce qu’il avait manqué, ce qu’il n’avait pas fait correctement pour l’empêcher de tourner le dos à sa famille et il avait souvent regretté de ne pas l’avoir retenu par la main la dernière fois qu’il l’avait vue. Et c’était également à cause de cela que malgré son appréhension, il avait cherché à changer avec son cousin, à créer ce lien qu’ils auraient déjà dû partager depuis tellement d’années en arrière.
Tout avait commencé par quelques mots échangés puis ensuite, une rencontre dans un milieu plus confortable, autour d’un café. Ils s’étaient revus plusieurs fois après cela, par hasard ou parce qu’ils le voulaient bien, et jamais, Yohan n’avait cessé de lui proposer de lui rendre visite. La ferme où il séjournait se trouvait à plusieurs dizaines de kilomètres de la capitale, un endroit tranquille où il était agréable de se ressourcer. Jusqu’à présent, son cousin ne s’était jamais présenté dans la demeure et c’était le pourquoi le plus âgé avait mimé une expression surprise en le remarquant aujourd’hui. Ses traits habituellement si fermés s’étaient étirés dans une esquisse sincère avant qu’il ne lâche tout ce qu’il était en train de faire pour se diriger à sa hauteur. « Hey. » L’avait-il salué à son tour d’un ton avenant « Ca me fait plaisir que tu ais finalement décidé de venir. » Aujourd’hui encore, leur relation était délicate cependant Yohan avait bon espoir qu’avec le temps, ils parviennent à tisser des liens plus forts ; il suffisait juste d’être patient et de prendre tout le temps qu’ils avaient besoin pour apprendre à se connaître puis se découvrir. « Tu vas bien ? » Et d’un simple signe de la main, il lui avait indiqué de le suivre, histoire de ne pas rester debout au milieu de nulle part, comme deux idiots. « Ca n’a pas été trop compliqué pour venir ? » Une manière subtile de démarrer la conversation, une manière de continuer d’essayer de le mettre à l’aise et d’éviter de trop le brusquer. Il ne souhaitait pas l’angoisser, il voulait sincèrement que Jong Hyun se sente assez bien pour avoir envie de venir une prochaine fois.
Tout avait commencé par quelques mots échangés puis ensuite, une rencontre dans un milieu plus confortable, autour d’un café. Ils s’étaient revus plusieurs fois après cela, par hasard ou parce qu’ils le voulaient bien, et jamais, Yohan n’avait cessé de lui proposer de lui rendre visite. La ferme où il séjournait se trouvait à plusieurs dizaines de kilomètres de la capitale, un endroit tranquille où il était agréable de se ressourcer. Jusqu’à présent, son cousin ne s’était jamais présenté dans la demeure et c’était le pourquoi le plus âgé avait mimé une expression surprise en le remarquant aujourd’hui. Ses traits habituellement si fermés s’étaient étirés dans une esquisse sincère avant qu’il ne lâche tout ce qu’il était en train de faire pour se diriger à sa hauteur. « Hey. » L’avait-il salué à son tour d’un ton avenant « Ca me fait plaisir que tu ais finalement décidé de venir. » Aujourd’hui encore, leur relation était délicate cependant Yohan avait bon espoir qu’avec le temps, ils parviennent à tisser des liens plus forts ; il suffisait juste d’être patient et de prendre tout le temps qu’ils avaient besoin pour apprendre à se connaître puis se découvrir. « Tu vas bien ? » Et d’un simple signe de la main, il lui avait indiqué de le suivre, histoire de ne pas rester debout au milieu de nulle part, comme deux idiots. « Ca n’a pas été trop compliqué pour venir ? » Une manière subtile de démarrer la conversation, une manière de continuer d’essayer de le mettre à l’aise et d’éviter de trop le brusquer. Il ne souhaitait pas l’angoisser, il voulait sincèrement que Jong Hyun se sente assez bien pour avoir envie de venir une prochaine fois.
stellaris
Invité
Invité
Re: Un air de famille ▬ Yo Han | Sam 27 Nov 2021 - 14:49 Citer EditerSupprimer
La solitude m’avait si longtemps étreint, elle m’avait si longtemps accompagnée elle et son ami chagrin que je peinais à croire qu’il puisse y avoir en ce monde des vestiges d’une famille oubliée… ou plutôt une famille encore jamais connue. Cette femme que j’appelais maman sans la connaître, celle qui me semblait à la fois si familière et si mystérieuse, celle qui avait emporté avec elle tous les secrets d’un clan, d’un sang qui m’apportait désormais bien plus de questions que je n’aurais pu imaginer. J’avais eu l’habitude de grandir avec un seul repère, mon pilier, un père aimant et fort qui m’avait soutenu dans toutes mes décisions. J’avais grandi avec l’idée qu’une famille se résume à deux personnes et le fantôme d’une troisième. J’avais eu pour quotidien les éclats de rires et les grondements rauques du patriarche… rien de plus, rien de moins. Alors comment à cet instant pouvais-je m’habituer à côtoyer un nouveau membre de ce club autrefois très fermé ?
Un pas en arrière, je m’apprêtais à repartir, fuir l’endroit que pourtant je mourrais d’envie de découvrir. Et si j’étais hésitant, ce fut le destin qui choisit à ma place, laissant apparaître juste devant mon regard ce cousin dont j’ignorais tout. Le sourire étira ses pulpeuses, une moue communicative à laquelle j’essayais de répondre sans paraître trop crispé. Là, au milieu de nulle part, loin de mon cocon, de mon havre de paix et de sécurité, je faisais tomber toutes les barrières qui m’avaient permis de survivre pour me plonger dans l’inconnu qui me faisait tressaillir de peur et d’anticipation. « Ça va… et toi ? » lâchais-je non sans mal. D’un signe, il m’invitait à le suivre, et bêtement je m’accordais une seconde avant de plonger dans un univers bien différent du mien. J’expirais, un souffle lourd et brûlant d’incertitude avant de lui emboiter le pas. « Sans tes indications je me serais sans aucun doute perdu… mais je dois avouer que j’ai tourné un peu en rond avant d’arriver jusqu’ici… » avouais-je. La gorge nouée, j’avais l’impression de m’étouffer à chaque mot qui voulait bien passer la barrière de chair. Je sentais une pression, une véritable chape de plomb sur mes épaules à mesure que j’avançais. Un pied devant l’autre, les yeux rivés au sol comme pour me rassurer que le sol ne s’ouvrirait pas sous mes pieds. Puis je tentais finalement un regard sur le corps de ferme, la maison traditionnelle dans laquelle je m’aventurais pour la première fois, et qui me laissa une impression brutale de chaleur et de sérénité. C’était si étrange, si loin de tout ce que j’avais connu, moi, garçon de la ville. Séoul ou Paris… seul le bitume régnait en maître dans ces mégalopoles qui ne dorment jamais. La vision de ce calme se percuta à mes souvenirs, un choc brutal alors que j’appréhendais les lieux avec fascination. « Wow… » soufflais-je. Je ne savais où poser le regard, tant de choses qui paraissaient insignifiantes et qui pourtant trouvaient grâce à mes yeux encore innocents. « Tu… ça fait longtemps que tu vis là ? »
Un pas en arrière, je m’apprêtais à repartir, fuir l’endroit que pourtant je mourrais d’envie de découvrir. Et si j’étais hésitant, ce fut le destin qui choisit à ma place, laissant apparaître juste devant mon regard ce cousin dont j’ignorais tout. Le sourire étira ses pulpeuses, une moue communicative à laquelle j’essayais de répondre sans paraître trop crispé. Là, au milieu de nulle part, loin de mon cocon, de mon havre de paix et de sécurité, je faisais tomber toutes les barrières qui m’avaient permis de survivre pour me plonger dans l’inconnu qui me faisait tressaillir de peur et d’anticipation. « Ça va… et toi ? » lâchais-je non sans mal. D’un signe, il m’invitait à le suivre, et bêtement je m’accordais une seconde avant de plonger dans un univers bien différent du mien. J’expirais, un souffle lourd et brûlant d’incertitude avant de lui emboiter le pas. « Sans tes indications je me serais sans aucun doute perdu… mais je dois avouer que j’ai tourné un peu en rond avant d’arriver jusqu’ici… » avouais-je. La gorge nouée, j’avais l’impression de m’étouffer à chaque mot qui voulait bien passer la barrière de chair. Je sentais une pression, une véritable chape de plomb sur mes épaules à mesure que j’avançais. Un pied devant l’autre, les yeux rivés au sol comme pour me rassurer que le sol ne s’ouvrirait pas sous mes pieds. Puis je tentais finalement un regard sur le corps de ferme, la maison traditionnelle dans laquelle je m’aventurais pour la première fois, et qui me laissa une impression brutale de chaleur et de sérénité. C’était si étrange, si loin de tout ce que j’avais connu, moi, garçon de la ville. Séoul ou Paris… seul le bitume régnait en maître dans ces mégalopoles qui ne dorment jamais. La vision de ce calme se percuta à mes souvenirs, un choc brutal alors que j’appréhendais les lieux avec fascination. « Wow… » soufflais-je. Je ne savais où poser le regard, tant de choses qui paraissaient insignifiantes et qui pourtant trouvaient grâce à mes yeux encore innocents. « Tu… ça fait longtemps que tu vis là ? »
stellaris
Invité
Invité
Re: Un air de famille ▬ Yo Han | Mer 1 Déc 2021 - 10:47 Citer EditerSupprimer
Yohan avait envie de bien faire ; aussi compliqué que cela soit-il, il souhaitait sincèrement parvenir à nouer un lien avec son cousin. Il n’avait pas énormément de famille, tout du moins le peu qui lui restait, il ne les voyait pas souvent, voir plus du tout. Jong Hyun ne lui avait pas semblé être une mauvaise personne, il lui avait, au contraire, paru être un pauvre garçon perdu qui ignorait où sa route s’était arrêtée. D’une certaine manière, il lui rappelait lui-même à une époque et plus que le rejetait, le fermier désirait sincèrement l’aider. Derrière ses grands airs, souvent bien froids, se dissimulait un homme au grand cœur ; s’il était autant fermé habituellement, c’était parce que à lui non plus la vie n’avait pas fait de cadeaux et qu’il préférait se protéger plutôt qu’être de nouveau blessé par autrui. C’était son propre système de défense cependant tous ceux qui le connaissaient savaient qu’il n’était pas méchant en vérité, qu’il était simplement méfiant et qu’il fallait faire preuve de patiente si on souhaitait atteindre son cœur. Son cousin n’avait même pas eu besoin d’essayer, parce qu’il était sa famille, parce qu’il était plus jeune et qu’au bout du compte, sans être en mesure de l’expliquer, il lui avait semblé autant blessé que lui. Peut-être même plus. Jong Hyun avait perdu chacun de ses repères, plus aucun parent pour lui offrir de l’attention, pour le soutenir, et s’il le pouvait, Yohan aimerait être en mesure de lui donner ce que son cousin n’avait plus. Certes, il ne pourrait pas lui offrir l’amour d’un père ni celui d’une mère, néanmoins il pouvait l’encourager, l’épauler, être une oreille attentive, et prendre soin de lui, tout simplement. Peut-être qu’il échouerait lamentablement toutefois il éprouvait sincèrement l’envie d’essayer.
« Ca va aussi. » Lui avait alors répondu posément le fermier, ayant parfaitement noté le malaise de son vis-à-vis cependant il avait trouvé plus judicieux de ne pas relever. Entamant la marche ensuite, Yohan avait commencé à lancer la conversation, s’assurant par la même occasion que son cousin ne s’était pas trop perdu avant de venir. « Je comprends. Je me perds souvent quand je vais à Séoul donc je suppose que c’est normal de ne pas trouver facilement un endroit qu’on ne connaît pas. » Surtout que le trajet pour se rendre à la ferme n’était pas forcément le plus simple quand on n’avait pas l’habitude et quand on n’avait pas de voiture également. Et une fine esquisse était instinctivement venue peindre ses lèvres devant la toute première réaction de son cousin. Celui-ci semblait jusqu’alors réellement décontenancé et perturbé néanmoins il avait finalement porté plus d’intérêt au lieu qui l’entourait, et le fermier espérait sincèrement que l’ambiance chaleureuse qui régnait ici aiderait le garçon à être plus à l’aise. « Depuis tout petit. J’ai grandi ici. » Il en était d’ailleurs extrêmement fier ; jamais il n’avait regretté d’avoir vécu à la ferme plutôt qu’au son des klaxons de la ville. « Fantastique n’est-ce pas ? » Il y avait tant d’hectares qu’il y avait largement de quoi se perdre. « Je te ferais visiter si tu veux. » Ou Jong Hyun pouvait tout autant se promener seul et découvrir la ferme par ses propres moyens, c’était comment il préférait, Yohan ne désirait pas le brusquer. « Mais tu veux peut être manger ou boire quelque chose d’abord ? » Là aussi, il y avait de quoi et c’était d’ailleurs le pourquoi le fermier s’était dirigé en premier lieu vers le restaurant, souhaitant prendre soin de son invité correctement.
« Ca va aussi. » Lui avait alors répondu posément le fermier, ayant parfaitement noté le malaise de son vis-à-vis cependant il avait trouvé plus judicieux de ne pas relever. Entamant la marche ensuite, Yohan avait commencé à lancer la conversation, s’assurant par la même occasion que son cousin ne s’était pas trop perdu avant de venir. « Je comprends. Je me perds souvent quand je vais à Séoul donc je suppose que c’est normal de ne pas trouver facilement un endroit qu’on ne connaît pas. » Surtout que le trajet pour se rendre à la ferme n’était pas forcément le plus simple quand on n’avait pas l’habitude et quand on n’avait pas de voiture également. Et une fine esquisse était instinctivement venue peindre ses lèvres devant la toute première réaction de son cousin. Celui-ci semblait jusqu’alors réellement décontenancé et perturbé néanmoins il avait finalement porté plus d’intérêt au lieu qui l’entourait, et le fermier espérait sincèrement que l’ambiance chaleureuse qui régnait ici aiderait le garçon à être plus à l’aise. « Depuis tout petit. J’ai grandi ici. » Il en était d’ailleurs extrêmement fier ; jamais il n’avait regretté d’avoir vécu à la ferme plutôt qu’au son des klaxons de la ville. « Fantastique n’est-ce pas ? » Il y avait tant d’hectares qu’il y avait largement de quoi se perdre. « Je te ferais visiter si tu veux. » Ou Jong Hyun pouvait tout autant se promener seul et découvrir la ferme par ses propres moyens, c’était comment il préférait, Yohan ne désirait pas le brusquer. « Mais tu veux peut être manger ou boire quelque chose d’abord ? » Là aussi, il y avait de quoi et c’était d’ailleurs le pourquoi le fermier s’était dirigé en premier lieu vers le restaurant, souhaitant prendre soin de son invité correctement.
stellaris
Invité
Invité
Re: Un air de famille ▬ Yo Han | Sam 11 Déc 2021 - 15:07 Citer EditerSupprimer
Il n’y avait plus personne, plus de père et jamais de mère, pas de frères ni de sœurs, juste quelques liens forts que je pouvais compter sur les doigts d’une seule main. Alors tomber sur ce cousin oublié, ce fut une révélation étrange, perturbante. Pouvais-je lui faire confiance ? Pouvais-je m’épancher sur les broutilles d’une vie partie en fumée ? Je l’ignorais. J’avançais un pas après l’autre dans le noir le plus complet, je tâtonnais pour découvrir, trouver ma place dans une société, dans une famille dont je ne connaissais rien, mais j’appréciais néanmoins le sourire chaleureux qui creusait ses fossettes, son regard qui laissait apparaître une réelle tendresse. Je voulais en garder le souvenir impérissable, celui de retrouvailles inespérées. Puis sa présence fut supplantée par la propriété, un corps de ferme comme je n’en avais jamais vu. Une bâtisse et un terrain qui trahissaient la chaleur d’un foyer dont je voulais désormais tout connaître, et ce fut sans même chercher à la retenir que la question glissa sur ma langue. « C’est… » Les mots m’échappaient tant je me sentais étranger dans ce décor. « Fantastique oui. » soufflais-je. J’affichais un sourire à mi-chemin entre la béatitude et l’air contrit dont je me parais inlassablement chaque journées qui passaient, perdu entre l’admiration et la retenue dont je voulais faire preuve. Mais au fond de moi, je voulais juste courir comme un gamin, me rouler dans l’herbe en espérant entendre le rire puissant de celui qui me manquait.
Doucement, je me laissais envahir par la nostalgie des lieux, et doucement, quelque chose se déverrouillait. L’un des nombreux remparts que j’avais érigé depuis ces deux dernières années s’effondra brutalement, et j’eus la sensation de respirer pour la première fois depuis un long moment. « Tu sais cuisiner ? » La curiosité et l’émerveillement me faisait perdre le sens de la retenue et des politesses, mais j’avais hâte d’en découvrir davantage. « Ma… mère était une très bonne cuisinière apparemment. C’est de famille ? » Celle dans laquelle j’avais encore des difficultés à m’inclure. « Est-ce que… il y a des photos peut être ? » demandais-je prudemment. Mais j’avais la sensation d’avoir dépassé des limites imaginaires. « Excuses-moi, oublies ce n’est pas grave. » souriais-je douloureusement.
Doucement, je me laissais envahir par la nostalgie des lieux, et doucement, quelque chose se déverrouillait. L’un des nombreux remparts que j’avais érigé depuis ces deux dernières années s’effondra brutalement, et j’eus la sensation de respirer pour la première fois depuis un long moment. « Tu sais cuisiner ? » La curiosité et l’émerveillement me faisait perdre le sens de la retenue et des politesses, mais j’avais hâte d’en découvrir davantage. « Ma… mère était une très bonne cuisinière apparemment. C’est de famille ? » Celle dans laquelle j’avais encore des difficultés à m’inclure. « Est-ce que… il y a des photos peut être ? » demandais-je prudemment. Mais j’avais la sensation d’avoir dépassé des limites imaginaires. « Excuses-moi, oublies ce n’est pas grave. » souriais-je douloureusement.
stellaris
Invité
Invité
Re: Un air de famille ▬ Yo Han | Mar 11 Jan 2022 - 9:12 Citer EditerSupprimer
Sincèrement, Yohan espérait que son cousin puisse trouver un peu de réconfort dans ce lieu qui l’avait bercé depuis sa plus tendre enfance et où lui trouvait toujours moyen de se relaxer. La ferme était son petit coin de paradis, son refuge, son échappatoire, parce qu’il l’avait toujours protégé et consolé dans les moments les plus difficiles de son existence. Là où le monde lui avait tourné le dos, cet endroit l’avait accueilli à bras ouverts puis avait souvent réchauffé son cœur en peine. D’un regard discret vers le plus jeune, Yohan ne disait rien, se contentant de répondre à ses remarques et une fine esquisse s’était dessinée sur ses lèvres, satisfait de le voir visiblement impressionné par l’immensité des lieux. Fantastique était un bien petit mot pour décrire la splendeur de la ferme, lui n’avait jamais assez de choses à dire pour décrire ô combien il appréciait cet endroit. Amoureux des animaux et de la nature, c’était comme rêvé éveillé de vivre ici et lui était celui qui en avait eu cette chance. Tranquillement, ils parcouraient les hectares tout en discutant, le fermier lui proposant même de prendre de quoi boire ou manger, puisque c’était le minimum et que, peut-être, son invité avait faim. « Je ne sais pas si c’est de famille mais j’ai toujours suivi les pas de grand-père et il m’a appris tout plein de choses, dont la cuisine. » Déjà très jeune, Yohan était un garçon curieux et souhaitait participer à la vie de la ferme donc Mr. Choi avait pris plaisir à lui inculquer tout un tas de trucs. « Mais c’est vrai que ta mère était une excellente cuisinière. » Du moins, de ce que lui se souvenait, il avait toujours apprécié ses repas.
Entendre Jong Hyun mentionner des potentiels photos ne l’avait ni choqué ni blessé, c’était normal d’être intrigué et de souhaiter en découvrir plus sur une famille dont il ne connaissait majoritairement que le nom. « Pourquoi tu t’excuses ? » L’avait-il rassuré d’un tendre sourire « Si tu veux voir des albums, je pourrais t’en montrer sans problème. Je dois bien en avoir quelque part. » Cela faisait d’ailleurs très longtemps qu’il ne les avait pas ressortis. Comme pour accompagner ses propos et le mettre un peu plus à l’aise, il lui avait tapoté gentiment l’épaule avant de pénétrer, enfin, à l’intérieur du restaurant. « Prends ce que tu veux puis installe-toi. » Avait-il ajouté en lui tendant la carte. « Je reviens. » Poliment, il avait salué les employés présents, passant commande pour lui-même tout en leur demande d’attendre que son cousin avait choisi, et ce n’était qu’ensuite qu’il avait disparu quelques longues minutes. C’était dans son lieu d’habitation que le jeune homme s’en était allé, partant fouiner dans ses placards à la recherche des fameuses photographies et après avoir trouvé le trésor tant désiré, il était naturellement retourné au restaurant, le gros album placé sous son bras. « Tu as trouvé ce que tu voulais ? » L’avait-il gentiment interrogé avant de soulever légèrement l’objet qu’il tenait, signe que Jong Hyun aurait tout le temps qu’il souhaitait pour le décortiquer en long et en large. Ils avaient besoin d’apprendre à se connaître de toute manière et cela ne se faisait malheureusement pas en quelques jours, il leur fallait du temps, à l’un comme à l’autre.
Entendre Jong Hyun mentionner des potentiels photos ne l’avait ni choqué ni blessé, c’était normal d’être intrigué et de souhaiter en découvrir plus sur une famille dont il ne connaissait majoritairement que le nom. « Pourquoi tu t’excuses ? » L’avait-il rassuré d’un tendre sourire « Si tu veux voir des albums, je pourrais t’en montrer sans problème. Je dois bien en avoir quelque part. » Cela faisait d’ailleurs très longtemps qu’il ne les avait pas ressortis. Comme pour accompagner ses propos et le mettre un peu plus à l’aise, il lui avait tapoté gentiment l’épaule avant de pénétrer, enfin, à l’intérieur du restaurant. « Prends ce que tu veux puis installe-toi. » Avait-il ajouté en lui tendant la carte. « Je reviens. » Poliment, il avait salué les employés présents, passant commande pour lui-même tout en leur demande d’attendre que son cousin avait choisi, et ce n’était qu’ensuite qu’il avait disparu quelques longues minutes. C’était dans son lieu d’habitation que le jeune homme s’en était allé, partant fouiner dans ses placards à la recherche des fameuses photographies et après avoir trouvé le trésor tant désiré, il était naturellement retourné au restaurant, le gros album placé sous son bras. « Tu as trouvé ce que tu voulais ? » L’avait-il gentiment interrogé avant de soulever légèrement l’objet qu’il tenait, signe que Jong Hyun aurait tout le temps qu’il souhaitait pour le décortiquer en long et en large. Ils avaient besoin d’apprendre à se connaître de toute manière et cela ne se faisait malheureusement pas en quelques jours, il leur fallait du temps, à l’un comme à l’autre.
stellaris
Contenu sponsorisé