Le sourire en coin, taquin, charmeur, sur son visage ne la quitte pas. « Est-ce vous sous-entendez que je suis une charmante compagnie ? » ricane-t-elle. Aie, aie, aie. Tout l’univers sait pourtant que Maeng n’a que charmant que sa bouille de poupée. Sa compagnie sur le long terme est plutôt du genre détestable que charmante avec le commun des mortels. Mais Haknyeon n’aura certainement pas le temps de voir cet aspect de sa personnalité : l’insociable désagréable et moqueuse. La jeune femme ne laisse jamais la possibilité à ses conquêtes de la découvrir réellement ; quelques heures en leur compagnie n'est que rarement suffisant pour embrasser tous ses vilains défauts. Quoique. Plus le jeune homme se montre honnête avec elle, plus la jolie brune se sent vraiment à se laisser aller. Surtout que pour le moment, Haknyeon ne semble ne titiller que ses côtés positifs pour le moment. Joueuse, elle passe sa langue sur ses lèvres rosées un instant avant de sourire à nouveau. « Oh, j’ai mille et une manières. » sa voix plein de sous-entendues chuchote avant de s'éloigner dans la foule. Maeng fait facilement abstraction des regards qui coulent sur elle ; en travaillant dans ce genre d'endroit, on finit par s'y faire, de l'attention non voulue. Jusqu'à ce qu'elle reçoive l'attention qu'elle a cherché. La jeune femme laisse bien volontairement le garçon poser ses mains sur elle, surtout quand elle comprend que son partenaire lui offre l'espace pour danser et la possiblité de fuir au besoin. Que d'indications qui la mettent assez en confiance avec Haknyeon pour briser d'elle-même le reste de distance. Adieu les quelques centimètres, Maeng l'entraîne dans le rythme sans se priver de glisser les bouts de ses doigts sur le torse du jeune homme et de les traîner dans sa chevelure. Les deux se perdent dans leurs mouvements, cet instant qu'ils partagent ensemble – peut-être le seul ou le premier d'une longue série. Qui sait. Quand l'étudiante s'approche un peu plus du jeune homme pour murmurer au creux de son oreille, elle se permet de frissonner à la main qui passent dans ses mèches. Ses paupières se ferment même un moment, profitant de la délicatesse d'Haknyeon, une délicatesse auquel elle n'est pas habituée. « Délicieuse ? » souffle-t-elle les yeux toujours clos. Lorsque Maeng ouvre enfin les paupières, ses pupilles se fixent dans celles de l'homme et un énième sourire se dessine sur ses lèvres. « Tu ne veux pas goûter avant de te faire une telle idée ? ». À trop chercher, elle va finir par trouver. Et c'est probablement ce qu'elle veut, même si elle doit avouer qu'elle a l'habitude de faire galérer un peu plus ses partenaires en temps normal. Haknyeon a juste cet aura rassurante, opposée à la sienne l'attirant comme un aimant. Cela change un peu de ses dernières conquêtes et Maeng ne dit jamais non à de la nouveauté ; sortir de sa zone de confort ne la dérange aucunement, au contraire. Elle sortirait bien volontairement de sa zone de confort pour un homme aussi charmant. « T’es pas du genre à perdre ton temps, n’est-ce pas ? » taquine-t-elle tout de même. Puis elle fait un pas en arrière, ses mains retombant derrière son dos, la musique dans ses oreilles à présent oubliée. Sa bouille de poupée se pêche sur le côté alors qu'elle hausse un sourcil en direction du plus vieux sans jamais le quitter des yeux. « Et qu’est-ce que t’as à m’offrir si je te laisse me guider ? Comment je peux être sûre de ne pas être déçue, hein ? » demande-t-elle juste pour l'embêter un peu. Se faire désirer un peu plus. Maeng doute sérieusement d'être déçue de quoique ce soit, rien que le comportement de l'homme suffit à démontrer ce point. Elle apprécie simplement ce jeu – quitte à aller trop loin et perdre toutes ses cartes sur la table. Ce serait dommage de laisser partir une telle prise mais Haknyeon réveille en elle une vraie envie de jouer au chat et à la souris.

« Est-ce que j’ai sous-entendu que ce n’était pas le cas ? » Répondre à une question par une question. Il n’y voyait pas d’inconvénients surtout que la jeune femme devait se douter que si ça n’avait pas été le cas, Hak ne serait pas resté près d’elle. Haknyeon n’était pas du genre à passer du temps avec des gens qu’il n’appréciait pas un minimum. Après tout, s’il ne s’était pas enfui du nightclub et qu’il continuait de la séduire, c’était qu’elle lui plaisait. Mais si elle souhaitait entendre Hak le dire, il lui faudrait encore attendre un peu. Il n’avait pas honte de dire ce genre de chose mais vu qu’elle jouait, il avait également envie d’être taquin avec elle. Il sourit même légèrement, fait extrêmement rare d’ailleurs pour lui, mais Maeng était vraiment à part. Elle savait ce qu’elle voulait et ne voulait pas et il était charmé par cet état d’esprit. Et encore une fois, il vit ce côté de la jeune femme. Hak la laissa s’éloigner avant de la suivre des yeux avant de le faire avec son corps. Peu habitué à être sur une piste de danse, il s’appropria néanmoins le corps de Maeng, lançant des regards noirs autour de lui comme pour clamer son territoire avant de reporter son attention sur la jeune femme. La policier se laissa ensuite aller au rythme de la musique, ne souhaitant pas briser ce moment qu’ils partageaient à deux. Haknyeon n’était peut-être pas doué, mais il avait une bonne prof et alors que leurs corps se collaient l’un à l’autre et qu’ils embrassaient la mélodie, il remarqua les mains de la jeune femme qui se baladaient sur son torse et ses cheveux tandis que les siennes restaient dans le creux de ses reins, de manière possessive. Il avait jeté son dévolu sur Maeng et s’il ne partait pas avec elle, au moins il était presque sûr que personne n’oserait la toucher, du moins tant qu’il était dans les parages. Malheureusement, la musique finit par se terminer et le rythme de la nouvelle ne les enchantait pas plus que ça. Pourtant, ils ne bougèrent pas de la piste de danse, toujours collés à l’autre. Haknyeon qualifia même la jeune femme de délicieuse et sa réaction le fit un peu plus sourire amusé par ce qu’elle cherchait à faire. Elle jouait mais elle allait se faire prendre à son propre jeu. Maeng finirait comme Icare, au sol parce qu’à trop vouloir voler près du soleil, elle se brûlerait les ailes. Cependant, malgré le jeu que la jeune femme avait instauré entre eux, Hak était impatient de passer à la vitesse supérieure. Il n’était pas réellement ce qu’on pourrait appeler une personne patiente et là, il le montrait bien. Il secoua la tête à la question de la brunette. Il n’est pas du genre à prendre autant de temps pour avoir une conquête. Mais pour Maeng, il pourrait faire un effort parce qu’elle lui plait réellement et que parfois, sortir de sa zone de confort, comme il le faisait actuellement dans cette boîte de nuit, pourrait lui apporter du bien comme du mal. Hak laissa donc la jeune femme remettre de la distance entre eux et lui adressa un sourire moqueur. Ce soir, il souriait beaucoup par rapport à d’habitude. Peut-être que Sojin avait raison et qu’il devrait sortir plus souvent, que ça lui faisait du bien. Haknyeon se rapprocha alors une nouvelle fois de Maeng, sa main reprenant sa place dans le creux de ses reins et il murmura à son oreille. « Je pourrai te montrer ici et maintenant comment tu ne serais pas déçue… Mais je ne suis pas du genre à aimer avoir un public. » Puis, suivant comment elle réagirait, il n’avait pas envie que d’autres personnes la voit dans cet état. Elle était à lui, du moins pour la soirée et il voulait que ça reste ainsi. « Par contre, je peux te donner un avant-goût… » Hak se recula, la regardant presque comme s’il allait la déshabiller sur le champ et approcha son visage du sien, leurs lèvres à quelques centimètres, ses yeux dans les siens à la recherche de son consentement. Il avait beau en avoir envie, il était hors de question qu’il fasse quelque chose contre sa volonté. Haknyeon n’était pas ainsi. Certes, il poussait parfois et sa façon d'aborder le sexe était différente, mais c’était toujours dans le consentement.

La vie est un échiquier géant ; tout est un jeu. Et Maeng n’est pas du genre à se dérober lorsque c’est son tour d’avancer les pions. La jeune femme a toujours aimé prendre des risques, s’amuser à l’accès. Peut-être parce qu’elle ne prend pas la vie au sérieux, que le jeu en vaut toujours la chandelle. Parce qu’elle n’a pas grand-chose à perdre. La seule chose qu’elle a à perdre c’est son frère, vraiment ; et bien trop souvent, elle se dit qu’il se porterait mieux sans elle. Pas qu’elle lui partage cette pensée – oui, son petit frère lui en voudrait bien trop sachant que cette idée ne lui ait simplement traversée l’esprit. Il est sûrement le seul à ne pas réellement savoir combien la tête de sa sœur peut être rempli de pensées négatives, défaitistes, noires. Probablement parce que Maeng fait tout pour lui cacher. Et de son attitude désinvolte, de son sourire joueur – mais sinique – imprimé sur ses lèvres la moitié du temps, il n’est pas si évident de comprendre que rien n’a vraiment d’importance pour elle, qu’elle se fiche pas mal de tout perdre d’une seconde à l’autre. Alors si elle prend trop ses aises avec Haknyeon, pousse le jeu un peu trop loin – au point où elle ne sait pas si le jeune homme continuera de la suivre longtemps – tant pis. Maeng ne va pas changer ses habitudes pour ses beaux yeux – même si dire qu’elle n’est pas attirée par lui serait énorme mensonge. Et elle sait que l’attirance est réciproque à la façon dont le brun la suit du regard, l’approche. Assez pour lui montrer son intérêt, pas assez pour lui donner envie de fuir. Ce n’est pas tous les jours que l’étudiante rencontre un tel respect en croisant quelqu’un dans le club où elle travaille. Ainsi, la brune prend un malin plaisir à voir jusqu’où Haknyeon accepte de la suivre avant de considérer qu’il perd son temps – surtout quand elle comprend que monsieur n’est pas du genre patience. Impatient, certes, mais assez joueur pour ne pas l’abandonner ici au milieu de la piste de dance quand elle s’éloigne. L’éloignement ne dure pas longtemps, cela dit. La paume de l’homme retrouve facilement son chemin contre son dos – et Maeng ne peut s’empêcher de frissonner au contact physique. Ses pupilles plantées dans celles de Haknyeon, elle se délecte de chaque mot qui passe ces jolies lèvres. « Hm, ce serait dommage de les rendre jaloux qui plus est. » acquiesce-t-elle avant de passer doucement sa langue contre ses propres lèvres sans jamais le lâcher du regard. Son sourire ne se fait que plus grand l’espace de quelques secondes lorsque le brun s’approche un peu plus. Et si encore une fois, Haknyeon lui offre une porte de sortie, elle choisit de ne pas la prendre. « Si tu proposes si gentiment… ». Sur la pointe des pieds, elle est celle qui brise l’espace entre leurs corps pour poser ses lèvres contre celles du garçon. Ce premier baiser n’a rien d’un échange doux et romantique, tout n’est qu’envie et précipitation. La tension entre eux enfin relâchée lorsque leurs lèvres se touchent dans une danse désordonnée. La cherche du plaisir sans arrière-pensées, qui ne fait que s’intensifier alors que les doigts de Maeng viennent chercher support sur les épaules de Haknyeon. Le second baiser n’est pas plus romantique que le premier, ni que ceux qui se suivent – uniquement alimentés par le désir primaire qui brûle dans son ventre. Le désir d’une peau contre la sienne, d’un corps mêlé au sien. Une vibration se fait ressentir contre sa jambe – elle grogne, réellement contrariée d’être déranger dans un tel moment. Ce n’est pas tous les jours qu’elle a la chance de rencontre un homme qui coche jusqu’à présent toutes les cases du plan cul parfait. Maeng ne laisse pas la sonnerie continuer de la frustrer ainsi, très vite sa main glisse de la nuque de son partenaire jusqu’à son téléphone pour refuser l’appel d’un geste rapide et précis. Très vite, ses doigts retournent à leur place initiale ; se laissant de nouveau prendre par cet échange de plaisir. Une démonstration plus que convaincante des compétences du jeune homme, doit-elle avouer. Maeng n’est pas une seconde déçue d’avoir choisi de rester un peu après son service. Ce qu’elle regrette par contre, c’est de ne pas avoir laisser son téléphone avec ses affaires derrière le bar – car même si elle fait de son mieux pour l’ignorer, la vibration persiste de façon agaçante.