♢ Seori tenait la laisse de Lady, sa samoyède, dans une main tandis que l'autre abordait le sac en plastique du commerce ouvert toute la nuit un peu plus bas dans la rue, jonglant difficilement entre le tout pour attraper ses clés tout en faisant attention à ne pas faire tomber son portable par la même occasion. Tout serait bien plus facile si Lady ne trouvait pas cela amusant de sautiller sur place, langue pendante et quelques aboiements comme pour dire à sa mère tu te bouges, tu prends trop de temps, sachant que la chienne était loin d'être un petit gabarit — la demoiselle s'estimait heureuse que cela n'avait pas posé de problèmes pour l'appartement — ainsi il fallut plusieurs essais à l'étudiante pour enfin ouvrir la porte sans tout faire tomber. Elle ne mit pas longtemps à rejoindre l'étage où sa soeur et elle partageaient un appartement, le paillasson l'accueillant comme si elle était chez elles, chez leurs parents, un clin d'oeil à ces derniers restés au village. Il faudrait qu'elles descendent pour les fêtes les voir. Poussant la porte, elle laisse la chienne entrer comme une fusée dans le petit appartement, tâche blanche folle qui gambade tranquillement dans l'espace, probablement cherchant déjà le réconfort en la présence de Mari. « C'est moi. » Elle annonce, comme si quelqu'un d'autre aurait pu débarquer ainsi à l'improviste, enlevant ses baskets fétiches pour rejoindre la cuisine, ce n'était pas très grand, les filles étaient loin d'être riches mais elles avaient réussi à trouver un endroit cozy et suffisamment grand pour elles deux, et la chienne. Posant le sac sur la table, Seori sort ce dont elles auraient besoin pour manger avant de partir installer la table basse, où elles mangeaient le plus souvent, dans le salon, trouvant Lady et sa soeur. Les yeux bruns de l'étudiante observe son aînée de haut en bas, avant qu'un soupir glisse entre ses lèvres. « Un jour, je vais vraiment le faire. » Elle n'épilogue pas ce qu'elle voulait dire, mais Mari savait de quoi elle parlait. « Ils avaient tout ce que nous aimons pour une fois, tu sais ce qu'on va regarder ? » Une soirée tranquille avec sa soeur, c'était tout ce dont elle avait besoin.

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SEORI & MARI, (code de kimlee).

♢ La petite brune ne comprendra jamais l'amour de sa soeur pour tout ce qui appartenait au passé, vêtements qu'elle juge d'un coup oeil, petit grimace qui vient déformer ses traits de poupée, avant de disparaître aussi vite qu'elle était arrivée. Bien qu'elle ne forcerait jamais Mari a changé qui elle était pour une quelconque différence de goûts vestimentaires entre elles, Seori n'allait pas dire qu'elle mentait quand elle trouvait que sa soeur pouvait plus se mettre en valeur. Elle était belle, Mari. Mais les filles n'étaient plus dans leur petit village de campagne, et le style vintage, c'était pas pour tout le monde. « Pièces anciennes, oui, surtout quand tu sens certaines odeurs, pardon Mari mais là où tu les achètes t'es certaine qu'ils les sortent pas de n'importe où ? » Elle fronce légèrement les sourcils vers son aînée, tandis que Lady couvrait cette dernière d'affection, la chienne n'était pas compliquée, tant qu'elle avait des caresses, elle aimait tout le monde. « Tu dois lui rappeler les petits écureuils qu'elle coursait partout dehors. » Elle ricane, se laissant tomber sur le petit canapé près de sa soeur, menton qu'elle vient poser dans la paume de sa main. Elle laissa un sourire venir éclairer son visage aux paroles de sa soeur, se rapprochant suffisamment d'elle pour entourer ses épaules et la serrer dans une étreinte affectueuse, elle ne pouvait pas la charrier très longtemps, Seori l'aimait trop. « Je me disais que ça fait un moment qu'on avait pas eu un instant à nous. » Elle murmure dans ses cheveux, joue plaquée contre sa tête. Entre les études et les petits boulots. « Ça me manque. » La petite dernière de la famille avait le mal du pays ce soir.

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SEORI & MARI, (code de kimlee).

♢ Seori n'avait jamais caché que les goûts de son aînée n'étaient clairement pas en accord avec les siens, elle ne comprenait pas ce que sa grande soeur pouvait trouver d'intéressant à tout ça, même si certaines pièces avaient pu être belles pour leur époque, maintenant ce n'était plus au goût du jour. « Pour l'entendre dire qu'il n'a pas de temps à nous consacrer pour dieu seul sait quel projet il a en ce moment ? » Elle rétorque, par une question, parce qu'elles savaient toutes les deux, qu'il ne changera pas son emploi du temps pour elles. Seori avait depuis longtemps arrêté d'espérer, que ça change, ils étaient dans la même ville et pourtant, elle avait la sensation d'être encore plus éloignée de lui que lorsque des centaines de kilomètres se dressaient entre eux. Elle aimait son frère, amour profond qu'elle ressentait pour sa famille, mais elle n'était pas naïve, pas quand ça le concernait lui. « À force d'insister sur le unique, je vais finir par me poser des questions. » Elle la taquine, mais son coeur déborde d'affection pour Mari. La seule qui la comprenait vraiment. Un sourire éclatant, ses yeux s'écarquillant à l'annonce de sa soeur, son étreinte autour de ses épaules qui se fait un peu plus forte, un balancement qui s'ajoute tandis qu'un rire glissait entre ses lèvres. « Oh mon dieu, Mari, je suis si fière de toi. » Elle susurre, admirative. Sa soeur le méritait, plus que quiconque. « Bien sûr que je serai là ! Hors de question que je loupe ça, tu sais que je suis une fan de la première heure ! » Portable qu'elle attrape pour prendre une photo, cliché d'un instant volé, le visage de sa soeur figé dans le temps, coeur vibrant de bonheur. « Tu comptes inviter les parents ? »

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♢ Elle l'aimait pourtant son grand frère, Seori n'était pas du genre à garder de la rancoeur ou quoi que ce soit, mais même une douceur comme elle, ne pouvait nier que l'attitude de leur aîné envers elles n'avait rien de très plaisant. Parfois elle se demandait à quoi bon vivre dans la même ville si il ne trouvait jamais un instant à leur consacrer ? Un jour les filles allaient juste arrêter d'essayer et il devra bien trouver une excuse à sortir aux parents du pourquoi ils se sont perdus de vue, si cela n'était pas déjà le cas entre eux et lui. Jetant un regard en coin à sa grande soeur, elle ne répond pas de suite, Lady quittant les caresses de l'aînée pour retourner vers sa maîtresse, frottant son museau humide contre sa main. « Avec lui cela peut durer des semaines et tu le sais bien. » Elles auraient dû faire le deuil de ce frère depuis des années, pas qu'il ne soit plus de ce monde, mais en rien il ne ressemblait à celui qui avait grandi avec elles. La vérité était dure à digérer. Changeant de sujet, Seori ne peut retenir ses cris de joies à l'annonce de sa soeur, lui tapant sur le bras quand elle balaye les exclamations de la jeune femme comme si ce n'était pas une grande opportunité. « Bien sûr que si, c'est énorme Mari ! » Les yeux de Seori pétillaient pour sa soeur. Pourtant quand elle reprend la parole, les expressions de la brune changent, se mordant l'intérieur de la joue. « C'est mais... C'est pas comme si tu pouvais leur cacher, non ? » Et puis ils pourraient voir ainsi, le talent de leur fille aînée, ses rêves et ses espoirs. Posant son menton dans la paume de sa main, elle se laisse tomber de nouveau contre le canapé, en pleine réflexion, seuls les mots de Mari la sortant de là. « Pour toi, oui certainement, on ne peut pas dire que j'aurais quoi que ce soit à apporter de mon côté. » Les mélodies qu'elle composait étaient exclusivement faites pour elle, ou pour ses cours, pas de quoi se vanter de réussir dans la domaine qui la passionnait. Ils gardaient toujours espoir que l'un des enfants reprendraient le flambeau, et pour le moment, Seori n'avait rien pour leur dire non.

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