@Bae Hak Nyeon
La tour’elle. Un lieu de paix, un drapeau blanc ; qui renfermait tellement de femmes blessées mentalement, souvent physiquement. Un sanctuaire de protection, pour toutes celles qui avaient le malheur de mal tomber dans leurs vies amoureuses, dans leurs vies de famille. Jiyool y pensait beaucoup de temps depuis qu’elle avait quitté la fac – si elle n’était dans les locaux de nunchi et en train d’aider les étudiants en littérature, c’était alors là qu’on pouvait la trouver. C’était un bonheur pour l’éditrice d’apporter son aide et son soutien à ses femmes dans le besoin. Essayer de les comprendre et essayer de les accompagner au mieux, ce qui n’était pas toujours si simple. « Je suis vraiment contente que tu ais trouvé du temps pour venir. » fit-t-elle en rejoignant Haknyeon après avoir raccompagné une de leurs nouvelles arrivées à sa chambre. Ce n’était pas la première fois que le policier venait aider l’association, mais aujourd’hui, la jeune femme lui en était d’autant plus reconnaissante. Après leur rencontre il y a quelques temps maintenant, la vie de Jiyool avait bien changé mais l’association restait une constante et ses échanges par messages avec le jeune homme également. À force de messages et de rencontres à la tour’elle, l’éditrice arrivait aujourd’hui à considérer Haknyeon comme un ami. « Cela ne doit pas être facile pour un homme d’aider ici… » ajouta-t-elle dans un sourire. Certaines des femmes qui arrivaient ici étaient traumatisées par les précédentes relations avec la gente masculine qu’elles pouvaient se montrer particulièrement austères à la présence d’un homme entre les murs du sanctuaire. Quelques rares fois, il arrivait qu’elles soient insultantes – voire violentes. Mais ce qui régnait surtout ici, c’était la peur et cela pouvait être d’autant plus dur à vivre que la colère. « Mais un peu de renforts fait du bien à tout le monde, on a eu pas mal d’arrivée ces derniers jours. ». Avec l’hiver qui arrivait, la tour’elle se remplissait à vitesse grand v laissait les quelques bénévoles totalement débordés. Certaines de leurs réfugiées conjugales assez solides leur prêtaient parfois mains fortes, mais c’était rarement suffisant quand il fallait lui donner accès à un support psychologique, matériel, alimentaire ainsi qu’administratif. Et parfois s’ajoutait à cela, la gestion des enfants. Jiyool n’en voyait souvent plus le bout et passer des heures, des soirées complètes à aider. Alors elle était heureuse d’avoir un peu de soutien aujourd’hui.

@Choi Ji Yool
Il était rare de voir Haknyeon se sociabiliser lorsqu'il était de repos. Mais depuis sa discussion avec Sojin, il tentait de changer les choses. Il n'avait pas envie de l'inquiéter plus que ça sur ce qu'il faisait de sa vie quand il n'était pas au commissariat. Ainsi, sa rencontre avec Jiyool l'avait aidé aussi à trouver quelque chose à faire pendant qu'il n'avait pas son uniforme et il pouvait également se sentir utile en venant aider ces femmes dans le besoin. Certes, il ne le faisait pas aussi efficacement que lorsqu'il était derrière son bureau mais c'était plus que de ne rien faire. Hak sourit à la jeune femme qui était venue le rejoindre. Il baissa les yeux sur elle et son regard se fit plus doux. Il l'aimait bien Jiyool, sinon, il ne la considérerait pas comme une amie. Parce que c'était ce qu'elle était devenue à ses yeux. « C'est normal... Je peux les aider sur le terrain. » Même s'il ne faisait pas grand chose à ses yeux. L'éditrice reprit la parole et il haussa les épaules. « Plus que parce que je suis un homme... C'est parce que je n'exprime pas mes émotions sur mon visage. Ça leur renvoie souvent l'image de la personne qui leur a fait du mal... » Une des femmes lui avait même dit qu'il faudrait qu'il tente de sourire parce qu'elles avaient l'impression qu'il allait leur sauter à la gorge et leur faire revivre des horreurs. Or, ce n'était pas la volonté de Haknyeon. Jamais il ne lèverait sa main sur une femme. Sa grand-mère l'avait trop bien élevé à ce sujet. Jamais il ne frapperait une femme et ce même si elle se montrait violente, insultante ou même pendant une arrestation. Ce n'était pas dans le caractère du policier. Il essaya de sourire mais abandonna bien vite quand son regard se posa sur la salle maintenant vide de toute présence à part la leur. « J'ai remarqué oui... Il y avait plus de monde que les premières fois où je suis venu. Elles arrivent peut-être plus à assumer avoir besoin d'aide ? » Parce que c'était ça le souci dans ce genre de situation. Les femmes avaient honte de ce qu'elles avaient subi et donc ne souhaitaient pas en parler ou même aller chercher l'aide quand elles en avaient besoin. Hak les aidait en leur proposant de s'occuper lui-même de la plainte. Mais malheureusement, elles étaient nombreuses à refuser la main tendue qu'il leur offrait. Il ne pouvait donc rien faire qu'attendre que ça vienne d'elle. Son regard se reposa ensuite sur Jiyool et il l'observa, détaillant son visage. « Tu vas bien toi ? » demanda-t-il avec sollicitude. C'était compliqué d'aider les gens et de ne pas être empathique. Elle avait peut-être besoin de parler.

@Bae Hak Nyeon
LL’association et le lieu accueil étaient importants pour elle ; et combien même Jiyool avait déjà du mal à voir le bout de ses journées entre multiples emplois, elle trouvait tous les jours quelques minutes pour passer et donner un coup de main. En entendant les explications du policer concernant les réticences des pensionnaires qu’il avait aidé, Jiyool lui adressa un sourire compatissant. « Je ne fais même attention, je crois que j’ai fini par m’habituer ! » confia-t-elle, en se rappelant de la toute première fois où elle avait rencontré le jeune homme. Haknyeon l’avait tout de suite intimidé avec son uniforme et son visage fermé, mais l’éditrice avait fini gommer cette impression en passant quelques instants avec lui autour d’un café. Et c’était important pour elle d’entretenir cette bonne relation avec lui, de lui partager notamment son amour pour cet endroit. Et comme Haknyeon avait toujours montré un intérêt pour la tour’elle, c’était plus qu’un plaisir de l’avoir à ses côtés aujourd’hui. « Je pense plutôt que c’est la période… Les fêtes de familles qui arrivent, je suppose que ça réveille beaucoup de choses et chamboule pas mal de foyers. » expliqua Jiyool ; elle n’avait pas de mal à imaginer comment les femmes pouvaient le fois de partir à cause de la pression socio-économie de la période de noël. « Et sûrement que le lieu commence à se faire connaître, maintenant les victimes savent qu’elles ont un endroit qui les attendent et des gens qui sont prêts à les aider jusqu’au bout. Cela doit être plus facile ainsi. ». Le plus dur était de prendre la décision de partir – une fois à la tour’elle, rares étaient celles qui refusaient de se faire aider, pour reprendre une vie normale ou pour faire les démarches administratives et judiciaires nécessaires. Les yeux de Jiyool parcoururent la salle, vérifiant que sa présence était nécessaire nulle part avant qu’elle ne relève un regard surpris vers son ami. Elle n’aurait pas dû pourtant ; être surprise de la question de Haknyeon. « Je– Hm, oui ça va… ». Jiyool ne savait pas pourquoi elle hésitait à partager ses problèmes avec le jeune homme, il s’était toujours fait un point d’honneur à lui rappeler qu’il était là pour elle. L’éditrice avala difficilement sa salive. « En fait, il y a quelque chose dont j’aimerais te parler… En privée si possible ? » demanda-t-elle en indiquant la salle de pause, vide. Ils pourraient se poser un instant, café à la main, le temps que Jiyool trouve comment lui expliquer sa situation délicate.