Des premiers questionnements, discrets mais surtout innocents. Un regard dans les miroirs qui avait grandement changé, pourtant. Ce n'était rien d'effrayant, mais c'était pourtant l'inconnu :: et que c'était immense. Il découvrit un tout nouveau monde, de nouveaux horizons mais, surtout, il se redécouvrit lui-même. Sa famille tenta de le convaincre du contraire, poussant toujours cette masculinité toxique sur ses épaules ─ espérant lui faire comprendre un jour, peut-être.

« Tu seras viril, mon fils. »
Ce n'étaient que des tissus, ce n'étaient que des concepts, poussés par la biologie et le patriarcat, ancrés dans les esprits du monde depuis tellement d'années qu'il était difficile de s'en détacher si rapidement et facilement. Et alors s'il souhaitait porter une jupe plutôt qu'un pantalon ? Et alors si son père se mettait à le traiter de tous les noms car il était soi-disant « différent » ─── BULLSHIT.
Que signifie être différent ? Par rapport à qui, à quoi. Qui dicte ces règles de ce qu’est la normalité ?

La vie des Jung. Dans cette maison (( cette villa )) qui semble démesurée pour ces quatre personnes qui l’habitent. Pas assez riche pour se permettre du personnel, mais assez pour prétendre posséder cette carte d’abonnement aux soirées mondaines. La vie dure des règles faibles en nombre mais puissantes par les traditions. Les coups n’étaient pas rares, les cris disputes qui, de plus en plus, étaient répondues. Cet enfer était rapidement oublié entre les bras d’une petite sœur :: Yoomin. Paradis en enfer et soleil parmi ces nuages si sombres de la vie de Heenim. L’amour qu’il lui porte est inconditionnel et la protection réciproque est des plus pures. Jamais il ne laisserait quoi que ce soit lui arriver et encore moins si cette menace venait de leurs propres parents.

Mais c’était l’incompréhension qui le prit lorsque sa chère cadette lui parla de quitter le pays. Une envie de verser quelques larmes malgré la masculinité imposée par le paternel, une envie de tout casser :: de hurler. Puis le vide, alors que chacune de ses pensées quittait son esprit pour ne laisser qu'obscurité et silence. Il était perdu et tout se lisait si facilement sur son visage. Lui, qui souhaitait plus que tout protéger cette chère et tendre aimée. Lui, qui souhaitait la sortir de cette prison dorée et empoisonnée que représentait leur famille. Finalement, elle s'en était sortie sans son aide. Loin de ce qu'il imaginait ─ au moins elle était sauvée. Au moins, elle faisait sa vie et ses propres choix. La joie fut alors cette dernière émotion qui l'eut calmé.
La distance n'était finalement que peu de choses. Les contacts étaient maintenus de toutes les façons possibles et le soutien mutuel était toujours aussi fort et présent. Cet amour fraternel était si évident ─ si contrasté à celui qu'ils éprouvaient pour leurs parents.  

Paranoïa et peur. Mais surtout deux mille scénarios qui se forment et se déforment dans sa tête constamment. Il n’a même pas une seconde pour respirer alors que chaque film prend trop de place dans ses pensées. De la romance à l’action, chaque mot, phrase ou geste est calculé inconsciemment dans cette cervelle en ébullition jusqu’à le rendre fou. Complètement. Ainsi, son malaise parmi les foules semble évident. Ainsi, il ne peut se déplacer dans cette angoisse constante qui serre ses entrailles et l’empêcherait presque d’avancer correctement. Handicapant, il arrive encore à s’en défaire mais pour combien de temps, encore ?

Peau vide de toute encre, l’envie n’est pas absente pourtant. Il s’agirait là d’une énième victoire, d’un geste de rébellion qui s’ajouterait à tous les précédents. Dans l’attente de ces cicatrices noires, on peut déjà apercevoir le nombre de bijoux augmenter autour de ses oreilles. Seul endroit de son corps où il se permet ces déformations de la chair humaine. Il utiliserait l’excuse de la mode, de la poursuite de ses études et ces tendances dans lesquelles il doit se plonger pour suivre le métier (( paradoxe ─ alors qu’il cherche cette liberté )). Toujours vêtu de tissus de grande qualité avec une style qui, il essaye, se démarque des autres. Bijoux et accessoires s’accumulent sur son corps maigre et fragile mais à la silhouette de mannequin, dit-on.

Que serait un être humain sans ses peurs, que serait cette perfection bien trop étrange pour nous ? Heenim n’y échappe pas et souffre de ces terreurs qui le maintiennent éveillé la nuit. L’angoisse s’est posée dans sa vie comme un homme marié ne quittant plus le canapé. Elle, avec ses peurs elle ne prévient de rien et répand son poison entre les veines presque ouvertes de la personne. Lentement, mais sûrement. Il serait bien difficile d’avancer alors que le poids autour de ses chevilles continue d’augmenter sans aucune possibilité de se sortir de ses tourments. Comment est la vie sans ces insécurités qui vous broient l’estomac ? Pourtant, elles semblent rester moindre. Le noir complet, les foules et l’abandon. Alors il se perd dans les addictions, se tuant petit à petit ─ gardant pour seule raison de ne pas aller plus loin l’amour qu’il donne à sa sœur. Le tabac lui sera fatal, un jour. Et l’alcool finira par le perdre. Il ne pourrait donner l’état actuel de son foie tellement celui-ci pourrait être aussi hideux ─ à l’image de ce tableau maudit de Dorian Gray.

Ses rêves ne s’arrêtent cependant pas, complexifiant tout ce paradoxe que représente finalement Heenim. L’envie de créer de se laisser porter par l'inspiration que lui procurent les arts. Il veut créer sa marque, devenir directeur de collections et commence déjà à y travailler depuis cette première année de licence durement obtenue. Disputes continues avec sa famille pour se permettre de faire ce qu’il désire, il joue sur sa majorité pour couper les liens et s’émanciper. Son master démarre d’une meilleure manière que la licence car après les deux ans de service militaire, il lui était plus facile de revenir dans la discrétion. Il s’y voit presque ─ déjà. Cette propre marque dont il n’arrive pas encore à se décider pour le nom, des vêtements qu’il créerait pour toutes les morphologies, tous les genres :: pour réellement tout le monde. Il veut, il désire faire de ce rêve une réalité.

Il est composé d’une âme romantique. Pride and Prejudices, il le vit :: où du moins aimerait le vivre. Son cœur reste vide d’émotions, complètement fermé alors que tout l’amour qui l’habite est pour sa sœur. Il y croit pourtant, au prince charmant ─ ou à la princesse charmante. Il veut le-a rencontrer et vivre tous ces moments tendres dignes des plus grandes histoires romantiques. Néanmoins, il n’est pas à l’abri de transformer cette romance en tragédie et il ne souhaiterait pas un destin comme celui de Romeo et Juliet. Il n’en reste pas intouché pour autant et connaît les plaisirs charnels. Ceux-ci ne font pas partie de son quotidien, et ainsi restent relativement rares mais il ne pouvait manquer de l’expérience qu’elle soit avec un homme, une femme ou une personne non-binaire.

L’excellence, il souhaite l’atteindre. Il ne chôme pas dans la vie qui va pour lui à mille à l’heure. Cette sensation de se perdre dans l’océan aux vagues démesurées. Et pourtant, il sait nager, il sait rejoindre le bord lorsqu’il le faut et ne perd jamais ses repères. Il fait tout pour rester au top des classements de ses classes, pour toujours s’améliorer même lorsque ce ne lui était pas demandé. Sa discrétion l’aide beaucoup dans cette montée vers la perfection et ainsi il en fait beaucoup trop. Des instruments ? Il pratique le piano et le violon. Les langues, il en maîtrise 2 et en parle 4 ─ Coréen, Anglais, Japonais et Mandarin. C’est qu’il serait bien ennuyant si ces talents n’étaient pas tâchés par ses imperfections et défauts.


*. ✧ ─ Vrac.
Il est droitier.  ˚ .  Il dessine très bien.  .✷  Il supporte très bien la nourriture pimentée, ce qui est inquiétant pour son estomac.   ˚ .  Il adore la musique pop, mais apprécie le classique.  .✷  Il adore les chats mais ne supporte pas les chiens.   ˚ .   Son premier show de drag queen était à ses 18 ans.  .✷ Il ne voit ses parents que pour le nouvel an et seollal.    ˚ .   Il appelle sa sœur au moins une fois tous les deux jours.  .✷ Son signe astrologique chinois est cochon.   ˚ .   Son groupe sanguin est 0-.

discret. RÊVEUR. inattentif + DÉCONNECTÉ. travailleur & PERFECTIONNISTE. froid mais SYMPATHIQUE. surprenant. SUSCEPTIBLE. organisé. IMPATIENT & insensible.

The artistic vibe,, la fibre sensuelle qui touche trop facilement les émotions. Derrière ce masque vide d’expression et d’une froideur sans nom, ce sont les montagnes russes émotionnelles qui emprisonnent et chamboulent les pensées de l’humain. Derrière ce calme plat et (( faussement )) paisible, l’envie de hurler, de plus en plus, prend de l’ampleur. L’envie de pleurer et de cracher ses poumons tellement l’injustice est puissante. La frustration est telle qu’il se sent étouffé sous cette couche infâme d’émotions variées. Il la cherche, pourtant, cette liberté. Il tend le bras pour l’atteindre mais jamais ne la touche. Si proche pourtant, il l’observe, là silencieux mais dans l’agitation et la frayeur. Ça en devient un beau bordel écœurant qu'il ne peut éviter. Heureusement, son regard sur la personne qu'il est ne change pas. Heureusement quelques bonheurs restent persistants pour ne pas le perdre dans ce gouffre de folie :: si profond. Interminable, froid et sombre.

『　Dejected because of want of company or society; sad at the thought that one is alone.　』

Si ce sentiment qu’est la solitude est souvent perçu comme négatif comme indiqué dans un dictionnaire latin, ce n’est pourtant pas synonyme de manque de présence. Seul dans cet espace si privé qu’il en devient impénétrable, il ne peut se dire malheureux, Heenim. Cette paix l’accueille et le berce, paradoxalement. Elle le rassure car ici, personne ne peut l’atteindre et le blesser. (( And yet )) Pourtant, la peur de l’abandon est telle qu'il est vite submergé. Un poil paranoïaque, c’est alors l’abandon qui prime et prend le dessus sur les liens. « Ce n’est pas grave, c’est ainsi :: that’s life. » Trois phrases cruelles qui pèsent sur cet égo brisé alors.
Néanmoins, il reste aussi curieux. Assez pour continuer d’avancer malgré toutes les difficultés. Assez pour travailler jusqu’à l’épuisement car la fierté le menace. La discrétion est sa meilleure amie alors qu’il avance, créant cette place qu’il mérite dans cette société infernale.

Tout peut cependant s’effacer. Tout peut changer alors qu’il porte un masque de peinture cachant chaque trait de son visage. Méconnaissable Heenim n’est plus, pour accueillir Bybe. Fierce woman :: Queen. Cet alter égo le sort de cette timidité qui définit si bien Heenim. Elle le porte de ses ailes vers les sommets mais attention à ne pas se brûler. Icare ne le représente cependant pas. Il l’espère, vraiment. Mais les mots se libèrent et sifflent d’une douce mélodie. Sa voix portée dévoile alors une voix d’une justesse sur les octaves à en donner des frissons. C’est l’épanouissement, les couleurs chaudes qui viennent sortir ce petit cœur des glaces pour lui ouvrir le monde de paillettes et de joie.