Partout et nul part à la fois. C'était un peu ta vie au quotidien. Etre là, puis là bas, mais n'être jamais réellement présent. Ton esprit était déjà dans un futur radieux, tandis que ton coeur faisait la basse besogne, un peu partout. Parfois tu t'amusais à t'imaginer comme ces personnages haut en couleur, ceux qui gueulaient partout, qui allaient plus vite que la lumière qui bougeaient tout en étant mignon, qui reflétait une force d'esprit qui n'existait pas. Parfois tu voulais juste être celui qui se reposait sur un canapé confortable. Un peu de repos n'était pas de trop, et pourtant tu continuais à faire cuire ces frites dans la fritures qui embaumais tes vêtements. Tu continuais de laver des vitres bien trop grandes, engourdissant tes muscles. Quant à cette moto presque à l'abandon, elle te servait pour les livraisons. Une vie palpitante, qui t'offrait une jeunesse sans répit. Peut être était ce même l'accumulation de ces boulots qui avait amené à cette situation.
Etrange.
Les visages défilaient tu n'avais pas une mémoire surpuissante ,aussi tu oubliais. Tandis que d'autres gardaient ton visage en tête, comme celui qui leur avait fait payer leur boisson au combini, peut être même celui qui avait préparé leur sandwich avant de lui donner. Et encore une fois, cet homme qu'il croisait distribuant des tracts. C'est ainsi que ton souri fini par réellement poser problème. Elle te reconnaissait sûrement, vus son regard sur toi. Sauf que toi, tu la connaissais pas, tu pensais pas la suivre. Juste à faire ton boulot, aussi ingrat soit il. "Bonjour, Il y a une réduction à partir du deuxième verre sous présentation de ce flyer !  "

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T'étais pas du genre à trop réfléchir. Enfin tout dépendait la situation mais tu supposais que c'était le cas pour tout le monde. Il y avait les gens qui réfléchissaient pour tout et rien et il y avait les autres. Tu faisais clairement partie des « autres » … théoriquement. Il n'y avait que certains sujets qui éveillaient une contemplation longue et douloureuse. Que certains sujets qui réveillaient de nombreuses questions, soulevant interrogations et craintes sur leur petit chemin. Pour d'autres choses tu essayais simplement de passer au-dessus. Parce que tu avais plus important à penser. Tes cours, Yoo Na, tes parents, Eun Hyuk... Sauf que là, tu ne pouvais t'empêcher de revoir ta vie. Un peu. De recalculer certains moments, les prunelles vagabondes, allant de la gauche à la droite comme si tu cherchais une réponse inscrite en grand dans l'air. Mais rien. Juste lui. Encore lui. Toujours lui. Tu clignas des paupières dans un air penaud, la main levée pour attraper ce flyer dont il te parlait mais les doigts fermés, comme si tu venais de changer d'avis. T'étais juste perturbée. C'était qui ce type ? Pourquoi tu le voyais partout ? Tu continuais de le fixer, interdire et silencieuse. Etait-ce une blague ? Tu avais vu des vidéos du genre, avec des jumeaux... bon là ils seraient carrément une équipe de foot mais c'était possible. Non ? T'avais un doute. Un gros doute. Un faible « Uh » passa doucement tes lèvres, que te pinças dans un air mal assurée et incertain. Un peu apeurée aussi. « Est-ce que... », marmonnas-tu doucement, les pommettes rougies, les iris se dressant vers lui pour se baisser vers sa main tendue. « Je ne... », tu secouas un peu le visage, baissant la main. Tu l'observas encore, le même silence aux lèvres. « Est-ce que vous me suivez ? », demandas-tu d'une petite voix perturbée, une fine grimace au visage et le regard perdu.

A droite et à gauche, trimballer une pancarte ou porter des seaux de peinture. Frire du poulet ou le transporter. C'était incessant. Et jamais assez. Le souffle court il ne semblait pas que le répit fasse parti de ta ligne de vie. Ne faisant que perdre haleine, cherchant toujours à gagner plus. L'appât du gain? Et si seulement. Le luxe et l'envie de plus, tu aurais voulu baigner dans ce pêché mais la vie t'avait directement appris à être humble et ne te contenter que du nécessaire. Un nécessaire qui n'était pas bien grand, pas bien cher, et qui ne demandait rien de fou. Cependant, avec venait les obligations. Et celle qui prônait sur tes épaules n'était pas de tout repos, faisant courber ton échine, creusant tes yeux et tes joues dans une fatigue voyante. Ce n'était pas réellement ta faute, ton prêt, ton argent, mais c'était ta vie qui était bouleversée, clairement mise à nue et rude épreuve juste pour continuer de respirer. Car là était bien le seul droit que tu continuais d'user. Le reste était du luxe. Dormir, manger, des moments de répit que tu prenais toujours avec plaisir. L'angoisse au ventre n'étant jamais loin pour te faire revenir sur des deux pieds. Distribuer des flyers ce n'était vraiment pas le pire. Le sourire lui toujours présent te gardait de t'effondrer. Sûrement le secret de ta longévité. Pour combien de temps, ça tu l'ignorais. Encore plus quand une jeune demoiselle venait interrompre ta distribution avec une question. Oh tu ne t'étais pas du tout attendu à cela, stoppant alors ton travail pour la regarder, le sourire toujours présent, moins grand, plus naturel. L'attente patiente, et les iris curieuses. Son comportement, sa voix, tu avais fait quelque chose de mal? L'air inquiet, le calme inhabituel tu attendais quelques instants, pour comprendre enfin le problème. Enfin oui mais non. Tu ne comprenais pas pourquoi on te posait cette question. " Moi ? Vous .. suivre ? " Tu la suivais ? Est ce que tu la suivais ? Non. Tu ne la connaissais pas. Et malgré ton index accusateur pointé vers toi même tu ne comprenais toujours pas. " Vous me connaissez ? On se connait ? " Peut être que tu avais été l'imprudent à passer à côté de quelqu'un dont tu ne te rappelais pas. Ou alors... "Quelqu'un vous suit ?? " Les genoux légèrement pliés tu regardais partout pour comprendre. Qui ? Qui ? Qu'il ose tient. Non l'intelligence ne c'était pas magnifiquement penché sur ton berceau. " N'hésitez pas à aller à la police ! Y a des gens toctoc parfois. " Comme toi un peu.


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Croiser plusieurs fois la même personne n'était en rien déranger. Pas pour toi du moins. Même si la capitale était grande, tu supposais qu'il était parfois normal d'y découvrir des visages familiers ici et là. Le monde était petit après tout, n'est-ce pas ? Mais là, il était soudainement bien trop petit, et c'était presque perturbant. Tu avais croisé cet homme un bon paquet de fois – quand il s'agissait d'un étudiant, encore une fois, ce n'était pas bizarre. Mais tu n'étais pas certaine qu'il soit étudiant, tu ne faisais que le croiser dans divers magasins ou coins de rue. Ca devenait gênant. Très gênant. A te demander s'il te suivait. Pour quelles raisons ? T'en savais rien. Après tout, il n'aurait pas besoin de véritables raisons pour le faire, pas vrai ? Peut-être avais-tu fait quelque chose qui l'avait vexé ? Ou... t'en savais rien en fait. Réfléchir de manière trop poussée à ce genre de choses n'était vraiment pas ta tasse de thé. Du moins pas sur ce sujet. Tu avais un sujet en particulier qui prenait pas mal de tes pensées et tu supposais ne pas avoir de place pour le reste. « Oui », soufflas-tu doucement, l'air inquiète, l'observant dans une moue confuse, le regard un brin suppliant. Parce que c'était tout de même un peu effrayant, n'est-ce pas ? Tu avais vu quelques films et ça ne se passait jamais bien pour la personne suivie. « Je ne... », commenças-tu, avant de secouer le visage de gauche à droite. « On ne se connaît pas », articulas-tu lentement, détaillant ses expressions. Tu clignas des paupières à sa question suivante. Tu suivais son regard, observant son visage. « Des gens toctoc... », répétas-tu, de plus en plus perplexe. « Je parlais... Je parlais de vous », expliquas-tu. « On s'est déjà croisés plusieurs fois et je... », tu bougeas un peu les épaules. Pourquoi devais-tu expliquer au type qui te suivait qu'il te suivait ?? « Vous avez vu quelqu'un me suivre ? », demandas-tu alors, les yeux quelque peu écarquillés, le regard flottant autour de vous. Ca commençait à devenir inquiétant tout ça...

Les visages se multipliaient chaque jour et la mémoire ne pouvait les retenir, oubliant alors ceux qu'elle venait de rencontrer, pour remplacer par ceux qu'elle croisait souvent, presque quotidiennement. Pourtant son visage à elle ne resta pas gravé. La mémoire nous faisait de vilain tour, oubliant même ceux qui venait à entrer dans notre vie de manière inopiné, plusieurs fois, sans raison. La tienne s'attardait sur ceux qui te parlaient, ceux qui venaient bousculer ta vie avec un vent frais. Elle en ferait partie, bientôt, et plus aucun jour ne passera où son visage sera inconnu. Mais pour l'heure, tu ne l'avais tout simplement pas vue. Comme des passants sans visages, pour toi les gens portaient des masques, noirs, ou blancs, colorés ou simples. Chacun avait le sien, toi également. Oubliant que ta présence répété pouvait marquer. Oubliant que certains pouvait se souvenir de toi, celui qu'il croisait, un peu trop dans son cas. De là à te prendre pour quelqu'un qui suivait l'autre, c'était une grande première, l'index contre ta poitrine toujours choqué. Si vous ne vous connaissiez pas, comment elle te reconnaissait? Peut être se trompait elle.  " Ah je pense que vous devez vous tromper alors. Je ne suis pas quelqu'un dont on se rappelle. " Celui qu'on oubliait, qu'on oublierait toujours, dont la situation ne nous inquiétait pas. Fermant les yeux sur tes blessures, ta condition, tout ça pour rester dans un confort. Les jambes pliées pour être à sa hauteur, les sourcils froncés tu croyais simplement à ce moment d'égarement. Mais elle confirmait. C'était toi le problème. Ecoutant alors son discours tu pouvais comprendre qu'elle t'avait vu plusieurs fois.. mais où ? La réflexion venant te frapper l'index venant alors frotter ton menton tu en oubliais presque sa demande. Comment pourrais tu savoir si quelqu'un la suivait?  "Comment vous pouvez me reconnaître et pas moi? Omg... vous me suivez? " T'étais débile ou tu le faisais exprès ?  "Attendez... vous m'avez croisé où ? " Non parce que là si t'avais un jumeau maléfique fallait le dire, tu le dénoncerais toi même, ou tu prendrais sa place s'il avait de l'argent.  " Je suis inquiet.. si ça se trouve y a quelqu'un qui me ressemble quelque part.. quoique.. scientifiquement il devrait y en avoir sept.. Ca fait beaucoup. " Pauvre madame.


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T'étais pas sûre que le destin existe vraiment – du moins qu'il déplace les humains comme des pions pour créer des situations, des coïncidences. C'était juste... comme ça. Non ? Le hasard, qui ne s'apparentait pas au destin pour toi. Leur concept était semblable sans vraiment l'être. C'était juste comme ça, et pas autrement. Vous aviez emprunter plusieurs fois le même chemin, ça ne voulait pas dire que le destin cherchait à vous lier. « Non, je suis sûre de moi », articulas-tu, appuyant tes paroles d'un mouvement du visage, tes prunelles le détaillant un peu plus. Tu l'avais déjà vu et revu et même rerevu. Tu ne divaguais. Tu ne confondais pas non plus. T'étais sûre de ce que tu avançais. « Je me rappelle de vous », dis-tu dans un petit air bougon, les sourcils finement froncés. « Parce que vous ne me regardez pas ? », proposas-tu dans une petite grimace confuse. Ca voulait dire que tu regardais, toi, du coup. C'était pas forcément mieux. « Quoi ? Pourquoi je vous suivrais ? Je ne vous suis pas », tu clignas des paupières, le fixant dans un air confus, le nez retroussé. T'avais l'air d'une stalkeuse ? D'accord, t'étais petite, tu pouvais te faufiler partout. Mais quand même... « Un peu partout, et pour être honnête c'est un peu effrayant », murmuras-tu lentement avant de te pincer les lèvres et de mettre à citer les endroits où tu l'avais croisé : ce magasin où tu étais passé, la boutique un peu loin, ici, là, et là... « Sept ? Pourquoi sept ? Vous avez sept frères ? », que tu l'interrogeas, la bouche finement ouverte, surprise. Ceci pourrait expliquer cela. « Si vous êtes sept... je comprends mieux pourquoi je vous croise un peu partout », admis-tu dans un rire discret, gênée et perplexe. De plus en plus perplexe. Tu gardas le silence un moment, étudiant simplement son visage, son expression. « Est-ce que c'est une façon de détourner la conversation ? », finis-tu par demander, clignant des paupières, crédule. « Vous me suivez ? Ou... », ou quoi ? T'en perdais le nord avec tout ça. « Un de vos frères me suit ? », frère, jumeau, double maléfique, tu savais plus. Tu l'observas, de plus en plus paumée, les pommettes rosies mais aussi un peu apeuré parce que t'étais pas sûre de pouvoir gérer sept fois le même bonhomme. Ca devenait compliqué.

 Jamais cette situation ne s'était produite et pour cause: malgré tous les endroits où tu travaillais, où ton énergie se dépensait comme un jour de paie, personne ne prenait le temps de te remarquer. Tu n'étais que ce serveur, ce caissier, ce gars qui distribuait des tracts. Tentez de se rappeler de toi, c'était tout aussi difficile que de remettre le visage d'une personne croisée dans la rue. Invisible et pourtant si présent, tel était ton présent. Comment pouvait elle dire te reconnaître? "Oh c'est bien d'être sûr de soi.  " Surtout que là, elle devait être sûre pour deux. Clairement perdu dans des accusations outrageantes, faisant de ta mâchoire un long déroulé. Qui osait donc dire que tu le suivais? Avais tu le temps même? " J'en suis honoré quand même. " Parce qu'elle se souvenait très bien de toi. Effectivement elle marquait un point: tu ne la regardais pas. Aussi étrange que cela puisse paraître tu reprochais aux gens de faire ce que tu faisais même. les gens défilaient, impossible de les retenir. Claquant des doigts tu hochais alors la tête, d'accord avec cette supposition, aussi méchante était elle. "Oh alors parfait je ne vous suis pas vous ne me suivez pas.  " Alors quel était le problème? Et bien il se trouvait qu'elle avait peur, peur de qui ? de toi ? Le regard surpris tu la détaillais un moment tandis qu'elle dressait une liste. " Ah... oui... bah .. je travaille là bas. " Avouais tu presque gêné. La vérité était elle qu'elle semblait moins vraisemblable que le mensonge. " Sept frères ? Hein ? Non.. c'est .. heu.. " T'avais dit que t'avais des frères? Non tu parlais des fameux double. " On est pas ... " Malheureusement elle ne devait pas avoir entendu parler de cette découverte, ou croyance. "Ca fait beaucoup sept frères... hein? Non.. j'étais vraiment inquiet que des gens me ressemblent...  " Tu ne donnais pas cher de leur peau. Au fond tu espérais que jamais personne ne te ressemble. Pas même unfrère, une soeur, tu ne voulais pas que quelqu'un vive comme toi. Encore moins qu'il soit accusé de suivre une personne inconnue. " Quel frère? " Le dialogue de sourd commençant à être compliqué, des yeux rivés sur toi tu t'activas à donner quelques flyers histoire de faire partir ce patron un peu trop insistant. "Je suis en plein boulot... mais .. hm..  " Qu'est ce que tu pouvais dire? Qu'est ce que tu pouvais faire? Souriant à chaque passant tu revenait vers elle, sans jamais vraiment l'avoir quitté. "Je m'appelle Sim Hyun Ki le seul l'unique, fils unique. Je ne vous suis pas je travaille. " Parfait elle allait pouvoir aisément croire que quelqu'un t'avait engagé pour la suivre. Ou pour ... on sait pas en fait. Mais le temps ne se prêtait pas aux explications, et puis tu n'étais pas doué pour ça. Un poisson rouge se débrouillerait bien mieux. " Promis je ne suis pas méchant. "Et le sourire que tu portais pourrait rassurer, s'il n'était pas associé à une sombre histoire de stalking. " Vous êtes connue? " Peut être que c'était pour ça... elle avait l'habitude de tomber sur des fous.


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C'était du grand n'importe quoi, cette situation. Tu n'étais plus sûre de comprendre ce qu'il fallait comprendre. Par contre tu comprenais totalement ce qu'il ne fallait pas comprendre. A en perdre des neurones sur le chemin, cette histoire. Mais tu restais dans la confusion, ayant déjà croisé ce faciès à plusieurs reprises. Si souvent que c'en devenait presque inquiétant. Non ? Devrais-tu t'inquiéter ? Oui. Tu te faisais tout de même un peu de soucis. Devais-tu prévenir Yoo Na ? Non. Tu allais la paniquer pour rien, tu pouvais régler toute seule. T'allais pas la déranger juste parce que tu avais l'impression qu'il te suivait... C'était ridicule. Non ? « Oui je suis... », tu fronças un peu les sourcils. Une vague d'incertitude dans le regard, tu secouas le visage. « Sûre. Je suis sûre », vraiment sûre. C'était pas possible autrement. Ta vision était bonne. Tu clignas des paupières à ses mots, basculant faiblement le visage. Tu te pinças délicatement les lèvres, jetant un regard à gauche puis à droite. C'était pas vraiment un compliment mais... d'accord. « Personne ne suit personne alors ? », alors pourquoi le croisais-tu tout le temps ? Du moins souvent. S'il ne te suivait pas.. « Est-ce que vous suivez ma sœur ?? », tu écarquillas un peu les yeux, inquiète, les doigts frôlant tes lèvres. C'était pour ça qu'il disait ne pas te suivre : il ne te suivait pas mais il suivait Yoo Na... cela dit pourquoi tu le croisais souvent alors ? « Vous travaillez là-bas ? Genre... partout ? », demandas-tu dans un chuchotement, quelque peu décontenancée. « Ca fait beaucoup mais ce n'est pas impossible... je crois ? », t'avais comme un doute. Un petit. « Ce sont vos frères, c'est normal qu'ils vous ressemblent », peut-être qu'on vous confondait aussi, Yoo Na et toi, et tu le savais pas. « Votre frère », enfin ses frères. Le frère. Bref. Le suivant du regard, tu observais ses mouvements, le silence aux lèvres et l'air perplexe au visage. En plein boulot, hm ? « Mais pourquoi vous avez parlé de vos frères ? », demandas-tu dans la confusion la plus totale, à côté de la plaque. Ca devenait vraiment compliqué cette histoire. Tu plissas un peu les yeux, un léger son dans la gorge. « Dans les films, les méchants disent souvent ça », rétorquas-tu, le menton un brin relevé, instaurant un écart entre vous. Courageuse, non, téméraire encore moins. « Pourquoi je serais connue ? », tu fis la moue, boudeuse, secouant le visage. « Je suis loin d'être connue. Est-ce que ça changerait quelque chose que je le sois ? », l'interrogeas-tu, le visage sur le côté. Tu t'étais pas présentée, d'ailleurs. Tu gardas le silence un moment, le fixant, fixant les autres, le vide. « Seo Eun Ha. Enchantée, Hyun Ki », articulas-tu avec précaution, détaillant son expression. Tu marquas une nouvelle pause. « Vous n'avez pas de frères alors ? », cette conversation ne prendrait jamais fin ou quoi ? « Vous savez... j'ai un ami qui travaille dans la police, alors... alors... », t'étais pas trop au niveau avec les menaces mais tu supposais qu'il y avait un sous-entendu là quelque part.

 Quelle situations aviez vous là ? deux bêtas qui ne comprenaient pas les paroles de l'autre. D'un côté l'innocence pure et dure, gagnant sa vie en se multipliant, de l'autre, la peur et l'inquiétude fondée sur un sentiment de redondance légitime. Deux partis totalement innocents qui s'opposaient pourtant. Catégoriques. La tête qui confirmait les paroles en se secouant de haut en bas.  " Parfait alors je suis sûr aussi. " Comme si tout cela n'était pas assez étrange, tu devais rajouter ta personnalité haute en couleur. L'honneur que quelqu'un se souvienne de toi, sans pour autant être sûr qu'il s'agissait bien de toi, après tout. Peut être un de tes clones.  " Exactement. " Rien n'avait donc de sens depuis le début de cette conversation n'est ce pas? Et pourtant elle trouvait un moyen de perdre encore plus de sens.  " Votre soeur? Vous avez une soeur? Bravo.. elle est célèbre? " Pour toi, il fallait être sacrément dérangé pour suivre quelqu'un. Mais quelqu'un de non connu en plus, tu comprenais pas. Et puis faire le lien entre les gens.. oh non tu n'avais pas le temps.  " Exact. Bon pas tous en même temps, j'alterne. Matin, soir, week-ends, nuit.. " Expliquais tu les mains tournant comme pour mouliner une liste invisible.  " C'est dur mais pas impossible." La preuve tu le faisais, contre l'attente de tous, et même le tien, toujours étonné de ton corps.  "Quels frères? " Si tout cela était un sketch l'audience aurait rit de bon coeur. Rien n'avait de sens. Aucune personne ne partageait ton sang excepté tes parents, du moins pas à ce que tu saches. D'ailleurs si tu avais des frères cachés tu espérais qu'un soit riche, histoire de te sortir de la galère.  "On a sept personnes qui nous ressemblent dans le monde bous ne saviez pas? Cependant j'aimerai un frère riche, je travaillerai plus autant.. " Tel un drama tu attendais maintenant qu'on vienne te voir pour t'annoncer la nouvelle, tu étais prêt. Prêt à ce qu'on t'ait menti. Comme tu attendais qu'elle comprenne que toute cette situation était une pure coïncidence, mais ce n'était pas gagné. Ouvrant alors la bouche pour rectifier avant de la refermer.  " C'est pas faux...mais les gentils le disent aussi. " Non?  " On va dire que si vous êtes connue je comprendrais pourquoi vous pensez que je vous suis...les gens célèbre sont souvent suivis, même si c'est pas bien. AH non faut pas. " Mais du coup tu la suivais encore moins. Enfin pas du tout. Souriant grandement en entendant sa présentation tu lui fis un signe de la main.  " Enchanté Eun Ha. Très beau prénom. " Les tracts ne se distribuant pas seul tu continuais à faire quelques pas à gauche puis à droite, une phrase gentille puis une autre.  " Du tout .. sauf si on me le cache.. j'aimerai bien ah... " Encore cette rêverie et cette idée sans sens. Hop un autre tract avant que tu ne te figes.  "Vraiment?? Est ce que tu penses qu'il peut m'aider? " Et si juste si, il arrivait à te dire comment te débarrasser de ces viles mécréants qui t'offraient l'enfer sur un plateau? C'était sans compté sur le contrat. Soupirant alors en perdant ton sourire.  "Il ne pourra sûrement pas... Mais c'est bien d'avoir quelqu'un dans la police. Tu dois être protégée. Faut faire attention aux fous et aux contrats. " Une signature et la vie était finie. Comme un contrat avec le diable, on perdait corps et âme. Tes tracts réduisant au fur et à mesure tu la regardais un instant.  "Je t'ai fait peur? " Elle croyait que tu lui suivais non? Et si ton ton était plus amical que respectueux, tu te sentais coupable de l'avoir perturbé.


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« Oui... », t'étais sûre qu'il le savait alors pourquoi il le demandait ? Il suivait ta sœur alors ? Il en avait après elle ? Pourquoi ? Comment ? Depuis quand ?? Et pourquoi il se mettait à te suivre aujourd'hui ? Ou peut-être que ça faisait plus longtemps et t'avais jamais remarqué. « Non elle n'est pas célèbre. Enfin. Peut-être que si. Peut-être que non », tu semais le doute. Maladroitement. Tu voulais protéger Yoo Na mais au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient t'étais plus certaine de le faire de la bonne façon. « Ce serait compliqué de tout faire en même temps », sauf qu'il le pouvait, avec ses sept frères... Ca devait tellement compliqué cette histoire. « Qu'est-ce qui n'est pas impossible ? D'avoir sept frères ou d'être à plusieurs endroits en même temps ? Vous êtes magicien, peut-être ? », les grands illusionnistes pouvaient faire ça. Enfin, il y avait un « truc ». Là, t'étais clairement passée à côté du « truc ». Clignant vivement des paupières tu mimas un air surpris. « Non je savais pas. Donc il y a sept personnes qui me ressemblent quelque part dans le monde ? », tu levas un instant les prunelles au ciel. Tu hésitais entre « wow » et « oh mon dieu ». Tu te pinças les lèvres, étudiant ses dernières paroles, ne sachant vraiment quoi en faire. Cela voulait-il dire qu'il avait du mal fin du mois ? Ou qu'il voulait faire travailler quelqu'un d'autre pour lui ? « Non c'est pas bien du tout. Mais je ne suis pas connue alors je ne comprends pas pourquoi vous me suivez », enfin est-ce qu'il te suivait, à la base ? « Merci beaucoup », commentas-tu dans une petite esquisse alors que tu le regardais faire curieusement. « Oui, un frère riche pour ne plus avoir besoin de travailler autant », tu hochas un peu le visage, montrant ainsi que tu avais parfaitement bien écouté ce qu'il disait. Tu lui offris un air consterné, les pommettes rosies. « Je ne... Non ! Enfin. Ce n'est pas ce que je voulais dire. C'était juste pour prévenir que je connais un policier », pas pour l'aider mais pour lui faire peur ! « Tu as besoin d'aide pour quelque chose ? », demandas-tu, intriguée. « Je suis protégée, donc il vaut mieux ne pas me suivre », est-ce que ta menace sonnait mieux ainsi ? Bof. « Mais oui les contrats sont souvent utilisés pour la fraude. Et toutes ces choses », tu ne savais pas trop de quoi il parlait. Tu savais même pas de quoi tu parlais. Tu le fixas un instant, le silence aux lèvres, comme si tu lui laissais le temps de trouver la réponse sur ton visage. « Oui », admis-tu, croisant les bras. « Je te vois ici. Au magasin où je passe pour mes cahiers. Dans le café où je vais prendre mon thé. Et dans d'autres endroits encore. Tu as combien de travail, exactement ? », osas-tu l'interroger, l'air un peu confus mais aussi inquiet. « Pourquoi tu travailles autant ? Tu dois être fatigué », tu pris la moitié des tract qui lui restait, inspectant rapidement ce qui se trouvait dessus avant d'afficher un grand sourire innocent, presque trop doux pour ce monde, et de distribuer quelques uns de ces bouts de papiers, le rouge teintant tout de même tes joues. Ca ira plus vite comme ça.