frustré. d'un coup d'œil à l'instar de sa montre, son téléphone portable, l'horloge ; vingt-deux heures sera affiché. diable, que le temps ne joue guère en sa faveur. deux protagonistes coincés entre ces quatre murs. prison dorée. des idées, des boutades et des détails fusent entre ces lèvres charnues. un projet au sein duquel il fut amené à tendre la main (avec regret, à présent). au revoir, son entraînement. au revoir, le calme. au revoir, sa solitude. installé aux côtés d'une figure féminine, il s'affale d'avantage à l'instar de son siège, de la table principale. désespéré. “ je vais finir par crier à l'aide. „  à ces mots, un énième regard à l'intention de sa camarade. autrui s'est aventuré à l'extérieur de la bâtisse scolaire, les derniers, les vaillants, (les suicidaires).

“ j'ai la dalle, il fait nuit, il est tard, mon cerveau se meurs. call nine, one, one. „  de son téléphone portable brandis, il compose les numéros cités précédemment. signe d'appel à l'aide. il souhaite mettre un terme à l'aventure. “ une pause est exigée. „  de ces paroles, reflètent son comportement égoïste. la paperasse et les innombrables dossiers seront rassemblés afin de ne former qu'un seul et unique tas. “ ils ne disparaîtrons pas le temps de prendre, je me trompe ? „  un questionnement qui ne méritait guère de réponse, uniquement une approbation gestuelle de sa camarade. si ce n'est, un mécontent dissociable.

Les minutes défilent et pourtant le tas de feuille A4 se semble aucunement encline à se réduire. Les doigts appuyés contre sa tempe, Jiyool tente de détendre les muscles qui se crispent à chaque mot qu’elle lit, à chaque mot qu’elle écrit. C’est peine perdue, et elle n’est pas la seule à penser ainsi. « Tu peux toujours, mais je ne suis pas convaincue que quelqu’un  d’autre que moi puisse être témoin de ton appel à l’aide. » répond-t-elle en levant un sourcil en direction de son collègue qui semble aussi à bout qu’elle. Qu’elle idée d’avoir proposé leur aide pour régler quelques soucis administratifs. L’éditrice devrait savoir par expérience que rien n’est jamais simple avec l’administration de yonsei. Elle n’est pourtant pas prête à arrêter sa tâche pour autant, repousser maintenant ne suffit que plus de travail ensuite. « … Plus vite, nous nous en occupons, plus vite ce sera fini. ». Mais elle oublie un instant que Shiwoo est de ce genre, de la catégorie des dramatiques. E elle sent que ce dernier n’est déjà plus dans de bonnes dispositions pour compléter les documents demandés. Elle-même finit par rassembler les feuilles dans une pile parfaite en soupirant légèrement. « Mais on peut aller prendre un café, si cela te va comme pause ‘exigée’ ? ». Elle insiste sur le exigée soulignant bien le fait qu’elle n’est pas tout à fait d’accord sur la définition mais soit. Un sourire se dessine sur ses lippes lorsqu’elle tourne le visage vers son camarade. « Tu as mangé ? ». Jiyool aurait bien diné avec ses colocataires, mais il est clair que maintenant ce plan est mis à mal.

grand garçon, garnement des temps modernes. de son mètre quatre-ving, fièrement droit sur ses guibolles, les papiers seront observés (d'un certain dédain, une ignorance). d'un geste habile, un mime : les envoyer paître. et ce, avant que ses mains ne parviennent à rejoindre la porte d'entrée. libération, joli exil les menant jusqu'à l'extérieur. “ un café, donc. „ d'un souhait qui se souhaitait égoïste, il s'offrait le loisir de juger un tel choix. le nez planté à l'instar de ces distributeurs quelconques, ses doigts pianottaient à l'instar des innombrables disponibilités proposées. simple, compliqué, original et étrange ; tous les goûts seront sustentés. “ c'est utopiste que de croire, à l'idée que j'ai eu le temps d'ingérer quoi que ce soit. dans mon utopie, je ne serais pas ici, je ne me servirais pas de cette machine, je ne boirais pas ce café. „ à ces mots, un bouton sera pressé. fin d'une utopie, dure réalité. “ je te l'offre. ce serait idiot pour moi de croire que tu as déjà mangé quoi que ce soit. „ pointée du doigt, sa camarade semblait frêle et maigrelette à ses côtés.

“ les heures sup sont payées, je l'espère. „ de ces paroles, une once de sincérité. agrémenté d'un nuage de fumée blanchâtre. la fraîcheur de l'extérieur taquine son échine, son faciès. lui offrant de légers frissons. “ la prochaine fois, on cours ? „ c'est une option grotesque face à l'idée de prendre la poudre d'escampette face à la simple idée de rencontrer ses supérieurs. certes, amusantes, mais folle. “ tu n'avais pas meilleur plan pour la soirée ? „ la questionner, brûler des étapes, se nourrir de la moindre curiosité qui creuse son esprit. ainsi, soit-il. puisqu'ils étaient voués à trépasser des longues heures l'un auprès de l'autre, au diable la politesse et les jolis semblants.

Et c’est ainsi qu’elle voit quelques minutes supplémentaires de sa soirée se perdent entre les quatre murs de l’université – pourtant, dieu sait que l’ancienne en a passé et en passe du temps ici. C’est bien dommage de voir la perceptive d’une bonne séance film avec les deux colocataires et le chat se dissiper au milieu de toute cette paperasse. Surtout quand la seule alternative qui s’offre à elle se dessine sous les formes d’un distributeur automatique ; elle préfère le café à la bonne machine à filtre. Silence, le brune hoche la tête avant de s’approcher à contre cœur de la tour de plastique et ses doigts trouvent facilement l’habituel double expresso. Soupir. « Forte heureusement. ». Payées mais pas encore assez pour une telle torture ; alors s’il faut courir, elle courra volontiers. « Et sans regarder en arrière. ». La clé est sûrement de ne croiser aucun regard en salle des profs ; faire la taupe ne semble pourtant pas une solution viable. Ses pupilles retrouvent bientôt la grande silhouette de son collègue, son café brulant entre les mains. « Rien de moins palpitant qu’un bon film avec mes colocataires autour d’une bière. Et toi, quels grands plans cette pile de papiers a gâché ? ». Curieuse – non – mais discuter, s’intéresser peut rendre cette soirée moins longue, moins monotone ; elle espère en tout cas. Car ce n’est pas ses formulaires qui l’amuseront, elle les a assez regardé en long et en travers pour le savoir. « On devrait peut-être commander non ? ». Imagination sûrement, hallucination probablement mais le travail qui les attend encore semble ne pas perdre en grandeur – donnant l’impression à Jiyool que la nuit va être courte et pas nécessairement des plus funs.

soirée usée, des êtres désamparés et une ambiance désabusée. contre leurs grès, enfermés en ce lieu clos. d'innombrables dossiers sous les coudes, sous le nez. avec mégarde, un duo fut formé. duo, qui souhaitait s'enfuir aussitôt l'occasion se présenterait. alors, ils s'imaginent ailleurs. un court instant, des plans se dessinaient. la concernant : une soirée cinématographique auprès de ses colocataires, autour de quelconques boissons alcoolisées. le concernant ? c'est un réçit qui sera dévoilé : “ un entraînement drastique, une douche idyllique et un repas subtil agrémenté d'un sommeil profond. c'est un bel échec, n'est-ce pas ? „ d'un ricanement cristallin, son désespoir sera discerné. lèvres trempées dans ce liquide noirâtre et brûlant ; noyer ses rêveries égoïstes (quel enfer). sa cambrure dorsale se retrouvera à l'instar d'une surface murale. d'un coup d'oeil, observer le ciel étoilé et occupé d'un croissant de lune. joli. très joli. “ commander ? guess we have no choice. „ de son plus accent anglosaxon, son téléphone portable sera déniché au travers de l'une de ses poches. un choix judicieux devait être réaliser, sustenter les goûts de chacun.

“ qu'est-ce que tu aimerais ? pizza, jajangmyeon, poulet frit, hamburger ? je te laisse jeter un œil. „ de son écran planté sous le visage de sa camarade du soir, il hésitait à son tour sur le choix qu'il se devait de réaliser. suivant, ses envies. suivant, son régime drastique. il s'autorisait quelques écarts, quelques folies. ce soir, était certainement l'instant qui déroge à la réglementation. au diable, la salade. une pointe de gras n'a tué quiconque jusqu'à présent. “ je vote jajangmyeon ou, poulet frit. épicé, pour ma part. „ deux chois furent énoncés laissant le choix final à la demoiselle. un côté gentleman, l'idée de délaisser la finalité à autrui. se dédouaner de la moindre responsabilité, certainement.