OOTD ☽☽ Un flocon de neige aux pas précipités, s'élançant à travers la ville enneigée de Séoul. Le froid ne l’arrête pas ; un point de rendez-vous précis dans sa tête. La joie semble s’être emparée de lui. Ses bandmates n’ont même pas eu le temps de lui demander où est-ce qu’il allait, qu’il avait quitté leur appartement en guise de dortoir sans le moindre mot. Ce n’était pas la première fois que c’était arrivé ; une fois tous les ans depuis leur débuts. La raison était toute simple. Il avait rendez-vous avec quelqu’un de spécial ; un homme qui l’avait recueilli lorsqu’il avait fugué, un homme qui a su lui montrer ce que c’était… d’avoir une relation père-fils saine. Même si ses inquiétudes étaient toujours d’actualité - il avait une certaine confiance en lui, plus que quiconque… Il avait vécu un long mois chez lui, passant la plupart de son hiver chez lui avant de s’en aller pour Séoul et y passer des auditions. L’idole a toujours apprécié l’aide qu’il lui avait donné. Une aide qu’il n’a jamais réellement demandé, n’étant généralement pas une personne qui en demande et qui semble vouloir se débrouiller seul ; même quand il était gosse, il se débrouillait seul. Il se rappelle encore qu’il était rentré de l’école sous une tempête, parce que ses parents avaient refusés systématiquement de venir le chercher. Le jeune homme se demande encore comment ils ont fait pour passer sous le radar des assistances sociales ; mais il se sent heureux d’avoir enduré toute cette maltraitance, ça montrait à quel point il était fort… Si ce n’est ses multiples breakdowns. Il mentirait s’il disait ne pas avoir de trac avant de monter sur scène ; la peur maladive que ses parents ne le reconnaissent, persuadé que même après toute ces années, ils en viendraient à vouloir l’abattre. Pourquoi est-ce qu’ils arrêteraient après seize ans de malheur, tout ça parce qu’il a disparu du jour au lendemain ? Ne demanderaient-ils pas rançon ? Ne sont-ils pas heureux de ne plus avoir le péché en personne dans leurs pattes de religieux ? Pourquoi est-ce que la police ne l’a pas encore contacté ? Baek Ji est pourtant persuadé, au fond de lui, que ses parents le cherchent… Mais ce n’est pas le cas. Ils n’ont jamais bougé le petit doigt, jamais n’ont-ils cherché leur enfant porté disparu. Non. Ils s’en étaient réjouis. Ils disaient qu’il ne ferait pas long feu, dehors. Non. La perte d’un enfant ne les avait pas agités… Ils n’ont jamais aimé Baek Ji, après tout. Alors pourquoi est-ce qu’ils reconnaîtraient un enfant qu’ils n’aiment pas, à la télévision ? Pourquoi chercheraient-ils un enfant, dont les souvenirs et affaires personnelles ont fini brûlés ? Toute les traces de Baek Ji à Suwon ont étés brûlées, sans la once de compassion… Qui sait ce qu’il se serait passé, s’il n’avait pas fugué ce jour-là.

Même si la vie n’a jamais réellement été clémente avec le coréen, il souriait. Il n’a jamais arrêté d’adoucir les traits de son visage fin avec un sourire aux similitudes d’un champ de fleurs… Le flocon de neige voyait la vie du bon côté ; il avait réalisé son rêve, il s’était sauvé de l’enfer et s’était réfugié au paradis. Malgré les remarques désagréables qu’on lui a déblatérer en pleine face au fil du temps, il n’a jamais vraiment baissé les bras. C’est vrai. Il avait un visage d’une douceur inouïe, d’une beauté qui pourrait en faire jalouser certain… Mais, pourquoi est-ce qu’ils s’attardaient là-dessus, sans même regarder ses talents ? On le lui a dit maintes fois - durant beaucoup d’auditions - qu’il n’avait pas besoin de se démener, parce que les agences allaient le recruter juste parce qu’il rentrait dans les standards de beauté. Même si ça sonnait flatteur pour certains, c’était blessant pour Baek Ji. Il n’a jamais compris ce qui “rentrait” dans les standards de beauté sur son visage. Il n’a jamais détesté son visage, cela dit… À ses yeux, il était ni moche - ni beau. Alors pourquoi fallait-il que les gens s’attardent sur la beauté d’autrui, la personnalité n’est-elle pas plus importante ? C’était peut-être un avantage de rentrer dans lesdits standards, mais il ne voulait pas être connu pour ça. Non. Il voulait marquer les gens avec son talent, pas avec sa gueule.

Ses chaussures s’enfoncent dans la fine neige, alors que son cœur commence à battre la chamade. Ça faisait bien trop longtemps qu’il ne l’avait pas vu, il en avait l’impression qu’une éternité s’était écoulée entre chaque année. Les cheveux dans le vent frais, le masque sur le visage qui le réchauffe à peine ; il arrive au point du rendez-vous… Son cœur semble se comprimer dans sa poitrine, un stress énorme venant le torturer alors que cet homme était nul autre que son père de cœur. Les regards se posent sur plusieurs passants, alors qu’il arrive sur la place… Serrant son téléphone contre son torse, ses yeux atterrissent sur une silhouette qu’il connaît bien trop. Cet air de paysan qu’il connaît par cœur, il ne pouvait pas passer inaperçu… C’est dans les émotions bien trop accablantes et irrésistibles, qu’il commence à courir en sa direction ; il ne lui faut qu’une petite minute pour sauter dans les bras de ce dernier - les yeux étant envahis d’étoiles.

- « Yohaaaan ! », exclame-t-il avant de s’écraser contre le plus vieux. « Je suis tellement content de te voir ! », affirme-t-il ensuite, restant collé contre ce dernier - juste pour profiter de ce doux instant, juste pour être sûr qu’il est bien là. Que ce n’est pas un rêve…

Yohan avait cette étrange impression de se rendre souvent en ville ces derniers temps. Hors, contrairement aux autres fois, cela lui faisait plaisir d’y aller aujourd’hui ; parce qu’il n’était pas question de travail ou d’évènement en tout genre mais de retrouver quelqu’un qu’il n’avait pas vu depuis longtemps. Lui qui était habituellement si froid lorsqu’on ne le connaissait pas, il s’avérait pourtant si chaleureux avec ses proches et ceux qui faisaient partie de sa vie depuis un bon bout de temps à présent. Parce que ces derniers étaient parvenus à briser un peu plus sa carapace, parce qu’ils avaient été assez patient pour réussir à se créer une place dans son cœur et qu’ils avaient, peu à peu, gagner sa confiance. Baek Ji était ce garçon que le fermier avait recueilli à une époque, cet enfant – oui enfant, parce que c’était un peu ce qu’il était à ses yeux – qui lui avait semblé perdu, au bout du rouleau, et il lui était impensable de l’abandonner dans un tel froid. Naturellement, il lui avait proposé son aide sans rien attendre en retour, il lui avait tendu une main tant espérée puis il l’avait hébergé, il l’avait nourri, soutenu et écouté. Très vite, un lien fort s’était aussitôt fermé, le garçon prenant ses marques à la ferme jusqu’à ce qu’il ne la quitte afin de partir à la poursuite de ses rêves. Cela avait été plus compliqué de se voir ensuite, quand le jeune homme avait été sélectionné, toutefois Yohan s’était montré heureux pour lui, il l’avait encouragé du mieux qu’il le pouvait et cela lui faisait toujours plaisir de le revoir quand une occasion se présentait. Certains diraient qu’au moins il pouvait le voir à la télévision ou sur internet cependant il était trop lent avec les technologies pour le faire ; il se contentait des vidéos qu’on lui envoyait par mail ou, oui, quand il savait que Baek Ji passait dans une émission, il essayait d’être présent pour pouvoir la regarder.

Et en ce jour, comme chaque année depuis qu’ils se connaissaient, le plus jeune l’avait contacté afin de se voir, passer un peu de temps ensemble, le fermier n’avait guère pu refuser. Après avoir effectué ses tâches du matin, il s’était prélassé sous une bonne douche, fraîchement habillé, avant de prendre enfin la route de la capitale. Le monde au sein de Séoul, Yohan ne l’appréciait pas réellement, il s’était tant habitué au calme de sa résidence, encore plus ces dernières années, cependant il faisait de son mieux pour ne pas s’en formaliser, passant entre chacun, se perdant dans certaines rues par moment, avant de finalement s’approcher du point de rendez-vous. Il avait sincèrement cru qu’il n’y parviendrait jamais tant les ruelles lui paraissaient similaires et qu’il avait manqué plus d’une fois de se perdre. Pas le temps de réagir, pas le temps d’observer les alentours que ses yeux s’étaient directement posés sur le jeune homme courant face à lui, hélant son prénom avant de se jeter dans ses bras. Lui qui n’était habituellement pas tactile avait naturellement souri face à ce geste, renforçant gentiment l’étreinte tandis qu’il lui tapotait le dos avec douceur. « Tu vas bien ? » L’avait interrogé le fermier avant de finalement le relâcher, se décalant seulement de quelques centimètres de manière à pouvoir le contempler en détail. « C’est moi où tu as encore grandi ? » Une petite plaisanterie qu’il n’avait pas résisté à rétorquer, simplement pour souligner le temps qui s’était écoulé depuis la dernière fois où ils s’étaient revus. Parce que lui aussi, même s’il ne l’avait pas avoué à haute voix, il était sincèrement heureux de le retrouver aujourd’hui.

OOTD ☽☽ L’enfant des neiges se baladait dans les rues de Séoul ; dans le simple objectif de rejoindre cette familiarité avec laquelle il avait rendez-vous. Pourtant, n’était-ce pas l’un de ces rendez-vous habituels. Non. La précipitation dans l’âme, ses pas s’enchaînent dans une danse noyée d’excitation. La joie prône les sentiments du jeune flocon de neige, sourit-il même derrière son masque. En marchant précipitamment dans les rues, Baek Ji se rappelle de ces journées et nuits qu’il avait passées dans les rues calamiteuses de Séoul et de ses alentours. Toutes extrêmement rudes, furent-elles. Il se rappelle encore de cette sensation désagréable qui se propageait dans son estomac, à chaque fois qu’il passait devant un restaurant ; ou à la simple entente d’un nom de nourriture. Est-il fier de lui-même, pour avoir survécu à ces moments difficiles,, jusqu’à ce qui semblait être son ange gardien n’apparaisse. L’ange disait s'appeler Yo Han, offrant sa main pour lui tendre de l’aide. Ainsi, Baek Ji est resté quelques mois chez l’homme ; jusqu’à ce qu’il ne soit appelé par l’agence. En ces quelques mois, les deux ont cohabité ensemble et ont développé une relation père-fils. C’était la première fois que Baek Ji expérimentait ce genre de relation, n’ayant jamais été proche de son père biologique,, simplement parce que ce dernier refusait de se lier avec son enfant, parce que ce n’était qu’un « péché ». Évidemment que c’était le plus facile à faire au lieu de s’éduquer, lorsqu’on pense que le genre d’une personne est ce qui se trouve entre ses jambes… Ça l'arrangeait bien, en toute évidence. Qui voudrait s’éduquer sur un sujet que l’on considère d’indécent. Pourtant, avec Yo Han… C’était l’inverse totale. Baek Ji le considère comme le père qu’il n’a jamais eu ; et il n’a jamais eu peur de l’exprimer en sa présence. Peut-être que le garçon ne le nommait pas directement « papa », mais il avait cette place si spéciale dans son cœur. Cette relation était sa joie, sa bonne humeur ; donc à la vue de sa silhouette, il n’a pas pu s’empêcher de lui sauter dessus.

-« Tu vas bien ? », le brun acquiesce. Le sourire jusqu'aux oreilles, aussi éclatant soit-il.  « C’est moi où tu as encore grandi ? », sur ce coup-là une facette surprise s'esquisse sur son visage hivernal. A-t-il réellement encore grandi depuis la dernière fois qu'ils se sont vus ? Effectivement, une année s’étant écoulée depuis qu’ils ont été en contact physique... La lumière revient chez les souvenirs du plus jeune, le sourire revient alors qu’il fait une mine pleine de fierté.

-« Ouaip ! Je fais désormais 1m79 ! », il exclame, tout content. « Je vise les 1m80, encore un centimètre…! », c’était absolument l’un de ses nombreux objectifs. Baek Ji voulait avoir cette satisfaction et se vanter de les faire, à la prochaine année où ils se verront à nouveau. « Et pour te répondre, je vais… plutôt bien. En tout cas, aujourd’hui je pète la forme ! », admet-t-il en agitant légèrement ses mains, paumes tournées vers Yo Han. « Et toi, est-ce que tu vas bien ? La vie à la ferme est toujours aussi paisible ? », demande-t-il en retour alors qu’il croise ses bras ; il se demande tout autant si la vache qu’il aimait est toujours aussi pétillante.

Le temps avançait à une allure folle, Yohan ne pouvait même pas déclarer le contraire tant cette pensée lui semblait si véridique. Il ne savait pas si Baek Ji avait réellement grandi ou non néanmoins puisqu’il ne le voyait que rarement chaque année, c’était toujours l’impression qu’il avait quant il le retrouvait. Un sourire tendre avait bordé ses lèvres en l’accueillant, ne résistant pas à répondre à son étreinte avant de l’observer en détail. C’était toujours mieux de le voir en vrai qu’au travers d’un écran de télévision, surtout pour lui qui était tout sauf un adepte des nouvelles technologies. Puis, avant d’admirer l’idole qu’était ce garçon, lui appréciait la personne pour celle qu’elle était. Probablement dû au fait qu’il l’avait rencontré avant que le jeune homme ne devienne populaire et que tout le monde ne sache son nom. « C’est possible de encore grandir à ton âge ? » La croissance n’était-elle pas censée s’arrêter au bout d’un moment ? Cela l’étonnait vraiment même si le fermier avait employé un ton taquin pour lui poser la question. Hors, dans tous les cas, il l’encourageait sincèrement à atteindre son objectif si c’était ce que Baek Ji désirait.

Un léger rire avait traversé les lèvres du plus vieux en entendant son commentaire. C’était un plaisir de l’écouter lui dire « péter la forme » pour aujourd’hui. Tant mieux. Lui aussi était heureux d’être là en ce jour même s’il ne le montrait peut-être pas autant que son vis-à-vis. Pourtant, oui, il était réellement content de pouvoir passer cette journée avec lui et ce, même s’il n’était pas un très grand fan de la capitale. « Moi ça va, toujours fidèle à moi-même comme tu vois. » Il ne changeait pas, il restait l’homme qu’il était et sa vie lui plaisait telle qu’elle était : coupée du monde. A croire que la vie en société n’avait jamais été faite pour lui et c’était le pourquoi, il avait rapidement enchéri à ses propos « Oui, toujours aussi paisible. Tu sais comment c’est là-bas, pour moi c’est mon petit coin de paradis. » Et il en rigolait doucement hors c’était probablement aussi parce que là-bas il se sentait à son aise, dans son élément. « Tu veux faire quoi aujourd’hui ? » Car lui s’imaginait mal rester planté là au milieu de la rue à discuter, se rendre ailleurs dans un endroit plus confortable serait sûrement plus pratique et agréable.

OOTD ☽☽ Le flocon de neige avait un train de vie calme, au contraire des autres mois :: il avait fêté son vingt-et-unième anniversaire avec ses bandmates avant d'aller le fêter avec les fans du groupe, lors d'un live. Le mois de décembre se présentait doux et très calme, sans oublier l'impatience qu'il avait ressentie lorsque les jours s'approchaient de celui-ci. Ça faisait un an, qu'il n'avait pas revu son paternel de cœur — et il se demandait éperdument ce qu'il était devenu, ça fait bientôt cinq années qu'il avait quitté la ferme pour rejoindre le dortoir de l'agence :: passant une année entière et quelques mois avant de finalement débuter au sein du groupe. Son premier appel en tant qu'idol a été Yo Han et c'est mentir de dire qu'il n'avait pas déversé un gallon de larmes pendant qu'il discutait avec son paternel de cœur au bout du fil. Ce dernier a été l'une des rares personnes qui l'encourageaient de loin et malgré que le flocon de neige considère cet homme comme le père qu'il n'a jamais eu — il y a toujours ce manque profond, c'était comme si sa présence ne pouvait jamais réellement remplacer ce manque qui le ronge depuis tant d'années. Yo Han était proche de son cœur et lui faisait voir de meilleurs jours, mais ne pouvait pas effacer le trou que ses parents ont laissés. Et Baek Ji se sentait horriblement mal de penser ainsi, car ses parents ne méritaient en rien le manque du jeune flocon. Cygne des neiges, ahurissante sensibilité :: fondant au toucher, fallait-il en prendre soin. Sa douceur a toujours été craquante, mais était un appât pour les esprits malsains.

-« Bien sûr que c'est toujours possible, c'est ce que m'a dit le médecin qui fait notre checkup mensuel ! », il répond en souriant d'une façon adorable — grandir était l'un de ses objectifs personnels, bien qu'ils ne servaient à rien. C'était le plus grand du groupe et il ne perdait pas une seule opportunité de se moquer d'eux. « C'est aussi possible de rapetisser en vieillissant. », personne ne savait réellement où voulait en venir le cygne hivernal. Pourtant, un sourire taquin s'esquisse sur ses lèvres rosées avant de venir lui demander si tout se passait bien à la ferme :: il devrait lui payer une visite, un de ces quatre. Qui sait ? Peut-être qu'il s'y ramènera avec ses bandmates. Bien qu'il sache que ces derniers mettraient un bordel monumental, considérant leur nature dramatique :: au détriment du leader, Baek Ji pensait sincèrement que c'était le plus calme. « Je suis content si tout se passe bien alors ! », il commente en hochant la tête, pour accentuer ses dires. La fraîche brise vient caresser sa coquille, laissant une trace de frisson sur le corps :: ça lui fait rappeler, au même moment, qu'ils ne devraient pas rester au milieu de la rue à discuter comme deux lampadaires. « Oh oui ! Erm... Je n'ai rien prévu à l'avance, je suis désolé... Eh... On peut aller boire quelque chose ? Il y a un café pas loin d'ici. », histoire de se réchauffer le corps en se délectant d'une boisson chaude et d'aussi, se faire un petit plaisir gourmand — profiter de ce doux instant, pour tricher sur son régime.