Comme un déjà vu, tes bras faisaient ce même mouvement. Il t'avait été dur de comprendre au début, les subtilité d'un peintre. Comment une couleur pouvait ne pas être bien répartie, mais après tant d'erreurs de ta part tu avais compris. Il fallait y mettre tes muscles, mais aussi ta concentration même si tu arrivais à faire l'idiot. "Hauuut , baaas. Haut bas, après moi haut bas !! " L'énergie que tu dépensais, tu ne l'avais plus. Comme un crédit tu puisais toujours plus loin, sans savoir qu'un jour ton corps serait ton propre bourreau venant réclamé ce que tu l'as privé pendant des années. Mais pour l'heure tu voulais faire sourire, offrir un peu de chaleur à une pièce trop fraiche. Oublié l'odeur de la peinture qui brulait vos poumons, ces habits tâchés qui n'en finiront jamais avec ces points de peinture.
Tout ce que tu faisais, c'était pour le futur, pour le changer, pour dire que tu n'étais pas d'accord avec ce que la vie t'avait fait subir. Tu méritais mieux. Mieux qu'elle qui était partie. Mieux que ces moments où tes yeux voulaient se fermer mais où tu les tenais fortement ouvert. Mieux que ces bleus qui ne cessaient jamais de réapparaître sur ton corps, comme impossible à cicatriser. Ils ne te laissaient pas de répit, juste pour de l'argent. Un business à faire tourner qu'ils disaient. Toi tu avais une vie à vivre. Mais ils n'avaient pas l'air de faire dans le social, alors tu acceptais chaque billet donné en t'inclinant poliment. Chacun d'eux serait à donner. Sauf lui. Et lui. Que tu retirais de cette liasse pourtant déjà maigre.

Un instant plus tard et tu te tournais vers ce jeune homme. Celui qui te ressemblait tout en étant diamétralement opposé. On vous associait souvent pour vos âges proches, et puis pour votre affinité qui allait de paire. L'un silencieux, l'autre bavard, l'un résigné l'autre enjoué, n'était ce pas une équipe parfaite? Tous deux dans un monde qui vous piétinais, mais là, toujours là. Tes pas revenant alors proche de ton ami tu le regardas un instant le sourire en coin. " Hyuni Hyun .. tu veux venir manger des ramen ? " Un esprit déterminé tandis que tout le monde observait cette scène étrange. Une phrase lourde de sens qui dérangeait sûrement les plus vieux. Chacun perdant la parole pour vous dévisagé partant rapidement. "J'ai faim. " Ton sourire angélique était pourtant au point, et présent. Que croyaient ils ? Pervers.


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@Byeol Jong Hyun

 Une éternité… il s’était déjà écoulé plusieurs années sans que je ne sache sourire. Cette moue que j’exhibais pourtant si facilement autrefois. Cette marque d’attention ou d’affection que je me plaisais à distribuer si généreusement à qui en avait besoin… et qui avait subitement disparue jusqu’à m’en faire oublier la sensation. Les yeux plissés, les joues bombées et les lèvres tirées… un geste si simple devenu aujourd’hui si difficile. La légèreté n’était plus de mise, et désormais j’arborais une expression faussement neutre derrière laquelle il était pourtant si facile de deviner la douleur impossible à masquer. Collègues ou amis… je n’étais plus qu’une coquille vide, essoré jusqu’à la moindre goutte d’émotions que je ne parvenais plus à distinguer. Peu importait la fatigue ou la lassitude d’un quotidien si bien rôdé, les missions se ressemblaient absolument toutes sans ne jamais laisser place à la fantaisie ou l’imprévu. Je me noyais dans un monde monochrome et ennuyant à mourir dans lequel mon pilier m’avait laissé. Il hantait mes pensées, et chaque fois je rêvais de la fierté, le sourire et la confiance du patriarche qui m’avait permis de déployer mes ailes… et depuis mon escabeau, j’espérais qu’il n’avait pas été témoin du moment où je les avais moi-même coupé.
 
Mais depuis quelques temps, je retrouvais les sensations étranges de mon visage étiré. Un nouveau collègue, une nouvelle compagnie. Un nouvel ami… les journées ne paraissaient plus si moroses, elles avaient même un goût d’inattendu, peut-être même la saveur de l’appréhension, celle qui m’avait autrefois guidé et aidé à anticiper chaque nouvelle journée. En lui expliquant, en lui apprenant, je me réappropriais les outils dont je m’étais lassé malgré moi. Et la brutalité des rouleaux m’apparaissait comme un défi. Les rires éclataient parfois alors que les inepties inondaient les couloirs en même temps que la peinture tapissait les murs. Sa bonne humeur avait laissé sa marque sur moi, et je me surprenais même à le rejoindre dans les taquineries improvisées volontairement… ou bien malgré moi. « Hm ? » Le surnom ne m’étonnait même plus tant j’y étais habitué, et si certains en riaient encore, j’avais pris goût à ce pseudonyme qui laissait plané le doute. « Je… » L’air choqué et pétrifié de mes autres collègues ne m’arracha pas plus de soupçons ou de questions, et c’est le plus naturellement du monde que je me tournais vers mon acolyte pour lui prendre ses mains en une bénédiction spontanée. « Kiki… tu lis dans mes pensées ! Comme d’habitude ? » L’image de la supérette s’imposa à mon esprit, le lieu du crime perpétré encore et encore par deux estomacs qui ne parvenaient pas à se nourrir correctement. Et le plus rapidement possible, je rassemblais mon matériel pour fuir presque aussitôt. « Tu viens ? Je n’en peux déjà plus d’attendre ! » Qu’avaient-ils entendu pour ainsi tous afficher la même expression étonnée ?



@Shim Hyun Ki

La douleur. Elle te réveillait lors de ces rares moments de repos. la faim, elle venait accompagner les bleus qui couvraient ton corps. La tristesse, elle était toujours présente, regardant tes parents travailler d'arrache pied pour combler un trou béant. Rien de toute cela n'était de ta faute mais tu portais sur tes épaules un fardeau bien trop grand. N'était il pas idiot? D'emprunter dans l'espoir de faire de l'argent et de vivre? L'argent faisait tourner le monde, mais le monde tournait sans qu'on y soit. Tout semblait roder et même la société poussait à consommer à prier cet argent qui vous rendait fou. C'était pour ces bouts de papiers que tu te levais encore fatigués, que la nourriture manquait, que tu portais le poids de la vie pour trop longtemps. Le dos courbé ton destin était déjà tout tracé. Mais tu te tenais droit, tu souriais, faisant profiter au monde d'un visage qui puait une joie inconnue. Une énergie qui t'avait délaissé. Oui tu voulais que el monde te voit comme tu voulais vivre, pas comme tu vivais.

Encore un travail, une bénédiction pour ceux qui réclamait toujours un peu plus d'argent, un enfer pour ton corps qui voulait abandonner, se reposer. Cependant le travail changeait. Physique oui mais il demandait un côté artistique. Enfin ça c'est ce que tu te disais pour donner des épices à ta propre vie, croire que tu évoluais, que tu changeais de ton quotidien morose. Tu plongeais des rouleaux dans une peinture de telle ou telle couleur, ignorant les noms mais lisant les recommandations. Et puis y avait Jong Hyun. Un chouette type qui t'aidait à comprendre les ficelles du métier. Il était fauché comme les blé, et sûrement insatisfait également, son visage démontrant plus souvent la peine que la joie mais, tu l'aimais bien. Tu étais sûr qu'il méritait mieux mais ut voulais pas dénigrer son travail, l'écoutant en blaguant, tu finissais même par danser avec les rouleaux, faisant rire la galerie. Mais l'heure du rire avait fini, il fallait manger. La proposition avait été lâché un petit sourire aux lèvres. "Aller sois pas timide je sais que tu aimes aussi ! " Le corps se secouant doucement de haut en bas comme un enfant, vous ne réalisiez pas l'ambiguïté de vos paroles. Les doigts serrant les siens ton sourire s'agrandissait heureux. Vos estomacs allaient être contentés tout en parlant entre amis. C'était une bonne journée pour sûr. " Bien sûr mon Hyunie! " Délaissant ta combinaison, manquant alors de te rétamer tu laissas tes affaires prêtées du jour lançant un signe de la main à vos collègues en prenant ta veste. "J'arrive ! Omg tu sais que j'en rêve la nuit? " Quand tu travaillais pas. Le pas pressé vers lui, vous laissiez un groupe interloqué, outré et plus encore derrière vous. Tout ça pour vous diriger vers la supérette la plus proche et dévaliser votre porte monnaie pour un sachet de nouille. "Est ce qu'on ajoute des saucisses? " Monsieur ce roi voulait de la viande. Enfin tu demandais tout de même, le feu vert, comme un enfant qui demanderait un avis d'adulte.

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@Byeol Jong Hyun