the night we met

feat. @shin seok ☾

oodt ✎ la foule était toujours un avantage, parce qu'elle permettait de se fondre dans la masse sans soucis, son bruit incessant étouffant les cris indignés des passants se rendant compte qu'ils leur manquaient quelque chose. c'était ça que dambi aimait le plus, tandis qu'elle se faufilait à travers cette masse, entendre les insultes et grognements des pauvres âmes qu'elle avait pu dépouiller plus tôt, présence invisible à leurs côtés alors que ses doigts s'emparaient de portables, bijoux, portefeuilles avec aisance comme si il s'agissait d'une simple formalité, c'était aussi facile et rapide que de prendre une inspiration et la voilà partie. sourire amusé aux lèvres, elle jette un regard par dessus son épaule alors qu'elle tourne au détour d'une ruelle, traversant celle-ci sur plusieurs mètres avant de s'arrêter, posant son dos contre le mur derrière elle, sortant enfin son butin du soir pour observer ce qu'elle avait bien pu piquer et qui pourrait lui rapporter une somme intéressante quand elle ira les revendre plus tard. tout était bon à prendre, même la gourmette ou le billet le plus insignifiant, tant qu'elle avait de quoi rembourser en fin de mois l'argent que sa famille devait toujours aux créanciers de son père.

rien que cette pensée fit naître une grimace de dégoût sur ses lèvres, elle n'avait pas besoin de penser à lui, bien qu'il soit responsable de tout ce désastre, pourquoi elle était dehors à cette heure au lieu d'être auprès de sa mère et son petit frère, ou avec des amis. les yeux bruns de la jeune femme qui observe le contenu de son sac, bon c'était mieux que rien, pas encore suffisant selon elle néanmoins, il faudrait qu'elle trouve encore quelques objets avant de se dire : c'est bon pour ce soir. prenant une inspiration, elle fourre tout à nouveau dans son sac avant de ressortir de l'autre côté de l'allée, nouvelle rue vibrante de vie, et des âmes innocentes qui allaient bientôt tombées dans ses filets.

son regard qui se fixe sur un homme plus âgé, un peu plus loin, costard blanc et montre en or brillant à son poignet. bingo. elle aurait pu le rejoindre en quelques pas, si on ne l'avait pas bousculée. “ regarde où tu vas. „ claquant sa langue contre son palais, sa main venant instinctivement se poser dans sa poche, ne rencontrant que du vide. ses yeux s'écarquillant, elle se fige, son portable ? un élan de rage qui gronde, elle se retourne, voyant la tignasse brune du garçon qui lui était rentré dedans un peu plus. “ toi ! reviens ici ! „

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oodt ✎ discrétion, est son maître mot. coincé entre ces ruelles, ces devantures, la foule. il observe, sélectionne, s'aventure auprès des cibles souhaitées. d'un geste habile et habitué, s'emparer des téléphones portables d'autrui. des babioles seront parfois, dénichées. des bijoux clinquants, des montres saillantes, des portefeuilles désabusés. de ces objets une vente ultérieure sera réalisée afin de dénicher une mince source monétaire. s'en sortir, égoïstement : c'est une croyance, un espoir qui réside en son quotidien. se dire que, tout ira bien. se dire que, ça s'arrangera. que bientôt, il ne sera plus amené à agir de la sorte. et pourtant, sera-t-il en mesure de parvenir à cesser de tels actes ? contre son grès, l'adrénaline l'emporte. planté au-delà des regards emplis de curiosité, il s'aventure à croire qu'une figure féminine sera son énième cible. car oui, ce soir son butin est suffisant. alors, il s'offre le loisir d'agir de manière similaire à ses précédentes victimes : une bousculade, un geste habile et habitué, un éloignement et un sourire qui se souhaite amusé. une victoire, une dernière.

à moins que. “ oh, oh. „ des onomatopées seront amenés à se faire entendre avant qu'il ne soit amené à prendre la poudre d'escampette. que faire, hormis fuir ? c'était ainsi, que son cursus scolaire entrait en jeu. sportif de seconde zone. il usait de ses dernières forces afin de rejoindre une ruelle d'avantage sombre afin de se dissimuler. “ t'es coriace, c'est amusant. „ à ces mots, il observe la figure féminine s'aventurer non loin de sa personne. il lisait clair dans son jeu, il l'avait précédemment observée. “ ça vole, mais ça s'fait voler. pas très malin. „ du téléphone portable agité sous le nez de la propriétaire, il poursuit sa course afin de rejoindre les abords de la rivière han. personne à l'horizon, d'un coup d'œil.

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oodt ✎ dambi n'avait pas commencé par plaisir, c'était plus fort qu'elle, diagnostiquée enfant avec cette fâcheuse habitude, prendre sans permission, dérober les autres enfants parce qu'elle le voulait, pour elle ça n'avait jamais été méchant. elle était petite, elle ne comprenait pas que c'était mal. Dorénavant, sa vision des choses étaient différentes, et elle le faisait en ayant pleinement conscience qu'un jour, ça pourrait lui retomber sur la figure. mais elle n'avait pas le choix, sa mère et son petite frère avaient besoin d'elle, le salaire que la première gagnait n'étant pas suffisant pour que la famille puisse tenir. ça lui avait fait drôle au départ, elle se souvient avoir eu peur, mais le désespoir vous faisait faire des choses que vous ne soupçonnez même pas, et maintenant dambi savait, elle ne pouvait pas arrêter. pas encore.

ce soir, la jeune femme n'était pas encore satisfaite de ce qu'elle avait pu trouver, encore quelques pigeons et cela serait parfait, plus qu'à revendre le tout derrière pour pouvoir combler la fin du mois, et assouvir au passage le plaisir sadique des créanciers de son père à s'en prendre à eux, plutôt que de se souvenir que c'était lui qui leur devait des sous. à quel moment on pouvait être mauvais à ce point pour s'en prendre à une femme et ses enfants ? une bousculade qui la sort de ses pensées, des mots qui seront crachés à l'encontre du responsable, et puis la réalisation quand elle touche sa poche. ne disait-on pas que c'était l'arroseur arrosé ? lâchant un soupir incrédule, elle se retourne, furie traversant son visage, se lançant à la poursuite du jeune homme responsable de cette colère. comment osait-il ? il était rapide, mais la belle n'était pas en reste, le tennis était un bon sport de cardio et de vitesse. “ rends-le moi. „ un ordre, regard sombre posé sur lui, puis sur l'objet qu'elle convoitait. et il était reparti, dambi le suivant toujours et encore. la rivière qui se dessine plus loin, elle jure entre ses dents. “ c'que t'es lâche pour fuir une fille ! „ elle ne pouvait pas le laisser s'échapper.

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oodt ✎ magicien des temps modernes, apparaître et disparaître. son meilleur atout, en de telles circonstances. et pourtant, c'est une figure féminine qui s'aventure à le suivre, le poursuivre. à contre cœur, le garçon semble amusé et intéressé. une certaine originalité, un comportement authentique, intriguant. pourquoi diable, s'acharner ? le suivre, jusqu'aux abords de la rivière han. solitude. l'un, contre l'autre. le téléphone portable fut brandis vers le ciel avant qu'il ne soit amené à l'agiter, sombre idiot. “ lâche ? c'est amusant, je pensais que la lâcheté se résumais à dérober des choses. nous sommes dans le même panier, miss. „ à ces mots, un clin d'œil. le comportement de son interlocutrice fut précédemment observé, analysé et concrétisé en des idées : une semblable, à lui. une lâche. une vile et perfide voleuse nocturne. s'il s'offrait le loisir de fouiner au creux des poches de son “ acolyte „ il parviendrait à découvrir monts et merveilles. comme, lui. “ j'gagne quoi, à te le rendre ? c'mon gagne pain de ce soir, too bad. „ une moue qui se souhaitait triste et désabusée sera dévoilée en son faciès. jolis mensonges. c'est ainsi que le garçon se comportait, qu'importe la présence plantée sous le bout de son nez. incorrigible, détestable, enfantin et grossier.

“ va en voler un meilleur, good luck. „ un énième clin d'œil et le téléphone portable sera glissé au creux de l'une de ses poches. il était temps de cesser de tels comportements, cet échange sans fin. ainsi, prendre la poudre d'escampette. “ au fait, c'moins coin pour voler là-bas. next time, trouves toi un autre coin. „ son coin, à lui. ses victimes, à lui. ses téléphones portables, à lui. son gagne pain, sa survie, sa source monétaire et ses espoirs.

temps, de fuir. un signe visuel et il rebroussait chemin sans la moindre précipitation. il était temps de retourner à sa principale occupation, mais. serait-il en mesure d'être délesté d'une présence féminine qui n'allait guère lâcher sa manche ? d'un regard jeté au-dessus de son épaule, il l'observera. il était trop tard, pour elle.

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oodt ✎ elle regarde le nouveau venu dans le jeu avec un air méfiant, ses iris sombres qui ne le quittent pas, cherchant un moyen, n'importe lequel de récupérer ce qui était à elle. ironique quand quelques instants plus tôt, elle était celle qui dépouillait les pauvres âmes naïves qui n'avaient rien vu, ou trop tard, qu'ils avaient été privés de certains de leurs biens. mais c'était différent, parce qu'il s'agissait d'elle cette fois-ci et dambi clairement n'aimait pas être le dindon de la farce. “ je ne vois pas ce que tu veux dire. „ elle marmonne en retour, pathétique tentative elle l'admet, mais jamais encore elle n'avait été prise en plein acte, alors que lui, se permette de dire ça, la demoiselle était agacée. fortement. “ t'as qu'à te trouver d'autres pigeons ailleurs, je ne ferai pas partie d'eux. „ elle lui lance, serrant les poings, son sac pendant le long de sa jambe, elle avait besoin de récupérer son téléphone. elle n'avait plus grand chose à quoi elle tenait, mais ce bien était de ceux qui comptait encore beaucoup à ses yeux.

jurant quand il glisse son portable dans sa poche, une nouvelle pique adressée à elle, dambi se mort l'intérieur de la joue pour ne pas se jeter à son cou, toutes griffes dehors. qu'il était insupportable ! “ quel dommage c'est lui que je veux, c'est bon tu t'es bien amusé ou tu veux continuer de passer pour un con ? „ sa tête basculant sur le côté, pupilles traversées par diverses émotions, la colère dominante. elle fronça les sourcils dambi, comment pouvait-elle le savoir ? ce n'est pas comme si elle était une experte dans ce domaine, comme si elle était là et faisait cela depuis des années. “ donc ta logique c'est quoi, je vole ici donc tu me voles ? c'est ridicule. „ elle siffle, vraiment, quel gamin. il se tourne encore, comme si elle n'était rien de plus qu'un léger contre-temps sur sa route, comme si il ne la prenait pas au sérieux. elle détestait ça, encore plus quand cela venait d'un homme, ses pas qui réduisent la distance entre eux, il la fixe toujours et elle aussi. elle ne comptait pas le laisser gagner. “ rends-le moi, je ne le dirai pas une fois de plus. „

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oodt ✎ chacun sa rue, chacun son quartier, chacun son côté. ainsi, les règles étaient établies entre les fauteurs de troubles. subtiliser autrui, de ces biens. son quotidien tardif ; aujourd'hui, tourmenté. d'une figure féminine qui s'aventurait à le suivre. s'offrant la loisir de déblatérer d'innombrables immondices verbales. joli enfer. le suivre, d'avantage. au fil des rues et ruelles, au détour d'une allé  “ à croire que tu es têtue. „ constatation réalisée, regard dressé vers le ciel. embêté. “ dure réalité. „ des gentils, des méchants. ce monde est construit de multiples clichés (tantôt véridiques, tantôt faussés).  “ et dans cette réalité, je suis un criminel, tu es une victime. „ les faits sont énoncés, tandis qu'il s'éloignait d'avantage. à quoi bon, persister ? sa soirée semblait ruinée. d'un coup d'œil, il fut amené à jeté le téléphone portable à l'intention de sa propriétaire. l'objet ne lui rapporterait qu'une mince source monétaire.

“ ne reviens plus ici, c'mon coin. „ à ces mots, il détourne définitivement le regard. bras droit dressé vers le ciel, légèrement agité. c'est un adieu, un au revoir (certainement). “ et, au fait. soit plus maligne la prochaine fois que tu essayes d'empiéter sur mon territoire. „ un comportement qu'il s'était amusé à découvrir et discerner aisément. une technique rodée, mais usée et utilisée en de bien nombreuses situations. rouillée. “ ta couleur de cheveux, par exemple. très voyant. „ des conseils sont délaissés au fil de sa route. il n'était pas moins curieux de découvrir ce que deviendrait la demoiselle. s'il découvrirait incessamment sous peu son faciès au travers des postes de police, à sa recherche.