un an plus tôt - fin 2020;
❛ reynolds, hein - le ton est presque inquisiteur, le regard juge lorsqu’il se pause sur la silhouette de se gamin; l’air est hautain, la curiosité s’empare de ses traits passés par les années - à se redresser pour s’installer comme un roi dans ce fauteuil vieux comme le monde, laisse entendre quelques vertèbres craquées non sans une grimace gênée; les bras se croisent contre le torse, s’appuient sur ce ventre arrondis;

et côme, il sourit - ce sourire dessiné en coin de ses lèvres, le regard amusé;
c’est toujours la même chose, finalement - gamin aux traits d’ailleurs (ou d’ici) se prend aux jeux des milles questions quand le patronyme est révélé; à s’attendre à un nom de fortune, le sourire emplit de fierté pour ne voir les sourcils froncés quand les consonances sont d’ailleurs.

et, c’est toujours la même chose - le silence; celui qui parle bien plus fort que les mots qu’on peut souffler, qu’on peut hurler - à porter sur lui, l’histoire de son passé. et si sa voix devait s’élever, la vérité serait dévoilée, probablement. sûrement. de cet abandon du coeur pour un foyer meilleur, cette adoption qui sauve l’enfant à une vie misérable - et cette vie épanouie, sereine, régulée par ses bêtises et rires d’enfants, aux histoires comptés par cette mère aux traits différents, à ces après-midi passé à dessiner des dessins sur les feuilles des dossiers de son père tandis qu’il trônait sur ses cuisses comme s’il était le petit roi de son royaume; ouais, il pourrait probablement blâmer qu’il est une de plus grosses fortunes aux états-unis, côme. pourtant, il ne dit rien -
ni des noms de ses parents, ni de ce chien allongé à ses pieds, regards rivés sur la porte du bureau; ni de ce coeur brisé par cet homme fuyant aux bras de sa dulcinée, ni de l’histoire des dessins ornant sa peau d’enfant de mars; non, l’histoire est gardée secrète et,
pourtant, semble-t-elle exposée à la vue de tout le monde par sa posture, par son assurance;

❛ ouais, reynolds. laisse-t-il entendre, le ricanement qui se fait entendre, la main qui se tend vers celui du gardien d’immeuble, à attendre cette clef d’appartement;

c’est pas une nouvelle vie, c'est juste un nouveau chapitre -