Lee. Trois simples lettres qui resteront éternellement son étiquette. Rarement protégée par ses parents, l'image de la famille parfaite est affichée sur tous les journaux de la capitale et des pays voisins. Elle découvre très jeune l'art de l'hypocrisie et la jalousie. Gamine, elle sentait souvent le regard des autres parents sur elle, à défaut d'intéresser les siens si les caméras n'étaient pas présentes. Ses souvenirs d'enfance ne sont pas nombreux. Elle les juge souvent inintéressants ou peu glorieux.  Elle se rappelle juste de leurs sourires quand les flashs brillaient devant eux, les seuls moments où elle était proche de ses parents. Parfois, elle regrette cette situation avant de se rappeler qu’elle ne leur doit pas grand-chose si ce n’est l’argent. Mais est-ce suffisant pour cette fille devenue femme ? Elle qui finit par jeter à son tour, des regards envieux aux familles dont la joie semble être le quotidien ?  

Son image de la famille, déjà plutôt réduite, vole en éclats quand son père a son premier scandale. L’homme politique, dans toute sa splendeur, prend du bon temps avec une autre femme. Lui qui basait sa carrière sur les valeurs de la famille est discrédité, tourné en ridicule pendant plusieurs semaines avant que le sort s’acharne sur l’épouse. Car, il est souvent plus simple de critiquer une femme qu’un homme avec du pouvoir. Su Ah, encore adolescente, avait prévenu sa mère mais les enjeux de ce mariage étaient d’autant plus importants que la loyauté et son amour propre. Alors, il n’existe plus aucun modèle dans sa vie, si ce n’est peut-être le capitalisme. Un nouveau dicton entre en jeu : le pognon est le garant du bonheur. Cela ne l'empêche pas de fuguer pendant quelques semaines, décidant de rencontrer de nouvelles personnes d’un univers différent du sien. Mais la réalité l’oblige à rentrer, à rentrer dans cette mascarade.

Celle-ci s’illustre par des interventions obligatoires dans des soirées mondaines et par une personne à la recherche de son identité. Elle veut se détacher, montrer aux autres ce qu’elle vaut réellement. Su Ah s’inscrit dans un cursus de sciences politiques, devenant un parfait cliché sans pour autant perdre de vue ses réelles intentions. Elle veut le battre à son propre jeu, le dépasser sur son terrain. Elle se sert donc de ces soirées pour se créer des relations, un cercle mais elle ne choisit pas les bons contacts. La confiance est un concept abstrait et la belle connaît ses premiers échecs. Une relation amoureuse qui tourne au vinaigre au bout de quelques mois et une vengeance ridicule pour faire payer le même garçon (tromper pour tromper, son argumentaire de défense). Bref. Ses décisions sont bancales. Au moins, elle travaille bien et brille sur les bancs de l’université contrairement à ce que l’on pourrait penser, surtout vu le nombre de soirées étudiantes dans lesquelles on peut la retrouver. Sociable mais instable. Ces deux mots qualifient ses premiers pas dans la vie étudiante. Le dernier permet aussi de décrire son niveau de conduite aussi. C’est ainsi que Park Jin Hyun a failli tomber à la renverse.  

Une histoire mal entamée qui ne surprend pas plus l’étudiante contrairement à la suite de leurs aventures. Qui aurait pu miser sur ces deux-là ? En effet, Jin Hyun est intervenu après qu'il ait vu un homme mettre de la drogue dans son verre. Verre qui a atterri sur sa précieuse robe. Une première crise de nerfs qui la fait doucement rigoler. Et puis, ils se recroisent sans cesse, volontairement ou non, pris dans le jeu de leurs hormones et une attirance physique indéniable. La maniaque du contrôle développe des sentiments à son égard, un peu trop forts et qui créent une panique chez elle désespérante. Elle en veut secrètement plus, pour cet homme qui est l’un des premiers à la protéger, à rendre son quotidien plus agréable sans qu’il le sache réellement. Une bataille de fierté éclate un soir et les premiers pas de la réconciliation se font avant d’être à l’origine de leur officialisation. Pudiques quand il est question de leurs sentiments, ces deux-là se noient dans leur douceur et dans leurs preuves d’amour.

Malheureusement, leurs nerfs sont mis à rude épreuve à plusieurs reprises. La peur de se perdre, la distance qui s’instaure, des déclarations qui se font entendre avant que les échanges cessent. Un break s’instaure en 2016. Su Ah finit par s’occuper autrement, son cœur brisé en mille morceaux. La même année, elle découvre un secret de famille. Un pot-de-vin offert par le paternel pour faire fuir la famille de son propre frère, qui a eu le malheur de s’enticher d’une prostituée. Elle fait donc connaissance avec son oncle puis sa cousine Hye Sun. Comme quoi, la jeune femme ne sera jamais au bout de ses peines. Cette année 2016 a été forte en rebondissements, marquant sa vie d'instabilité au sein de ses relations amicales, familiales et amoureuses. C'est sans compter sur ce manque intense qu’elle n’a cessé de ressentir après le départ de son petit-ami. Incapable de tourner la page, incapable d'entendre son doux prénom dans la bouche de ses amis. C'est une blessure omniprésente dans son coeur dont seul celui qui en est la raison peut la guérir.

Et c'est hier, en ouvrant sa porte que son coeur s'est emballé, qu’elle a vu à quel point ses sentiments contradictoires se sont multipliés, quand elle a vu en face d’elle, un air déterminé au visage pourtant triste et maladroit. Il a commencé à parler tandis qu’elle se demandait pourquoi il s'était déplacé jusqu'ici. Elle se souvient encore de l'avoir invité à entrer, ne souhaitant pas le laisser sur le palier. Pourtant, Dieu sait à quel point elle était en train d'hésiter, quand lui, lui faisait comprendre qu'il regrettait le passé et voulait recommencer.

Lui offrir une éternelle seconde chance qu'il n'a jamais voulu saisir jusqu'à présent, la fera peut-être revenir à cette étape infranchissable qu'ils ont vécu tous les deux, quelques temps plus tôt. Toutefois, après plusieurs longues minutes de discussion, elle a compris que ce visage triste et maladroit ne souhaitait définitivement pas la laisser partir. Et elle, elle attendait les réponses, elle attendait cette seule unique réponse qui la ferait revenir dans ses bras, un sourire béat sur les lèvres. Et c'est ce que Jin Hyun a fini par dire: un je t'aime sincère, qui pourrait presque lui donner envie de pleurer rien qu'en y repensant.

Leur idylle de nouveau au beau fixe, tout semble bien se dérouler dans sa vie. Elle s’éloigne avec le temps des directives de son père. Elle atteint bientôt la dernière ligne droite pour obtenir son diplôme mais l’arrivée d’une drogue fait trembler une nouvelle fois les murs de l’université. Chacun veut atteindre l’excellence, quitte à payer le prix fort. Su Ah s’inquiète, stresse pour sa première position car son éthique l’interdit d’y toucher. Alors, elle redouble d’efforts, laissant son corps s’épuiser au fil des semaines. Heureusement, la torture finit par s’arrêter et elle ne cache pas son soulagement quand la doyenne lui fait part elle-même des résultats. Elle confirme sa réussite avec un stage qui lui offre son premier job. Mais elle ne s’y retrouve pas. La nonchalance, le manque d’initiative, Su Ah a l’impression de ne pas servir à grand-chose. La belle ne peut pas briller ici, elle le sait mais essaye de prendre quelques informations pour augmenter son expérience. D’un autre côté, Jin Hyune et elle décident d’acquérir leur premier bien immobilier. S’ils vivent ensemble depuis longtemps, l’acte notarié fait avancer leur relation à son plus grand plaisir. Si sa vie privée fonctionne plutôt bien, cet instant de bonheur lui paraît bien minime face à cette routine qui prend de plus en plus d’ampleur. L’ambition manque de se perdre avant qu’elle pose sa démission. Lee Su Ah ne veut pas être la fille de, veut se faire un nom. Si personne n’est capable de la reconnaître à sa juste valeur, la demoiselle va devoir se battre pour se faire remarquer. Néanmoins, elle ne s’attendait pas à avoir un accueil si hostile. Adieu la politique, bonjour les finances. D’autres dents de requin veulent la croquer, abusant de son joli minois fraîchement sorti de l’université. Impossible pour ces hommes d’être dirigés par cette nana, peut-être sortie de nulle part. Du coup, des rumeurs circulent, aussi fausses que les visages de Gangnam, créant des légers doutes chez elle. Elle n’aurait jamais pensé que sa carrière soit aussi ébranlée.