Tenue

Être une célébrité n'est vraiment pas facile à vivre ... surtout quand vous êtes jeunes et que vous avez été connue encore plus jeune. Pour Hayan, c'était comme une prison dorée, parfois, il imagine qu'elle aurait été sa vie, s'il n'avait été devant des caméras très jeunes. Il pense qu'il aurait fait un métier complètement différent de celui qu'il envisage aujourd'hui. Il aurait été policier, par exemple. Mais, il ne s'en plaint, car avec cette célébrité, il peut faire entendre sa voix sur plusieurs sujets qui le passionnent et dont il soutient la cause.

Aujourd'hui, alors qu'il est en vacances, il a choisi de venir se promener un peu dans le quartier de Gangnam pour se reposer et profiter du beau temps qui se présentait. Il n'était pas rare qu'il sorte de chez lui, quand il était en congé ou en vacances, mais quand il le faisait, il devait se "déguiser" pour ne pas être reconnue. Bien qu'il le soit principalement en Europe et en Amérique, il commençait à avoir de plus en plus de fans en Asie. Il regarde autour de lui en appréciant l'air frais tout en cherchant un endroit où il pourrait s'asseoir pour boire une boisson pour se rafraîchir. Il vit, alors, un petit café où il n'y avait pas trop de monde. Il s'en approcha et s'assit à l'une des tables vides. Quelques minutes après, une serveuse vint vers lui pour lui prendre sa commande, il lui demanda un simple verre d'eau et une part de gâteau au fruit. Elle nota ce qui lui était demandé et elle partit. Elle revint quelques instants après avec sa commande, qu'elle lui servit avant d'aller s'occuper d'autres clients.

Alors qu'il mangeait tranquillement sa part de gâteau, il entendit des voix s'élevaient au-dessus des autres, deux voies féminines. Il se retourna comme tous les clients pour savoir ce qu'il pouvait bien se passer. Et là, il vit deux demoiselles en train de se disputer alors qu'un jeune homme, les regardaient presque désemparé et déconcerté. Il soupira. Il allait se retourner quand quelque chose de froid lui toucha le visage et par réflexe, il ferma les yeux. Il n'y avait plus aucun bruit autour de lui, alors que maintenant toutes les personnes étaient tournées vers lui. Il porta sa main à son visage et le toucha, il était mouillé. Il ouvrit les yeux pour voir ses habits trempés par de l'eau. Il soupira, une seconde fois. Il sourit d'un sourire ne se voulant pas en colère ... L'une des deux demoiselles prit la poudre d'escampette.

" — Et bien ... que dire ... ce n'est pas grave, cela va sécher de toute manière. Cela n'est qu'un malheureux accident. "

Il continua à regarder la jeune demoiselle alors que le monde autour d'eux retourner à leurs préoccupations avant l'incident.

Tenue

Le mauvais rôle, voilà ce qu’elle se retrouvait forcée à endosser parce qu’il n’avait pas eu le courage de porter ses couilles et ce, jusqu’au bout. Faisant tambouriner ses ongles fraichement manucurés et peinturés de noire sur la table du café, elle regardait le pathétique spectacle qui se jouait devant elle parce qu’elle avait une fois de plus cédée à la pression qu’elle subissait de la part de sa mère. « Seola chérie, fais-moi plaisir, va le rencontrer. C’est un gentil garçon et ses parents sont des personnes tout à fait respectables » lui avait-elle dit sans lui laisser le choix en posant sa main sur son épaule après avoir déposé sur la table une note écrite avec la date et le lieu du rendez-vous de son énième potentiel futur fiancé. Pour s’assurer qu’elle ne s’égare pas en chemin, une voiture l’attendait pour la conduire jusqu’au café sans qu’elle puisse refuser, car même déposée, le chauffeur ne se garait pas bien loin afin de tenir informée sa mère du déroulement du rendez-vous. Chauffeur qui ne prenait même plus de sa cacher, car elle pouvait l’apercevoir depuis sa place – elle s’était assise près de la vitre, non pas pour faire ce constat mais pour tenter d’échapper à son calvaire, rêver de liberté en regardant le monde passer tandis que son datemate lui parlait. S’il prenait l’initiative de guider la conversation, voire jusqu’à lui attraper la main comme pour convier davantage ses bonnes intentions à son égard, il fallut qu’elle arrive.

Seola ne la remarqua pas tout de suite, ce n’est que lorsque cette main qui lui promettait un futur paisible s’arracha à la sienne, comme honteuse, qu’elle comprit la situation. Encore un crétin, pensa-t-elle avant de lever le regard dépitée sur la jeune femme qui semblait un ou deux ans plus âgée qu’elle. Si elle commença par diriger son exaspération sur son copain, lui assenant des frappes sur le dos de sa main, de son petit sac à main qui ne semblait pouvoir contenir qu’un téléphone portable, elle reporta sa colère sur elle. Si en temps normal, l’étudiante se contentait d’être impassible et laisser les petites amies outrées déverser leur haine sur elle, aujourd’hui elle n’y arrivait pas. Se levant de son siège brusquement, elle ne se laissa pas faire. Non pas parce qu’elle tenait à revoir ce jeune homme, faire en sorte que cela fonctionne entre eux, mais parce qu’elle aussi se sentait bafouée dans son intégrité et tout aussi enragée qu’elle, qu’elles. En quoi sa colère ne serait pas aussi légitime que la sienne ? La tension monte, les voix se haussent, mais la première gifle est donnée par cette parfaite inconnue, avant que le contenu d’un verre ne soit lancé. Si, par réflexe, elle esquive et ne reçoit que quelques éclats… En un battement de cils, ou deux, le couple disparait et il ne reste plus qu’elle, lui, et les autres.

Serrant le poing, enfonçant ses ongles dans sa paume jusqu’à ce que des petits croissants de lune transparaissent, elle ne revient à la raison qu’en apercevant l’état de l’homme qui lui faisait face en se retournant.

« Je suis désolée » murmura-t-elle d’une voix étranglée avant d’attraper un paquet de mouchoir pour tenter de sécher le jeune homme mais cela ne suffisait pas. Rien n’allait décidemment. Foutue journée, foutue eau. « Je suis vraiment navrée » en passant sa main dans ses cheveux, exaspérée, dépitée, et embarrassée à en mourir… Elle tente de frotter, mais rien n’y fait. Pourquoi devait-elle subir ça ? Elle l’ignorait. Tout lui semblait simplement injuste. Elle avait envie de disparaître… Sans le réaliser, des billes chaudes lui roulent sur le visage. Cachant son visage dans sa main, elle attrape la manche de l’inconnu avant qu’il ne puisse partir. « Cela ne vous dérange pas de vous asseoir avec moi ? » réussit-elle à articuler. Elle ne voulait pas être seule. Entre pleurer seule et pleurer en face de quelqu’un… la seconde option lui semblait être la moins pire. « Juste un moment. »

Tenue

« Ce n'est pas si grave, vous savez » lui répondit-il en lui souriant. En allant se promener aujourd'hui, il ne s'était pas attendue à recevoir le contenue d'un verre dessus à la place d'une jeune demoiselle en colère contre une autre demoiselle, il se demandait ce que cette demoiselle lui avait fait pour recevoir un tel traitement. Il ne pouvait pas lui en vouloir, s'il avait été à sa place, il aurait eu une réaction bien pire. « Pas besoin de vous excuser autant » dit-il en posant sa main sur son épaule. La pauvre, elle avait l'air presque désespéré, elle n'arrêtait pas de s'excuser. Tout en essayant de l'aider à se sécher avec des mouchoirs. Il avait de la peine pour elle. Elle n'avait sûrement pas, elle aussi voulue passer une journée au rien ne se passait comme on le voudrait. Il le remarqua tardivement, mais sur le visage de la jeune femme se trouver des larmes. À cette vue, son cœur se serait, bien que personne ne l'est reconnue, il ne pouvait pas trop l'aider. Mais sa nature bienveillante pris le dessus. Il continuait de lui sourire de manière rassurante. Elle cacha son visage dans sa main avant d'attraper sa manche. « Bien sûr, cela ne me dérange pas » Il n'aimait laisser personne seule surtout quand cette personne avait besoin d'être réconfortée. « Tout le temps dont vous aurez besoin. »

Il espère qu'elle ira mieux. Il maudissait le jeune homme qui avait accompagné la jeune demoiselle avant de prendre la poudre d'escampette avec l'autre pour ne pas avoir à assumer leur responsabilité dans cet incident. S'il avait pu échanger sa place avec la demoiselle qui devait se prendre le liquide transparent, il aurait fait de bonne volonté. Elle ne méritait pas ce qui lui arrivait. Il frissonna à cause de l'air qui semblait s'être soudainement refroidie, alors qu'il faisait une température tout à fait normal dans le petit café, sûrement à cause de ses vêtements trempées qui étaient en train de sécher sur lui. Il allait se lever quand son téléphone se mit à sonner. Il lâcha l'épaule de la jeune femme après l'avoir serré d'une manière qui se voulait réconfortante. Il sortit son téléphone de sa poche pour voir qui pouvait l'appeler, c'est alors qu'il vit le numéro d'une inconnue, inconnue qu'il ne connaissait que trop bien. Il la détestait. Il raccrocha avant de reporter son attention sur la jeune femme. « Voulez-vous quelque chose à boire ou à manger ? Prenez ce que vous voulez, je paierais. »

Il inspira, puis expira. Il commençaient à regratter d'être sorti se promener ce matin. Il aurait dû rester couché, mais bon, il n'aurait peut-être pas rencontré cette jeune demoiselle qui pourrait après cette mésaventure devenir une nouvelle amie. « Que s'est-il passer entre eux et vous pour que vous réagissiez ainsi ? »