Oh non pas toi

Aujourd'hui, il doit aller acheter des crayons, pas n'importe quels crayons, mais des crayons gras noir pour pouvoir continuer son dessin. Un dessin qui lui tien beaucoup à coeur, car il est très important pour la suite de sa BD. C'est sans doute pour ça qu'il prend son courage à deux mains, et c'est armé de son portable complètement chargé qu'il ouvre la porte de sa chambre puis de la maison là où il vit pour sortir dehors. Posant une main sur son coeur encore battant il sent le stress monter de plus en plus. C'est sans doute pour cela qu'il ferme les yeux quelques secondes, prenant plusieurs grandes inspirations, il essaie de se remémorer les paroles rassurantes et réconfortantes de sa psychologue. "Ne stresse pas, respire doucement et garde ton calme" Oui, s'il reste calme tout va bien se passer pour lui. Sortant ses écouteurs, il ne tarde pas à les mettre à ses oreilles et c'est le cœur plus léger qu'il emboîte le pas direction l'arrêt de bus.


Un chemin qu'il connaît bien depuis le nombre de fois qu'il l'utilise. Marchant au rythme de la musique, il ferme son anorak jusqu'en haut soufflant par-dessus le col qui monte jusqu'à son menton, il esquisse un sourire lorsqu'il voit la petite fumée sortant de sa bouche. Regardant autour de lui, il ne se lassera jamais de ce paysage si différent de celui de son enfance. C'est une fois arrivé à l'arrêt qu'il s'incline devant une jeune femme de son âge. Reportant son regard sur son téléphone, il ne relèvera les yeux que lorsqu'il voit le bus arrivé. Laissant la fille monter avant lui non pas par politesse, mais plus parce qu'il flippe, il finit par entrer et par passé sa carte. C'est bon, elle est passée... Un stress en moins, refusant de s'asseoir par peur de devoir se lever plus tard, il reste debout durant tout le trajet. La musique berçant ses oreilles il arrivait presque à oublier son handicap, et oui ne pas parler la langue du pays et toujours un motif pour rester chez lui.


C'est au bout d'une bonne vingtaine de minutes qu'il sort du bus, lâchant un petit soupir, il est soulagé de retrouver l'air frais. Il fait quelques pas et ne tarde pas à rentrer dans ce grand centre commercial là où se trouvent toutes les boutiques possibles et imaginables. C'est en sortant sa petite liste qu'il avance pas trop rassurer vers les portes du grand bâtiment. C'est une fois à l'intérieur que tout va très vite pour lui, il ne perd pas de temps et va directement vers la boutique de dessin qui l'intéresse. Prenant dans ses mains les fameux crayons, il va tout de suite à la caisse et paie par carte, un moyen rapide et facile pour sortir le plus vite possible de la boutique. Esquissant un large sourire, il marche tout heureux, ses crayons en main jusqu'à que l'impensable arrive, un enfant le bouscule et Keith perd son précieux qui roule jusqu'au pied d'une fille. Déglutissant lorsque ses yeux remontent de ses pieds jusqu'à son visage, il a bel et bien peur de reconnaître la brune. C'est le regard fuyant qu'il montre d'un signe du doigt les pauvres crayons qui se trouvent à ses pieds.