millions dragonflies

Cela faisait du bien de revenir par ici, Wonhee aimait cet endroit. Ce coin de paradis où il avait vu sur toute la digital city comme s’il avait vu sur sa vie entière. Un lieu où toutes les pensées qui dérangeaient son esprit semblait s’envoler avec le vent – comme par magie. Les paumes cachées dans ses moufles, il chercha maladroitement son téléphone pour voir si Nayoung lui avait envoyé des nouvelles concernant son arrivée. Ce n’était peut-être judicieux de se retrouver pour pique-niquer ici vu le froid glacial dans lequel l’hiver plongeait la ville ; mais c’était leur coin de prédilection, leur coin de retrouvailles, leur coin de rencontre depuis un an maintenant. Il y avait alors une certaine logique alors pour Nayoung et Wonhee de se retrouver ici même si cela signifiait affronter des températures pas loin de la négative. Le garçon profita de l’absence de son amie pour fouiller dans son sac ; à la recherche des petits bouillottes manuelles qu’il a prévu pour les aider à survivre au froid. Il les glissa dans ses moufles agitant ses doigts pour réchauffer les petites poches de liquide avant l’arrivée de la jeune fille. Comme à son habitude, l’étudiant s’approcha de la rambarde qui donnait vers le grand parc, frottant énergiquement ses paumes contre le bois. Un sourire grandissait sur son visage en posant ses iris sur l’étendue verte qui s’ouvrait sur la ville avant qu’il ne lève la tête. Les yeux rivés sur le ciel grisé, le garçon expira lentement l’air de ses poumons. Le froid lui brûlait les lèvres, mais il s’amusa à former des nuages de vapeur avec sa respiration à plusieurs remises. Des petits pas crépitants contre le givre le coupèrent dans son activité – il n’eut aucunement besoin de se retourner pour savoir qu’il s’agissait de son amie. « Coucou Nayoung, alors comme ça tu as plein de choses à me dire ? » ria-t-il avant de se tourner vers elle. Elle était bien chargée, alors le jeune homme l’aida à tout poser sur le banc du coin. Les mains libérés, Wonhee lui glissa une chauffette dans la paume pour l’aider à se réchauffer. « Tiens pour toi. ». À présent, la petite bouillotte devait être assez chauffe pour garder la jeune fille un peu plus au chaud, sans pour autant faire des miracles.

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C’était devenu un rituel entre eux depuis ce fameux soir où ils avaient discuté toute la soirée et une bonne partie de la nuit. Ce n’était donc pas une surprise qu’ils se retrouvent ici et ce même avec le froid de l’hiver. Nayoung commençait à regretter cette décision alors que le froid s’insinuait dans ses vêtements tandis qu’elle sortait de sa voiture tout ce qu’elle avait amené pour leur pique-nique. Elle avait pris des draps ainsi que des couvertures pour qu’ils ne se changent pas en glaçon, mais également de quoi manger. Elle avait presque tout préparé elle-même, utilisant la cuisine du club de cuisine pour le faire. Celle du dortoir des silla était bien trop petite mais il y avait toujours des petites souris pour venir piquer ce qu’elle faisait. De ce fait, elle avait tout fait dans le club. Elle se dépêcha donc de se rendre à leur point de rendez-vous chargée comme une mule. Elle sourit en le voyant de dos et n’eut pas le temps de faire un quelconque bruit pour qu’il se retourne que ses pas se firent entendre. Le visage de Nayoung s’illumina en le voyant et elle hocha la tête frénétiquement. Elle avait énormément de chose à lui dire, à commencer par Keeho. Elle voulait qu’il soit, après Jiaxin bien entendu, le premier à apprendre qu’elle avait un petit ami. C’était ici qu’ils avaient parlé de leurs déboires amoureux et c’est ici qu’elle voulait lui dire qu’elle allait mieux. Certes, elle n’avait pas récupéré sa voix, mais elle le vivait mieux. Nana laissa Wonhee l’aider et le remercia d’un sourire chaleureux avant de soupirer d’aise en sentant la chaufrette dans ses mains. Elle la passa sur ses joues rouges pour les rendre moins froide avant de prendre son carnet et un stylo. « Ça va être un peu mal écrit parce qu’avec les gants j’ai du mal ! Mais je suis contente de te voir ! Et oui j’ai plein plein de choses à te dire ! Mais avant, comment tu vas ? Comment se passe tes études ? » Parce qu’ils n’étaient pas là que pour parler d’elle.