Il est le fruit d'une relation sur fond de violence conjugale. Un accident pour celle qui décidait de fuir avant même de réaliser son état, alors comment garder et élever le souvenir d'un homme violent ? Seo Joon a grandit dans l'ignorance, persuadé que sa mère n'avait eu d'autre choix que de le laisser derrière, ce n'est que lorsqu'il l'a retrouvé après de longues années de recherches que la réalité l'a frappé de plein fouet. // Il s'est, depuis, donné pour but de "sauver le monde", ou tout du moins de venir en aide à celles et ceux qui en auraient besoin. // Plutôt populaire malgré lui, son sourire fait toujours son petit effet // Sportif, il s'est essayé à beaucoup de loisirs, mais celui qu'il préfère reste de loin la natation qu'il pratique dès qu'il a un moment de libre. Un bon moyen pour lui d'extérioriser tout ce qu'il garde enfoui // Il a aimé... profondément, sincèrement par deux fois. Il a aimé au point d'enchaîner les erreurs et de se retrouver dans des situations qui ne lui ressemblaient pas... et par deux fois, il a essuyé la trahison d'un nouvel abandon. // Vierge jusqu'à ses vingt trois ans, il s'était promis de ne franchir ce cap qu'avec sa moitié, et c'est un soir pourtant banal qu'elle a décidée de finir dans ses bras. S'il ne le regrette pas, il en garde néanmoins un souvenir doux-amer. // Il a pas moins de six frères et soeurs, ses parents adoptifs ne se souciaient guerre du nombre d'orphelins qu'ils accueillaient. Un foyer empli d'amour ? Plutôt une façon pour le couple de gagner de l'argent facilement et sans travailler. // Il ne s'habile que dans les friperie, mais la majeur partie de ses achats sont destinés à ses soeurs qu'il estime devoir gâter. Il n'est d'ailleurs pas rare de le voir faire les boutiques avec elles.  // Bien qu'il soit né à Jeju, il est arrivé très tôt à Séoul, et n'a pour ainsi dire, jamais quitté la capitale. Il rêve de pouvoir voyager dans le monde, mais se contenterait volontiers de commencer par son pays. // Il ignore qui est son père biologique, et même si une part de lui aimerait savoir, il se refuse à le chercher de peur de tomber sur un homme violent et sans remords. // Les embrassades et les accolades ? Ce n'est vraiment pas son truc, et si l'on s'approche d'un peu trop près, il esquissera quelques pas en arrière sans même s'en rendre compte. // S'il manie avec précision l'art des cocktails, il n'en boit pourtant que rarement. // Il lui arrive de fumer de temps à autres, lorsque le poids de sa propre existence se fait trop lourd sur ses épaules. Mais il s'arrange pour le faire seul et sans témoins de peur que cela nuise à ses études et son futur métier. // Il a été l'amant d'une femme mariée... un amour qu'il pensait réciproque, il attendait de pouvoir la faire quitter l'enfer de son mari violent... en vain. C'est elle qui a pris la poudre d'escampette sans un mot, ne lui laissant ainsi qu'un trou béant dans la poitrine. // Si au fond de lui, il aspire malgré tout à trouver l'amour et fonder sa famille, il ne fait plus confiance. (Mal)Heureusement pour lui... son coeur s'est à nouveau épris. Des sentiments qu'il tente de faire taire et de nier, juste pour ne pas essuyer un nouvel échec qu'il ne supporterait plus. Mais en dépit de ses efforts... le destin semble s'amuser de les pousser à se retrouver...


Why did I believe...

Le froid mordant de l’hiver laissait peu à peu place à la douce chaleur des rayons d’un soleil encore timide, et avec son retour, le campus reprenait vie. Les salles étaient boudées et les révisions se faisaient désormais confortablement installées dans les espaces verts. D’un œil distrait, je mirais la foule éparse des étudiants se donner la réplique ici et là, glaner les quelques cours qui pouvaient leur manquer ou simplement profiter du temps en attendant les résultats des examens. Le sourire nostalgique étira mes pulpeuses, si autrefois je me mêlais facilement aux autres, je faisais à présent partie des solitaires, frappé de mutisme dès lors qu’il fallait entamer une conversation, incapable d’exprimer autre chose que la confusion de mes émotions. Accoudé à une fenêtre, j’observais avec mélancolie le bourdonnement des discussions jusqu’à poser mon regard sur elle. Un soupire lourd et brûlant m’échappa, le cœur serré d’avoir encore à composer avec des sentiments volontairement niés. Il m’avait fait défaut tant de fois, m’avait mené au bord d’une falaise pour me voir échouer comme un pantin désarticulé… l’amour qui me tendait les bras dans le seul but de me narguer. Alors j’avais finalement décidé : ne plus aimer. Un objectif plus qu’un choix, étrange et que je ne semblais pas parvenir à atteindre. Je le savais… dans les profondeurs d’un intellect savamment taillé et façonné, j’éprouvais à nouveau ce qui avait causé ma perte. La douleur de l’abandon de trop nombreuses fois endurée, je mettais encore le muscle battant à rude épreuve.

Le voile de mes cils chuta et derrière l’opaque de mes paupières, je revivais ces échecs. La joie arrachée de retrouvailles forcée. Les draps froissés d’une nuit volée. Le sourire abîmé d’une promesse oubliée. Je ne comptais plus les abandons qui m’avaient détruit, ne laissant plus dans leur sillage qu’un amas d’émotions exacerbées. Le flot incessant des souvenirs térébrant, celui que je taisais volontairement et qui me poussait à garder enfoui chaque détail de mes naïves erreurs. J’avais érigé une forteresse, une véritable armure dans le seul but de ne plus laisser personne y entrer… en vain. Elle avait su se faufiler dans la faille pour gagner le cœur fatigué. Sans s’en rendre compte, elle lui avait redonné l’élan pour aimer, elle avait réparé les plaies béantes que d’autres avait laissé. Mais comment lui imposer le fardeau de mon passé ?

Je rouvrais les yeux sur le parc, peinant à s’adapter à la lumière aveuglante d’un soleil éclatant, le destin se jouait à nouveau de moi alors que ses perles rencontrèrent les miennes. Je ne pus alors lui offrir qu’un sourire fané avant de me retourner et de fuir lâchement… je ne savais plus comment aimer...