À jouer les héros sans vraiment en être un au fond, on s’en mord les doigts – citation, signé un gars quelque part en Corée ou en Europe, qu’importe. Alors qu’il se creuse la tête pour trouver où et comment déplacer son grand blessé, il semble que Chanhee se tente à l’humour. Enfin, Beomho espère que c’est une tentative de blague alors il esquive un petit sourire poli. « Je suppose… » ; non, un bus et un métro font toujours les mêmes lignes, impossible d’arriver au bon endroit sans choisir le bon, il en ait certain. Alors il reste l’option infirmerie, bien que l’étudient en sciences de l’éducation n’est pas la moindre idée d’où elle se trouve en somme. Son camarade lui semble être mieux informé, ce qui devrait être une bonne nouvelle en soit… mais… « Je me demande si je dois m’inquiéter du fait que tu connaisses si bien le chemin, ou si je dois être rassurer. » avoue-t-il à voix haute alors que ses sourcils se froncent et se défroncent toutes les deux secondes. Le garçon continue ses explications et cette fois, Beomho soupire dans un mélange d’inquiétude et d’exaspération. « Ok, maintenant ça m’inquiète. Pourquoi tu dois aller souvent aller à l’hôpital ?? ». Il ouvre sa bouche pour continuer avant de se dire que c’est assez indélicat comme question… Mais Chanhee semble relativement enclin à partager alors Beomho finit par continuer ses interrogations. « T’es sûr t’as pas une malade grave en plus d’être un… » - un boulet, faute de trouver une façon plus poli de l’exprimer. Il cherche ses mots quelques secondes avant de reprendre. « Hm, juste pas très douée avec tes pieds ? ». Le silla espère vraiment que c’est la seconde option, même s’il suppose que cela ne doit pas être drôle non plus tous les jours, car cela coulerait avec ce que le garçon lui a dit plus tôt. ‘Cela lui arrive souvent’ ok ok mais au point d’aller à l’hôpital régulièrement… « Sinon il y a une carte du campus sur l’appli de yonsei non ?... » parce qu’au fond, il sait pas s’il a envie de se fier à un gps humain. Surtout si le gsp humain est Chanhee qui – excusez-le s’il manque de tact ou de gentillesse dans ses propos – ne semble pas être quelqu’un de très fiable. Sur ses pieds, ou en guise de gps. Beomho a une expression vide le temps de quelques secondes, regrettant légèrement le dérouler de sa journée. Surtout en entendant le chemin qu’il est nécessaire de prendre jusqu’à l’infirmerie. Cela lui semble être une randonnée dans l’himalaya là tout de suite, combien même il ne s’agit que de quelques centaines de mètres au grand pire. Mais… « Les escaliers, les escaliers… » ; quelle étape insurmontable pour quelqu’un qui a une cheville blessée. Le silla lance un regard inquiet à son camarade, il se sent de moins en moins confiant… Autant sur son pseudo sauvetage que sur la santé mentale de Chanhee. Peut-être qu’il s’est tapé la tête en tombant… « Tu vas pas sautiller les escaliers, quand même… ». Il est quasiment convaincu que cela ne va faire qu’empirer la cheville du garçon, il faut trouver une autre solution. « Je vais te porter ! » déclare-t-il en frappant son poing contre sa paume comme s’il tenait une idée miraculeuse. « Oui, voilà ! Je vais te porter ! ». Cela ne peut que marcher… S’il a la force de la faire. Il doute. « Je vais essayer de te porter. » déclare-t-il une seconde fois, sur un ton clairement moins convaincu cette fois-ci. Pour autant il ne se démonte pas et il s’accroupit le dos face à Chanhee. De toute façon, Beomho sera pas s’il en ait capable s’il teste pas si ? « Grimpe ! On ira plus vite comme ça. » ; techniquement. Probablement. S’il parvient à faire un mètre avec Chanhee sur le dos, supporté par ses jambes de crevette élevée en atlantique.

Tu voulais pas te vanter mais tu pourrais trouver l'infirmerie les yeux fermés – enfin ce n'était qu'une image, tu ne testerais pas puisque tu te ferais mal en voulant le faire. Mais on comprenait l'idée générale : tu y allais bien trop souvent. Une constatation qui t'attristait un peu mais qui te gênait surtout. C'était comme admettre ouvertement que tu savais pas te servir de tes bras et de tes jambes et c'était un brin humiliant. « Rassuré... je crois. C'est rassurant non ? », tu clignas des paupières, l'espoir diminuant. Evidemment, c'était pas très rassurant. Et c'était encore plus humiliant qu'humiliant mais il avait vu tes prouesses en terme d'équilibre foiré alors... t'étais plus vraiment à ça près – mais ça t'embarrassait quand même. « Parce que je me fais mal », que tu dis comme si c'était logique et qu'il aurait dû le savoir. « Je suis un peu... maladroit », articulas-tu dans un chuchotement timide, les pommettes colorées. T'avais tellement honte d'être si peu doué avec toi-même. « Mais faut pas s'inquiéter, je vais bien », tentas-tu de lui assurer dans un sourire. « Quoi ? Non. Ma prise de sang était bonne le mois dernier », dis-tu dans une esquisse contentée. T'avais eu peur, tu devais bien l'admettre mais au final les résultats avaient été bons. Très bons même. Tu gardas le silence un instant, l'observant avant de détourner les pupilles, le coin des lèvres s'abaissant quelque peu. « Je suis juste maladroit, c'est tout », tu relevas le regard vers lui, un sourire discret sur la bouche alors que tu haussais les épaules. T'étais pas doué avec tes pieds ni avec tes mains. Il avait pas tout vu – et heureusement. « Il y a une carte ? », si oui, tu semblais pas être au courant et tu venais de l'apprendre maintenant. « Oui. C'est le chemin le plus court. Enfin c'est celui que je prends tout le temps mais on peut couper par là », tu indiquas une direction un peu vague. Tu préférais quand même la première route, question d'habitude. « Bah si ? Je fais comment sinon ? », demandas-tu bêtement en observant les escaliers. « Quoi ? », tu lui lanças un regard, agitant les mains. « Non ça ira t'en fais pas. On risque de tomber et je suis pas très léger », et t'étais pas très sûr de son équilibre à lui aussi. T'avais pas envie de te retrouver avec le crâne ouvert parce qu'il n'avait pas réussi à tenir jusqu'en haut de l'escalier. « C'est pas très rassurant quand tu le dis comme ça », admis-tu dans un air presque apeuré, les pupilles le regardant faire. « Je suis pas très sûr... », marmonnas-tu. Sans le vexer, t'avais peur de pas arriver jusqu'au bout. Tes doigts vinrent quelque peu appuyer sur ses épaules mais tu ne semblais pas enclin à faire le reste. « Regarde, je peux poser le pied », bon tu grimaçais beaucoup mais... « Je vais monter tranquillement les escaliers. Doucement. Et... », peut-être que demain tu seras arrivé à l'infirmerie. « Tu peux rester à côté ? », tu trouvais ça plus rassurant que d'être sur son dos. Sans le vexer. « Je l'ai déjà fait. Sautiller pour grimper les escaliers. Ca fait travailler les cuisses. C'est pas aussi compliqué que ça en a l'air tu sais », que tu dis dans un sourire, sautillant sur la première marche, les bras tendus dans un « tadammm » muet. Tu fis de même avec la seconde marche. Puis la troisième. Et là t'espérais qu'il ait pas vu ce manque d'équilibre certain – mais impossible de passer à côté de l'oisillon que t'étais, agitant furieusement les bras alors que tu te penchais dangereusement en arrière. « Même pas mal » enfin un peu – c'était que la troisième.